Le Dessinateur, la colline et le cosmos
Où le dessinateur puise-t-il son imagination ?
La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste
Où le dessinateur puise-t-il son imagination ? De ce qu’il voit. D’où vient ce qu’il voit ? De ce qui l’entoure. Mais qui donc, à l’origine de toute chose, a bien pu imaginer les contours de ce que nous voyons ? Pour que les arbres ressemblent aux arbres, les collines aux collines et les fleuves aux fleuves, n’a-t-il pas fallu le concours d’un dessinateur ? Du Dessinateur avec un grand « D » ? A travers les aventures déjantées d’un dessinateur que l’on prive arbitrairement de sa main droite pour avoir créé un animal incohérent, Jérôme Anfré nous emmène dans les coulisses de la Création. Mais des coulisses aussi rocambolesques qu’oniriques : sous la direction de contremaîtres hauts en couleur, des équipes s’affairent pour dessiner, fabriquer puis convoyer les collines, la végétation et les animaux qui donneront naissance à la terre. Pourtant, inévitablement, un grain de sable coince les rouages : rien n’est plus sous contrôle et la création peut prendre le pas sur la raison pour repousser ses limites. Sous ses airs de fable, Le Dessinateur, la colline et le cosmos cache une véritable plaidoirie pour la création sans limite et sans contrainte. A sa lecture, on pense inévitablement à Lewis Carroll, Winsor McCay, Terry Gillian… et surtout à l’incontournable Fred. Mais ne le dites pas à l’auteur, sa modestie en souffrirait ! Texte: Boîte à Bulles.
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Date de parution | 19 Janvier 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je serais un peu moins sévère que mes prédécesseurs quant à mon appréciation sur cette série. Jérôme Anfré nous entraîne dans un monde à la limite de l'absurde pour interroger sur le processus de création. C'est un thème assez classique chez tous les artistes que cette pensée sur soi-même et sa force créatrice. Anfré questionne le rapport entre son esprit et sa main, fait part de son angoisse de perdre cette main droite qui le fait exister. C'est aussi un cheminement à travers la validité de l'univers créé et de sa légitimité face au public. Ces thèmes sont toujours intéressants même si ici c'est traité de façon assez confuse. Je trouve le graphisme plutôt bon avec un trait fin et précis. Cela part un peu dans tous les sens et l'auteur aurait pu faire l'économie de quelques planches pour condenser son récit. Une création assez originale mais pas assez aboutie. 2.5
Franchement marre de ces bd prises de tête qui ne mènent réellement nulle part (du moins dans mon esprit). Après une dure journée de travail, vous vous allongez confortablement pour lire une bonne bd et vous tombez sur ça ! Prise de tête assurée avec aspirine en prime ! Certes, l'absurde fait quelques fois recette. Bien entendu, cela parlera certainement au microcosme des dessinateurs qui se font plaisir. En ce qui concerne le public, le plaisir approchera le néant.
Pas si mal cette bd finalement. J’ai bien accroché au délire de Jérôme Anfré. C’est, comme le note spooky, une sorte d’allégorie sur la création et le travail de dessinateur. J’ai rarement vu pareil onirisme et loufoquerie réunis dans un même album. Contrairement aux apparences, ce n’est pas du "grand n’importe quoi". Ce delirium est canalisé par une trame qui se suit sans grandes difficultés. Je n’ai donc pas ressenti ce récit comme étant une succession de circonvolutions sans lien en eux. Bref, ce n’est pas le foutoir comme on pourrait le craindre. Jérôme Anfré, qui est à la plume mais aussi au crayon, a, comme le soulignent mes prédécesseurs, un style proche de celui de Fred. Le N&B rend bien. On sent une évolution dans le trait qui devient plus fouillis avec l’avancement du récit (plus de noirceur dans les cases). Bref, une bonne surprise alors que je m’attendais à un gros délire non contrôlé. Merci Alix ! ;)
Une BD originale, enfin, un peu... En effet, il faut la lire comme une allégorie du métier de dessinateur, une projection de Jerôme Anfré lui-même dans son univers intérieur, un voyage onirique un peu auto-masturbatoire. je dis bien "un peu", car le dessinateur, enfin l'AUTEUR omnipotent habituellement est ici ballotté, promené, régulièrement perdu dans les méandres de son imagination, imagination personnalisée sous la forme de plusieurs personnages ou avatars parfois difficiles à cerner. Anfré se laisse dépasser par son oeuvre, qui lui échappe, qui se défait de tout contrôle pour devenir pure métaphore. C'est assez confus, diaboliquement tourmenté, mais l'approche que fait Anfré de son statut d'auteur est quand même originale, et l'on se plaît à admirer parfois le gros délire hors de contrôle. Le dessin est sympathique, proche de celui de Fred ou de Mandryka, et ce n'est pas un hasard, tant l'auteur se place en héritier de ces deux grands noms de la poésie et de l'onirisme absurde en art séquentiel. Une petite découverte, un auteur à suivre.
Bonne occasion de rappeler que sur BDTheque, les notes représentent le plaisir ressenti à la lecture d’une BD, pas la qualité intrinsèque de cette dernière. Parce qu’alors certes on peut dire sans se tromper que cette BD est pleine de bonnes idées, originale, et sort des sentiers battus. Mais alors qu’est ce que je me suis ennuyé. Le scénario est beaucoup trop loufoque pour moi, trop décousu, trop onirique. Je me doute bien que beaucoup de gens vont adorer ce bouquin, mais alors uniquement à condition d’être friand de se genre de délire artistique et absurde. Bref, un auteur talentueux, une BD originale, à vous de voir si le trip vous tente… Moi je suis clairement passé à coté.
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