Le Désespoir du Singe
Tu vois cet arbre, Josef ? On le surnomme "le désespoir du singe" car il ne laisse aucune prise à l'escalade. Notre liaison est comme cet arbre. Elle ne peut se laisser envahir par les sentiments.
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Au bord d’une mer intérieure menacée de disparition, une ville est agitée par un vent révolutionnaire. Josef, fils de commerçant, va se fiancer. Son amie Édith, peintre et femme libre, lui présente Vespérine, épouse d’un opposant politique paralytique, au charme troublant. Quand la répression s’abat sur la ville, les destins de Josef et Vespérine basculent… Que vont-ils devenir ?
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Date de parution | Janvier 2006 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Le Désespoir du Singe est une BD qui plonge le lecteur dans un univers sombre et captivant, rappelant les régimes totalitaires de l’ex-URSS. L’histoire, sur fond de répression politique et de catastrophe écologique, est un drame romantique bien ficelé. Le scénario n’est pas révolutionnaire, mais il est porté par une ambiance lourde et des personnages bien développés. Alfred, au dessin, livre des planches superbes, avec un trait à la fois précis et expressif qui colle parfaitement à l’atmosphère du récit. L’évolution du style au fil des tomes, plus épuré et onirique, renforce l’intensité dramatique de l’intrigue. Une lecture marquante, mêlant amour, politique et désespoir avec brio. Une découverte qui vaut le détour.
Depuis quelques années j'avais envie de lire cette série qui a longtemps trôné dans les immanquables du site. Profitant de l'occasion, j'ai pu me procurer différents volumes en une seule fois, digérant l'intégralité de la série. Et franchement, je suis très comblé. Ce que j'ai adoré dans ce récit, c'est l'ambiance que les auteurs ont développées. Le contexte fait fortement penser à un de ces ex pays de l'URSS (Kazakhstan notamment) bordant la mer d'Aral qui a disparue progressivement. Dictature imposée par des instances locales, militarisation importante, population tenue sous contrôle, peu d'ouverture d'esprit artistique ... Le débat n'est jamais central ni mis en avant, mais le contexte de l'ensemble donne un ton, un sentiment d'urgence dans un pays au bord de la crise. Dans ce contexte, tout ce que vivent les personnages devient alors un enjeu suprême, celui de survivre. C'est surtout ce contexte qui donne tout son sel à l'histoire, somme toute pas forcément originale mais très bien menée. Une simple histoire d'amour impossible, dans des relations qui ne peuvent arriver au bonheur. Chacun finira malheureux à sa façon, comme le disait si bien Tolstoï. Ce que j'aime, c'est que chaque personnage connaitra un drame personnel impossible à résoudre et que chacun de celui-ci sera le moteur de son histoire personnelle. Dans ce cadre-là, les interactions deviennent progressivement dure. La violence s'installe rapidement, implacablement et dans l'action les réflexions n'ont pas leurs places. C'est ce qui tisse la trame du drame qui se dénoue tout à la fin. J'ai beaucoup aimé certains détails de l'histoire assez important, tels la question des pêcheurs qui est remise en question par le nomade (qui ne les aime pas). Il y a une réflexion sur la constante de l'humain à créer des victimes dans ses sociétés, les gagnants d'hier devenant les victimes de demain. D'autre part, j'aime bien la façon dont l'histoire ne résout pas le conflit politique d'arrière-plan : rien n'est simple et rien ne sera géré aussi facilement que l'on voudrait. Le monde continue de tourner, c'est tout. L'ensemble est servi par le dessin de Alfred, dont j'avais déjà pu apprécier nombre de BD et qui convient parfaitement à l'ambiance ici. Même si je regrette un poil ne pas sentir le côté plus oriental que l'auteur semble vouloir développer, je trouve que certains passages sont magnifiques de grandiose et de pathétique, tout en ayant plusieurs idées de mise en scène intéressante (comme la police/milice toujours montrée comme une ombre menaçante et jamais humaine). En somme, une BD qui contient tout ce que je voulais lire et qui le fait bien. C'est avant tout un récit d'amour impossible, mais le tout mélangé à un contexte bien mis en valeur sans prendre pour autant le pas, dans une histoire qui évite d'être trop simpliste et manichéenne, mais qui contient aussi son lot de surprises. C'est à la fois prenant et également intense, une très très bonne lecture que je ne peux que recommander à tous. Pour ma part, je vais conserver cette série dans la section des relectures, sans aucun doute.
