A Story of war
Un soldat plongé dans les affres de la guerre
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of [Seconde Guerre mondiale] La Guerre du Pacifique et le conflit sino-japonais
La formation militaire d'un jeune homme. La découverte de la guerre par un soldat pacifiste Malgré l'horreur de la guerre il découvrira un petit coin de bonheur ...
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Date de parution | 1985 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L’avis d’Alban décrit bien la genèse de ce one shot, le premier d’Al (ou Alec) Severin. Cet auteur hors norme, alors âgé de 19 ans, a dessiné ce pavé de 150 pages en à peine 9 jours. Cette prouesse n’est pas sans rappeler un certain Simenon (Tiens, un belge lui aussi) qui a écrit un roman en trois jours dans les années 1930. De cet album, il en sera tiré environ 30.000 exemplaires en tout et connaitra deux éditions (rapprochées dans le temps pour répondre à la demande). Ironie du sort, l’auteur ne connaîtra pas pareil succès avec ses autres publications. La raison étant que, exception faite de quelques albums (Lisette et La Machine à explorer le temps), Alec est un des rares auteurs à éditer ses propres ouvrages en tirage limité (de 40 à 1000 exemplaires). Ceci s’explique par le fait qu’il endosse plusieurs casquettes : celui de scénariste, dessinateur, imprimeur et relieur ! Vu sous cet angle, la bd reste pour lui davantage un passe-temps qu’un gagne-pain. Son occupation principale reste l’illustration, domaine où il excelle. Mais revenons à "A story of war". Le trait d’Alec est vif, jeté, spontané voire brouillon par moment tout en restant relativement lisible. Des pleines pages au trait plus travaillé côtoient des petites cases faites d’esquisses traitées au lavis. Bref, le travail graphique ne plaira sans doute pas à tout le monde mais je le trouve des plus intéressants car il préfigure le style de l’auteur dans ses publications ultérieures. Côté scénario, il est plutôt pas mal foutu. Certes, pas bien original mais on sent une belle maîtrise et une sacré maturité dans les propos . . . Pas mal pour un jeunot de 19 ans ! A travers la destinée de Peter Wood, Alec dénonce l’absurdité de la guerre et ses conséquences. Le final prend quand même aux tripes et donne véritablement toute sa dimension au récit. A noter que deux autres histoires (très courtes) et des pages publicitaires viennent encadrer le récit principal. A lire !
Je tiens à remercier vivement l’immense crapule qui s’est décarcassé, dérangé, a fouillé dans des tonnes de poussières, a menacé de mort des libraires pour me dénicher un exemplaire de « A story of war » ! Qu’il en soit béni à tout jamais ! « A story of war », c’est l’histoire de Peter Wood, un pauvre gus qui va être mobilisé dans l’armée américaine afin de combattre les « jaunes » sur une île de l’océan Pacifique, ça se passe pendant la seconde guerre mondiale. « A story of war », c’est aussi et surtout un album du talentueux Alec Severin ! Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, voici un petit résumé de sa biographie et de ses réalisations : Alec Séverin est connu par les bédéphiles pour avoir conçu de A à Z ses bd, c'est-à-dire en les imprimant, reliant et vendant lui-même ! Le résultat donne des albums d’une qualité impressionnante à tous les niveaux ! Alec Séverin est connu également par le monde du 9ème art pour ses capacités visuelles extraordinaires qui lui permettent de dessiner n’importe quels décors, objets et personnages d’une façon très réaliste de mémoire ! Mais revenons sur “A story of war”… L’album fut paru en 1985, il s’agit de la première « vraie » bd d’Alec Severin. Ce qui frappe le lecteur habitué aux productions de cet auteur, c’est que l’album présente un style de dessin épuré et aux tons grisâtres. Pour la petite histoire, « A story of war » fut réalisée en 9 jours non stop ! 