L'Hiver d'un monde

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)

En un temps et dans un monde qui ne sont pas tout fait les nôtres... Sur la plage de Charençon-les-Pins, des baleines sont venues s'échouer. Et des individus aux destins singuliers se croisent.


École européenne supérieure de l'image Futurs immanquables

En un temps et dans un monde qui ne sont pas du tout fait les nôtres... Sur la plage de Charençon-les-Pins, des baleines sont venues s'échouer. Et des individus aux destins singuliers se croisent. Un aérien et un terrien, évadés du bagne d'Amenophis 4 et rescapés d'un chantier contaminé par le fléau du "grand mal". Un déserteur et un cinéaste qui ont fui une guerre aussi meurtrière qu'inutile, dont l'origine est pratiquement oubliée. Un patron d'écurie de course et son pilote vedette, dont la carrière et le moral se sont brisés lorsqu'il a renversé une spectatrice. Cet ouvrage constitue l'édition intégrale des trois volumes de L'Hiver du Monde, complétés par un épilogue inédit: "Le Grand Mal", "Lumière sur le Front" et "Ville Basse".

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1990
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série L'Hiver d'un monde © Delcourt 1990
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 8 avis)
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20/08/2006 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Après avoir découvert cet auteur avec Philibert (Les aventures de), je poursuis avec cette série. Et c’est encore une bonne pioche. Et cela révèle aussi l’éclectisme de Mazan, puisque l’univers développé est ici très différent, comme le dessin d’ailleurs, les personnages, le décor et la colorisation étant très éloignés (est-ce le même auteur ? peut-on même se demander). J’ai eu du mal à accrocher au début, car le dessin et l’intrigue étaient un peu obscurs. Mais une fois embarqué, c’est vraiment une aventure très intéressante que nous présente Mazan. C’est pas mal une histoire d’ambiance. Et l’univers développé, difficilement situable dans le temps ou l’espace – même si la France du début du XXème siècle pourrait convenir comme modèle (on parle ici de Francardie) – se révèle assez original, intriguant. Comme le sont les personnages. J’ai préféré les deux premiers albums – même si le troisième se laisse aussi lire agréablement (ma remarque est valable pour l’histoire, mais aussi pour le dessin, qui évolue d’un album à l’autre, comme la colorisation : très sombre dans le premier, cuivré dans le suivant, un peu plus coloré dans le dernier). Ce qui est bizarre, c’est que chaque album est quasi indépendant des autres – en tout cas peut se lire sans que les autres l’aient été. Le seul lien, mais il est quand même tenu, c’est que les personnages principaux des albums précédents réapparaissent en toute fin d’album à chaque fois, dans une petite ville de bord de mer. Mais du coup il reste quelques frustrations, puisqu’on ne saura jamais comment se finissent certaines intrigues. Et surtout certains pans d’histoire restent inexplorés (comme ce que sont les « aériens », la maladie qui ronge le pays dans le premier tome, la guerre absurde et loufoque dans le deuxième, le sens de l’échouage des baleines dans les deux premiers, etc.). Toujours est-il que la lecture de ce triptyque est très recommandable.

11/02/2019 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de cette série. C'est assez surprenant car le 2ème tome n'a rien à voir avec le premier, on change de personnages auxquels on avait eu un peu de mal à s'habituer de par une narration parfois alambiquée et la découverte d'un monde qui ne l'est pas moins. On en suit d'autres mais toujours dans ce monde un peu étrange à la fois baigné d'une ambiance début du XXème siècle notamment dans le tome 3 avec cette course de voitures et à la fois on comprend à travers le scénario que la Terre a subi un quelconque cataclysme qui a ravagé une partie de la civilisation et laissé la planète dans un sale état. On ne parle plus de France mais de Francardie. On n'a plus de ciel bleu mais un peu jaune comme en plein hiver... nucléaire. Les populations ont l'air de s'être organisées comme des castes où certains crèvent dans des mines à creuser leur propre tombe quand les autres s'initient aux joies du cinématographe faisant de la guerre bien réelle un spectacle pour les élites. Le sort du fils réfractaire qui finit par s'enrôler et devient malgré lui une sorte d'icône burlesque de ce cinéma est assez cocasse. Bref un fort potentiel dans ce cadre, et j'ai été déçu de voir qu'il n'y avait pas de suite aux 3 tomes que j'ai pu lire ce week-end. Mazan a travaillé ses planches, c'est un vrai régal de croire à la réalité palpable de cet univers dans lequel on pénètre sans en connaître l'origine ni l'avenir. Cela mériterait bien un préquel comme c'est la mode en ce moment.

