Abdallahi
Un grand récit en deux volumes, auquel Christophe Dabitch a su communiquer un vrai souffle épique ; magistralement mis en image par Jean-Denis Pendanx.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Afrique Noire Esclavage Maghreb Nouveau Futuropolis
Premier européen à entrer dans Tombouctou, ville mythique et interdite aux Blancs, et à en être ressorti vivant, René Caillié, explorateur solitaire, explorateur solitaire, effectua 500 kilomètres à pied, du Sénégal à Tanger, sans aucun soutien officiel, en se faisant passer pour arabe et musulman. Un grand récit en deux volumes.
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Date de parution | Février 2006 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Un récit qui prend son temps pour donner toute sa mesure. Le lecteur doit être patient, et accepter une certaine lenteur, une langueur qui doit autant au soleil de l’Afrique qu’à la volonté sourde d’un homme d'« entrer » en Afrique, à Tombouctou, mais aussi dans une Afrique fantasmée. On est au temps des explorateurs européens, dans ce premier tiers du XIXème siècle où les aventuriers rêveurs, un peu fous et démiurges, se lançaient dans l’inconnu à connaître, avec avidité et inconscience, avant que les marchands et les militaires ne rationalisent tout ça. J’ai longtemps cru que le héros était une pure invention de Dabitch (je ne le connaissais pas : mais la biographie en fin du second volume rectifie cette erreur). Explorateur méconnu, mais au destin et à la personnalité étonnants en tout cas. Et Dabitch – qui a sans doute modifié quelques détails – a su garder quelque chose de mystérieux dans cette épopée. Il ne faut pas attendre d’action à tous les coins de page, mais on ne s’ennuie jamais, même lorsque de longs passages contemplatifs se succèdent. Le temps se dilate, sans qu’on le regrette. Et, comme souvent, le dessin de Pendanx accompagne très bien le récit de Dabitch. Même si je m’attendais à plus de décors en plans larges, son travail est vraiment chouette. Une lecture agréable en tout cas. Note réelle 3,5/5.
Bonjour, Sans ce site je n'aurai pas su l'existence de ce diptyque; emprunté à la médiathèque, mais qu'en dire? En premier lieu des dessins parfois dignes du pictural de la peinture, très colorée ; néanmoins il manque 2 ou 3 vraies planches style tableau comme celle des pélicans ou du dromadaire buvant au fleuve...Mais aussi une disparité dans les sculptures des visages "celle de la case page10 en bas à gauche est extraordinaire mais d'autre semblent bâclées ou d'un peu trop de lissé... Malgré tout le dessin emmène bien dans la lecture et les propos en off sont plutôt bien vus et en cohérence avec le récit et le complètent bien, le renforçant et, prenant parfois le ton sur le dessin par une certaine profondeur. Profondeur qui sied bien à ce genre de récit du désert et d'aventureux en celui-ci. Passe pour les dialogues, surtout ceux de Arafanba, parfois assez philosophiques, mais la rudesse des lieux et climats ainsi que l'expérience en de durs régions font souvent naître des propos alliant les sculptures des visages qui les prononcent; ce qui n'est pas le cas d'Arafanba, tantôt curieux adolescent de caractère et parfois solennel d'une grande sagesse...Cela laisse un peu perplexe une fois les 2 tomes refermés, mais ne gêne pas la lecture au moment tant le dessin/peinture