Aller simple
Juillet 1943. L'Italie pressent sa défaite lors des premiers débarquements alliés dans le sud, mais se refuse encore à la capitulation.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Auteurs italiens Italie Les petits éditeurs indépendants [Seconde Guerre mondiale] Guerre italo-grecque et bataille de Grèce
Juillet 1943. L'Italie pressent sa défaite lors des premiers débarquements alliés dans le sud, mais se refuse encore à la capitulation. Dans ce moment charnière, le lieutenant Giorgio Chiesura commence un journal. De Venise à Caltanissetta, il narre son voyage pour rejoindre le reste de son unité sur le front sicilien à travers un pays en déroute. Lucide quant à la défaite de son pays, le jeune appelé témoigne du désarroi qui s'empare des soldats, redevenant peu à peu simplement des hommes, prisonniers du mécanisme absurde de la guerre.
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Date de parution | Octobre 2005 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une lecture qui peut rebuter certains – le dessin, assez simple, le rythme assez lent – mais j’y ai globalement trouvé mon compte. Loin des images volontairement très noire d’un Tardi, Piero Macola arrive à faire passer dans cet album l’absurde, l’inutilité de la guerre. Au travers du regard et de tranches de vie de quelques soldats italiens, au moment où la guerre commence à très mal tourner. Le tout est entrecoupé de sorte d’extraits de films (de propagande ou pas) visionnés dans les cinémas de l’époque (milieu de la seconde guerre mondiale). Pas inoubliable, et manquant parfois de dynamisme ou de tension, mais en tout cas une lecture agréable.
Étonnante BD qui traite d'un sujet assez peu connu : l'armée italienne au cours de la défaite en 1943. C'est le genre de BD que j'aime bien au sujet de la guerre, car elle traite du commun des mortels, de ceux qui n'ont pas fait date et qui n'ont pas participé au-delà de leur quotidien. Ceux qui étaient en majorité aussi. La BD nous détaille toute la défaite, depuis le débarquement de Sicile jusqu'au moment où l'armistice est signée entre l'Italie et les Alliés. J'ai bien aimé cette retranscription au jour le jour, entre ligne de front où les bombardements sont incessants, et les lignes arrières, plus calme, la fuite perpétuelle et la perte de foi en tout ce qui faisait le fascisme italien. Une belle image de ce que fut la guerre pour ces simples soldats. Il y a des limites à cette BD, notamment dans la réflexion sur la guerre ou la position par rapport au idéaux au sein de l'armée. De plus, le dessin est un peu raide parfois, notamment dans les visages. Il y aurait pu avoir quelques pistes supplémentaires sur la réflexion générale de la guerre. Ce n'est pas une BD qui transcende le genre, mais sur la guerre (et son évidente absurdité) ainsi que sur l'Italie en 43, c'est pas mal. Il y a quelques petits détails qui font tout l'intérêt (comme les films présentés dans les cinémas à cette période). Bref, une BD intéressante si on met la main dessus !
Sympa ! Un témoignage sur l'absurdité de la guerre (40-45) mais cette fois-ci vu par l'ennemi, un soldat italien qui se retrouve en quelque sorte innocent, fatigué et dépassé par tout ce qui se passe (je peux le comprendre). C'est humain et traité de manière simple, réaliste sans tirer en longueur avec un bon rythme de lecture. Pas révolutionnaire mais à découvrir tout de même.
Un récit de la fin de la 2e Guerre Mondiale vue du point de vue des Italiens, voilà qui peut être relativement intéressant. Nous suivons ici un lieutenant issu d'une famille assez cultivée de Venise, envoyé sur le front en Sicile après le débarquement des alliés, et amené à... fuir et se replier en permanence sans jamais combattre. Et en résumé, on suit son retour, étapes par étapes, jusqu'à chez lui, tandis que l'armée Italienne est en déroute et que le gouvernement lâche Mussolini, à la colère des Allemands. Quelques réflexions, des descriptions de la peur qui les étreint, lui et les autres soldats, et leur ardent désir que la guerre et toutes ces idioties s'arrêtent. Sincèrement, je n'ai pas trouvé ça bien passionnant... Quant au dessin, il est agréable et offre quelques jolies planches, mais n'a rien d'exceptionnel. Bref, une lecture que j'ai suivie avec un intérêt relatif, mais sans passion aucune.
1943, Italie. Aller simple raconte l'histoire d'un officier italien qui, à l'image de son armée, est dépassé par la guerre. De retraites en replis, face à l'imposante puissance des alliés, son bataillon ne cesse de reculer sans jamais voir l'ennemi. Mais finalement, les anglo-américains sont-ils bien les ennemis des Italiens? A l'image d'un (excellent) La Guerre d'Alan, cet ouvrage nous livre le quotidien d'un soldat, égaré dans un monde devenu fou. Bien loin de toute forme d'action, on suit la progression du héros au jour le jour, dans un réalisme saisissant. Graphiquement aussi, Aller simple se rapproche de La Guerre d'Alan, avec sa bichromie ocre et son alternance de styles, ligne claire et, euh, ligne "moins claire", suivant les événements. Au final, cette BD se révèle agréable à lire, mais malgré tout, je n'ai pas réussi à me passionner. D'où ma note sévère par rapport aux précédentes. Ceci dit, si vous avez aimé La Guerre d'Alan, n'hésitez pas à lire Aller simple.
