Le Ciel au-dessus de Bruxelles
La rencontre d'un juif et d'une musulmane.
Bruxelles - Brussels Hislaire / Yslaire Le conflit israélo-palestinien Spiritualité et religion Terrorisme
17 mars 2003. Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak, Jules Engell Stern rencontre Fadya. Il est juif Khazar, elle est beur, musulmane. Lui est de passage à Bruxelles, cherche son frère, attend sa sœur. Elle, prépare un attentat terroriste au milieu d'une manifestation pacifiste. Jules invite Fadya dans sa chambre, au Hilton, 25e étage avec vue sur le ciel, au-dessus de Bruxelles. Contre toute attente, elle accepte. Imagine… 17 mars 2003. C'est en écoutant la chanson de John Lennon que Bernar Yslaire imagine la rencontre d'un juif et d'une musulmane. Le temps d'une histoire d'amour improbable, le temps d'une guerre réelle. À l'instar de Yoko Ono et John Lennon, manifestant nus pour la paix en pleine guerre du Vietnam, Bernar Yslaire organise le huis clos violent, cru et amoureux de la confrontation de deux cultures, de deux religions, de deux vécus différents. Le choc des civilisations peut aussi être une histoire d'amour. Rencontre avec Bernar Yslaire De la guerre Je voulais faire une histoire actuelle et positive qui fait chaud au cœur. Une histoire d'amour qui se lise comme une chanson, comme un poème à la ville que j'habite, « Bruxelles, ma Belle », multiculturelle, tour de Babel... Avec le déclenchement de la guerre d'Irak en 2003, cette envie est devenue pour moi une nécessité. La guerre me fait peur. Chaque fois je crois que c'est la dernière. J'ai été éduqué dans l'angoisse de la Troisième Guerre mondiale, de l'apocalypse. Bruxelles, capitale de l'Europe, siège de l'OTAN, était particulièrement exposée aux attentats lors du déclenchement de cette guerre. L'Europe, fragile, avait beaucoup de difficultés à trouver un consensus face à la position belliciste américaine. Un attentat contre l'ambassade américaine à Bruxelles ou devant la Commission Européenne aurait créé le chaos et de là, peut-être, servi les intérêts de groupes extrémistes. À travers la confusion d'idées et d'intentions qui voulaient tant justifier cette guerre si peu « nécessaire », j'y ai vu comme le fantasme persistant, d'un certain Occident souhaitant la destruction de la Babylone mythique. Nombreux sont ceux qui ont oublié que Babylone se situait justement en Irak… L'histoire ne serait-elle qu'une longue répétition inconsciente de revanches ou de vengeances de peuples ? De l'amour Une jeune musulmane et un juif ensemble, ce sont les Roméo et Juliette d'aujourd'hui. C'est tellement évident que cela pourrait être vulgaire, voire opportuniste, d'en faire une histoire. Disons que le conflit israélo-palestinien suscite un intérêt passionnel de toutes les opinions publiques. Même chez nous (qui sommes largement protégés des conséquences immédiates), il crée une réelle émotion. À tel point, qu'il est souvent difficile d'en parler sereinement. C'est pourquoi je n'ai pas voulu entrer frontalement dans le débat. J'ai tenté d'effleurer le sujet en choisissant le point de vue imaginaire d'un juif Khazar, qui n'est pas vraiment un juif, puisque les Khazars ont été convertis et surtout qu'ils ont disparu depuis le XIIe siècle. Et j'ai choisi une jeune beur, née en Belgique, qui n'a jamais connu le pays d'origine de ses ancêtres, qui se raccroche à sa religion pour trouver une identité. Deux déracinés. Un « à peu près » juif et une « à peu près » Arabe. Deux bâtards en somme, comme moi, qui suis belge francophone. À peu près français… De l'espoir L'ombre de John Lennon est omniprésente dans l'histoire car il est pour moi la figure d'un héros positif moderne. Son œuvre, c'est d'abord sa vie. J'aime ce combat d'un homme, pour une idée du monde. Celui d'un homme qui aime une femme, Yoko Ono, qui organise en 1971 un « bed-in » au Hilton d'Amsterdam, pour manifester pour la paix. « Make love not war… », même si j'ai vieilli, je n'arrive pas à trouver cela dépassé. Naïf, bien sur, mais dans le genre programme politique, j'ai entendu pire. Et « Imagine » reste pour moi une des plus belles chansons du XXe siècle. Et puis, je n'ai pas envie de ne raconter que des histoires tragiques. J'ai mon côté sombre, je continuerai à écrire Sambre, mais j'ai aussi envie d'exprimer des choses plus positives, sans qu'elles ne soient pour autant moins intéressantes, moins profondes ou moins essentielles. Plus je vieillis, plus je me libère. Source : le site Futuropolis
