Le Ruistre
Les aventures du ruistre et de son assistant dans le moyen-âge.
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Occitanie Séries hélas abandonnées
Le Chevalier Foulques le Ruistre et son nabot de valet Petitus chevauchent à travers les campagnes de France. En chemin ils s'accordent une halte au château de dame Aurimonde. Belle à damner un saint, celle-ci accorde ses charmes au Ruistre en échange de sa protection du château. Mais le gueux chevalier abuse de la belle et en fait même profiter son valet. Dans son lit, le jeune Angebault écoute en pleurant les sévices qu'endure sa mère, jure qu'il se vengera et qu'il les tuera. Et c'est à partir de ce moment-là que les ennuis du Ruistre et de son valet vont véritablement commencer. Ils ne sont pas au bout de leur peine. C'est dans un moyen âge reconstitué de manière précise et détaillée que se déroule cette nouvelle série. Les dialogues sont entièrement rédigés en ancien français, propulsant le lecteur de manière saisissante dans cette époque contrastée.
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | Série abandonnée (échec commercial) 2 tomes parus |
Les avis
C’est le type de lecture de laquelle je sors pas mal frustré lorsque j’y repense. En effet, j’aurais vraiment voulu voir ce que ça pouvait donner sur la durée, et j’étais curieux de connaitre la suite – et surtout la fin de cette histoire. En tout cas, j’ai vraiment apprécié ma lecture, car ces deux albums possèdent de nombreuses qualités. D’abord l’histoire aborde une période – le moyen-âge central – qui est certainement une de celles que je préfère. Même si aucune chronologie précise ne nous est donnée pour la dater, je situerais l’histoire un peu plus tard qu’Agecanonix, vers la fin du XIème siècle (dans le dernier tiers, avant la première croisade) – l’aspect du donjon, celui de la ville de Foix, mais aussi l’évocation par Foulques de la Reconquista espagnole, concourent à cette datation. Surtout, Kraehn a souhaité nous immerger dans un moyen-âge réaliste, crédible tout du moins. Son dessin est pour cela très bon, dans les décors déjà (très beaux châteaux, la vue de Foix est elle aussi très réussie), mais aussi les vêtements. Mais c’est surtout au niveau des dialogues que cet effort est remarquable. En effet, sans que cela ne gêne la lecture, il a fait en sorte que les personnages s’expriment dans un ancien français, ce qui donne singulièrement corps à ces personnages, et force à l’intrigue. Dans le premier tome, les termes sont « traduits » en bas de pages, tandis que dans le suivant les astérisques renvoient à un lexique en fin de volume. La première formule rend la lecture plus fluide pour ceux qui ne maîtrisent pas ces termes, mais la seconde permet à Kraehn de développer davantage certaines expressions. Toujours est-il que le résultat donne quelque chose de vivant que j’ai apprécié. De la même manière, Kraehn n’a pas cherché à dépeindre un moyen-âge léché, propre sur lui, mais a au contraire (comme l’avaient aussi fait Bourgeon avec Les Compagnons du Crépuscule ou un peu Hermann avec Les Tours de Bois-Maury) donné une vision crottée, machiste et violente de la société de l’époque, un parti pris bien vu, plus réaliste que ce qu’a pu faire Swolfs sur Légende par exemple. Dernier atout de cette série, et pas des moindres, Kraehn n’a pas choisi des personnages monolithiques, et le manichéisme n’écrase pas tous les personnages. Surtout, le héros, Foulques (le Ruistre donc) – du moins celui qui donne son nom à la série (puisque tout aussi bien dame Aurimonde aurait pu prétendre à ce « titre ») –, n’est pas un chevalier bodybuildé, plein d’idéal et de qualités. Bien au contraire – et la scène où il fait connaissance avec Aurimonde nous le confirme : il est vantard, sans foi ni loi, violent, pour tout dire plutôt détestable. Bref, il est très éloigné de l’idéal courtois qui va se développer dans cette région quelques années plus tard. Quant à son compagnon, Petitus, un nain lubrique, retors et vicieux, on est, là aussi, très loin du page réservé et en retrait, simple faire valoir du héros, souvent accolé aux basques du preux chevalier. Enfin, Aurimonde, peut-être la vraie héroïne donc, se révèle une femme forte, prête à tout (vraiment tout !) pour protéger son fils et son fief des prédateurs (un seigneur voisin par exemple), même si, pour le moment, elle subit moult événements désolants. Ces trois personnages bien campés, sont provisoirement séparés, et sont au cœur de trois intrigues qui se développent parallèlement, Foulques, blessé, un peu effacé, perdant presque momentanément l’ascendant sur l’histoire ! Même si on ne doute pas qu’une fois la santé recouvrée, il reprendra au moins en partie le contrôle de son destin et de l’histoire. Histoire qui, dans ses grandes lignes, n’est pas forcément hyper originale, mais qui est bien menée, et qui bénéficie des atouts décrits ci-dessus pour sortir du lot et captiver le lecteur. Et, bien évidemment, j’attendais que les fils des aventures de Petitus, de Foulques et d’Aurimonde finissent par se relier (surtout ceux des deux derniers cités, pour lesquels on pouvait pressentir un rabibochage mêlant intérêt puis amour ?). Hélas, l’arrêt de la série laisse en plan l’intrigue et le lecteur que je suis, ce qui est d’autant plus regrettable que ces deux albums m’avaient laissé entrevoir l’une des meilleures séries médiévales en BD. Une grosse frustration donc, même si je ne regrette pas du tout mon achat (c’est rare que je mette 4 étoiles à une série que je sais abandonnée !). Les amateurs de BD médiévales, s’ils sont prêts à accepter la frustration d’une histoire inachevée, trouveront sans aucun doute leur bonheur dans ces deux albums. Note réelle 3,5/5.
