Pascal Brutal
Angoulême 2010 : Fauve d'Or pour le tome 3 Une bouc, une gourmette en argent avec "Pascal" gravé dessus, des Adidass Torsion de 1992, des gros biceps et un charme bestial qui fait chavirer toutes les pouffes : Pascal Brutal, le héros du futur, est l'emblème la Nouvelle Virilité.
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La France, dans un futur proche où Alain Madelin est président de la République, où règne l'hyperlibéralisme et le darwinisme social... Dans ce monde où seul les plus forts survivent, un nom résonne dans les rues mal famées, un nom qui fait trembler les faibles et rêver ta femme : PASCAL BRUTAL. Pascal Brutal est un homme, un vrai. Preuves, il a une gourmette en argent avec son prénom dessus, un bouc hyper bien taillé, des baskets vintage, il fait de la muscu, et c'est un gros con. Pascal Brutal n'aime pas les faibles. Il aime le rap, il aime Eminem, 50 Cent et Diam's. Il aime la baston. Il aime baiser ta femme, ta soeur, ta copine, car Pascal aime les femmes. Il aime aussi les hommes, virils comme lui. Pascal Brutal va tous vous faire l'amour.
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Date de parution | Juin 2006 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
Mouais. Riad Sattouf est un auteur qui ne m’a pas toujours convaincu, loin de là. Mais cela faisait pas mal de temps que je voulais découvrir cette série, dont j’attendais plus que je que j’avais déjà lu de lui. Plus que ce que j’en ai retenu en tout cas, car je reste déçu par ma lecture du seul album que j’ai pu me faire prêter, à savoir « Plus fort que les plus forts ». Il y a quelques côtés sympas, quelques passages vraiment amusants, qui jouent sur de la dérision, un humour moqueur et second degré. Mais j’espérais plus de cynisme, de causticité, d’humour noir, et, si j’ai clairement apprécié certains passages et globalement lu l’album sans trop de frein, j’en ressors déçu. Je lirai si l’occasion se présente d’autres albums, en espérant davantage m’y retrouver, mais je n’en ferai pas une priorité. Note réelle 2,5/5.
Des Pascal Brutal, j'en vois tous les jours sous mes fenêtres, j'habite dans une cité, pas une craignos comme autour de Paris, mais une cité disons populaire, et ces mecs là ne sont pas vraiment méchants, chacun se respecte et garde ses distances. De là à lire une Bd sur eux, je n'en vois pas l'intérêt, ça me laisse plutôt indifférent, surtout que la caricature de Sattouf est assez poussée par endroits, tous ne sont pas comme son (anti)-héros. Sattouf aborde des sujets très actuels, c'est une caricature assez chargée de tous les courants sociaux, politiques, ethniques ou culturels, avec de bonnes trouvailles, c'est subversif même si parfois, il ne force pas assez le trait... mais ça s'arrête là, parce que question graphisme, c'est une horreur, cette bande représente tout ce que je n'aime pas graphiquement : un dessin qui ressemble à du bâclé, mal foutu, ni fait ni à faire, bref ça illustre exactement ce que je disais dans mon avis sur Kid Paddle à propos des Bd humoristiques actuelles ; ça prouve aussi que les prix décernés par Angoulême sont comme je le disais dans un autre avis, loin d'être des gages de qualité.
Pascal Brutal, le beauf à gourmette et Adidas torsion. Bon, j’avais assez vite compris le concept d’anti-héros provoc’ (faut pas être sorti de Harvard pour piger la finesse de l’idée de base). Bancal, inconstant, contradictoire dans ses principales lignes; ce qui m’énerve principalement dans ce personnage (ou chez son auteur), c’est que ce rôle d’anti-héros n’est pas du tout assumé. Le leitmotiv « Plus cool que moi, tu meures » m’insupporte et le mec, qui serait le plus balèze des mecs qu’assurent, est-il toujours un anti-héros ?? Des dialogues puérils et un scénario basique ainsi que des dessins assez maladroits auront parachevé mon opinion. Quelques bonnes idées malgré tout, comme le contexte futuristique proche qui me semble bien vu (par exemple). Et j’ai quand même rit sur certains gags (l’agacement l’a emporté). Riad Sattouf surfe sur la vague de la mode actuelle contournant la réelle subversivité et évitant ainsi les foudres de la bien-pensance (Rap, « libération » sexuelle, bisexualité, drogues douces, islamophobie, dee-jaying,…). Finalement, je le trouve bien soft Pascal Brutal par rapport à un Crumb ou un Gotlib (par exemple). Pas mal pour un public adolescent.
