Duck Hobbart ( Hollywood trafic / Pandora )
Un privé à Los Angeles.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Détectives privés Los Angeles Maisons closes et prostitution
Duck Hobart est détective privé dans les années 50 à Los Angeles. Il va enquêter sur les ennuis subis par une starlette d'Hollywood, puis sur la mort d'une prostituée dans une maison close au temps du MacCarthysme.
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Date de parution | Avril 1982 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
« Roman et cinéma, découpage rigoureux et dessin vigoureux, sang et passion, violence et sentiment : il y a tout ce qu’il faut ici pour faire honneur à cette collection ! » est-il écrit en quatrième de couverture du premier tome, « Hollywood trafic ». Bon, ben force m’est de reconnaitre que je n’ai pas vraiment le même ressenti. Tout m’a semblé faiblard. Les scénarios lorgnent sur les polars noirs, avec un personnage qui pourrait être incarné par Humphrey Bogart, et tous les clichés liés au Los Angeles de l’après-guerre (le premier album se déroule en 1944 dans le milieu des studios de cinéma, le second au début des années 1950, autour de la prostitution lorsque le maccarthysme débute). MacCarthysme évoqué pour faire décor, car pas vraiment exploité. Et les personnages qui disent être persécutés parce que communistes ou l’avoir été (dont un avocat d’affaires !) ne sont pas vraiment crédible, et cela ne joue pas du tout sur le déroulé de l’intrigue. Oui mais voilà, n’est pas Dashiell Hammett, Raymond Chandler ou James Ellroy qui veut ! Yan Timouk nous pond là des scénarios très poussifs, qui manquent de densité, et les dialogues ne sont pas non plus des plus captivants (parfois redondants avec le dessin). J’ai trouvé certains passages lourdingues et indigestes (voir la bulle page 46 du premier tome où un personnage « donne des explications », sans doute la plus chargée en dialogue que j’ai jamais lu – sans que ce soit intéressant). Cela fait d’autant plus amateur, que le dessin lui aussi n’est pas extraordinaire. Des erreurs de perspective, des visages pas toujours réussis et changeants d’une case à l’autre (les gros plans ne sont pas le point fort de l’auteur). Bref, une série B qui, même prise au second degré comme semble le faire Ro à propos du second tome, ne manquera pas de laisser décontenancés les amateurs de ce genre de polar. Timouk lui-même semble s’être posé des questions, tant la fin du second album sombre dans le n’importe quoi, pas mal de désinvolture, comme s’il se débarrassait d’un scénario dont il ne savait plus quoi faire. Pourtant, le mot fin est suivi de « Mais… à bientôt ». Le fait que la promesse n’ait pas été tenue ne me chagrine pas trop.
Avis portant sur l'album Pandora uniquement : Cette histoire aurait pu être un petit polar sympathique qui contient deux-trois défauts, mais la fin a fait en sorte que cette histoire ne soit qu'un sombre navet. D'ailleurs, en parlant de fin, est-ce qu'il y en a une ? Je ne me souviens pas avoir vu le détective dire ses conclusions sur son enquête. J'imagine que c'est parce que l'auteur ne savait plus comment se sortir d'une enquête un peu foireuse. Une enquête qui semble d'ailleurs un peu improvisée. On dirait que l'auteur avait une vague idée sur ce qu'il voulait faire et qu'il pensait trouver la solution pendant qu'il faisait l'album. Maintenant, passons aux deux-trois défauts. Tout d'abord, le dessin n'est pas très fameux et fait vraiment amateur. Enfin, j'ai déjà vu pire alors ça passe. Ensuite, je trouve certains dialogues un peu stupides. Par exemple, le dialogue du début entre Duck Hobart et Mama fait vraiment Michel Audiard du pauvre... Ça pourrait être drôle et faire de l'histoire un petit nanar, mais pour moi ce n'est qu'un navet sans intérêt.
Avis portant sur l'album Pandora uniquement : Note approximative : 2.5/5 Cette BD est bourrée de défauts mais j'en ai entamé la lecture avec intérêt et je l'ai finie sur un éclat de rire : que demander de mieux ? Soyons clair dès le départ, cette BD fait franchement amateur. Le scénario est assez naïf, grandement inspiré des films noirs à la Humphrey Bogart tout comme le sont les personnages du récit. Le dénouement de l'histoire est bidon et difficilement compréhensible. Le dessin est très approximatif par moment. Les dialogues sont moyens. La narration, marquée par la lecture souvent ridicule des pensées des intervenants, est amateur et souvent ratée (surtout quand ce que dit le narrateur et ce que montre l'image se contredisent : exemple la narration dit que Duck Hobbart est déchaussé sur la première case où on le voit, alors que ce n'est pas le cas si on regarde l'image). Mais malgré tout ça, j'ai assez apprécié ma lecture. Pour commencer, autant les visages et les personnages vus de près sont mal dessinés et changeants, autant les décors sont la plupart du temps franchement bien. Le décor de l'Amérique des années 50 y est bien foutu et permet de rentrer facilement dans le récit. Bref, les planches en noir et blanc de cette BD ne sont pas moches si on occulte le visage des personnages et de Duck Hobbart lui-même, sensé être beau alors qu'il parait ridiculement moche. Ensuite, le côté amateur du récit, des pensées des personnages et des dialogues m'a assez amusé au départ. Mais surtout, il semble que l'auteur lui-même se soit rendu compte de l'aspect raté de son récit et au fil des pages, il a commencé à en jouer lui-même. Ca donne des dialogues encore plus ridicules, des pensées de personnages parfois hilarantes. L'auteur s'est carrément amusé vers les dernières planches à glisser des messages personnels à des proches ou autres, genre dans un décor un texte qui n'a rien à faire là "Salut Gisel, ça va la vie ?" et autres textes cachés dans le feuillage d'un arbre. De même, on dirait que l'auteur s'est rendu compte que l'enquête de son personnage devenait assez foireuse et il semble l'avoir sciemment fait tourner en eau de boudin en fin d'album. La conclusion de l'enquête est un peu du n'importe quoi trop amateur pour ne pas être voulue. Et l'auto-dérision se poursuit jusqu'à la dernière page ultra-cliché où l'enquêteur quitte la belle après un dernier baiser en lui disant qu'il doit vivre en solitaire et où la femme pense tout haut "Pfiouuu ! Quel homme !". Et ça continue jusque dans la dernière page de garde où Duck Hobbart tient la belle dans ses bras devant la mer et lui montre un rocher en lui disant : "Et si je te disais que je suis comme ce récif, tu me croirais ?", réponse de la femme : "Oh ! Oui !". Ca n'a strictement rien à voir avec l'histoire de la BD mais c'est purement hilarant tellement l'auteur semble se moquer ouvertement de son personnage et de son intrigue pourtant si sérieux en début d'album. Bref, cette BD est une BD de série B dont le dessin n'est bon que pour les décors et dont l'intrigue de polar noir est bateau, mais dont le côté amateur assez mauvais du début se retrouve accentué et tourné en ridicule en fin d'album de manière à rendre le tout assez hilarant. Une sorte de nanar sciemment voulu par son auteur qui se rendait compte que son récit sérieux du début tournait au vinaigre.
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