Qu’il est bon de fouiner sur ce site ! Le Désespoir du Singe est un drame romantique. Pas vraiment mon genre à la base sauf que la BD n’en finit pas de surprendre : le décor est parfaitement planté, le ton du récit m’attire beaucoup, le casting est très intéressant et le scénario nous emporte jusqu’à la fin ! Au départ, ce sont les dessins qui m’ont interpellé et cela m’a suffi pour emprunter le triptyque. Je trouvais les couleurs magnifiques, chaudes ou froides. Dès les premières pages, j’ai tout de suite accroché à l’ambiance. On se trouve dans la 1ère moitié du XXème siècle, au cœur d’une société russisante. L’ensemble dégage un soupçon de monde imaginaire, renforcée par les formes du trait et appuyée par cette milice de terreur aux origines inconnues. Le décor et le trait des maisons alambiquées me rappellent un peu Masbou, mais ma mémoire flanche peut-être. Les mouvements sont dynamiques, bref ça m’a été très agréable de parcourir cette histoire par l’image. Et puis, il y a les personnages. Voilà qui me convient, dans la forme comme dans le fond ! Les auteurs ont apporté chez eux comme une « psychologie littéraire russe ». Si j’essayais de dresser un portrait d’ensemble, le voici : des individus foncièrement vivants, empreints à la folie en raison d’une passion obsessionnelle, forts et prêts à tout pour aller jusqu’au bout de leurs idées, quitte à ne plus y voir la moindre morale. Toute l’ambiguïté et la nuance résident sur les relations amoureuses qui sont irrésistiblement mystérieuses, paradoxales, compliquées, impossibles. Ah « foutre-merde » ! Voilà qui donne envie de découvrir la Russie pour déceler le vrai du faux ! L’histoire en elle-même est un vrai bonheur. Les auteurs commencent par nous présenter efficacement les protagonistes, le contexte et ce qui tisse le lien entre eux. Aussi on comprend vite que l’environnement gronde et risque de briser le fragile équilibre de paix, qu’il soit au niveau de la société comme au niveau des relations individuelles. Les différentes intrigues sont toutes bien dosées, interdépendantes et suivent le même rythme. Et puis le ton donné est multiple, il y a beaucoup de polyvalence : humour raffiné ou loufoque, romance (sans eau de rose), noirceur, violence, action pure (le train). Je mets ma pierre à l’édifice pour mettre en avant cette série, dont je vous conseille clairement la lecture. La plupart des lecteurs s’habituera aux dessins.
Très belle découverte grâce à ce site !!! Merciii ! On est tout de suite happés par l’histoire qui, même si elle n’est pas originale dans son récit dramatique, est tellement bien transposée dans une société à la Orwell que ce n’est absolument pas un frein pour apprécier pleinement ce magnifique drame amoureux. On revit, à travers la répression de la Milidza et la résistance des francs-battants, des périodes de l’histoire que l’on connaît bien. Mais les allusions à des situations historiques que l’on connaît sont suggérées, jamais lourdement affirmées. C’est subtil et suffisant pour comprendre l’allusion. On note aussi quelques références à des albums de BD mythiques comme le Transperceneige. Côté drame amoureux, les personnages sont croqués avec talents, les dessins superbes - mi réaliste, mi surréaliste, la colorisation magnifique et la mise en page rythmée et originale. Un grand plaisir de lecture, une superbe intégrale.