Un portrait juste et réel de la régression sociétale observée à tous les niveaux politiques, intellectuels, culturels avec cette société du futur qui poursuit le prolongement de la liquidation médiatique de mai 68 et de son héritage. Beaucoup d'humour, du second degré, En résumé : "putain, Pascal je te kiffe !"
Pascal ? J’avoue l’avoir croisé par hasard. Mon budget mensuel n’était pas encore atteint et je me suis laissé tenter par cette nouvelle virilité. Grand bien m’en prit. Dans un futur proche et ultralibéral où la France d’Alain Madelin compte 13 millions de chômeurs pour 36 millions d’âmes, nous suivons les déambulations de cet être hors-normes envié par la majorité des hommes et désiré par la quasi-totalité des femmes. Ce ‘bébé-shit’, croisement improbable entre une teufeuse et un punk à chien, est adepte des salles de musculation, de moto, de R'n'B, de shit et de femmes/hommes/divers. Doté d’un tarin, d’une carrure et d’une force aussi immenses que le vide entre ses deux oreilles, il est le type même du macho dans toute sa splendeur. Et pourtant, au fil de ses aventures dans des mises en scène variées (voix-off, vue subjective, …), nous découvrons un homme certes viril mais aussi attachant et parfois même émouvant. Avec un tel personnage plongé dans un milieu aussi hard, Riad Sattouf, que je ne connaissais pas avant de plonger dans cette série, s’en donne à cœur joie et caricature à peu près tout ce qu’il touche. C’est tellement énorme que l’on en rigole pratiquement du début à la fin. Là où je ris un peu moins, c’est dans le futur imaginé par l’auteur tant celui-ci me parait parfois réaliste: le dollar chinois, le nombre de chômeurs, la Bretagne autonome (ah non, ça c’est comique) … Graphiquement, Pascal Brutal ne pèse pas lourd mais ce qui pourrait paraitre pour un défaut n’en est pas un tant le dessin colle bien aux situations. Son intérêt est ailleurs … En conclusion et même si le tome 3 est un peu inférieur aux précédents, cette série est à lire sans modération pour peu que l’on apprécie les caricatures extrêmes.
Ayant bien aimé Riad Sattouf sur d’autres livres comme Les pauvres aventures de Jérémie, j’ai lu ce Pascal Brutal et je n’ai pas été déçu. D’habitude, Sattouf nous avait habitués à des personnages de garçons plutôt fluets et timides, genre Jérémie, or ici ce n’est pas le cas, Pascal est un exemple de virilité, un vrai dur, une grande gueule, mais il n’a pas de cerveau. L’auteur utilise tous les « poncifs » inhérents à cette situation. L’univers est intéressant et assez loufoque, un monde futuriste où Alain Madelin vit la fin de son troisième septennat et où l’ultra libéralisme est devenu la règle. Cet album rassemble une suite de petites saynètes de 4 pages. Il est évident qu’il y a quelques inégalités entre les histoires. Mais l’ensemble est assez cohérent, j’ai bien aimé l’histoire de Pascal dans le Nord de la France, celle de son institutrice madeliniste où encore celle du concert rap. En bref, une bd plutôt drôle à découvrir. Après lecture du tome 3 : Sattouf innove un peu dans cet album en ajoutant une publicité pour l’entreprise Pascal Brutal virility escort, un article très drôle de The Bretagne Times sur le breton Pascal Brutal et enfin une description anatomique du phénomène Pascal Brutal qui sent un peu le remplissage pour faire un album complet. Concernant les histoires, ça oscille entre le très drôle et le plus passable. Parmi les plus passables on trouve : La deuxième aventure de Pascal qui s’appelle « le mentor d’incubateur », où Pascal et son pote Tyler vont suivre un stage pour les sans emplois de longue durée. Si la situation de départ est assez amusante, la chute est un peu plus décevante. L’histoire « vis ma vie » m’a laissé assez perplexe également, l’idée de passer une journée dans la tête de Pascal Brutal est originale, mais ça tourne vite un peu en rond. Enfin, le retour du roi qui prône une restauration monarchique joue sur l’onirisme dans une teinte très nationaliste en bleu, blanc et rouge, mais dont on ne saisit pas vraiment quel message Sattouf veut faire passer. Par contre il y a de vrais petits chefs d’œuvre d’humour : La première histoire où l’on fait connaissance avec le nourrisson Pascal et qui permet de faire connaissance avec sa maman une teufeuse qui fume des joints sans arrêt. On découvrira aussi son beau-père qui ne quitte jamais son casque et qui a sans doute inspiré Pascal Brutal dans sa virilité brutale. Miss Région Bretagne est aussi une excellente description de l’ambiance des banlieues. Commando virilo pose une nouvelle fois le problème de l’homosexualité refoulé où l’on apprend que Quimper est devenue une ville entièrement gay. L’histoire sans parole de Pascal Brutal est aussi particulièrement réussie. Mais c’est surtout avec Pascal Brutal en Arabie que Riad Sattouf atteint des sommets de drôlerie. En quelques pages Pascal Brutal découvre un monde arabe changé où un chanteur adepte su sex raï est devenu le président Riad Sattouf !!! a unifié tous les pays, fait la paix avec Israel, instauré l’égalité homme-femme, et a vu une femme lui succéder Au dessin, c’est du Sattouf ; sans être virtuose, il s’adapte assez bien à ce genre d’histoires.
