Le Désespoir du Singe
Tu vois cet arbre, Josef ? On le surnomme "le désespoir du singe" car il ne laisse aucune prise à l'escalade. Notre liaison est comme cet arbre. Elle ne peut se laisser envahir par les sentiments.
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Au bord d’une mer intérieure menacée de disparition, une ville est agitée par un vent révolutionnaire. Josef, fils de commerçant, va se fiancer. Son amie Édith, peintre et femme libre, lui présente Vespérine, épouse d’un opposant politique paralytique, au charme troublant. Quand la répression s’abat sur la ville, les destins de Josef et Vespérine basculent… Que vont-ils devenir ?
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Date de parution | Janvier 2006 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Très belle découverte grâce à ce site !!! Merciii ! On est tout de suite happés par l’histoire qui, même si elle n’est pas originale dans son récit dramatique, est tellement bien transposée dans une société à la Orwell que ce n’est absolument pas un frein pour apprécier pleinement ce magnifique drame amoureux. On revit, à travers la répression de la Milidza et la résistance des francs-battants, des périodes de l’histoire que l’on connaît bien. Mais les allusions à des situations historiques que l’on connaît sont suggérées, jamais lourdement affirmées. C’est subtil et suffisant pour comprendre l’allusion. On note aussi quelques références à des albums de BD mythiques comme le Transperceneige. Côté drame amoureux, les personnages sont croqués avec talents, les dessins superbes - mi réaliste, mi surréaliste, la colorisation magnifique et la mise en page rythmée et originale. Un grand plaisir de lecture, une superbe intégrale.
Je découvre cette série un peu par hasard, ayant succombé à l'achat impulsif de l'intégrale. Et quelle belle surprise que ce Désespoir du Singe ! Dans un monde imaginaire en proie à une révolution fasciste, une histoire d'amour impossible nous fait voyager, tout en subtilité, à travers une multitude de sentiments - tant joyeux que sombres. Le tout étant magnifié par le trait de Alfred, qui signe ici de superbes planches, qui ne sont pas sans rappeler Rouge de Chine (une autre série que je recommande fortement). C'est beau, c'est profond, c'est subtil, et poétique. Coup de coeur.
J’ai été très séduit par cette bande dessinée envoûtante qui m’avait déjà interpelé par ses couvertures très réussies, reflétant parfaitement l’atmosphère générale : à l’image de ce train illustrant le troisième tome, cette saga à la fois fiévreuse et ténébreuse nous embarque à tombeau ouvert vers des horizons rougeoyants d’aventures périlleuses et de romanesque débridé. L’ambiance est souvent très sombre et pourtant jamais glauque. Le dessinateur Alfred a un sacré coup de patte qu’il gère sans coup férir. Toujours intéressantes à détailler, les cases comportent de nombreuses références à la peinture moderne du début du XXème siècle, deux des protagonistes étant d’ailleurs peintres eux-mêmes. Son trait, anguleux et tendu comme un arc, s’inspire d’un néo-expressionnisme à la fois nerveux et menaçant, se voyant renforcé par une composition audacieuse. A souligner une certaine évolution au fil des tomes, inconsciente ou non : perdant en précision, le crayon semble s’adapter, plus naïf, plus abstrait, plus onirique alors que l’histoire s’accélère et que l’abattement semble gagner du terrain. Les couleurs sont superbes, passant avec bonheur des tons chauds bouillants à des nuances obscures et glaciales. Il n’y a quasiment rien à reprocher du point de vue visuel, c’est très original, efficace et stylé, et reflète bien l’atmosphère lourde de menaces de l’entre-deux-guerres sur le vieux continent, ici en l'occurrence dans un pays (imaginaire) qui pourrait être l'URSS. Le scénario est très bien construit, à la façon d’une sarabande dont le rythme ne cesse de s’accélérer jusqu’à l’apothéose du troisième tome. On suit ce récit tour à tour fasciné, émerveillé et inquiet pour ces héros romantiques (au vrai sens du terme), car on sait que d’une manière ou d’une autre, tout ça finira mal… Cette bande dessinée très riche allie avec grand talent l’aventure, la politique, le monde des arts et le romanesque : l’histoire d’un amour passionné entre une pasionaria et un peintre raté, amour menacé par la folie d’un régime tyrannique. Une ode à la vie et à la liberté, tout simplement. Je regretterais seulement le manque d’émotion (sauf à la fin du dernier tome), peut-être due au caractère un peu simpliste des personnages. Mais que l’on ne s’y trompe pas : cette BD demeure un petit bijou à découvrir absolument.
Je vais aller dans le sens de la plupart des avis. Cette trilogie est une vraie réussite ! Les auteurs ont réussi à créer un monde fictif très proche de la Russie du début du 20ème siècle. L’histoire à la fois romanesque et passionnante nous tient en haleine jusqu’au bout : personnages travaillés, narration impeccable, ton juste et dramatique… C’est du beau boulot. Les dessins stylisés, modernes et terriblement expressifs d’Alfred illustrent parfaitement le scénario. Petit bémol, j’ai trouvé le dernier tome en deçà des autres aussi bien dans l’histoire que dans les traits, ce qui m’empêche de mettre la meilleure note. Le Désespoir du Singe est une grande série à lire absolument.
