L'Empire des hauts murs
Au début des grandes vacances, alors qu’ils maraudent quelques prunes, deux frères découvrent une grande bâtisse abandonnée, point d’entrée d’une gigantesque galerie de pièces et d’étages, tout aussi abandonnés.
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Au début des vacances, deux frères découvrent une grande bâtisse abandonnée. Mais ce terrain de jeu qui les fascine est déjà le territoire d’une bande d’enfants de leur âge. Après avoir réussi l’épreuve d’initiation, les deux frères deviennent membres de la confrérie de « l’empire des Hauts Murs », qui leur fera passer un été extraordinaire.
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Date de parution | Janvier 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La malle aux images propose des titres qui s'orientent vers le domaine de l'enfance. Comme les ouvrages ne sont pas toujours produits par des "spécialistes" de la littérature jeunesse cela donne des ouvrages originaux et intéressants. J'ai vraiment eu un coup de coeur pour "L'Empire des Hauts Murs" de Simon Hureau. J'affectionne particulièrement le graphisme de Hureau. Son trait fin, précis et souple fait vivre ses héros de façon très convaincante. Mais surtout Hureau soigne ses décors et ses extérieurs. Il n'est jamais meilleur qu'au milieu de vieilles pierres envahies par les ronces et peuplées d'araignées monstrueuses. (j'aime les araignées !!). C'est le cas dans cette bâtisse aux mille fenêtres où Matteo et son frère Didi vont découvrir l'Aventure à la rencontre de cette bande de joyeux gamins menés par la Princesse pirate. Aventure pleine d'un courage de 12 ans pour se découvrir et découvrir l'autre. Un Autre présent mais aussi un Autre absent mais qui peuple toutes ces salles abandonnées. Que de costumes, de livres, de jeux, de fêtes, de chats à découvrir, inventer et vivre. Simon Hureau nous montre que les concepteurs de jeux vidéo n'ont rien inventé en capturant les enfants dans des jeux labyrinthes. Sauf que dans ces derniers, il manque cette intensité vécue et cette poésie du moment unique d'une nuit étoilée sur un toit, les uns à côté des autres et que l'on voudrait partager avec tous les enfants du monde. Une très belle lecture poétique où Simon Hureau nous invite à prendre soin du monde de l'enfance et du monde de l'histoire. Car les bulldozers des promoteurs ne sont pas si différents de ceux de Daesh quand ils détruisent ce qui fait notre âme.
Comme toujours avec Hureau, j’apprécie son dessin, son trait un peu brouillon, ondulant, en tout cas dynamique et efficace. La colorisation de Reutimann par contre m’est apparue un petit peu trop agressive - surtout dans les premières planches -, trop marquée, écrasant parfois le dessin (affaire de goût peut-être, mais elle ne m’a pas totalement convaincu). Pour le reste, la narration de Simon Hureau est toujours très bonne. Mais cette histoire se distingue de la majorité de celles que j’ai déjà lues de lui, car il n’y a là aucune situation glauque, la noirceur humaine n’y est pas représentée. Même si la fin – que l’on sentait venir quand même, se révèle triste. Si l’on fait abstraction de quelques facilités (la possibilité d’un squat de longue durée par une foule de gamins, dans un ensemble au cœur de la ville, malgré le barouf qu’ils y font !), cette histoire se laisse lire agréablement. En effet, quel gamin n’a jamais rêvé d’un tel cadre pour ses aventures ? Les rêves de l’enfance, la fraicheur et la naïveté de cette période cruciale, sont ici bien mis en avant, même si Hureau n’hésite pas à montrer leur fragilité. L’avancement du chantier de « réhabilitation » pouvant se lire comme un « retour à la réalité », ou comme la fin de l’innocence de l’enfance, le passage de l’adolescence à l’âge adulte (le baiser échangé entre les deux « leaders » des gamins signant ce bouleversement). Avec une intrigue plus dense, j’aurais sans aucun doute ajouté une étoile à cette histoire sympathique, qui se lit très vite et très agréablement. Note réelle 3,5/5.
Un joli album mettant en scène des enfants vivant dans ce qui ressemble à un fantasme pour jeunes imaginaires. Comme l'auteur, je pense, j'aurais adoré étant enfant pouvoir profiter d'une demeure aussi belle, alambiquée et pleine de fantaisies que celle que les deux héros vont baptiser l'Empire des Hauts Murs. J'aurais adoré pouvoir profiter de ces lieux comme d'une terre d'aventure et y vivre des équipées et des reveries avec d'autres enfants, en parfaite autarcie et loin du regard des adultes. C'est une bouffée d'exotisme urbain et de fantasmes enfantins. Une sorte de Pays Imaginaire à la Peter Pan et ses enfants perdus au coeur même d'une ville. Et aussi un bâtiment ancien à l'architecture de toute beauté. D'autant que le dessin de Simon Hureau rend à la perfection ces lieux, ces enfants et les cieux étoilés qu'ils contemplent la nuit. C'est beau et divertissant. Mais en meme temps, le scénario n'est pas forcément captivant. Il manque une vraie intrigue qui donnerait du liant à ce très joli cadre et à ces aspirations enfantines. Et même si j'ai beaucoup aimé l'idée d'un tel lieu et de tels moments passés là-bas pour ces enfants, l'émotion n'est pas aussi bien passée qu'elle l'aurait pu. Si bien que j'ai fermé l'album avec un petit soupçon d'indifférence et pas la nostalgie de sortir d'un beau rêve qu'il aurait pu me transmettre.
