Une épaisse couche de sentiments
Le monde inhumain des ressources humaines...
Consensus sur une BD Expresso Monde de l'entreprise
Précis de management. Stanislas Réveillère est DRH d'une entreprise florissante et soumise aux lois du marché. Lois qui pointent justement un bilan comptable huileux. C'est signe que Stanislas doit agir et vite. Il licencie d'abord deux femmes de ménage. Du menu fretin pour lui, pas même syndiquées ! Il forme une jeune recrue. Romain, qui assiste aux entretiens. Il a une technique bien rodée pour signifier un licenciement, qu'il est particulièrement fier de transmettre à Romain. Il exécute sa tâche sans pitié ni remord, pour un travail net et sans bavure. Si ce n'est que le destin va le rattraper. Sa mère qu'il n'a pas vue depuis quelques années se meurt dans une ordinairement triste maison de retraite. Malgré un agenda overbooké, il décide de la voir une dernière fois, sans se douter des révélations qu'elle va lui faire et qui vont changer sa vie. Peut-être.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 08 Mars 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les deux auteurs se retrouvent pour un album dans la lignée de Vider la corbeille. On y retrouve ici aussi une dénonciation au vitriol du cynisme mis en œuvre par les petits soldats de l’ultra libéralisme, ici des cadres spécialistes des « dégraissages » pour complaire aux actionnaires en mal de « retour sur investissement ». Le propos est très louable, mais perd un peu en force du fait des choix effectués par Thirault. En effet, ses personnages et leurs actions sont trop poussés, trop caricaturaux. Ça existe évidemment – hélas ! – mais un peu plus de profondeur dans les personnalités, et de nuances, aurait sans doute rendu la démonstration plus incisive. Et les épisodes autour de la bonne polonaise et de ses liens avec le héros ne sont pas vraiment crédibles. Le dessin de Gnaedig est très lisible. Mais je n’en suis pas vraiment fan, je le trouve un peu simpliste et lui aussi manque d’épaisseur. Note réelle 2,5/5.
Une épaisse couche de sentiment est une bd qui pastiche le monde des DRH des entreprises. On y découvre des êtres dénués de tout sentiment humain qui s'amusent à licencier le plus de monde possible pour faire plaisir aux actionnaires. Est-ce que cela reflète la réalité des DRH des sociétés en général ? C'est un peu facile de leur attribuer le mauvais rôle avec une telle dose de mauvaise foi entre méchanceté et immoralité. Souvent, ceux qui sont recrutés pour effectuer ce travail délicat sont justement dotés de qualités humaines irréprochables. Pour autant, force est de constater que la réalité dépasse souvent la fiction... Certes, ils embauchent et ils licencient pour des motifs valables. De nos jours, l'arsenal législatif à travers le Code du Travail est plutôt contraignant pour les entreprises. Bien sûr, il y aura toujours l'exception qui confirme la règle et des brebis galeuses ici et là. Le monde inhumain des ressources humaines est assez bien retranscrit. Il y a effectivement une épaisse couche de sentiments. On fait croire qu'on est sensible à l'autre mais en réalité , on ne regarde que sa propre carrière pour progresser. On tire à vue avec du sang sur les mains. Cependant, le milieu est feutré et tout est dans l'art du langage et des justifications stériles. Le portrait de l'entreprise est caricatural et manichéen. Cependant, il s'agit pour les auteurs de faire passer un message même s'il est cruel. Il sera entendu.
Ce one shot est une sorte de suite à l'excellent Vider la corbeille. Mais le charme agit moins. Le récit est ici plus direct, allant du cynisme à l'humour noir. Le scénario est implacable dans sa construction. La corporation des RH en prend pour son compte. C'est plaisant à lire mais il manque le petit plus qui aurait pu faire sortir cette BD de la masse. Le dessin y est peut-être un peu trop simpliste ou du moins il manque de personnalité à mon goût. Je conseille vivement la lecture de Vider la corbeille dans un premier temps puis celle ci en cas d'intérêt pour le premier cité.
Un album qui cible bien les nombreux travers journaliers de notre société actuelle. Dans le cas présent, c'est la fonction de Directeur des Ressources Humaines -au sein d'une entreprise soumise aux lois implacables du marché- qui est prise pour cible. Une lecture attirante, jubilatoire même, pour tout amateur d'humour "méchant". Va donc pour le textuel. Mais : dommage -personnellement- pour le dessin... Désolé, je n'accroche pas. Un trait simplifié ne veut pas dire simplissime. Les "décors" et arrière-plans ne me donnent pas une ambiance sur laquelle j'escomptais. Peut-être est-ce cela un graphisme "nouvelle tendance" ? Dans ce cas, je préfère rester avec ma bonne vieille "ligne claire". Dommage, le scénario était bien ficelé. Je cote "3", mais c'est tout juste.
«Une épaisse couche de sentiments» revient sur le thème du «monde inhumain des ressources humaines», un sujet que les auteurs avaient brillamment abordé dans un autre album qui m’avait enthousiasmé (Vider la corbeille). Je suis cependant beaucoup moins convaincu par le présent album que je trouve un peu lourd, beaucoup moins drôle, et surtout moins crédible. Mais le sujet reste des plus intéressants, très peu exploité en BD, et traité avec un cynisme caustique jubilatoire.
Le Gnaedig est bien celui qui a officié comme directeur éditorial chez Dupuis pendant plusieurs années avant de quitter la maison l’année dernière pour refonder Futuropolis. C’est marrant d’attendre d’être sorti de la boite pour enfin publier un album chez Dupuis. D’autant que le style de Gnaedig et le thème de cette bd rentre pleinement dans la ligne de la collection Expresso. C’est une comédie dramatique sociale très sarcastique, qui nous dépeint un monde de l’entreprise assez impitoyable. Si je ne suis pas plus enthousiaste, c’est que je trouve peut-être le trait un peu trop forcé. Pas celui de Gnaedig, dont la belle simplicité graphique est efficace, mais « le trait » du scénariste, qui ne laisse vraiment aucune miette d’humanité à ses personnages. Ce qui fait perdre, à mes yeux, un peu de crédibilité et vraisemblance à un récit dont on est en droit de réclamer une certaine vérité presque documentaire. Bref, dans le genre, ça n’a pas la justesse d’un film comme « Ressources humaines »… Très bon album tout de même.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site