J’ai beaucoup aimé cette BD qui nous plonge bien dans l’ambiance médiévale. Outre l’utilisation d’une langue française qui semble d’époque, cette BD reflète bien les mœurs du moment où la force régnait en maître. On se plaint parfois de la justice et de la violence actuelles mais cela n’a rien à voir avec ce qui se passait au Moyen-Âge. Jean-Charles Kraehn nous raconte une histoire dure mais très plausible. Cependant, il n’est pas étonnant que cela ait été un échec commercial car la violence des situations et les scènes sexuelles ne permettent pas de mettre ces albums dans toutes les mains alors que les amateurs d’érotisme se tourneront vraisemblablement vers des histoires moins réalistes et plus explicites. Ce travail d’une très grande qualité n’a donc pas pu être un succès faute d’un public suffisant. Dommage car on aurait aimé connaître la suite des aventures du chevalier Foulques, de Petitus, de dame Aurimonde et du jeune Angebault dont les destins semblent prendre des chemins si différents que l’on se demande comment l’auteur aurait fait pour qu’ils convergent à nouveau. Je mets 4/5 et non la note maximale parce que la série est abandonnée.
Je ne comprends pas la plus part des avis. C'est la pire BD que j'ai achetée. Magnifique dessin ? Bon scénario ? Réalisme ? Éviter une moyen-age romantisé et idéalisé ? Je ne suis pas d'accord. Dessin médiocre, mauvais scénario. Quel déception !
Après Les Aigles décapitées, Kraehn nous entraîne dans un Moyen Age beaucoup plus âpre, plus violent, plus rude, en des temps reculés, sombres et marqués encore par l'ignorance. Dans cette très longue époque médiévale, on note un certain raffinement dans les moeurs nobles au XVème siècle seulement, donc presque à sa fin, même si au XIIIème, ça s'améliorait un peu ; il n'est donc pas étonnant de voir les réactions des personnages ici, avec des moeurs brutales. L'époque n'est pas précisée, mais d'après l' architecture du château de Montorgueil, avec ses hourds de bois et son plancher en haut de la tour de guet, je dirais qu'on est probablement au Xème siècle ou au tout début du XIème. L'armement des soldats confirme aussi cette époque qui n'a été que peu abordée en BD pour sa rustrerie, car ici, il n'est pas question de montrer un Moyen Age idéalisé et romantique. La vision de Kraehn est très proche d'une réalité qu'on n'enseigne jamais à l'école. Kraehn atteint une virtuosité graphique, il offre de belles images de château perdu dans l'immensité des Pyrénées ; sa vision du château de Foix dans sa forme primitive est également intéressante (ce château ayant été reconstruit au XIIIème), et d'ailleurs, Montorgueil est bâti sur un rocher, selon le même modèle. L'action avance doucement et prend son temps, ce qui permet à l'auteur de bien développer son sujet. Soucieux de respecter une authenticité, Kraehn impose un parler d'époque nourri de vieux français aux sonorités singulières qui impriment au dialogue une truculence peu commune, mais qui peut dérouter le lecteur peu familiarisé avec ce type de langage. L'échec injuste de cette bande ne m'étonne pas vraiment, son abandon aussi, car cette vision trop réelle d'une époque montrée sous un visage plus abordable dans d'autres Bd, a dû dérouter beaucoup de lecteurs. Pour moi évidemment, ça ne pouvait que me plaire, étant passionné de médiéval, surtout celui-là, peu entrevu en BD, et je le recommande, même si on sait que le tome 2 n'aura jamais de suite.
