Ex Abrupto
Quatre années se sont écoulées depuis la parution de la dernière bande dessinée de Manu Larcenet chez les Rêveurs.
Animalier BD muette Format à l’italienne Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants
Quatre années se sont écoulées depuis la parution de la dernière bande dessinée de Manu Larcenet chez les Rêveurs. L’auteur revient avec une histoire de 256 pages sans texte. Nous ne vous dévoilerons pas le récit mais derrière cette fable animalière, dans laquelle se croiseront bon nombre d’animaux, Manu Larcenet en dit beaucoup sur lui-même en conciliant l’humour et la souffrance à travers un graphisme inédit.
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Date de parution | 02 Septembre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les albums de Larcenet publiés chez Les Rêveurs que je lis (On fera avec ; Presque, et donc « Ex-Abrupto ») sont de plus en plus épais et de plus en plus noirs. Au point qu’il devrait songer à les publier chez Les Cauchemardeurs ! Même si c'est un chouia moins noir que Presque. Plus sérieusement, cet album très épais se lit relativement vite, car il est muet. Mais on ne le digère pas si facilement. Avec un dessin parfois proche de Winshluss, usant de gribouillis comme contour et d’un Noir et Blanc assez brut, l’ambiance est plutôt glauque. Ce que confirme l’histoire, noire au possible, puisque les moments de respiration, de bonheur simple, sont courts, et généralement suivis par de longs moments de tristesse et de brutalité crasse (la mort, les fumées d’usine, ce policier mastard et violent ayant une cage thoracique assez « spéciale » mais qui illustre littéralement son nom). Un album à découvrir !
Je suis un peu déçu par cet album. En voyant les notes, je m'attendais à lire un truc formidable et ce n'est que 'pas mal'. Je suis tout de même d'accord avec les autres avis pour ce qui est du dessin en noir et blanc qui est absolument superbe. Le problème vient plutôt de l'histoire. C'est un bon scénario, mais il y a selon moi deux défauts à mes yeux. Premièrement, il y a des longueurs et parfois je m'ennuyais un peu sur une scène alors que celle d'avant me captivait. Deuxièmement, c'est une histoire muette et parfois ne pas avoir des personnages qui parlent m'a un peu dérangé car je ne comprenais pas trop certaines actions des personnages (j'ai du relire des scènes pour comprendre) et au début j'ai vraiment eu de la difficulté à comprendre où Larcenet voulait en venir avec son histoire. Heureusement que je comprenais plus à la fin.
En relisant les règles de BDthèque, on peut noter que l'avis 5/5 est réservé aux BD qui marquent véritablement le monde de la BD. En regardant à nouveau mes avis, j'ai aperçu que pour les deux autres BD de Larcenet, j'avais mis 5/5. Et finalement, même en essayant de mettre moins, je mets encore un 5/5 à cette BD. Pourquoi ? Bonne question. Objectivement, on ne peut qu'admirer les dessins de cet opus, qui sont, comme souvent avec Larcenet, un véritable régal. Tout en noir et blanc, plein de noirceur ou plein de blancheur, tout comme Presque. Ce dessin est le support parfait de l'histoire. Car oui, l'histoire de cette BD est quelque peu déroutante. Muette, faite de grands dessins en pleine page ou en deux cases par pages, en format à l'italienne, elle déroute même après plusieurs lectures. Ici, Larcenet aborde à nouveau des thèmes qui le touchent profondément, comme dans d'autres BD : le père, l'artiste, le monde et la violence, les gens, le rêve. Ces thèmes plusieurs fois déclinés se retrouvent ici enrobés par un conte animalier d'un ton très noir. Et Larcenet arrive encore à vous captiver malgré cette "rediffusion". Est-ce par la forme du récit ? Par son ton variable qui vous réjouit le coeur avant de vous replonger dans un état dépressif ? Est-ce par ce ton muet qui vous fait entendre des choses inexistantes ? Je ne sais pas ... mais qu'est-ce que ça m'a plu. Cette BD, c'est typiquement du Larcenet pourrait-on dire. Du style de dessin aux thèmes, on retrouve fortement l'empreinte de l'auteur de Presque. Et comme pour ce dernier, j'ai été touché par le récit. De plus, ce récit peut se relire maintes fois sans problème. On peut toujours en tirer des idées, des sensations, des interprétations. Pour moi, un 5/5 à nouveau mérité, pour une BD et surtout un auteur qui marque de son empreinte la bande-dessinée contemporaine. Une lecture fortement recommandée.
Un format et un découpage original pour une œuvre que j’ai pris de plein fouet. Rares sont les bd qui (me) remuent à ce point, un vrai choc, dans le sens positif. C’est beau, graphiquement et scénaristiquement, le dessin torturé, sombre, parfois brut, amène une vraie ambiance qui vous pose là, dans le récit. Pas de dialogue, 2 cases par planches, juste des expressions, des mouvements, des paysages et le trait de Larcenet. J’avais peur d’être dérouté et de ne pas réussir à m’immerger dans cette bd, j’étais dedans au bout de 3 planches. L’histoire est magnifique et les thèmes abordés chers à Larcenet le sont habilement. On frôle parfois le cliché mais le contexte, le dessin, l’ambiance créée nous y mettent aux antipodes. C’est parfois sombre (très sombre) mais les passages d’espoir et de bonheur n’en sont que plus communicatifs et exacerbés. C’est parfois chimérique, ça n'en rend que plus percutant les passages qui nous ramènent au « réel ». Comme Hervé, j’y ai rattaché des références ciné tel que Chaplin ou Capra par leurs approches angoissé de tout ce qui fait une vie... tout en la sublimant. A mon avis, on est hermétique à cette bd ou on y plonge sans retenue, mais il faut essayer. Car elle est extraordinaire.
Après la polémique qui a agité les forums internet (BDParadisio notamment), revenons sereinement sur « ex abrupto » une des oeuvres les plus personnelles (avec Presque, toujours chez le même éditeur) et les plus abouties de Manu Larcenet, à mon sens. Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres... Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts. Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau. J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste). On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif. Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labellisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet de Le combat ordinaire ou de Le retour à la terre risquent d’être désorientés. Par contre, les adeptes de Presque ou encore de Dallas Cowboy ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre. Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.
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