et le reste du texte impriment une marche dans cette épopée en ce désert. Personnellement tout a bien fonctionné...M'a emballé...Jusqu'à la longue et lancinante fièvre et quête de soi/mission/évènements/sentiments...Dans le style de ce qu'à pu éprouver un certain Lawrence, bien mieux décrit "poétiques/précisions" dans "les sept piliers de la sagesse"...Là c'est moi qui me suis perdu et ai lâché...Il s'agissait de bien montrer toute la folie et toutes les ambiguïtés personnelles de l'aventurier, toutes les dualités voire ""triolisme"/"trialités" "...Il me semblait que cela était plutôt assez bien traité et intelligible déjà, et que d'y passer moins de pages aurait aéré l'ensemble sans ses répartir de sa gravité de propos, et "gravité centrale" du récit...Et en me promenant dans la campagne entourant ma maison, avec ma chienne, après lecture, en voyant quelques garde-boeufs en équilibre sur des moutons...Je pensait au "Sept piliers de la sagesse" de Lawrence "dit d'Arabie" par un journal américain; et me disait que le désert de rené caillé dans ce diptyque manquait de solitude...Enfant je fuguais des colonies pénitentiaires, qui n'existaient pas selon l'officiel, et chassais et dormais dans des criques dites "Sauvages" par les hommes et leur société...Et dans ces criques sauvages, le poids de la solitude se ressent ainsi le souffle du vent...Même lorsqu'il se trouve y venir des gens, cela devient ambivalent; il souffle alors un drôle qui fait de chaque sentiment un oui et non, quelque chose qui vous pousse et vous retient à la fois : l'envie et la crainte, l’excitation première et la pudeur, l'espoir et la peur, etc. Certains de ces sentiments sont présents dans certaines situations mais pas dans d'autres... Mais probablement cela est trop demandé de voir être retransmis des sentiments et des situations qui ainsi que le vent ne peuvent être perçus que lorsque tu vis la situation...Aucun livre, aucun mot, ne sauraient te dire ce que tu ressens en caressant une raie pastenague "sauvage" en Méditerranée française "sauvage", un mérou, une murène; il faut l'avoir vu, vécu et avoir caressé...Donc ne demandons par l'impossible à ce diptyque qui montre assez bien parfois bien une bonne partie des ambiguïtés qui traverse le héros : réhabilitation solaire/futur statu vain, quête de réhabilitation/quête de soi par rapport à l'accolé son nom, reconnaissance personnelle/reconnaissance de son statu, reconnaissance et quête de l'être/quête sociale et sa reconnaissance, etc. Lawrence, Henri de Monfreid, par exemple sont dans ces quêtes, mais plus personnelles et à un moment de leur existence chacun tranche...Et là les auteurs prennent le parti de ne pas trancher... Malgré ces quelques petits reproches car ils ne sont que ça...Reste une bonne lecture, agréable, posant aussi quelques questions fondamentales sur l'être, sont devenir, ce qu'il représente en sa société d'origine et dans une autre qui est étrangère, les croyances des uns et des autres, celles des sociétés différentes, ce qui sous-tend à la volonté personnelle comme de celle de la société à laquelle chacun pense appartenir, le pensum individuel et celui prôné par le collectivisme, le poids des traditions fondées ou non, et de celles réellement traduite dans les actes ou non, etc. Un diptyque à voir et à lire assurément...Un bon 4,2/5 cordialement.