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Date de parution | Mars 2006 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Pas franchement convaincu le gars et c'est le moins qu'on puisse dire. Ici et là j'ai lu que j'avais entre les mains une œuvre provocatrice, limite subversive. Alors quoi, j'ai cru comprendre que certaines scènes de sexe explicites avaient choqué. Si ça c'est de la subversion ça veut dire qu'il y a encore du boulot! Oui on voit un sexe en érection et une vulve qui se fait pénétrer. La belle affaire, et v'là t'y pas qu'en plus c'est une sorte de faux juif qui ose faire ça avec une beurette comme le dit lui même l'auteur. Vite ressortons les pincettes, les vierges de Nuremberg et cramons les en place publique à 20h30 après la météo en lumière infra rouge que comme dans le loft l'on puisse apercevoir un bout de soutien gorge qui fume!! Vous l'aurez compris cet aspect des choses ne m'a pas véritablement perturbé. De là à me qualifier de sodomite, de suppôt de je ne sais quel Satan il y a un pas qui sépare la civilisation de la barbarie, n'en déplaise aux beaux esprits. Cette bande comme je le signale avec ma note ne m'a donc pas dérangé outre mesure, c'est en fait la manière un peu manichéenne d'aborder les choses qui m'a posé problème. Si l'on rajoute à cela une sombre histoire de réincarnation entre l'époque Babylonienne et la nôtre cela devient facilement indigeste, laissez infuser et rajoutez un soupçon de modernité (quoique) avec une chanson emblématique d'une époque et d'un style de vie et vous aurez une lecture qui à trop vouloir dénoncer se prend les pieds dans le tapis. Et puis le genre Peace and Love, s'il est généreux dans l'esprit me fait souvent chier dans la forme. Lecture dispensable qui est rattrapée par le dessin très joli d'Yslaire.
Je suis comme la majorité des posteurs, si à mon sens le but avoué est honorable, son traitement est trop provocant en ce sens qu'il est malsain. S'il voulait nous donner une leçon d'humanisme néo 68arde voir woodstockienne, il fallait s'inscrire dans cette ligne, mettre aux prises un juif et une arabe ou l'inverse, faisant l'amour sous les projecteurs de CNN et Al Jazeerha sur une colline de Cisjordanie par exemple. Au lieu de quoi on a un hébreux qui n'en est pas un, un viol qui tait son nom, une coucherie cachée de tous donc pas en adéquation avec ce qui est ciblé, les policiers sont forcément racistes, bref, on a droit à toutes les provocations faciles mais sans en avoir de sens réel. Graphiquement, c'est très beau, comme toujours, mais là ça manque la cible.
Ce n'est pas la meilleure série de Yslaire. D'ailleurs, je ne comprenais pas trop où Yslaire voulait en venir et il a fallu que je lise sa postface pour comprendre qu'il voulait protester contre la guerre en Irak en montrant une histoire d'amour entre un juif (enfin, il n'est pas vraiment juif !) et une musulmane. Il dit s'être inspiré de John Lennon et Yoko Onno qui ont fait l'amour devant tout le monde pour protester contre la guerre au Vietnam. Le problème c'est que l'amour entre Lennon et Onno était sincère alors que durant la moitié de l'histoire la musulmane n'aime pas le juif et il la force à avoir une relation sexuelle. On dirait plus un violeur qu'un amoureux et j'ai bien envie de lui casser la figure même s'il est un ange si j'ai bien compris son histoire. Et puis le reste est inintéressant. Je n'ai pas trop compris où la musulmane devait se faire exploser et en quoi cela devait aider la cause de son frère, l'accent du juif m'a énervé tellement c'est chiant et les scènes de sexe ne sont pas très émoustillantes.
