Noir Métal
Dénonciation d’un scandale humain et social, Noir Métal retrace la fermeture de l’usine Metaleurop et ses conséquences dramatiques sur les ouvriers et la région.
BD Reportage et journalisme d'investigation Bienvenue dans le Nord ! Documentaires Environnement et écologie Luttes des classes & conflits sociaux Mirages
En janvier 2003, l’usine Metaleurop SA est mise en liquidation judiciaire. 830 employés, après des années de conditions de travail terribles, sont licenciés. On découvre que des centaines d’enfants sont empoisonnés au plomb… Loyer et Bétaucourt, journaliste, ont interrogé les ouvriers afin de faire la lumière sur ce scandale sanitaire et social pour lequel nul n’a été inquiété.
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Date de parution | Mars 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un autre documentaire dont le sujet est intéressant, mais dont le traitement m'a semblé moyen. Déjà, il faut dire que j'avais déjà vu les thèmes abordés dans d'autres documentaires: la grosse compagne qui ferme une usine en se foutant de mettre des gens à la rue juste parce qu'il faut être le plus rentable possible, les gens qui se sentent abandonnés, les effets de la pollution de l'usine qui sont cachés par la compagnie....Certes j'ai vu cela dans des documentaires qui sont parus après cet album, mais je pense que l'album accuse de son âge. On est en 2006 et si je me trompe pas, on est encore au début des BD-reportages. Les auteurs se promènent dans une ville et dans une usine, parle à des gens et racontent un peu les problèmes liés à l'usine et puis c'est tout. Par la suite sont apparus des reportages qui approfondis plus leur sujet et de plus le dessin de Loyer est vraiment moyen. Malgré tout, c'est un album à emprunter si on s'intéresse à ce qui se passe dans le nord de la France même si l'actualité traité dans cet album est daté. Ce qui est déprimant c'est qu'on sait que les choses ont empirés...Déjà on vote Front National juste pour faire chier un système politique qui a abandonné la classe ouvrière et Marine Le Pen pointe le bout de son nez....
Le dessin de Loyer est simple et très lisible. Je lui reprocherais juste un manque de détails et des visages aux traits parfois presque effacés. Mais, cette remarque liminaire évacuée, la lecture de cet album est très fluide, agréable, sur un sujet « sérieux ». Le documentaire est mené par des auteurs originaires de la région, intéressés par les luttes sociales (Loyer a publié plusieurs albums, surtout sur le milieu minier). Leur connaissance du sujet et leur sincérité ne font aucun doute, et sont un atout pour rendre ce documentaire à la fois intéressant et facile à lire. Il éclaire en tout cas le cynisme dont font preuve les multinationales (et leurs actionnaires), mais aussi l’apathie, pour ne pas dire la complicité dont elles bénéficient au niveau des « politiques » (ceci n’étant pas pour rien dans la récupération du FN du dégoût ouvrier – jusqu’à ce que, eux-mêmes au pouvoir, montrent qu’ils n’agissent pas autrement, mais c’est un autre sujet). La petite chronologie et le petit épilogue en fin d’album confirment bien tout ça, ainsi que le fait que tous les frais de dépollution, de « traitement social » sont à la charge du contribuable. Personne n’est poursuivi pour empoisonnement, et jamais la fermeture de l’usine (qui met dans la merde ouvriers, familles, commerçants, bref, toute une région) n’est qualifiée de violente. La violence, c’est quand les ouvriers protestent ou cassent du matériel : instructif ce reportage télé (TF1) dénonçant les ouvriers polluant un cours d’eau en balançant de rage du matériel dedans, alors que ça fait 100 ans que l’usine pollue et met en danger la vie des habitants sans que cela ne soit dénoncé ni poursuivi ! Le documentaire est équilibré, et montre bien aussi que les ouvriers, pourtant premières victimes de la pollution, ont d’abord considéré comme ennemis et traitres ceux qui voulaient poursuivre en justice l’entreprise pour pollution, car leur gagne-pain était menacé en cas de fermeture (et les actionnaires jouent évidemment de tout ça, les victimes devenant ainsi les accusés). Un énième documentaire sur le même sujet, mais il est bien fait, sincère. Même si, hélas, on peut penser que la financiarisation de l’économie, l’éloignement des centres de décision des salariés, ne va faire qu’aggraver à l’échelle planétaire le phénomène observé ici, dans le nord de la France. Note réelle 3,5/5.