Décidément, Futuropolis devient mon éditeur à suivre de très près. Voilà un très beau voyage d’exploration, adaptée librement en un parcours initiatique. Nous suivons l’itinéraire de René Caillié, un explorateur français solitaire, sans soutien et sans titre de noblesse. Avide de connaissance, il a pour obsession de découvrir la ville de Tombouctou et d’en sortir sans y laisser sa peau. Pour mener à bien sa propre mission, il s’imprègne de la culture, de la langue et de la religion pour être accepté par le plus grand nombre. Il rencontre rapidement celui qui lui servira de guide, Arafanba, dont la personnalité clivante l’empêchera longtemps de lui faire pleinement confiance. Cette relation entre compagnons de voyage est vraiment intéressante, même si elle est tirée de l’imagination des auteurs (on ne sait visiblement pas grand chose du guide dans les écrits de René Caillié). On se cherche, chacun à ses secrets, ses faiblesses, et tâchent de les garder pour soi. Les questions posées par l’un ou l’autre se confrontent parfois, mais leur ambition respective les amène à se serrer les coudes. Et puis forcément, l’amitié vraie pointe le bout de son nez. Très touchant jusqu'à la fin. Il est aussi précisé en postface que l’aspect initiatique du voyage ne se dégage pas du livre publié par René Caillié. Et là encore, l’inspiration des auteurs est franchement réussie. L’essentiel du récit ne porte pas que sur la découverte de nouveaux territoires ou sur le comportement des individus, mais plutôt sur l’évolution de la pensée de notre héros miséreux : ses méthodes pour parvenir à ses fins, sa pugnacité, ses doutes, ses souffrances physiques… Le texte, pas si abondant que ça, apporte pourtant beaucoup de poids à l’histoire. Je viens de lire Revoir Paris et j'ai écrit que l'héroïne me fatiguait à tomber de fatigue tous les 100 mètres. Dans Abdallahi, René Caillié avance dans une forme encore plus misérable et ça n'a pas affecté mon plaisir pour un sou. C'est fou hein. Quant au dessin, ça a été pour moi une montée en puissance continue. Je l’ai trouvé de plus en plus beau à mesure que j’avançais dans ma lecture. Peut-être même que le tome 2 est encore plus magnifique graphiquement que le premier. C’est une peinture magnifique, les couleurs complexes et profondes m’ont envahies. J’aurais bien apprécié quelques illustrations pleines pages (arrivée à Tombouctou, l’entrée dans le désert, etc.), cerises sur le gâteau pour me prendre une grosse claque visuelle dans la tronche. La réalité se confronte aux rêves. Et si la réalité peut faire souffrir, l’accomplissement est inestimable. Le rythme est assez lent, surtout dans le premier tome, ce qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. En ce qui me concerne c'est le kiff. A lire, définitivement.
Le dessin de cette série est superbe. J'ai ressenti les beautés et la chaleur de l'Afrique à travers ce dessin qui crée une atmosphère parfaite pour cette histoire et les couleurs sont bien choisies. Pour ce qui est du scénario, il est pas mal quoique malheureusement il est un peu lent et j'ai eu de la difficulté à m'intéresser totalement à la vie de René Caillée. Il faut dire que l'auteur ne réussit pas à me le rendre attachant. Son sort m'a laissé indifférent et de toute façon je savais déjà comment cela allait finir vu que je connais sa vie.
Deux beaux albums, mais un récit qui traîne comme une caravane dans le désert. J'ai eu du mal à me passionner pour le périple halluciné de René Caillié. Pourtant, le dessin est magnifique et l'histoire cohérente… On ressent parfaitement l'immensité des paysages, la chaleur écrasante, la nonchalance des journées sans fin dans l'ombre des maisons lézardées des cités du désert, la profondeur du voyage intérieur… et aussi tout l'ennui de l'univers des nomades en déliquescence. Trop de contemplation, de non-dit, de lenteurs dans le récit. Des personnages qui ne sont qu'esquissés, à l'exception des deux principaux protagonistes. Et au final, une narration qui s'ensable… C'est très beau, mais un peu vain.
J'ai mis de nombreuses pages pour véritablement rentrer dans le récit et le suivre avec plaisir. Graphiquement, c'est très très beau, le dessin rend vraiment hommage à l'Afrique Saharienne. C'est de la belle ouvrage. Les visages sont de véritables merveilles avec une multitude d'expressions et de sentiments qui passent admirablement. J'aurais presque espéré plus de villes, plus de planches.... Je ne reviendrais pas sur le pitch déjà décrit par d'autres. J'adore ce récit historique et aventureux sur fond d'une période trouble où se mêlent colonialisme, impérialisme maure, esclavagisme notamment. C'est la dernière période des grands aventuriers et défricheurs, qui repoussèrent les limites connues de notre monde. L'histoire prend racine dans un terreau véridique et on savoure d'autant plus cette fresque en ayant cet élément en tête. J'ai adoré vivre cette aventure humaine de l'intérieur, en suivant pas à pas Caillé dans sa découverte des peuples et ethnies, le suivre dans ses mensonges, ses contradictions, ses souffrances physiques et psychologiques. C'est un très beau diptyque à conseiller réellement à tout lecteur.