J’avais lu récemment de bonnes critiques sur les aventures de Pascal Brutal et du coup j’ai décidé de me procurer le dernier opus : « Plus fort que les plus forts ». Quelle ne fut pas ma déception ! Autant j’avais apprécié « Retour au collège » et « La Vie secrète des jeunes », autant ici je n’ai pas plus accroché que ça. Certes, il y a quelques bonnes trouvailles, mais j’ai eu du mal à m’esclaffer devant cet « irrésistible » macho de banlieue évoluant dans un futur proche. La structure narrative composée de petites histoires de quelques pages manque de rigueur, et en plus, ce qui se veut être drôle tombe souvent à plat. A croire que Sattouf est beaucoup plus doué pour raconter de petites chroniques sans prétention que de plus longues histoires mettant en scène un héros, si naze soit-il. Certes, on retrouve le second degré présent dans les deux ouvrages précités, mais il me semble que pour ce format, l’auteur aurait pu creuser davantage le sujet ou aller plus loin dans le délire. J’ai tout de même bien apprécié le chapitre où l’on suit les pérégrinations de Pascal en Arabie, qui est devenu un pays très libéral au point d’accepter l’homosexualité (!). Mais dans l’ensemble je suis resté sur ma faim. Peut-être devrais-je tenter une nouvelle lecture dans quelques mois, mais pour le moment, je reste insensible à l’imposante virilité de Pascal Brutal.
Pascal Brutal est l'archétype même de l'homme que je déteste éperdument. Difficile d'être plus clair. Pourtant, j'aime cette bd d'un humour particulier car elle arrive à rendre cet homme viril presque attachant. Il y a tout un second degré tout à fait subtil qu'il faut savoir apprécier. J'ai également bien aimé le contexte de cette série faussement futuriste qui nous place dans les années 2020 avec un ultralibéral à la tête du pays à savoir Alain Madelin qui entame son 3ème mandat ce qui franchement paraît peu probable. Ce futur est un prétexte aux gags. Quelquefois, c'est franchement douteux. Ainsi, on apprend que Nicolas Sarkozy était un grand homme de droite avant sa disparition... Il y a un côté anticipation sociale et politique qui fait réfléchir. Bref, une série sympathique à découvrir qui sonne résolument moderne. Diam's et Eminem sont également au programme...
La meilleure série actuelle de Fluide Glacial ! Lorsque j'ai feuilleté le magazine à la bibliothèque, je suis tombé sur ça et je me suis dit 'Pas encore une Bd idiote sur un macho stéréotypé !'. Eh ben à la lecture, je me suis rendu compte que c'était plus complexe que ça ! Pascal Brutal est un personnage attachant qui peut faire preuve de sensibilité. On n'attend pas cela d'un personnage qui à l'air d'un gros macho ! Les histoires sont drôles, émouvantes et efficaces à chaque fois. Bon, il y a quelques histoires pas marrantes, mais elles sont très rares à mes yeux.
Attention, c'est mordant, limite corrosif ! Riad Sattouf, qui se pose en observateur parfois -faussement- candide de la société contemporaine, nous livre ici un portrait cruel de ce que pourrait être la société de demain. Une société où règne en maître la force brute, où la libéralisation a complètement transformé les rapports des gens, même s'il est encore possible de tirer un coup vite fait dans les toilettes d'un bar. Pascal Brutal est un personnage complexe, plus complexe qu'il n'y paraissait de prime abord, et Sattouf en fait le personnage principal de parodies assez intéressantes, même si pas assez poussées à mon sens. Je pense par exemple à la scène de "rap fight", copie transparente de celle du film 8 Mile. Oui, Pascal a en fait un grand coeur, il cherche en réalité l'âme soeur, mais ne dédaigne pas de prendre du plaisir quand il s'offre à lui. Il n'assume pas son homosexualité, et ça, c'est encore un sujet tabou dans la société des années 2000. Le trait de Sattouf est égal à lui-même, relâché, généreux, et le visage de Pascal, inexpressif au possible la plupart du temps, est pourtant très réussi. C'est une BD grinçante, mais qui gagnerait à l'être encore plus.
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