Petit Verglas
Toute l'histoire est basée sur une étrange expérience scientifique mettant en jeu la vie d'une petite fillette.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Corbeyran Ecole Pivaut, Nantes Gobelins, l'École de l'Image La Vendée Les Roux ! Super-pouvoirs
Vendée, début du XXe siècle. Le professeur Bernard Mervent, qui dirige un asile d’aliénés, mène une expérience sur sa propre fille : l’enfant, âgée d’une dizaine d’années, est maintenue dans un isolement complet, dans une vaste bibliothèque. Son seul contact avec le monde extérieur est Mathilde, une domestique qui lui apporte ses repas. Un autre enfant, François, fils de paysans, mène lui une existence normale… Jusqu’au jour où il découvre accidentellement qu'il possède un pouvoir de guérison. Il découvre, après avoir touché un dolmen, que ses mains ont le pouvoir de guérir et de rajeunir. Sa vie va basculer : toléré parce qu'utile mais craint pas superstition, François devient un paria. Petit Verglas est une jeune fille que le professeur Mervent cloître dans un isolement total, pour mener une expérience scientifique. Un jour, Petit Verglas s'enfuit, et sa route croise celle de François.
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Date de parution | Avril 2000 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce triptyque assez sombre. C'est la première oeuvre de Riad Sattouf que je découvre et j'ai été séduit par son trait même si il diffère de ses autres productions. J'ai surtout immédiatement accroché aux profils psychologiques pervers des principaux personnages. Corbeyran tombe juste avec sa description du professeur Mervent en précurseur de Mengele et consorts dans des temps où l'alibi de la Science permettait de s'autoriser les expériences les plus infâmes. Corbeyran montre ici qu'il sait très bien produire des scenarii intimistes et littéraires où les tensions psychologiques dominent aux cabrioles fantaisistes. C'est probablement moins spectaculaire mais la mise en scène et la construction du récit m'a pleinement convaincu. Le soupçon de fantastique ne détruit pas la cohérence du récit et permet même de créer une tension tragique maximum jusqu'à la fin. Le graphisme de Riad Sattouf m'a séduit. J'ai aimé la recherche dans ses visages autoritaires, calculateurs, naïfs ou francs, victimes ou bourreaux. La précision des extérieurs d'une campagne de bord de mer est tout aussi intéressante avec un travail sur les costumes et les lumières d'hiver vraiment très abouti. Une très bonne lecture qui me réconcilie avec Corbeyran et m'invite à découvrir Sattouf de façon plus approfondie.
Corbeyran signe ici un récit à la fois doux et dur, intimiste et universel, assez éloigné de certaines de ses surproductions. En tout cas son scénario ne surjoue pas le côté fantastique, qui est justement dosé pour pimenter le récit, d’une beauté étrange et dérangeante. Le sort de « Petit Verglas » pauvre cobaye au service de l’ambition scientifique froide et hypocrite d’un homme, est assez bouleversant. Même si Corbeyran ne nous rend pas forcément attachante la jeune fille. Et même si la vedette lui est presque volée par un autre compagnon d’infortune et de détresse : les deux useront finalement de moyens différents pour « guérir » leur entourage. Le dessin de Sattouf est surprenant, en tout cas différent du style que je lui connaissais. Ici c’est plus semi réaliste, avec quelques défauts, mais un rendu dont la maladresse – feinte ou pas – colle très bien au récit, aux tâtonnements de celui-ci. Un triptyque qui se lit vite (beaucoup de cases muettes – surtout dans le premier tome) et plutôt agréablement, malgré la gravité du sujet. Les longs passages en patois, lorsque la servante s'exprime, sont toutefois un peu gênants pour la fluidité de la lecture. Série à redécouvrir en tout cas.
Cette série vaut vraiment la peine d'être découverte; elle est composée d'une très "belle" (surtout très triste) histoire et de personnages intéressants et attachants. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde à la lecture de ces trois albums que j'ai d'ailleurs lu d'une traite. Le destin de cette petite fille surnommée affectueusement "Petit verglas" par François, un fils de paysan, n'est pas des plus communs et sa vie (si on peut appeler cela ainsi) aura été difficile. Orpheline, recueillie puis enfermée par un professeur-médecin cruel désirant mener sur elle une aberrante expérience "éducative", on devine que l'issue ne pourra être que tragique. Corbeyran signe un scénario original et prenant soutenu par un graphisme agréable et collant parfaitement au récit.
J’attendais beaucoup, beaucoup plus de la réunion de deux auteurs aussi prestigieux. L’idée de départ est intéressante mais la narration ennuyeuse, les rebondissements prévisibles et les personnages sans grand intérêt ont eu raison de ma persévérance. L’histoire ne décolle vraiment jamais. De plus, j’ai trouvé que le mélange terroir et fantastique nuisait à la cohérence de l’intrigue. Graphiquement, c’est assez moyen et daté. Les personnages sont visuellement quelconques, sans charisme ni expressivité. Bref, Petit Verglas est une série tout à fait dispensable.
Je regrette que l’intrigue propose deux centres d’intérêt. J’aurais certainement préféré que le récit ne se centre que sur Petit Verglas. Ici, on passe constamment d’un personnage à l’autre alors qu’il n’y a pas vraiment de lien entre les deux aspects de l’histoire. En fait, je pense qu’on aurait pu se passer du personnage du guérisseur, ou lui accorder un rôle de moindre importance, ou encore lui accorder une série pour lui seul. Pour cette raison, j’ai parfois tendance à décrocher lors de ma lecture. Je regrette également que les passages en patois ne soient pas directement traduits sur les planches, comme cela se fait traditionnellement. Regrouper toutes les traductions (même s’il n’y en a pas tant que cela) en fin d’album casse à nouveau mon rythme de lecture. En fait, soit j’essaie de comprendre et je m’attarde pour déchiffrer le langage, soit je coupe ma lecture pour aller à la traduction en fin d’album. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de temps d’arrêt regrettables. Mais, mis à part ces deux éléments, j’aime bien cette série. Les personnages sont intéressants, attachants ou détestables. L’ambiance est réussie, entre fantastique celtique et expérimentations sur la construction mentale de l’enfant. L’idée de départ est aussi crédible qu’effrayante et le dessin, très doux et faussement maladroit, apporte une dimension sensible, émouvante au récit. Cela aurait pu (dû ?) être beaucoup mieux et je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine frustration vis-à-vis de cette série. Elle reste cependant tout à fait appréciable.
