Les Fils d'Octobre
Maslov poursuit son étonnant voyage.
Russie
Maslov poursuit son étonnant voyage. Avec une assurance graphique encore accrue, il donne à voir par delà les arrières-cours déglinguées des usines et la surface lisse des aéroports, derrière la mort annoncée d'une Russie rurale et la frénésie de consommation qui s'empare de Moscou, la ronde des âmes piégées dans un pays trop vaste et trop grandiose, sous des cieux vides et trop pesants. .
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Date de parution | Novembre 2005 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
C'est la première BD que je lis de cet auteur. Je suis clairement resté sur ma faim. Graphiquement, il y a du bon, le style crayonné gris mais en contre partie, les visages sont étranges pour ne pas dire ratés lorsqu'ils sont en gros plan. Heureusement, les paysages sont superbes. Les petites histoires manquent de profondeur, j'attendais peut être trop mais il y a tant à dire sur le passé récent de cette Russie. Je lirai d'autres BD de cet auteur si j'en trouve car il m'a intrigué. J'espère juste qu'il y aura un contenu plus conséquent dans les prochaines. Une petite remarque : je ne comprends pas le choix de la couverture qui est vraiment moche. Pourtant le cahier est d'un niveau supérieur !!!
Dans la foulée du succès d'Une Jeunesse soviétique, l'auteur a pu se rendre une année en France, à Angoulême, pour parfaire sa technique en matière de bande dessinée. Cela lui a permis de revenir sur son récit initial pour approfondir sa description de la Russie moderne par le biais d'un nouvel album, cette fois un peu plus maîtrisé techniquement parlant. Cela se ressent dès la première planche au niveau du dessin qui dispose cette fois d'un encrage, léger certes mais qui a le mérite d'exister contrairement au premier album. Le dessin s'en révèle plus clair et je le préfère ainsi. Les visages sont toujours assez médiocres mais moins laids que dans Une Jeunesse soviétique. Quant aux paysages, ce sont eux que je préfère dans le dessin de Maslov, notamment les arbres, les forêts et les villages sibériens. Certains décors sont vraiment beaux et envoutants. J'ai par contre été déstabilisé par le récit. Le premier chapitre met visiblement en scène l'auteur lui-même qui revient au village qu'il décrivait dans Une Jeunesse soviétique. Je croyais donc que cet album serait de nouveau une histoire unique et autobiographique. Je fus donc un peu perdu quand je n'ai plus trop su qui étaient les protagonistes du second chapitre puis plus du tout ceux des chapitres suivants. Je n'avais pas compris qu'ils s'agissaient d'histoires courtes, indépendantes, mettant en scène des personnages différents issus de nombreux milieux. Toutes offrent une vue nouvelle de ce que sont devenus la Russie et ses habitants de nos jours. Mais le manque de lien entre chaque saynète et le fait que la majorité d'entre elles soient trop courtes pour développer suffisamment leur propos m'a un peu déçu. Je n'ai pas été autant touché par cet album que par Une Jeunesse soviétique. A part le fait qu'encore maintenant, la vodka et l'abandon dans l'alcool semblent être les maîtres mots de la décadence de l'ancien empire soviétique, je n'ai pas su apprendre beaucoup de choses nouvelles dans cette lecture.
Ces planches sont de toute beauté, il faut bien le dire, magnifique style crayonné. Sur le fond par contre j'ai trouvé ça un peu léger. C'est beau, on contemple, pas beaucoup de dialogue et très peu de texte tout court (d'ailleurs l'album est lu en 15 minutes malgré une centaine de pages). Les histoires tournent autour de la Russie qui décline avec les fermes en ruine et les kolkhozes à l'abandon, l'alcoolisme qui ravage la population plus qu'elle ne rend heureux et des proches qui manquent, disparus prématurément à la guerre par exemple. C'est un bon ensemble de courtes histoires, dommage que ce soit si peu dense. Mais cet album me donne envie d'en lire plus et j'ai hâte de découvrir par cet auteur son histoire de la Russie comme le promet la présentation de l'éditeur, cela pourrait fort bien être beau ET très intéressant.
En huit histoires courtes crayonnées, Nikolaï Maslov dresse un portrait d'une partie de l'union soviétique contemporaine - alcoolisme, misère économique et sociale, usines désaffectées, fossé entre le monde urbain et rural, entre les générations. Chaque histoire est relativement prévisible et contient un mini-drame quotidien insignifiant pour le monde qui continue à tourner mais pourtant révélateur de la déliquescence de la société soviétique. Maslov est un peu le Ferrandez ou le Tito de l'ex-URSS. La lecture de cet album ne laisse aucun souvenir mémorable; juste un sentiment diffus de misère sociale. Intéressant, mais à mon avis pas assez pour justifier son prix de 20 euros.
Après l'étonnant Une Jeunesse soviétique, Nikolaï Maslov nous livre ici huit nouvelles, qui, pour la plupart, se déroulent dans la campagne Russe. Ceci permet à l'auteur de nous offrir de superbes paysages en noir et blanc. Encore une fois, Maslov illustre les deux gangrènes qui ravagent la Russie contemporaine : la Vodka et les conséquences de la guerre d'Afghanistan, véritable fil rouge de cette bd. Sans oublier la présence de l'éternelle police politique à travers, notamment, la première nouvelle. Certaines m'ont vraiment touché ("La barine de la forêt", "Ils ont anéanti l'ennemi" ou encore "La fille"), d'autres sont très - voire trop - prévisibles ("Un fils", "Le départ de mon pote"). Il est dommage que Maslov ne mette pas son talent de dessinateur au service d'un scénario plus riche (comme je l'avais écrit pour son précédent album, il manque un "déclic" pour que ses albums sortent du lot). A lire tout de même pour les amoureux, comme moi, de Dostoïevski, de Tolstoï, bref de la Russie d'antan, qui n'en a pas fini avec ses vieux démons.
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