Une sacrée claque cette bd. On a ici une histoire poignante, sombre et dure parfaitement mise en image par Alfred. Son trait, son style, la mise en couleur viennent parfaitement appuyer cette ambiance où se mêlent les sentiments sur fond de guerre civile. Si le premier tome apporte quelques touches de légèreté et de lumière dans cette trilogie, les deux autres tomes sont durs et peu enclins à l’espoir. Mais malgré cette noirceur, il se dégage une vraie beauté de cette histoire d’amour, d’exil et de mort dans un contexte politique allégorique, mais tellement juste. Chacun des personnages est ciselé, précis et le tout est d’une grande justesse. Le personnage du dictateur fait froid dans le dos tant il fait écho. L’ensemble est sans appel et la dernière planche claque comme un coup de feu.
Ah on l'attendait, le dernier Alfred ! Dans un registre assez nouveau pour lui, l'auteur de certaines des plus belles pages de ces dernières années revient avec ce "Désespoir du Singe". Il s'agit d'un projet assez ancien, porté par Jean-Philippe Peyraud, scénariste (et dessinateur) inspiré par les histoires d'amour et l'humour. Dans un environnement plein de bruit et de fureur, dans une ambiance de fin d'un monde (et pas DU monde), une société ressemblant à l'URSS agonisante semble vivre ses dernières heures. Répressions aveugles, police composée de brutes épaisses, poches révolutionnaires sur le point d'exploser, tout y est. Et au milieu du chaos, deux êtres réunis par l'Art, l'un peintre raté et immature, l'autre une pasionaria prête à planter des têtes sur des piques, mais d'une beauté renversante. Leur amour est-il impossible ? L'avenir le dira. Au milieu de ce chaos, quelques traits de tendresse sous la plume d'Alfred, qui a durci son trait, le rendant plus adulte, plus dur. Mais il y a toujours de la poésie (et des oiseaux !) dans ce dessin. Un trait surprenant, mais toujours dans le bon sens, comme lorsqu'on voit ces faciès grotesques (au sens premier du terme) et ces silhouettes anguleuses représentant les forces de l'ordre... Le dessin d'Alfred évolue quand même pas mal au fil de cette série. Encore une fois, c'est magnifique, même lorsque c'est Delf, et non plus Myriam, qui met en couleurs ce dessin somptueux, à l'instar de la couverture. Merci Alfred. Où tu iras, j'irai.
Nous découvrons une histoire d’amour dramatique dans une ville située au bord d’une mer intérieure qui se meurt dans un contexte politique répressif. C’est une immersion dans un univers particulier que souligne un dessin très raffiné d’Alfred avec un trait surprenant (voir les silhouettes difformes représentant les forces de l’ordre) et des couleurs plutôt froides. J'ai franchement aimé cette audace graphique. Nous avons également là des personnages charismatiques très attachants ainsi que des sujets abordés assez intéressants comme l’agriculture intensive qui assèche une mer intérieure, le terrorisme de grande ampleur comme forme de révolution, la lutte contre l’oppression. Il y aura également de la poésie et du lyrisme ainsi que des scènes romantiques. Bref, beaucoup d’ingrédients réunis pour une brillante saga sur fond révolutionnaire. Le second tome est encore plus oppressant, plus sombre et plus tragique que le premier. C’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. L'histoire se scinde en deux pour suivre la destinée tragiques de deux couples en pleine tourmente politique dans un climat de répression aveugle. Ce récit politique et romantique me subjugue littéralement au point de devenir culte. C'est assez rare pour le souligner quand l’alchimie de la symbiose parfaite se produit. Le troisième tome marque l'apothéose du drame qui se joue. J'ai été littéralement abasourdi par ce récit romanesque. On pourra certes objecter que le trio amoureux est assez classique dans la littérature. Cependant, la démonstration est parfaite dans sa virtuosité. On remarquera que les personnages dits secondaires ont tous un très grand rôle à jouer. Ils évoluent en ayant une véritable psychologie propre. Et puis, il y a ce contexte de révolution réprimée dans le sang qui rappelle incontestablement l'actualité de ce qui peut se passer à toute époque dans un endroit du globe. Les régimes totalitaires sont malheureusement légions ! Il y a réellement un équilibre parfait entre le récit individuel et l'histoire de ce peuple. Je reprocherai juste à ce dernier tome une action assez longue sur l'épisode ferroviaire. Pour le reste, j'ai été plus que comblé. C'est de la grande bd qui va malheureusement passée inaperçue dans le flot des productions actuelles. Si vous avez la chance de découvrir cette trilogie, n'hésitez pas ! Je maintiens fermement ma note culte. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Romance impossible sous fond de révolution. Une histoire très vite prenante, par ces personnages attachants et complexes et par l’univers proposé. Tout commence légèrement, on se laisse charmer par Edith, la cousine artiste libertaire et son amant amoureux transi, issu de la bourgeoisie. Par Joseph, le cousin artiste refoulé qui ne veut plus dessiner et un peu perdu dans ses sentiments, contrairement à sa compagne complètement éprise de lui. Et enfin par Vespérine, femme mystérieuse et rebelle au regard pénétrant, marié à un handicapé et qui va bouleverser la vie de Joseph. La légèreté des premières planches fait très vite place à un monde de dictature, représenté par une milice tout de noir vêtu, masqué et à l’apparence finalement peu humaine. Le peuple gronde, l’insurrection est proche et la résistance s’organise. On suit donc les différents périples de ces cinq personnages avec un très grand plaisir, le récit s’avère parfois dur et violent, et le graphisme s’accorde parfaitement avec l’évolution de l’histoire, coloré et jovial dans sa première partie, sombre et confus à l’image des drames qui se jouent ensuite. Deux premiers tomes vraiment réussis, aussi bien au niveau du graphisme que du scénario, qui m’ont tenu en haleine de la première à la dernière page et dont j’attends la suite avec impatience.
