Mémoires de Viet kieu (Quitter Saïgon)
2011 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. On les appelle les Viet Kieus. Ils constituent la diaspora vietnamienne. Ils ont quitté leur terre natale, poussés par les soubresauts de l'histoire mouvementée de leur pays, marquée par les occupations japonaise, française et américaine, la guerre d'indépendance, la prise du pouvoir par le parti communiste.
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On les appelle les Viet Kieus. Ils constituent la diaspora vietnamienne. Ils ont quitté leur terre natale, poussés par les soubresauts de l'histoire mouvementée de leur pays, marquée par les occupations japonaise, française et américaine, la guerre d'indépendance, la prise du pouvoir par le parti communiste. Clément Baloup les connait bien : son père est un de ces émigrants, venus en France, intégrés au pays mais aux racines toujours vivaces. Il nous invite donc à découvrir trois témoignages fort éloignés des sempiternels clichés, trois itinéraires différents mais initiés en une seule et même ville, Saïgon.
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Date de parution | Juillet 2006 |
Statut histoire | Une histoire par tome (4 tomes numérotés + 1 hors-série) 5 tomes parus |
Les avis
Je me permets d’écrire un avis par tome, ces derniers étant relativement indépendants. Tome 1 - Quitter Saïgon Un de mes bons amis ici en Angleterre est un immigré vietnamien. Lui et sa famille ont fui leur pays natal pour l’Angleterre, la France, les USA… J’ai essayé d’aborder le sujet plusieurs fois, mais sans succès, de toute évidence ça n’a pas du être joyeux comme expérience. Et justement dans ce bouquin, j’ai retrouvé des témoignages de gens dans la même situation délicate : être forcé de quitter son pays natal, sa culture, ses amis, en espérant trouver une vie meilleure ailleurs. Le sujet m’intéresse, et il est bien traité par Clément Baloup. C’est touchant, bien raconté, avec assez de détails mais sans trop en faire… En plus le dessin est superbe. J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture… Tome 2 - Little Saïgon Ce deuxième tome est magistral… et je pèse mes mots : 250 pages grand format de témoignages plus touchants les uns que les autres. L’auteur a cette fois-ci eu la place pour s'étendre, que ce soit graphiquement ou narrativement, et nous parle non seulement des difficultés qu’ont eues les protagonistes à fuir le Vietnam, mais aussi de leur intégration douloureuse dans leur terre d’accueil, du fonctionnement de ces quartiers presque autarciques que l’on nomme « Little Saïgon»… Le ton est très humain, très juste, et la narration est fluide et parfaitement maitrisée. J’irai jusqu’à dire que ce recueil de témoignages n’a rien à envier aux meilleurs reportages de Joe Sacco, selon moi le pape du genre. Un album remarquable, qui m’a beaucoup intéressé et touché, et que je recommande à tous les amateurs du genre. Tome 3 - Les Mariées de Taiwan Dans ce 3eme tome, l’auteur s’intéresse aux jeunes Vietnamiennes victimes d’un phénomène qui commença à la fin des années 90, lorsque plusieurs agences matrimoniales virent le jour au Vietnam pour organiser des rencontres avec des hommes taiwanais. Le sujet est un peu lugubre, avec ces femmes issues de familles pauvres (souvent paysannes) parachutées dans un pays inconnu et mariées à des hommes pas toujours très recommandables. Ceci dit, le ton est très juste et évite de tomber dans les clichés : certaines femmes souffrent de ce trafic, alors que d’autres refont leur vie à Taiwan, sont heureuses et épanouies, et permettent à leur famille de mieux vivre. Un album un peu dérangeant, mais fascinant, et une nouvelle fois superbement mis en image ! Tome 4 - Les linh tho, immigrés de force Clément Baloup continue son travail de recherche considérable sur le Vietnam et sa relation compliqué avec la France, en adaptant le roman du journaliste Pierre Daum « Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), Actes Sud, 2012 ». Au programme : les 20.000 travailleurs indochinois embauchés de force dans les années 1940, pour venir travailler en métropole pour “participer à l'effort de guerre”… Le propos est captivant, et la mise en image sublime, mais signalons quand même des textes très (trop) présents, la faute au format (témoignages textuels, publication originale en roman).