Cette bd est sans conteste provocatrice et, qui plus est, sur un sujet brûlant (au propre comme au figuré). On peut saluer la démarche d’Yslaire qui, à l’instar d’un Lennon en son temps, marque aujourd’hui le 9e art d’un "peace and love" entre 2 communautés diamétralement opposées. Sauf qu’au lieu d’amour, il s’agit davantage d’un mélange de sexe contraint, subi puis désiré. Personnellement, j’ai trouvé ça sans intérêt et assez creux. Je comprends que l’auteur ait voulu à sa manière s’exprimer sur le sujet (la guerre en Irak) mais je n’y adhère pas. De bd provocatrice, je la trouve racoleuse et déplacée.
J'ai beaucoup aimé le graphisme du dessin ainsi que le rôle central donné à la couleur en tant que vecteur d'émotions. Par contre je n'ai pas du tout apprécié l'utilisation des photos. J'ai trouvé qu'elles enlaidissaient considérablement le travail et rendaient le scénario moins fluide. J'ai trouvé l'histoire sans grand intérêt bien que l'idée d'utiliser la métempsychose me paraisse particulièrement pertinente pour éclairer les conflits multimillénaires au proche orient.
Après la lecture des 2 tomes. Je ne sais pas pourquoi je faisais un blocage sur cette série. Elle est remplie de symboles. L'ensemble parait hétéroclite mais il est bien homogène. Les personnages de cette fiction font référence à beaucoup de clichés certes : juif / arabe, Adam et Eve, Roméo et Juliette... Mais le véritable sujet est la guerre, en l'occurrence la guerre d'Irak ici. Yslaire oppose l'amour physique de ces 2 êtres, que tout oppose, avec des images retravaillées du conflit. Il y a également des références initiales à la shoah, à la Palestine, etc... Les deux personnages sont comme des fantômes et surtout des victimes des ces conflits qui les opposent dans chacune de leurs réincarnations. Cette BD est abstraite sur bien des points et reste tributaire de l'interprétation qu'en fera le lecteur. Je ne suis pas convaincu que les scènes de sexe étaient nécessaires. Globalement j'ai apprécié cette lecture pour le dessin si esthétique mais aussi pour les prises de risques du scénario. Je conçois que certains n'aient pas aimé "Le Ciel au-dessus de Bruxelles", personnellement je vais convertir l'emprunt en achat. Pris au premier degré, la déception risque d'être au rendez-vous. Il faut prendre du recul pour ce genre de projet.
Les premières pages de ce récit m'ont fait froid dans le dos. J'en ressentis beaucoup d'émotion, le tout accentué par un dessin quasi-sublime d'Yslaire comme à son habitude. Traiter du terrorisme n'est pas un thème facile surtout en BD. Cela reste une menace d'actualité. Par ailleurs, quand on aborde le sujet d'une liaison amoureuse entre un juif et une musulmane, on peut vite être taxé de stéréotisme comme si l'idée même était hors de propos. Je trouve cela particulièrement injustifié envers l'auteur car cette bd véhicule un véritable message de tolérance. C'est vrai que ce côté "peace and love" peut avoir un côté agaçant surtout quand il est couplé à la chanson "Imagine " de John Lennon. On est surpris également de voir à quel point Fayda succombe très facilement. :8 J'ai presque eu du mal à croire à sa subite prise de conscience. C'est un peu trop irréel à mon goût pour être crédible. Mais peut-être que le message voulu par l'auteur s'est affranchi de toute contrainte, cédant ainsi à trop de facilité. En conclusion, je dirais que c'est un album émouvant et original à la maîtrise graphique vraiment exceptionnelle. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Il fallait bien que ça arrive un jour, « Le ciel au dessus de Bruxelles » est la première bd des éditions Futuropolis (depuis sa réapparition il y a quelques années) à me décevoir (fortement). Je pense qu’il est inutile que je précise ce que je n’ai pas aimé dans cette série puisque je me reconnais totalement dans la chronique faite par Nijal. En gros, « Le ciel au dessus de Bruxelles » m’est apparue comme une bd où les personnages sont stéréotypés (opposition juif/musulman), où des invraisemblances incroyables parsèment l’histoire, où les mauvaises idées reçues sur la religion et ses pratiquants sont rapidement atteintes et où le message du respect des uns envers les autres passe mal. En clair, ce qui sauve cette série (en deux tomes), c’est le magnifique travail graphique de Yslaire. Ses personnages sont très expressifs, l’héroïne m’est apparue très sensuelle. La mise en couleurs emploie des tons vraiment très agréables à l’œil. Ce qui est dommage avec cette histoire, c’est qu’avec un tel traitement graphique, Yslaire aurait pu réaliser une excellente bd ! Je pense que cette histoire aurait été plus convaincante si l’auteur avait réalisé une série basée essentiellement sur une relation amoureuse classique et simple entre un juif et une musulmane sans y mettre les références sur la shoah et les kamikazes musulmans. A la rigueur, Yslaire aurait bien pu concevoir une série érotique très sensuelle (dans la même trame que le film L’amant de Jean Jacques Annaud) s’il voulait vraiment garder les scènes très chaudes du « Ciel au-dessus de Bruxelles » ; du moins, ses messages du genre « Faisons l’amour et non la guerre ! » et basés sur la tolérance auraient mieux passé… Je n’irai donc pas jusqu’à mettre « le ciel au-dessus de Bruxelles » parmi les bds que j’ai détestées le plus parce que j’y ai adoré le dessin d’Yslaire. Cependant, j’avoue que cette histoire entre un juif et une musulmane m’est tombée des mains ! A la rigueur, je trouve même inquiétant que des stéréotypes contenus dans cette bd soient encore présents dans la tête des gens. Je me demande si, en réalisant « Le ciel au-dessus de Bruxelles », Yslaire a voulu volontairement provoquer les lecteurs (dans le mauvais sens d’ailleurs) en y intégrant la shoah et l’intégrisme islamique ; si c’est le cas, c’est réussi !
A bien des égards, "Le ciel au-dessus de Bruxelles" m'a fait beaucoup réfléchir. A la fin de la lecture du dernier tome, je ressentais une sourde mais hésitante répulsion envers ce qui venait de me sauter à la figure. Mettre des mots sur mes sentiments à l'égard de cette BD n'a pas été chose aisée. Mais tout d'abord, petite parenthèse sur la couverture du tome 1 : Yslaire semble reprendre trait pour trait une très célèbre photographie de Paris -Les Amoureux- d'un non moins célèbre photographe décédé il y a peu, Robert Doisneau (Merci Katz). Au niveau de l'aspect graphique, cette BD n'est pas déplaisante. Le trait est précis, mais suffisamment brouillon pour conférer une certaine personnalité "brut-de-décoffrage" au dessin. L'utilisation d'une palette de couleurs pastel est judicieuse, avec une utilisation du jeu de lumière et des ombres assez réussie ; le traitement graphique dans son ensemble sert donc à merveille une ambiance faussement mélancolique (qui ne tardera pas à virer au pornographique, nous le verrons). Cependant, que faut-il penser de l'usage de plusieurs polices de caractères différentes pour indiquer la langue parlée par les protagonistes ? Si la trouvaille est habile, elle se retourne contre l'auteur. Habile car cela permet de montrer qu'un personnage parle une autre langue (par exemple quand Fadhya parle arabe), tout en le comprenant nous-mêmes ; mais risqué car à la limite de l'illisible, et surtout le "système" perd de sa cohérence car quand Edwin parle, on peut avoir l'impression qu'il parle hébreu ou que sais-je encore, alors qu'il parle français. Bref, un beau mic-mac que tout cela (et je ne parle même pas des images informatisées sinon on n'a pas fini). Venons-en maintenant au fait, c'est-à-dire l'histoire proprement dite. Alors, si on résume, c'est un Juif (qui l'est sans vraiment l'être), qui porte plusieurs noms (?), et qui arrive à Bruxelles en 2003 en pleine manifestation anti-guerre en Irak, après avoir été abattu dans un camp de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale (??). Il rencontre une jeune femme voilée qui est en fait une kamikaze et qui est destinée par son frère (!) à se faire sauter devant la Commission Européenne pour protester contre la guerre (???), et il l'aborde comme s'il la connaissait