Magnifique surprise que cette série qui mérite bien tous ces avis positifs. J’ai tout de suite été attiré par le premier tome, avec sa couverture envoûtante et ses dessins si agréables. Je l’ai tout simplement dévoré, ainsi que sa suite : un pur bon moment de BD. L’histoire nous emporte dans un pays imaginaire, sous l’emprise d’un régime totalitaire qui réprime la pratique de la pêche et favorise l’agriculture. La mer disparaît petit à petit, pompée par des canaux qui irriguent les champs. Le décor est placé pour faire place à un tourbillon de révolte, de répression et d’amour. D’horreur aussi, car sous ses apparences de BD toute gentille, « Le Désespoir du Singe » est une série très sombre, qui fait subir mille tourments à ses personnages. Chaque tome est passionnant et se lit très facilement en raison d’une mise en scène bien pensée et audacieuse. Certaines scènes sont vraiment excellentes et s’imprègnent durablement dans la mémoire du lecteur. En ce qui concerne les dessins d’Alfred, je suis également conquis. De cet auteur je n’avais lu qu'Abraxas, qui ne m’avait pas laissé une forte impression, et je me suis ici retrouvé face à un graphisme admirablement maîtrisé, véhiculant de nombreuses émotions et servant donc l’histoire à merveille. Les couleurs collent très bien aux multiples atmosphères, joyeuses ou désespérément sombres. Ca m’a donné envie de découvrir d’autres œuvres du dessinateur. A découvrir absolument en tout cas. J’ai pour ma part adoré et je recommande l’achat de cette petite série qui prend aux tripes. L’histoire est puissante et passionnante même si le propos n’est pas très original. J’espère que le tome final (la série fera finalement 3 tomes me semble-t-il) sera à la hauteur des attentes suscitées. Il ne nous reste qu’à attendre...
Quand un bon scénariste rencontre un bon dessinateur, ça peut donner quelque chose de géant… Ma foi, j’ai été ébloui par cette BD ! Serait-ce parce que : - l’histoire m’a fortement rappelé la catastrophe écologique qu’est en train de vivre la mer d’Aral en Russie ? Ce grand lac, qui faisait le double en superficie d’aujourd’hui, est victime depuis des dizaines d’années d’une politique visant à irriguer massivement des terrains agricoles en détournant les rivières qui alimentent cette mer. Actuellement, ce projet est catastrophique pour la population locale qui vivait de la pêche et écologique car de nombreuses espèces marines et fauniques (en bordure de mer) ont disparu. De plus, le retrait des eaux a entraîné des zones desséchées qui sont actuellement inexploitables. Étant passionné par la géographie, je fus donc facilement fasciné par le contexte de cette histoire. - les personnages sont très attachants et leurs destins inspirent de la curiosité ? « Le désespoir du singe » possède tous les ingrédients pour que les lecteurs soient fascinés par les aventures de Joliette, Josef, Edith et Vesperine : amours sur fond de dictature avec une révolution que l’on sent proche et qui pourrait changer complètement le destin de ces personnages et de tout un peuple. - le magnifique dessin d’Alfred ? L’auteur passe avec bonheur d’un style doux à un trait nerveux suivant les séquences sans que cela crée une impression de cassure graphique : du grand art ! Les décors sont admirables, les expressions des personnages sont bien travaillées, la mise en couleurs est parfaite. La mise en page et le découpage sont exempts de défauts. Notons également que j’ai été impressionné par le rendu « flou » voire « élastique » qu’Alfred glisse par moments dans son dessin. Finalement, ce n’est pas qu’une réponse mais bien ces trois arguments qui m’ont permis d’apprécier pleinement ce premier tome du « désespoir du singe » : vivement la suite !
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