Ces mémoires de Viet kieu, à travers ces 3 témoignages d'exilés, sont tout bonnement magnifiques. Il s'agit en effet d'une œuvre de mémoire afin qu'on ne puisse pas oublier. Il s'est passé des choses terribles au Vietnam de la Seconde Guerre Mondiale avec l'occupation japonaise, puis de la guerre d'Indochine avec le colonisateur français qui ne voulait pas lâcher prise et enfin la guerre opposant les communistes aux Américains qui se sont cassés les dents. Une partie de la population a dû fuir tout ces dramatiques évènements. Pour ceux qui restaient, c'était l'enfer des camps. J'ai beaucoup aimé le dessin qui rappelle les fameux tableaux impressionnistes de Monet (mon peintre préféré). Un traitement avec pudeur et intelligence... La lecture de cette bd est utile pour ceux qui veulent découvrir un peu plus le Vietnam et son histoire.
J'ai trouvé "Quitter Saïgon" bien plus consistent que Un Automne à Hànôi. Les 3 récits sont poignants mais non larmoyants. On y ressent une certaine résignation malgré le déracinement. Le Vietnam a connu un XXeme siècle difficile. Ses habitants n'auront pas été épargnés. Les témoins de ces périodes troubles sont ici des "Viet Kieus", la diaspora vietnamienne ayant quitté sa terre natale pour la France. Cette BD se lit relativement vite. Elle est bien narrée et intéressante. Le dessin est agréable avec beaucoup de couleurs chaudes et parfois des pages N&B avec des nuances de gris et éventuellement une couleur pour relater les périodes passées. Je conseille vivement cette BD au contenu mi historique mi documentaire. Sans rentrer dans les détails géo politiques trop poussés, on apprend pas mal de choses.
J’aime beaucoup les carnets de voyage et les récits historiques, « Quitter Saigon » est en quelque sorte un mélange de ces deux genres. « Quitter Saigon » nous conte trois témoignages de Vietnamiens qui ont quitté leur pays pour s’installer en France. Le premier récit nous parle du père de l’auteur, Clément Baloup qui évoque surtout sa jeunesse pendant l’occupation américaine où il passait son temps à s’amuser… c’est, à mon avis, l’histoire la moins intéressante des trois. La deuxième partie nous présente les péripéties d’un fonctionnaire sous le régime communiste. Cet homme va connaître un camp de concentration pour des raisons qui l’échappe et qui nous échappe aussi. C’est, à mon avis, le récit le plus touchant et le plus « incroyable » du livre. La troisième histoire met en scène les aventures assez rocambolesques d’un des témoins. Pendant sa jeunesse et à cause de ses cheveux blonds qui le font ressembler aux européens, celui-ci devra employer maintes méthodes pour fuir l’occupant japonais. Et le lecteur est invité à suivre cet enfant qui deviendra ensuite un jeune homme et quittera l’Indochine… Ce récit est moins émouvant que la deuxième histoire mais reste, à moins avis, très intéressant. J’aime énormément la mise en couleurs de Clément Baloup. A partir de gouaches, il utilise des tons chaleureux lorsque les séquences se passent en France et une palette grisâtre quand les scènes se déroulent en Indochine. Ce traitement graphique et le format du livre me rappelle beaucoup la bd de Renaud de Heyn La Tentation. Le seul reproche que je fais à « Quitter Saigon », c’est que, malgré des moments pénibles qu’ont traversé les différents protagonistes du livre, ceux-ci m’ont semblé assez froids. Peut-être que le ton neutre nous permet de prendre du recul par rapport aux témoignages de ces trois témoins mais je trouve tout de même assez bizarre cette attitude… « Quitter Saigon » est une bd très intéressante à lire. Elle nous permet d’apprendre de nombreuses choses sur l’histoire de l’Indochine au XXème à travers le témoignage de trois réfugiés vietnamiens. Le dessin de Clément Baloup est agréable à contempler et sa mise en couleurs m’est apparue parfaitement adaptée aux trois récits qui composent ce livre. Bd très instructif à lire absolument… dommage que la lecture soit un peu courte.