Dernier quart du 19ème siècle, une région de la France. Nous suivons deux histoires principales qui vont s'entrecouper. D'un côté, petit verglas, orpheline élevée par un savant sans scrupule hors de tout contacte avec le monde. D'un autre côté, un jeune garçon découvre un Dolmen non répertorié dans une vieille propriété. Il le touche et reçoit en retour un don, qui fera son bonheur et son malheur. Pour englober le tout, différents personnages interviennent et donnent de la consistance à ce récit. Au final, une histoire profonde et sympathique, avec un dénouement juste... Du côté du graphisme et surtout des couleurs, c'est beau. Le dessin fait bien ressortir les sentiments des personnages (ah, les yeux de petit verglas) et les décors sont bien travaillés. De plus, l'ambiance ainsi créée est en accord parfait avec le scénar. Bref, une petite série en trois tomes bien sympa qui se laisse lire et relire quelques années après sans prise de rides...
L'histoire de cette petite fille coupée du monde extérieur, par un psychologue menant une expérimentation humaine, est intéressante dans son concept (mais condamnable dans son application !). Cependant, il y a une multitude de personnages avec une multitude de sous-intrigues diverses qui noient le propos principal. Certains questionnements peuvent dès lors apparaître un peu obscurs. Je n'aime pas les questions qui ne laissent pas de réponses laissant à l'imagination des lecteurs le soin de faire le reste. Ce procédé est hautement critiquable. En effet, je pense qu'il s'agirait là d'une facilité scénaristique qui cacherait en réalité une absence de maîtrise de l'auteur. Néanmoins, je ne ferai aucun procès d'intention par rapport à un auteur que j'aime bien et qui m'a si souvent séduit. J'ajoute également mais pas pour enfoncer le clou que décidément cet auteur utilise très souvent l'argotique ou le patois local en emplissant les cases avec l'habituel glossaire traductif à la page de fin (confère Archipel, Sales mioches ...). Encore faut-il aimer ! :( Petit Verglas est une série dont la problématique sonne comme une tentative de réveil de nos consciences. En cela, elle demeure supérieure à la moyenne des productions actuelles. On pourra également regretter un dessin imprécis avec beaucoup de disproportions. Cet inconvénient est balayé par un découpage assez fluide qui rend la lecture plutôt agréable, et c'est bien là l'essentiel.
Cette série possède des qualités et des défauts. L'histoire de cette fille enfermée depuis son enfance à cause d'une expérience est très intéressante à lire. Il y règne une atmosphère lourde et une psychologie bien montrée et utilisée. En revanche, l'histoire de François est franchement chiante. Je ne vois pas en quoi un type qui guérit les gens parce qu'il a touché à un dolmen magique a de passionnant. Ce personnage est insignifiant et casse le rythme du récit. Je n'ai pas trop aimé la fin non plus. C'est trop brutal est un peu n'importe quoi.
Plus habitué à lire les oeuvres humoristiques de Riad Sattouf dans Retour au collège ou encore Pascal Brutal, j'ai été très étonné de voir ici un tel dessin de sa part. C'est vraiment beau et la colorisation est bien réalisée. Une fois vérifié sur la page de garde que oui le dessinateur était Riad Sattouf, on rentre dans cette histoire de Corbeyran qui dévoile une inhumaine expérience sur une enfant d'un homme que j'assimile à un psychanalyste. Cela se déroule dans une période historique naissante pour cette discipline, le début du XXème siècle. Elle est en voie de reconnaissance suite aux travaux de Freud entre autres, qu'on aperçoit furtivement pour un propos futile. Se mêle à cela une forte teinte de fantastique avec le pouvoir de guérison d'un jeune homme et un mystérieux dolmen. Ca sent l'inspiration celte ou druidique et une sorte d'étrange magie issue des pierres. L'expérience se rebelle et le subtil jeu de pistes final est un élégant retournement des cartes même si au bout du compte on aurait voulu en connaître plus de Petit Verglas et de sa vie suite à son conditionnement. Est-ce que la vengeance devait fatalement être la réponse la plus appropriée de la part d'une jeune fille isolée de la société et de sa violence ? Une sympathique trilogie à découvrir.
"Petit Verglas" est une série courte, qui plus est, scénarisée par Corbeyran. Voici donc deux bonnes raisons pour entamer sa lecture. Corbeyran aborde un thème assez sordide, à savoir la réalisation d’une expérience "scientifique" se servant d’une petite fille comme cobaye. En isolant cette fille de tout contact extérieur, l’expérience tente de prouver que "rien n’est héréditaire, tout est conditionné par l’environnement". L’auteur charpente son récit sur des bases solides en le façonnant autour d’événements intrigants et de personnages singuliers. La lecture des deux premiers tomes est prenante mais le soufflé retombe malheureusement avec le troisième opus où la fin est en deçà de ce que le début laissait entrevoir. Concernant Riad Sattouf, il a un style graphique qui lui est propre. Je suis particulièrement impressionné par l’expression qu’il donne aux visages (le regard de Petit Verglas en particulier).
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