Noir métal, c'est l'histoire sous forme d'un documentaire social de la fermeture sauvage de l'usine Métaleurop en 2003 qui fut l'objet d'une forte médiatisation. C'est près de 830 salariés qui ont été licenciés sans ménagement du jour au lendemain pour satisfaire un groupe d'actionnaires suisses composé de riches retraités pratiquant le golf. Glencore a en effet son siège en pays helvétique ce qui est fort pratique pour assurer le secret bancaire et abriter ainsi de mystérieuses compagnies avec des oligarques russes qui ne font pas dans la dentelle. Il n'y a pas eu de continuation de l'activité ni de reprise par une société tiers. Il faut dire que depuis les années 80, la sidérurgie était en crise dans toute l'Europe. Et si on ajoute le problème de pollution et les nombreux cas de saturnisme autour de l'usine, c'était quasiment inévitable. Nous avons certes le point de vue des ouvriers qui ont sacrifié leur vie et celui des syndicalistes qui les défendent. C'est un parti pris par les deux auteurs qui y mettent toute leur bonne volonté. En face, ils ont déjà tous les pouvoirs : l'argent, le contrôle des médias et des officines chargées de contrôler la pollution et la santé. Leur accorder la parole ne ferait que grossir le lot de leurs mensonges éhontés. Pour l'argent, certains sont manifestement prêts à tout. Je suis particulièrement satisfait de voir qu'il y a une espèce de solidarité pour ne pas les oublier car la plupart galèrent encore à trouver un emploi, en tout cas pour ceux qui ne se sont pas suicidés. Les politiques n'ont absolument rien fait. Cela me fait penser à cette scène dans ce film récent où un candidat à une élection d'importance nationale va dans une usine pour soi-disant soutenir les ouvriers. Ce n'est que pour son image. Il est évident qu'il ne changera jamais sa situation contre la leur ! N'oublions pas que nous sommes dans un pays où l'égalité est une valeur fondamentale de la République. Ce qui me désole, c'est qu'il y en a encore qui soutiennent les forts et les puissants alors qu'eux-mêmes ne sont pas au même niveau (ou peut-être qu'ils n'ont jamais eux-mêmes connu la misère). Qu'espèrent-ils sous cette apparence d'ouverture à un soi disant dialogue contradictoire ? Avoir peut-être un bout de pouvoir ? C'est pathétique ! Métal noir, c'est une véritable tragédie en plomb majeur. C'est le symbole d'un capitalisme sauvage et implacable qui s'attaque à l'humain en réduisant une région à néant. C'est clair que pour certains, il vaut mieux être du côté du plus fort. Il y a, à mon sens, un devoir de mémoire pour comprendre la mort, la rage et la révolte de cette communauté victime. Après cela, il faut penser à la reconversion du site et à l'avenir. Or, les auteurs n'évoquent que le passé douloureux comme s'il n'y avait plus aucun espoir. Cela reste une belle bd qui apporte des témoignages bouleversants avec un petit côté Germinal. Une bd que je recommande chaudement pour essayer de comprendre...