Un intéressant témoignage sur une des époques sombres de l’histoire durant laquelle de nombreux vietnamiens furent persécutés au nom de l’idéologie. Le récit est sobre et j’ai apprécié la mise en image avec cette alternance de pages en noir et blanc et en couleur. Un album qui mérite d’être lu même si l’on peut regretter qu’il soit si court. 3,5/5 pour moi.
Je trouve cet album plus réussi que Un Automne à Hànôi, du même auteur. Il faut dire qu'il a plus d'épaisseur, plus de profondeur, et qu'il est mieux maîtrisé graphiquement, aussi. Clément Baloup a donc gagné pas mal de maturité dans son oeuvre, et il nous livre là un bien bel album. On capte plus aisément les saveurs du Vietnam, à l'occasion dur écit de ces trois protagonistes qui ont vécu l'ancien régime. le plus prenant ? Le récit de M. Nguyen, au milieu, qui a vécu l'enfer des camps de rééducation. On est vraiment là, à ses côtés, à souffrir le martyre pour débiter des inepties communistes sans fin. Le dessin et les couleurs de Clément Baloup sont très agréables, même si pas révolutionnaires, et nous permettent de passer un très bon moment de lecture.
"Quitter Saïgon" met en images le témoignage de trois réfugiés ayant quitté le Vietnam communiste pour faire leur vie en France. Les dessins sont très beaux, alternant couleurs chatoyantes quand le récit se passe en France, et tons gris quand il se déroule au Vietnam. La qualité du récit est malheureusement fonction de la qualité des trois témoignages qui sont très inégaux. Le premier est une discussion de cuisine relativement quelconque, mais comme il s'agit du père du dessinateur, passons. Le second est celui qui m'a le plus intéressé - il traite de la transition entre l'administration Américaine et communiste, ainsi que de la vie dans les camps de rééducation. Le dernier commence avec l'occupation Japonaise et s'épanche longuement sur le voyage en bateau entre le Vietnam et la France - il reste trop anecdotique pour être vraiment intéressant. Si on compare cet album avec d'autres du même genre (mais plus réussis), comme La guerre d'Alan par exemple, on comprend qu'un bon témoignage n'est pas quelque chose qu'on enregistre en quelques heures lors d'un seul rendez-vous mais plutôt quelque chose qui nécessite un travail de fond et de longue haleine - ce qui fait défaut dans le cas présent. Bref, un essai inabouti mais prometteur pour peu que l'auteur se donne plus de temps pour cerner le passé de ses prochains personnages.
J'avais déjà été charmé par Un Automne à Hànôi du même auteur qui présentait le Vietnam par une suite d'anecdotes et de visites intéressantes et variées. Quitter Saïgon marque moins par son originalité graphique. Il n'en reste pas moins intéressant graphiquement parlant et présente quelques jolies planches. Le trait de Clément Baloup n'est pas exceptionnel, mais il a un sens des couleurs et de la matière assez sympathique. Certaines planches pêtantes de couleurs rouges et vertes sont assez fortes. Pour le reste, cela se lit très bien et agréablement. Quitter Saïgon raconte, par le biais des témoignages de 3 personnes différentes interrogées par l'auteur, la période difficile qu'a traversée le Vietnam entre la seconde guerre mondiale et les premières années d'installation du régime communiste après la chute de Saïgon. Les histoires sont très agréablement racontées, et apportent chacune leurs facettes et leurs interêts. On y découvre la période d'occupation japonaise, l'équivalent d'occupation américaine, la guerre du Vietnam vue par les yeux des civils de Saïgon, les camps de rééducation communistes, le long voyage en bateau du Vietnam jusqu'en France, etc. Le tout est raconté avec les yeux et les paroles de simples hommes auxquels on s'attache très vite, sans sombrer dans l'explication historique mais uniquement comme des témoignages de vies prenantes, intéressantes et sans jamais aborder les sujets sous l'angle de la noirceur et du reproche. C'est intéressant tout en étant plaisant à lire. Un très bel album de témoignage historique.
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