Une Âme à l'amer
Quand votre mariage est foutu, que votre patron vous harcèle quotidiennement, et que vous vous faites régulièrement tabasser, que pouvez-vous faire ?
Les Losers
La vie de Terry ressemble à un grand cauchemar. Depuis le jour où il a appris qu'il était stérile, sa femme ne lui parle plus. Il se fait régulièrement tabasser par les voyous de son quartier. Son patron le harcèle moralement... Pourtant, sa vie n'avait pas si mal commencé... Placée sous le signe de l'amour avec son frère, sa cousine, son ami Marco... Marco, devenu une épave boursouflée qui teint les fenêtres de son appartement en noir... Marco, qui n'avait pu éviter la disparition de son frère et sa cousine alors qu'il avait 16 ans... Mais du jour où un crime horrible est commis, Terry décide de prendre sa vie en main...
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Février 2006 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Bon, ben voilà une série qui ne déborde pas d’optimisme et de joie de vivre ! Déprimés s’abstenir. Pour les autres, une fois entré dans l’intrigue et le côté graphique (tous les deux ne s’appréhendent pas facilement), on est happé par cette histoire très noire, autour d’un pauvre type qui traine sa lose et son mal être depuis longtemps et qui, subitement, va commencer à reprendre du poil de la bête, au fur et à mesure qu’un ange exterminateur s’en prend à ceux qui le font souffrir. Il y a une intrigue polar, autour de plusieurs meurtres sauvages. Mais l’essentiel est ailleurs. Tout tourne vraiment autour de ce type, Alex/Terry, ses coups de blues, ses angoisses, la violence de son amertume. Le dessin est haché, torturé – pas toujours très lisible. Et ce d’autant plus que la mise en page est elle aussi très déstructurée. A cela s’ajoute un travail sur les couleurs qui accompagne très bien le rythme saccadé et la violence des sentiments exprimés. Plus que l’intrigue elle-même (qui n’est pas désagréable), c’est l’ambiance noire et corrosive qui est le point fort de cette série. Les trois albums se lisent rapidement (peu de textes), et on en ressort comme après une longue apnée, content de respirer normalement un air relativement pur, au calme. Note réelle 3,5/5.
Une série que je n'aurais probablement pas achetée (je ne suis pas attiré par ce type de bd très roman graphique) sans avoir fait au préalable la connaissance de Jean Christophe Pol lors d'un repas dans un restaurant suite à un festival de bd. En effet nous étions tous conviés au restaurant (je faisais partie des "auteurs" bien que n'ayant rien publié) et j'ai été placé, faute de place, à une table avec 2 inconnus dont ce fameux Jean Christophe Pol. Discussions forcées au début, puis plus à l'aise aidés par plusieurs bouteilles de rosé. Un mec grand, super sympa mais pas spécialement au 1er abord, enfin un dessinateur de bd, quoi. Apparamment il galère (comme beaucoup). Le lendemain je me balade sur son stand et je jette un coup d'oeil sur ses bds. Ca a l'air très intéressant mais je n'ai pas un rond. La semaine d'après je commande sur un coup de tête les 3 tomes de cette série "Une âme à l'amer" , qui apparemment est la mieux notée chez BDtheque. Ca a l'air vachement bien. Et je reçois coup sur coup le 3, le 2 et 3 jours après le 1. Je les mets de coté (je ne lis que rarement les bds dès que je les achète, j'attends le moment adéquat). Souvent en pleine nuit d'ailleurs lors d'insomnies causées par un endormissement trop brusque suite à une alcoolisation excessive, comme c'était le cas aujourd'hui. Alors " Une âme à l'amer " c'est une série joyeuse, optimiste, romantique qui te montre que la vie n'est pas si... non c'est tout le contraire. C'est noir, triste, désespéré, sans concession, pervers et nihiliste. Ca tombe bien c'est tout ce que j'aime ! Cette pureté noire radicale c'est ma came. Ici aucune éclaircie dans