Le dessin est assez plaisant, souvent joli mais surtout agréable à lire. Il n'est pas parfait, les couleurs sont sympas sans plus, mais globalement ça se laisse lire. Quant au scénario, il a l'avantage d'être juste et proche d'un réalisme historique. Ayant adoré Les Compagnons du Crépuscule de Bourgeon, je me suis assez rapidement habitué aux textes écrits en ancien français et au fait que le moyen-âge qui est dépeint là est tout sauf chatoyant et romantique. Aucun manichéisme dans cette histoire; il y a bien un méchant mais il n'y a aucun gentil, et surtout pas le Ruistre lui-même. Tous les personnages ont été élevés à la dure comme on pouvait l'être au moyen-âge, leur caractère s'en trouve oscillant entre dureté et vulgarité et Ruistre rime ici fortement avec Rustre, notamment dans la violence et l'injustice dont peut faire usage le héros dans ce tome 1. Et pourtant, tout semble tellement véridique, tellement proche de la réalité telle qu'elle aurait pu l'être à l'époque. Le récit est assez prenant, les personnages forts, la BD plaisante. Sympa et intéressant au niveau du réalisme historique. La série a été malheureusement abandonnée faute de ventes suffisantes. Je ne déconseille pour autant pas forcément l'achat des 2 tomes parus si vous voulez profiter d'une adaptation réussie en BD d'un moyen-âge historiquement très réaliste.
Un dessin de qualité, Kraehn montre qu'il peut être très à l'aise dans cette période de notre histoire. Un dessin très agréable et de belles couleurs rendent ce récit très attractif. La surprise vient des dialogues entièrement en vieux français, cela déroute mais crédibilise le récit. Un premier album qui nous montre le Moyen-Age tel qu'il était avec la brutalité des chevaliers, dans les rapports guerriers, mais aussi dans leurs rapports avec les femmes (quelle bestialité). Un Moyen-Age comme l'on vécu nos ancêtres. Dommage que Kraen ne donne la suite que tout les 3 ans...
Nous avons droit à la vision d'un Moyen-âge beaucoup plus âpre que ce que nous connaissons habituellement. Le langage en vieux françois m'a un peu rebuté au début mais on est très vite happé par l'histoire de ce chevalier aux manières un peu brutales comme l'était l'époque. On évite l'écueil d'une histoire "encyclopédique" un peu propre au genre. L'utilisation du langage d'époque n'était pas obligatoire pour rendre crédible ce récit. Encore une mode dépassée ! C'est vrai que je n'ai pas reconnu tout de suite le dessin de Kraehn qui s'est amélioré incontestablement depuis Bout d'homme surtout au niveau des couleurs plus saisissantes. Les couvertures sont d'ailleurs très soignées. Un gros reproche à faire tout de même : 2 tomes en 8 ans, c'est pas beaucoup et cela nuit quelque part au plaisir de lecture. Je conseillerais l'achat si la série se termine un jour...
Quoique le dessin ne soit pas génial (une tour a 2 créneaux en case 1, puis 3 en case 2, si vous voyez ce que j'entends par "pas génial"), je dirai que c'est quand même du tout bon. Les textes eux par contre sont vraiment intéressants: du Audiard en vieux français ! Quant au scénario, je le suis avec plaisir mais ça fait long entre chaque tome. Au final, c'est une BD à lire.
Cette série mérite la note maximum. Dessins, couleurs, textes, scénario, réalisme des moeurs de l'époque, tout est parfait. Bravo !!! Et vivement la suite. J'ai déjà lu plusieurs fois les 2 premiers tomes et dès les premières pages on est littéralement transportés au moyen âge, c'est le mariage parfait de la BD et de l'Histoire pour ceux qui comme moi sont passionnés des 2. Que dire de plus...
Après avoir découvert Les aigles décapitées, je me devais de découvrir son antithèse : Le Ruistre. Ici, point n'est question d'êtres gentils ou sympas. C'est du moyen-âge pur et dur, du vrai. Notre (anti-)héros est plutôt du genre pas commode et mieux vaut ne pas le contrarier sous peine de se faire occire. Ce qui est intéressant, c'est le langage utilisé. il permet de rendre l'histoire plus authentique. Encore bravo à M. Kraehn pour ces magnifiques dessins et ce superbe scénario. J'attends la suite avec impatience.
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