Voilà une série qui procure de chouettes moments de lecture, et que je ne peux que vous recommander. D’abord parce que le dessin d’Alfred, très moderne, et bien accompagné par une colorisation elle aussi réussie, est tout à fait raccord avec cette histoire d’aventures (politiques et/ou amoureuses). Ensuite parce que cette histoire justement, est rapidement captivante – même si la trame n’est pas toujours originale. On y retrouve (surtout dans les deux derniers tomes) un peu du roman de Pasternak « Le docteur Jivago » (les passages enneigés, l’histoire d’amour au milieu d’une révolution, et cet officier implacable circulant en train spécial et, plus généralement, ce beau et triste lyrisme). L’histoire nous décrit une dictature aux prises avec une menace révolutionnaire. Rien n’est précisément situé, que ce soit au niveau chronologique (le XXème siècle ?) ou géographique : des noms à consonance magyare nous rattachent à l’Europe de l’est ou du centre ? Enfin, l’histoire de cette mer intérieure, asséchée par une dictature imbécile la sacrifiant aux productions agricoles n’est pas sans rappeler la mort de la mer d’Aral : là aussi on en revient à l’URSS ? Une belle série d’aventure, des histoires d’amour (qui, comme on le sait, finissent mal, en général) : une belle réussite en tout cas !
Je découvre cette série un peu par hasard, ayant succombé à l'achat impulsif de l'intégrale. Et quelle belle surprise que ce Désespoir du Singe ! Dans un monde imaginaire en proie à une révolution fasciste, une histoire d'amour impossible nous fait voyager, tout en subtilité, à travers une multitude de sentiments - tant joyeux que sombres. Le tout étant magnifié par le trait de Alfred, qui signe ici de superbes planches, qui ne sont pas sans rappeler Rouge de Chine (une autre série que je recommande fortement). C'est beau, c'est profond, c'est subtil, et poétique. Coup de coeur.
Je découvre ce jour cette BD déjà ancienne et c'est une véritable bonne surprise. Dans un pays imaginaire, mais qui pourrait en rappeler beaucoup, une tragique histoire d'amour prend place au milieu d'un vent révolutionnaire qui n'épargne personne. Au-delà d'un dessin très épuré que j'ai mis un peu de temps à apprécier, l'intrigue m'a beaucoup plu. Sans temps mort, avec des aspects oniriques, je pense particulièrement au tome 2 "Le désert d'épaves", le lecteur est happé par les évènements et j'ai eu envie de découvrir la suite. Bien que le contexte dans lequel se déroule le récit soit très sombre, c'est de l'instauration d'une dictature qu'il s'agit et des résistants qui luttent pour retrouver un peu de liberté, malgré ce contexte donc, il y a un je ne sais quoi qui rend les choses assez lumineuses par instants, sans doute est ce cet amour impossible entre un ancien peintre et une passionaria révolutionnaire. Un mot des couleurs assez belles dans l'ensemble qui rehaussent le récit. Pour moi c'est une belle découverte et j'en conseille la lecture.
Bof. Voici une série qui n’a pas su tenir ses promesses. Annoncée en 4 tomes, elle arrive péniblement à se boucler au bout de 3 opus. Le premier tome m’a bien accroché, tant au niveau graphique (du Grand Alfred) que de l’histoire avec une narration soutenue et une galerie de personnages hauts en couleurs. Il y est question d’un soulèvement populaire dans un pays imaginaire de l’Est suite au despotisme de son dirigeant. Juste un petit bémol concernant l’origine de cette révolte (détournement de l’eau de mer pour irriguer massivement les cultures) qui n’est pas crédible. Mais c’est peu de choses. Le second est un opus de transition graphiquement parlant. On sent que le trait d’Alfred s’épure et les détails s’estompent. Côté histoire, ça avance, mais peu (comparativement au tome précédent). Avec le tome conclusif, Alfred simplifie son trait à l’extrême et le récit se résume à peau de chagrin. Le final est radical, les auteurs n’ayant manifestement pas envie de continuer. Quand on voit ce à quoi Alfred nous a habitués à ses débuts (La Digue, Le Chant du Coq, Café Panique, Abraxas), je ne peux être que déçu. Déçu et frustré … Cette évolution du trait vers davantage de simplicité reste un choix de l’auteur et, à ce titre, je le respecte. Mais Alfred a perdu un lecteur. Ceci dit, je ne m’en fais pas pour lui car un de perdu … Bref, l’inconstance du trait et l’inconsistance de l’histoire ne plaident pas vraiment pour en conseiller l’achat. Le seul point positif de cette série est de m’avoir fait connaître le désespoir du singe, connaissant déjà celui du peintre.