ce ciel de plomb. Tout est sans espoir, même l'amour. Tout s'autodétruit. C'est normal, un être né dans la souffrance la trimbalera toute sa vie, ce que les autres ont du mal à admettre et à comprendre. Jean-Christophe Pol est très très torturé. Donc je ne vais pas raconter l'histoire. C'est l'histoire d'un type qui souffre (certains diront pauvre type ... oui c'est vrai) puis entraîne dans une affaire de meurtres atroces. Mais ce pitch est assez réducteur par rapport à tout ce qu'il y a dans cette série. Les souvenirs se mélangent constamment à l'intrigue ce qui a pour effet de rentrer vraiment à l'intérieur de la tête ce personnage complètement maniaco dépressif. Et le plus fort dans ce récit c'est qu'il vire tout doucement et imperceptiblement d'une sorte de chronique sociale (amère donc) à un redoutable thriller. Et le tout avec un style graphique hyper fluide, nerveux (découpage et technique) et privilégiant la limpidité et l'efficacité au détail. C'est très réussi, chapeau ! Alors qu'à la base je ne suis vraiment pas client de ce type de bds (à 1ère vue car en fait je ne connais pas). D'ailleurs avec un autre type de dessins j'aurais même mis 5/5 sans hésiter. En même temps le résultat est parfait, rien à dire. Il faut que je lise absolument ses autres bds.
On ne peut pas dire que ces deux tomes respirent la joie et le bonheur. Mais, dans un dessin au début a priori sage -et il ne le restera pas longtemps- J.-C. Pol mélange les techniques et alterne les ombres et les lumières. Comme l'hystérie et la sérénité... Le découpage est varié, complexe, parfois vraiment audacieux. Et cette histoire -une sorte de thriller noir vaguement social- n'en finit pas d'aigrir avant de très mal tourner. Curieux. On déteste ou on aime. Je dirais "moyen +"...
Etrange cet album. Ca démarre comme un roman graphique, où un homme médiocre raconte sa vie médiocre, la vie de millions de gens. Il n'a pas été épargné par la vie, ce Terry... Son mariage en est même brisé. Et puis soudain, sans crier gare, la machine s'emballe, et l'on assiste à un crime absolument affreux, auquel Terry risque bien d'être mêlé... Si l'histoire n'est pas forcément passionnante (à éviter aux dépressifs), le tournant qu'elle prend intrigue, inquiète, instille le malaise chez le lecteur... Jicépol (c'est son autre nom d'artiste) s'éloigne de son style de Voltige et Ratatouille, pour officier dans une veine plus proche du Larcenet dépressif des Rêveurs. Attention, c'est pessimiste, noir, sans concession, sans espoir probablement.
Cette BD me rappelle beaucoup Mémoires d'un incapable, par son coté désespérant et son héros pitoyable, contre qui le sort s’acharne. C’est noir, c’est triste, et je dois avouer que ça m’a plu et touché. Bon maintenant c’est sûr qu’il faut être friand de ce genre d’histoire un peu sombre pour apprécier pleinement. En plus comme la réalisation suit (dessin sympa, découpage original, couverture superbe…), je suis bien content de ma lecture, et je lirai la suite sans hésiter. Une belle découverte.
Je serais plus réservé que Spooky sur le fond du scénario. Certes très noir, mais qui ne m'a pas encore totalement convaincu dans ce premier tome. Il y a des passages délicieux, mais il reste encore beaucoup d'incertitudes sur l'utilité d'une entreprise narrative aussi funeste. Par contre, j'ai été très surpris par le dessin et la mise en page. Je n'en attendais pas grand chose, à vrai dire, ça ne m'attirait même pas du tout au début. Mais à la lecture, on découvre vite à quel point certaines scènes et certaines planches sont le fruit d'une grande inventivité. Il y a une telle vitalité qui circule entre les cases. Un sens du mouvement, une énergie peu commune que j'ai rarement vus exploitée de la sorte en bd. Rien que pour cela, il faut lire cette bd.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site