150 pages en 9 jours soit une moyenne quotidienne de 16 planches (Les Lewis Trondheim, Joann Sfar, Boulet et compagnie sont-ils capable de faire de même ?) ! L’histoire est dure, très dure à l’image de la scène finale et de la découverte du « secret » de l’infirmière Muriel Krown. En fait, derrière le destin d’un soldat qui va devenir pacifique, le récit est aussi une belle histoire d’amour et un appel au respect des autres. Les personnages comme Peter Wood et secondaires comme Teddy Barnes me sont apparus attachants. L’histoire est ponctuée de scènes et de dialogues assez marrants qui contrastent avec la dureté du récit. Quant à la narration, je la trouve très bonne : je n’ai eu à aucun moment des problèmes de compréhension, la lecture fut accrocheuse et intéressante. Graphiquement, j’aime beaucoup le coup de crayon d’Alec Séverin. Malgré la rapidité à laquelle l’auteur a conçu cet album, de nombreuses planches sont magnifiques comme celle de la page 73 où le lecteur y découvrira le débarquement des troupes. L’emploi de tons gris se justifie par l’atmosphère tendue et guerrière du récit. Cependant et c’est le gros reproche que je fais à ce one-shot, ces « couleurs » me sont apparus la plupart du temps trop foncées (est-ce un problème d’impression ?) : elles noient –à mon avis- l’encrage de l’auteur. Cet album d’Alec Séverin, je l’ai espéré et attendu pendant de longs mois : le résultat est conforme aux attentes que je plaçais sur ce livre car j’y ai éprouvé beaucoup de plaisirs à le feuilleter tant au niveau de la narration que du dessin (150 pages en 9 jours, le tout avec des planches vraiment magnifiques et adaptées au scénario, vous vous rendez compte !). « A story of war » est un récit qui m’est apparu émouvant et captivant à lire par la présence de personnages marquants et de scènes dures mais terriblement réalistes. Bref, si un jour, vous arrivez à mettre la main sur un exemplaire de cette bd, ne passez pas à côté ! Acquérez-le !
« A Story of War » est le premier album important réalisé en 1982 par Alec Séverin (publié en 1985 par Michel Deligne). Ces 150 pages, dessinées en 9 jours, ont contribué à la légende de cet illustre auteur. Nombre de ses fidèles lecteurs ont découvert son œuvre grâce à cet ouvrage. Parmi eux, Malo Kerfriden, le décrit de la plus belle des façons dans une interview qu’il m’a accordé pour le site : « A la fin des années 80, j’ai acheté par hasard l’album « Story of war » paru chez Michel Deligne. A l‘époque, je découvrais Joe Kubert, Alex Toth, Bernet, Berny Wrighston etc… J’ai au départ pensé que ce récit était une réédition d’un comics d’histoire de guerre des années 50. Le relâchement, l’aisance et la spontanéité du dessin m’ont véritablement fasciné, ainsi que le ton de l’album (qui lui n’était pas du tout « années 50 »). Séverin a un ton extrêmement dur et désabusé dans ses premiers albums. Par la suite, je me suis procuré « Gratin » paru aussi chez Michel Deligne et « Lisette », publié chez Delcourt. Je me souviens aussi d’un article dans « Les cahiers de la bande dessinée »… Bref, j’ai compris ma méprise. » Ce petit album (au format A5), publié en noir et blanc, nous relate les aventures d’un Soldat engagé sous la bannière étoilée. A l’issue d’une période d’entraînement, il découvrira les horreurs de la guerre et refusera de porter une arme au Front. Ce récit qui aurait pu se réduire à la simple histoire d’un soldat en temps de guerre est accompagné d’une magnifique histoire d’amour et d’un hymne à l’acceptation des différences. Alec Séverin l’agrémente d’un trait d’une remarquable précision malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a réalisé cet ouvrage. Son découpage est vivant et il ose des formes de cases non conventionnelles. Côté dessins, il joue sur les palettes de gris et de noir afin de restituer aux mieux les différentes ambiances du récit. Chaque chapitre se distingue par une utilisation appropriée des « couleurs » à sa disposition. « A story of war » pose les jalons de ses futures publications en y insérant, non sans son humour habituel, des fausses publicités entre les différents chapitres. Dès 19 ans, il marque son entrée parmi les auteurs complets de bande-dessinées. Cet album est accompagné de deux mini récits tout aussi passionnants que l’histoire principale. Ils sont durs mais à l’image des histoires de guerre. Dans le cadre du site sur son œuvre (http://oeuvreseverin.free.fr), j’ai