"Noir Métal" résume le système économique dans lequel nous évoluons. Ce constat se sent dans ce récit où les petits s'offusquent de procédés ignobles mais subissent finalement les dérives imposées par l'argent roi. Le documentaire est basé sur des témoignages et une visite guidée du site de Metaleurop. Tous les aspects sont abordés : humains, écologiques, économiques, etc.... La construction du récit manque de clarté, les informations fusent à tout va. Les auteurs n'ont pas de parti pris, ils se contentent de mettre en forme ces témoignages. Ces derniers parlent d'eux-mêmes, on subi la BD comme les ouvriers ont subi la fermeture : avec dégoût mais résignation car c'est la résultante des montées en puissance de la mondialisation et des places boursières qui aboutissent sur des exemples aussi clairs. "Noir Métal" est un état des lieux plus généraliste qu'il y parait. Le dessin est correct, j'aurais préféré un bon noir et blanc plus adapté à ce genre de documentaires sociaux. Il n'altère pas le contenu et fait son job. Ce one shot est simple d'accès, il est sincère et objectif mais il est dommage qu'il ne soit qu'en témoignage d'un drame social passé et non en amont... Belle initiative globale, note affinée : 3.5/5
Il n'y a pas que Davodeau, et plus récemment Efix (Putain d'usine) pour faire de la BD-docu, heureusement. Mais quand même, là, c'est bien léger. Parler d'un sujet grave tel que la pollution de toute une petite région à cause d'une usine dont les actionnaires se contrefichent des employés et de l'entretien, c'est bien, il faut en parler pour qu'on ne réitère pas les erreurs, mais quand même. On peut même y glisser de l'humour. Mais en mettre autant, et rester à ce point à la surface des choses, c'est quand même dommage. Je pense que l'affaire Métaleurop aurait mérité un traitement plus approfondi. Là on a une espèce de gentille promenade dans une usine à moitié en ruine, avec un graphisme naïf, et une narration peu inventive car collant de trop près, à mon sens, l'expérience des deux auteurs. Ceci dit, ça se lit (vite et) bien, ce n'est pas désagréable, et puis c'est tout. C'est peu.
Une BD documentaire sur la fermeture de l'usine Metaleurop, qui fit malheureusement la une des JT en 2003. Voilà un type d'album qui me paraît intéressant. C'est donc avec enthousiasme que je découvre cet album. Et première déception : les dessins. Attention, Jean Luc Loyer dessine très bien. Mais son style un peu naïf conviendrait peut être mieux à une BD humoristique qu'à ce genre de récit. Cela m'a un peu dérouté. Puis très vite, une deuxième déception... J'ai trouvé que les auteurs tombaient dans la facilité lorsqu'ils mettent en scène le méchant actionnaire qui joue au golf en suisse et décide de fermer l'usine car elle ne rapporte pas assez. Cette image, de l'actionnaire vieux bourgeois qui joue au golf en suisse, est extrêmement caricaturale. Alors au bout de 15 pages, je me suis dis : "Merde ! Encore un bouquin qui va faire dans la facilité et la démagogie". Et finalement, au fil des pages j'y ai retrouvé de l'intérêt. On apprend pas mal de petites choses (pas toujours prouvées mais qu'importe) sur l'univers de Metaleurop et on commence à mieux appréhender la vie des ouvriers. Bien qu'agréable et non dénué d'intérêt, ce témoignage reste assez léger (et finalement, le style graphique s'accorde avec cette légèreté). Un bouquin sympa dans l'ensemble qui finit bien mieux qu'il ne commence. Enfin, je ne peux m'empêcher de penser à Davodeau lorsque l'on parle de BD documentaire, et je reste convaincu que son style graphique est plus adapté à ce genre. Le style de Bétaucourt et Loyer est tout de même à découvrir car de qualité.
Voici un album reportage très intéressant. On y apprend via ses 2 auteurs du cru à découvrir l'affaire Metaleurop autrement que via la presse de l'époque. Les acteurs, les ouvriers travaillant dans la fournaise pour certains de père en fils, racontent leur histoire et comment ils ont essayé de sauver leur outil de travail au moment de la cessation d'activités. Les actionnaires principaux sont d'ailleurs pointés du doigt de façon assez caricaturale, joueurs de golf en Suisse. Il est évoqué également les effets très nocifs sur la santé de cette usine et du plomb sur la population locale. Mais également l'état actuel, le site est en effet très pollué sur des hectares et dangereux par sa vétusté mais reste en l'état. A lire.
Une parfaite démonstration du cynisme dont peuvent faire preuve les gérants d'une entreprise, et les élus politiques censés encadrer la présence d'une telle usine. Une bédé-documentaire qui sonne très vrai. Une longue section de notes en fin de volume vient apporter une foule de détails intéressants, et souvent édifiants. Le dessin est agréable, sans plus. Une beau document.
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