Deux tomes qui sont une magnifique oeuvre, sur le plan de l'histoire comme du graphisme. Inspiré de l'histoire de René Caillé et de sa découverte de Tombouctou, c'est le récit d'un homme fasciné par un rêve, raconté avec infiniment d'humanité et d'attention aux autres personnages : le "héros" n'écrase pas les tomes de sa présence. Ces livres racontent le rêve et la désillusion, la difficulté à se comprendre entre les cultures, mais aussi la richesse des rencontres et les ressemblances au delà des différences ; il n'y a pas de fatalité du "choc des civilisations" dans ces livres. Quant à l'illustration, certaines pages sont tellement belles qu'elle peuvent s'admirer comme des tableaux... A la sortie de la lecture, on a envie de lire la vraie histoire de René Caillé, pour voir quelle est la part de vérité et celle de fiction dans ce récit à la fois lumineux et sombre.
Une bande dessinée magnifique illustrant l’idée fixe d’un homme et l’errance qui s’ensuit… Un voyage sombre et torturé au coeur d’une Afrique encore inconnue, fantasmée et dangereuse… Cette aventure est tirée d’une histoire vraie, celle d’un géographe français du début du 19ème siècle, René Caillié, qui rêve de cartographier l’Afrique de la côte sénégalaise jusqu’à Tombouctou, la « ville d’or » encore interdite aux Blancs. Sans aucun appui officiel mais animé d’une passion dévorante qui finira par s’égarer dans la folie, il effectuera 4500 km à pied en se faisant passer pour Arabe et musulman ; devenant pour tous Abdallahi.
Le scénariste, journaliste de formation, aime de toute évidence explorer les liens entre l'Histoire et l'histoire personnelle. Drame intime et enjeux politiques se mêlent dans cette quête africaine. René Caillié se lance dans un défi improbable : rallier Tombouctou à pied et être ainsi le premier Européen à établir une carte précise de ces contrées. Le dessin de Pendanx, lumineux et coloré, est éblouissant et sert parfaitement le propos de Dabitch. La chaleur écrasante du soleil, les pas qui se font lourds, la fraîcheur du bivouac sont palpables dans ces pages qui se teintent de mysticisme. Les rencontres avec les peuplades locales sont autant de regards sur des cultures différentes, de réflexions sur les religions. Avec pudeur et talent, les auteurs semblent suggérer qu'une blessure secrète guide les pas du héros et le pousse à aller toujours plus avant, malgré les pièges du désert, le découragement inévitable, la peur de renoncer... Une bd où l'on prend son temps (ce qui pourra en rebuter certains), où le rythme de lecture se calque sur les pas obstinés et désespérés de René Caillié...
J'ai eu beaucoup de mal à comprendre le scénario et surtout où l'auteur voulait en venir au début de cette aventure. Pourtant, j'ai été tout de suite charmé par le dessin de ces étendues désertiques sub-sahariennes. Les vues de Tombouctou sont merveilleuses par exemple. Il y a quelque chose de magique dans le graphisme. Peut-être également les couleurs. Je crois que ce qui pêche dans cet ouvrage, c'est le scénario qui n'est pas très clair. On nous entraîne volontairement sur de fausses pistes. Quand on découvre la vérité c'est à dire la clé, c'est vrai qu'on acquiert tout de suite une meilleure compréhension de l'ensemble. C'est cependant dommage d'y voir clair qu'à la fin de l'histoire. Cela ne se prête pas à ce genre de récit qui n'est pas un polar. Ceci dit, cela demeure intéressant car on apprend des choses sur l'histoire de l'Afrique et de la colonisation.
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