eu l’occasion de l’interroger sur la genèse de cet album. Avec cette discussion particulièrement poignante où Alec Séverin détaille pas à pas la réalisation, ce qu’il a voulu montrer de son mode de vie par rapport aux personnages et les différentes étapes qui ont permis la publication, j’ai réalisé à quel point cet album était fondateur dans son œuvre. Dans un premier temps, je m’étais arrêté à l’exploit de la réalisation graphique, mais la façon dont il a créé et découpé mentalement l’histoire est à mon sens aussi impressionnante. Mais je préfère vous laisser lire la façon dont il présente la chose dans cet extrait : « Mentalement, le découpage est déjà également réalisé, plan par plan et quasiment case par case … Dès lors, le lendemain matin, j’ai démarré sur la 1ère image (qui n’est pas la première dans l’album, mais la première image qui se passe sur l’île) … Je savais qu’il y aurait beaucoup de pages à venir, mais pas exactement combien, car je ne connaissais pas le nombre exact de cases … Je n’ai pas eu le courage de les compter mentalement une par une (mais j’aurai pu)… Bref, je ne faisais pas de « mise en page », je dessinais très vite les cases (et leur contenu) au crayon les unes après les autres de manière quasi-définitive … J’ai dessiné ainsi durant tout le premier jour et la nuit suivante (j’étais jeune…). J’ai dormi quelques heures … et ainsi de suite … Ce qui fait qu’au bout de 3 jours, l’histoire était terminée au crayon. (Elle ne faisait pas 150 pages, mais était complète en + ou – 90 ou 100 pages). Je suis allé faire photocopier tous ces crayonnés … ensuite j’ai dormi quelques heures ... après quoi, j’ai encré ces pages en 1 ou 2 jours …(avec de gros bouts de nuit) … Cela va vous paraître un peu curieux, mais pendant que j’encrais, je réfléchissais aux 2 autres petites histoires qui pourraient encadrer ce récit et je me les jouais mentalement, ce qui fait que, l’encrage fini, je me suis mis immédiatement sur le dessin de « la star » et de la troisième histoire (que j’avais déjà découpée mentalement à la case près) … pas mal des cases qui les constituent ont été directement dessinées à l’encre, sans crayonné, car l’échauffement des 5 jours précédents et le « style » utilisé (qui n’était pas très rigoureux), me le permettaient … Les 2 historiettes étaient entièrement terminées à la fin du 6ème jour (à quelques heures près). Comme la dernière était un peu plus sophistiquée, je me suis dit, avant de m’endormir, que je devais refaire des photocopies du grand récit et les passer au lavis … j’ai pensé à un prologue … (en forme de match d’entraînement de rugby …). Et le lendemain, je me suis attelé à mettre de l’encre diluée sur les cases (des photocopies). Tâche terminée le soir du 7ème jour de travail. J’étais un peu fatigué mais je me suis mis au travail sur le prologue qui, techniquement, est un assemblage de dessins que j’ai griffonnés, encrés et collés sur des cases (un peu à la manière d’un puzzle). Le lendemain, je me suis effondré et j’ai dormi durant + ou – 10 heures … Vers quelle heure de l’après midi du 8ème jour ai-je relu le tout … ? Mais alors, la longue histoire me semblait manquer un peu d’épaisseur et je me suis dis que quelques grandes images permettraient de petits souffles d’air frais … Alors, j’ai fait des hors textes en quelques heures (je me rappelle que c’était un plaisir incroyable de les dessiner, le trait glissait tout seul, je découpais de la trame mécanique (grisée) et j’encrais autour, j’ai encore un peu allongé une séquence assez dure sans lavis … volontairement, pour rendre le côté âpre la scène). Je me suis endormi et, le 9ème jour, j’ai tout relu … j’ai décidé de faire quelques fausses pubs délirantes au 2ème degré … Ce qui, je l’espérais, détendrait un peu l’atmosphère … J’ai été dormir … l’ouvrage était terminé à la fin du 9ème jour. Le 10ème jour, mes planches sous le bras, je prenais le train pour me rendre à la convention de la BD à Paris. Je n’ai réalisé les couvertures définitives que lorsque Michel Deligne m’a proposé d’éditer l’album, bien plus tard. »
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