J’ai été très séduit par cette bande dessinée envoûtante qui m’avait déjà interpelé par ses couvertures très réussies, reflétant parfaitement l’atmosphère générale : à l’image de ce train illustrant le troisième tome, cette saga à la fois fiévreuse et ténébreuse nous embarque à tombeau ouvert vers des horizons rougeoyants d’aventures périlleuses et de romanesque débridé. L’ambiance est souvent très sombre et pourtant jamais glauque. Le dessinateur Alfred a un sacré coup de patte qu’il gère sans coup férir. Toujours intéressantes à détailler, les cases comportent de nombreuses références à la peinture moderne du début du XXème siècle, deux des protagonistes étant d’ailleurs peintres eux-mêmes. Son trait, anguleux et tendu comme un arc, s’inspire d’un néo-expressionnisme à la fois nerveux et menaçant, se voyant renforcé par une composition audacieuse. A souligner une certaine évolution au fil des tomes, inconsciente ou non : perdant en précision, le crayon semble s’adapter, plus naïf, plus abstrait, plus onirique alors que l’histoire s’accélère et que l’abattement semble gagner du terrain. Les couleurs sont superbes, passant avec bonheur des tons chauds bouillants à des nuances obscures et glaciales. Il n’y a quasiment rien à reprocher du point de vue visuel, c’est très original, efficace et stylé, et reflète bien l’atmosphère lourde de menaces de l’entre-deux-guerres sur le vieux continent, ici en l'occurrence dans un pays (imaginaire) qui pourrait être l'URSS. Le scénario est très bien construit, à la façon d’une sarabande dont le rythme ne cesse de s’accélérer jusqu’à l’apothéose du troisième tome. On suit ce récit tour à tour fasciné, émerveillé et inquiet pour ces héros romantiques (au vrai sens du terme), car on sait que d’une manière ou d’une autre, tout ça finira mal… Cette bande dessinée très riche allie avec grand talent l’aventure, la politique, le monde des arts et le romanesque : l’histoire d’un amour passionné entre une pasionaria et un peintre raté, amour menacé par la folie d’un régime tyrannique. Une ode à la vie et à la liberté, tout simplement. Je regretterais seulement le manque d’émotion (sauf à la fin du dernier tome), peut-être due au caractère un peu simpliste des personnages. Mais que l’on ne s’y trompe pas : cette BD demeure un petit bijou à découvrir absolument.
Déçu. Malgré les avis assez souvent élogieux, je reste plus que dubitatif... Les deux premiers tomes m'avaient un peu emballé, j'ai bien aimé l'originalité de l'univers, ce pays slave imaginaire, ses miliciens issus d'une espèce de croisement entre humain, robot et monstre, sa mer intérieure asséchée et ses champs d'épaves. Le dessin m'a bien plu aussi, il m'a beaucoup fait penser au trait d'Emile Bravo. Malheureusement, ça se gâte sévère au 3e tome. Ce dessin, si recherché, si travaillé, si détaillé, devient grossier et enfantin, il manque de lisibilité, et ça gâche beaucoup la lecture. Le scénario n'a pas su me surprendre, du début à la fin, même à la toute fin... J'ai vu venir le dénouement sans étonnement. Au final, c'est une bonne BD, dont le niveau baisse au 3e tome, surtout au niveau du graphisme. Mais je ne vois pas pourquoi on en fait ici tout un pataquès... Ca se lit, mais pas de quoi s'extasier non plus. (269)
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