déjà (?!). S'ensuit une relation amour-haine... Bref, vous l'aurez compris, à première vue, du grand n'importe quoi. A première vue seulement ? Oui et non (c'est là que ça se corse). Car il apparaît bien que derrière cette histoire de fantôme sur le retour (qui n'est pas celui que l'on croit ahah) et d'accélération temporelle, dont d'ailleurs je n'ai rien compris (si tant est qu'il y avait quelque chose à comprendre), Yslaire brandit son bâton de pélerin, comme pour nous hurler : "La guerre, c'est pas bien !" Et pour nous le prouver, il nous fait cette hallucinante mais bien réelle analogie, qui va enfler et exploser dans le tome 2 : aux images de guerre sorties tout droit de CNN et autres Al Jazeera, l'auteur oppose les ébats pantagruéliques de nos deux tourtereaux. Ce ne sont pas de simples scènes d'amour -ça aurait été encore quelque peu légitime-, mais de la pornographie, carrément vulgaire qui plus est. Et heureusement que certains passages sont racontés plutôt que montrés (il y a dû y avoir de la censure de la part de l'éditeur). C'est dommage de sombrer dans une telle vulgarité, parce qu'il aurait été tellement plus subtil de peindre les sentiments amoureux : le moment où Fadhya tombe amoureuse de Edwin est ainsi tellement touchant. Mais ce qu'on est censé comprendre, c'est qu'à l'obscénité soi-disant purement formelle des ébats amoureux s'oppose l'obscénité véritable de la guerre. Certes oui. Mais comme Spooky, on serait tenté de répondre : "mais on s'en fout un peu, non ?" Je rajouterais même que ce qui est véritablement obscène là-dedans, ce sont les partis-pris initiaux de l'auteur pour nous persuader de la justesse de son propos, qui en lui-même est tout à fait honorable. Ainsi, on a droit à une accumulation de clichés qui, sous couvert d'un propos fort, actuel et "engagé", passent de fait assez bien. Les policiers belges sont tournés en ridicule, et la "beurette" (comme Yslaire le dit lui-même) obligée par son frère islamiste de jouer à la kamikaze, que dire... Mais à un cliché en répond un autre, car le plus agaçant, ça reste encore ce personnage de Juif (non-juif), "forcément victime" comme le dit Cassidy, et qui semble posséder la science infuse (ainsi que le don de réminiscence psychique). Une vraie tête à claques. Bref, même si le parallèle entre la guerre en Irak et la prise de Babylone dans l'Antiquité est intéressant -quoique peu évident-, "Le ciel au-dessus de Bruxelles" ne semble se résumer qu'à une énième variation, gargantuesque si elle en est, sur le thème "faisons l'amour pas la guerre". Pas de quoi fouetter un chat...
En lisant ce diptyque, j'ai éprouvé le même sentiment que pour XXe ciel.com. Le traitement général, fait surtout penser à un clip bercé par le timbre monocorde d'une voix off et dont le rythme rapide, tente de nous faire partager l'urgence du propos. Au bout du compte, je trouve le procédé plutôt efficace, même si on peut toujours reprocher à Yslaire ses parti-pris et certains des clichés qu'il récupère (la place du voile, les flics belges, John Lennon et Yoko Ono...). Cela dit, les qualités de cette bd, c'est surtout dans la démarche de l'auteur que je les ai trouvées. A l'heure où le politiquement correct et la peur d'évoquer seulement l'islam de manière critique font rage, composer une histoire d'amour entre une musulmane et un juif (dans tout ce qu'elle peut avoir d'affectif et de charnel), est plus qu'un véritable engagement. C'est un acte de courage et d'espoir qui est tout sauf anodin. Le message d'Yslaire est puissant et provocateur aussi. Rien n'est plus obscène que la guerre et le fanatisme. Montrer un couple qui s'aime et se déchire en même temps, séparé par ses peurs et le déterminisme culturel, n'est pas malsain. C'est un miroir tendu vers notre humanité. Maintenant, pour parler du traitement graphique. Il illustre bien le propos. Yslaire maîtrise plutôt bien le mélange entre dessins et photos. Tout ceci participe donc à faire de cette bd, un très intéressant moment de lecture.
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