J’ai trouvé cette lecture fort sympathique et rafraichissante, mais le format trop petit m’a quelque peu dérangée. Alors qu’on se retrouve à errer dans une immense bâtisse abandonnée vouée à la démolition, la petitesse de la bd fait plutôt penser à une petite cabane sans prétention, dommage car l’immersion n’est pas totale. Et c’est doublement dommage car le dessin est très agréable et son aspect un peu enfantin colle bien à l’ambiance, ainsi que les couleurs gaies qui l’accompagnent. (NB : j'ai lu la réédition, l'édition originale est un en grand format, dommage ce petit format...). Côté scénario, c’est une histoire simple de gamins ayant pris possession d’une vieille bâtisse que leur imagination transforme en château, avec ses règles de vie, ses fantômes et ses bêtes monstrueuses (miou… !). Ce n’est absolument pas naïf, comme on pourrait le penser, c‘est une histoire simple où l’auteur retranscrit parfaitement la psychologie des momes avec justesse et beaucoup de tendresse. Un petit bémol à la chute, à laquelle il semble manquer un page de fin, comme si l’auteur avait voulu suspendre le temps ou le mystère du passé de cette maison, c’est en soi une bonne idée, mais à la lecture ça donne plus un léger sentiment de manque. Une belle histoire et un coup de cœur.
Après sa lecture, mon sentiment reste partagé. Certes, cet album a le mérite de nous faire revivre des moments enfouis dans notre mémoire. De ces moments où l’on se prenait pour un aventurier en quête du Graal, pour un soldat en terre ennemie, pour un super-héros sauveur du monde . . . Bref, ce one shot, c’est un peu comme une madeleine. Y goûter, c’est revivre chacun de ces instants. Mais, de manière plus objective, force est de constater qu’il ne se passe pas grand-chose et, lorsque c’est le cas, cela se fait de manière prévisible.
Cette histoire d’enfants qui se construisent un monde à eux dans une vielle bâtisse délabrée et abandonnée m’a beaucoup touché, et m’a fait revenir 20 ans en arrière, à une époque où explorer un lieu nouveau, mystérieux, interdit, et rempli de couloirs et autres coins sombres et secrets était une activité tellement engageante. C’était une autre époque, comme le dit si bien Iannick dans son avis ci-dessous (je me rends bien compte que le simple fait d’écrire ça me fait passer du mauvais côté de la frontière « vieux con », mais je m’y plais très bien, merci !) Alors c’est sûr que la trame générale n’est pas des plus originales, mais je pense que l’intérêt de cette histoire réside plutôt dans sa simplicité, sa poésie, dans la nostalgie qu’elle éveillera chez certains lecteurs. La fin est certes prévisible, mais je l’ai quand même trouvée très belle, et bien mise en image. Le dessin est en parfait accord avec l’histoire. Il est coloré et fourmille de détails amusants ou intrigants. Une chouette découverte en ce qui me concerne.
Une histoire sur l'enfance au ton assez frais. C'est bien écrit, on suit ces gamins dans une maison abandonnée où l'imagination vagabonde. Après c'est sûr que c'est très différent de la noirceur d'autres œuvres de Simon Hureau comme Colombe et la Horde mais tant mieux si l'auteur ne reste pas cantonné à un seul genre. Finalement c'est une bonne lecture mais rien de très surprenant. Le dessin est agréable avec des couleurs acidulées. Un one-shot à découvrir à l'occasion.
Deux frères s'égarent dans une vieille masure et y rencontrent une bande d'enfants qui occupe les lieux et y vit des aventures de pirates, des farandoles de carnaval et des moments magiques à la belle étoile. Cela survira-t-il à la destruction annoncée de la maison ? On trouve dans cet album une série de personnages mignons, sympathiques et fort attachants, mais la trame de l'histoire est des plus minces et ne mène vraiment pas bien loin.
Très agréable et très réussi. Tout en restant accessible à tous les publics, Simon Hureau impose un style narratif riche et très personnel. Bien au delà d'une nième aventure enfantine "à la bibliothèque rose" comme ont pu l'écrire certains : le travail d'un auteur qu'on savait à la fois voyageur, ouvert sur le monde, et intéressé par les questions sociales et humaines. Cet album là parvient à retrouver tout ça (le goût de l'évasion, de l'exotisme, les valeurs humaines, des questions sociales), en gardant une fraîcheur géniale, que vos enfants aussi apprécieront. J'ai beaucoup aimé quoi...
Il y a beaucoup de nostalgie et de poésie dans cette BD. J’ai eu la sensation en lisant l’album de revivre une époque révolue. Une période où les parents n’avaient pas peur de laisser leurs enfants s’amuser librement hors de chez eux. Une époque où les gamins pouvaient jouer au football dans la rue sans crainte d’être renversés par un véhicule. Une période où les parents étaient quasiment sûrs que leurs enfants étaient accompagnés par d’autres enfants. Une époque où les enfants pouvaient partager aux autres leurs rêves et essayaient ensemble de les concrétiser. Maintenant, la plupart des bambins -quand ils ne sont pas à l’école- restent enfermer à la maison en restant postés, souvent seuls, devant la télévision. Quand ceux-ci sortent, c’est pour taper dans un ballon dans un enclos fermé ou pour se promener dans un parc paysager où la notion de découvertes est pratiquement nulle. Tout ça semble être gouverné par cette idée que les enfants doivent être surveillés et surtout être à tout prix en sécurité ! (que cela soit justifié ou non). Je sais que c’est certainement une vision caricaturale voire naïve de ces époques de ma part mais c’est ainsi le ressentiment que j’ai éprouvé lors de la lecture de « l’empire des hauts murs ». Merci Simon Hureau pour m’avoir fait revivre ces moments magiques, féeriques et d’aventures de ma jeunesse !
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