Dan et Larry (Dan and Larry: Don't Do That)
Une vision de l'adolescence par l'auteur de Ripple...
Adolescence Auteurs canadiens Comix Fantagraphics Books Format à l’italienne Les canards Robots
Les relations troubles entre un canard, Dan, et un robot improbable, Larry. Evoluant dans un univers à la fois futuriste et dégradé, ces deux "ados" s'interrogent sans le formuler sur leur sexualité et Dave Cooper en profite pour aborder subtilement le tabou des attouchements sexuels. Dur monde que celui de l'adolescence...
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Date de parution | Janvier 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
06/08/2006
| Doña Hermine
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Les avis
Cooper est et restera un auteur clivant, et ne doivent s’aventurer dans les méandres de ses constructions oniriques que ceux qui sont réceptifs à une poésie noire, et quelque peu surréaliste. Ceux qui ne jurent que par la BD franco-belge à la Dupuis risquent de ne pas s’y sentir à l’aise. L’histoire en elle-même, traversée par certains questionnements liés à l’adolescence, peut paraître légère, évanescente, secondaire. Elle l’est sans doute. Mais puisque nous nous sommes éloignés ici de la ligne claire et de la ligne droite des intrigues, disons tout de go que le traitement graphique – et secondairement narratif – transcende l’ensemble, le dynamise, l’explose. Les « mésaventures » de Dan, ce canard improbable, et de son ami Larry, robot humanisé et hydrocéphale, mêlent allègrement certaines ambiances, un certain rythme lent et bonnasse à la Disney, avec des influences surréalistes et trash, une partie des personnages ayant des allures de freaks. Et un érotisme à la fois suggéré et outrancier traverse aussi parfois l’histoire. Les décors vaguement post-apocalyptiques, villes en ruine et déserts improbables, ajoutent de la poésie et du mystère à un univers intrigant que j’ai vraiment bien aimé. C’est une œuvre originale, pas si dérangeante que ça – les amateurs de Winshluss, de Stéphane Blanquet ou de Yann Taillefer s’y retrouveront certainement. A découvrir en tout cas.
Voici une bd animalière qui ne paye pas de mine graphiquement parlant. Bon, il faut dire que sur le point scénaristique, ce n'est pas mieux. Certes, le héros est un canard et j'aime bien les canards. Mais là, c'est non. Les dialogues du style "je voudrais entendre la guêpe m'astiquer" ne font pas mouche du tout. On pourra certes y voir de la poésie mais pas en ce qui me concerne. Le décor est certes assez bizarre pour nous intriguer. C'est assez malsain dans l'ensemble. Ma note sera un zéro pointé que j'assume entièrement.
L'auteur mélange des rêves et des souvenirs pour créer ce roman graphique où les personnages principaux sont un canard et un robot. On devine clairement le récit autobiographique à la limite de l'exutoire. Malheureusement, à trop contourner les choses, l'auteur se perd et le contenu manque de clarté dans ses propos. Du coup ceux ci deviennent dérangeant sur la forme. Il est préférable d'appeler un chat un chat, surtout quand un passage aborde clairement le thème de la pédophilie. Daddy's Girl va droit au but et fait mouche malgré sa franchise déroutante. Pour le reste, il s'agit du dur apprentissage de l'adolescence avec des moments comiques. Le dessin noir et blanc est excellent mais il n'arrive pas à corriger les lacunes du scénario. L'initiative est louable et compréhensible mais le projet n'était pas mûr.
Une BD dite « animalière ». Dan ?… c’est un canard. Larry ?… un robot à grosse tête. Et que font-ils ?… ils explorent à leur façon les rapports de l’adolescence ; des rapports souvent tendus, cruels même. Ils dissèquent la sexualité difficile des « djeunes », voire même les abus dont ils peuvent souvent être victimes. Un curieux tome où se même l’imaginaire et la réalité. Cooper (voir aussi Ripple) parvient à parfois dégoûter, à horrifier… pour ensuite faire tomber le lecteur dans une sorte de fascination de son travail graphique et narratif. Pas de « chichis » non plus. C’est du direct, du pur jus et l’auteur –une fois de plus- tape juste et où il faut. Et parfois un coup bien placé fait se remettre certaines idées préconçues en place.
Je pourrais synthétiser mon avis en un mot, à la fois radical et définitif : beurk ! C'est glauque, malsain, il y a une vague histoire de pédophilie, traitée au ras des pâquerettes, et ce n'est pas la préface de Patrick McEown, qui changera mon regard sur cet album. Sous prétexte de nous dépeindre les affres de l'adolescence, l'auteur fait dans le sordide et le nauséeux. Il est dommage que le dessin, du noir et blanc, fin, tendance comics underground façon Les rois vagabonds -album d'une autre envergure, soit dit en passant- soit au service d'un tel scénario.
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