Un très beau livre qui démontre une fois de plus l'absurdité de la guerre. Ce livre se décline sous la forme d'un journal intime. L'action se passe en Sicile, au moment du débarquement anglo-américain. Piero Macola décrit bien cette période de fin de guerre pour les Italiens ; la lassitude chez les soldats, le refus de la continuation du combat avec l'Allemagne (le Sud de l'Italie rejoindra les Alliés dans la lutte contre le fascisme ; mais, le Nord de l'Italie, fidèle à Mussolini, deviendra la tristement célèbre République de Salo, vassalisée au Reich, qui sombrera dans l'horreur)... Le personnage principal devient, dès lors, tout le symbole de cette guerre ; il a combattu sans avoir jamais tué et n'a plus envie de participer à une guerre qui n'est pas la sienne et n'est même plus celle des Italiens. Il préfèrera choisir les camps de travail, plutôt que la lutte armée.
La guerre n'est pas qu'une série de batailles décisives qui font l'histoire et les soldats qui y participent ne sont pas tous des héros se battant pour un idéal. La plupart du temps, pour un soldat, elle se résume à des mouvements de troupe, au nouveau logement, à la nourriture qu'il faut trouver, au courrier qu'on attend avec impatience, aux discussions pour tuer le temps, au désir de s'en sortir à moindre frais. "Aller simple" est du même tonneau que La guerre d'Alan : un récit basé sur les mémoires d'un ancien combattant Italien qui n'a jamais tué personne pendant sa drôle de guerre, servi par de beaux dessins aux très belles couleurs ocres en bichromie. Piero Macola prouve avec cet album qu'il est un conteur hors pair, maîtrisant parfaitement le rythme du récit et capable de faire passer des ambiances et des sentiments subtils. Un auteur avec qui il faudra compter.
Cette BD raconte les péripéties d’un soldat transalpin lors de la seconde guerre mondiale. « péripéties » est d’ailleurs un grand mot car cet homme va vivre la période loin de l’idée que fait la plupart d’entre nous, en tout cas, loin surtout de la thématique des films comme « le jour le plus long » ou plus récemment « il faut sauver le soldat Ryan ». Le scénario relate l’histoire réelle de ce soldat pendant le débarquement des alliés en Italie sous un ton assez neutre, les états d’âme du personnage principal sont peu présents dans cette BD. Toutefois, au fil de la lecture, on retiendra surtout que le ras-le-bol des soldats envers cette guerre -qui a l’air de ne jamais s’arrêter- sera le sujet principal de l’album. Certaines situations sont d’ailleurs significatives de l’état d’esprit de ces militaires qui ne sauront plus pour quelles raisons ils se battent encore… Macola utilise deux styles de dessin différents dans sa BD, il s’inspire de la ligne claire lors des scènes courantes et use d’un coup de patte plus « brouillon » pendant des moments de tension. Ce parti-pris graphique se révèlera finalement bien adapté à la thématique de la BD qui –je vous rappelle- parle de la seconde guerre mondiale. Le découpage et la mise en page sont classiques et nous invitent pleinement à découvrir cette histoire d’une manière reposée. « Aller simple » est finalement une BD assez intéressante qui nous démontre encore une plus fois l’absurdité de la guerre sous un angle de vue originale par rapport à la majorité des livres qui traitent de cette période.
Il y a des éditeurs qui sortent des BD qu’instinctivement on ne peut que feuilleter. C’est le cas de Vertige Graphic chez qui j’avais beaucoup aimé "Rapokam Java", "Fax de Sarajevo" ou Ghost World. Pour une fois, je vais commencer par vous parler du dessin de Marcola qui pour une première BD parue en France nous gratifie d’un coup de maître. Marcola illustre sa BD aux deux ambiances distinctes avec l’utilisation la ligne claire pour les scènes ‘ordinaires’ et d’autre le fusain pour les scènes sur le front, associés à une mise en couleur bichromique et nous sommes plongés dans une ambiance en parfaite symbiose avec le récit. Marcola joue avec la bichromie tout au long de l’album, tantôt il utilise les tons ocres, tantôt des scènes bleutées, tantôt il nous plonge dans l’obscurité via du noir et blanc pour les scènes les plus sombres. Associés à la qualité du papier (habituel chez Vertige Graphic), il y a tous les éléments pour combler quelqu’un comme moi. Maintenant parlons un peu du scénario, là Marcolla excelle pour nous présenter une guerre qu’il ne nous livrera jamais ‘en direct’. Très habillement, il nous maintient toujours un peu éloigné de la ligne de Front pour nous parler de la fin de la seconde guerre mondiale en Italie. Il nous fait découvrir la vie d’un Lieutenant italien qui ne croit plus à une autre issue que la défaite de son camp, l’évolution des sentiments à l’encontre des anciens alliés allemands qui se sont transformés en force d’occupation. L’envie de ce Lieutenant de retrouver sa famille car cette guerre n’est plus vraiment celle de son pays. Marcolla nous présente dans ce splendide ouvrage une vision de la guerre qu’on avait rarement eu l’occasion de découvrir et le journal intime de l’un de ces pions dont on se sert pour mener une guerre.
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