20/11/2012 (modifier)

Belle BD. Plutôt très mitigé au début, j'ai fini par changer d'avis. Le premier tome est très déconcertant : la narration est carrément confuse et le scénario lance beaucoup de pistes sans en suivre aucune. Au final on a l'impression d'un beau gâchis. A relire donc, mais à première vue il y a vraiment un souci avec ce premier tome. J'ai bien failli arrêter en cours mais on sent tout de même un "potentiel", c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au tome 2 ... Là on passe un vrai cap. Le dessin murit d'un coup, c'est superbe. Les planches sont très très belles, les cases sont très fouillées, très chargées mais le cadrage est toujours soigné. La colorisation fait corps avec le dessin, l'effet est vraiment saisissant. Tout ca donne d'un coup une vraie densité au récit, on plonge d'un coup, on s'attache, c'est là que cette bd séduit. Le tome 3 est de la même qualité et donne l'impression que le dessinateur sait vraiment tout faire. Il change de lieu, d'univers, de personnages, et continue à faire les choses à fond. Les planches sur la course automobile sont magnifiques ! Au final, on déplore un manque de cohérence, car ces 3 histoires ont du mal à nous éclairer sur le sens du projet global. En revanche, du point de vue de l'immersion, c'est très réussi.

10/02/2010 (modifier)
Par kalish
Note: 3/5

Etant du genre à me jeter sur toutes les séries Delcourt terminée, j’ai même pas pris le temps de la feuilleter. Je dois avouer que j’ai été un peu dérouté et pas qu’une fois. On est dans un monde qui ressemble au nôtre au début du siècle mais qu’est pas le nôtre. On suit deux personnages dans une prison qu’on retrouvera ensuite dans un chantier mais en en suivant d’autres. Le deuxième tome parle d’autres personnages et d’un tout autre sujet, pareil pour le troisième. Au final, il y a bien un lien entre ces personnages mais finalement, il importe peu. Ce qui est important c’est l’hiver de ce monde que l’auteur veut nous montrer. Il développe plusieurs problèmes de société dans ses trois intrigues ( drogues, pollution, guerre, racisme, prostitution ). Le fait que l’on soit dans une sorte de monde parallèle lui permet d’accentuer ces sujets et on voit rapidement le message qu’il veut transmettre. Il nous peint une critique de société… pas exactement la nôtre mais une bien semblable. Son dessin est très personnel et deviens de plus en plus fin au fur et à mesure des tomes. La série est un préquel d’une autre de Mazan ; "les aventures de Philibert" qui à l’air plus réputée. Si l’occasion se présente, je me ferais la suite. Mais pour ceux qui ont aimé cette dernière autant lire aussi celle-ci.

30/06/2009 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5

"L'hiver d'un monde" est une série passionnante, surtout sous forme d'intégrale, parce qu'elle montre en direct la progression d'un auteur de BD bourré de talent : Mazan. Chaque tome marque une étape dans la maîtrise du medium "BD" : le premier tome est attachant quoique plein de maladresses (narration lourde, graphisme encore mal défini), le deuxième marque une nette progression, avec l'introduction de l'univers baroque et très personnel de Mazan, mais il y a encore une petite chose qui manque, un peu trop de recul par rapport à l'histoire. Dans le troisième, on a un Mazan qui maîtrise pleinement sa narration, ses ambiances et son histoire, et on se régale. "L'hiver d'un monde" est donc une chouette série, d'un auteur discret mais attachant et bourré de talent. Cependant, elle n'est pas facile d'approche, et j'aurais tendance à la conseiller surtout à ceux qui connaissent et aiment déjà Mazan. Pour les autres, je leur conseillerais de commencer par Dans le cochon, tout est bon, qui est son album le plus abouti à ce jour.

19/09/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Qu'encore écrire après les deux avis précédents ?... Ben, j'ai eu affaire à une oeuvre originale, car l'auteur privilégie le lieu (la plage) par rapport aux personnages. J'avoue que j'ai eu la lecture de ces tomes difficile, car pas habitué à ce style (ces styles plutôt) de narration. Le graphisme ?... vraiment personnel qui, souvent, m'a fait penser à celui de "l'école espagnole" ; un graphisme qui -d'ailleurs- se transformera au cours des épisodes. Une grande oeuvre ?... vraisemblable... à lire vraiment à son aise pour s'imprégner des histoires, de leurs développements, de leurs ambiances... ce que je n'ai peut-être pas trop fait.

18/09/2007 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Sejy

00h24. Je viens de terminer l’intégrale de « L’hiver d’un monde ». Je sais, c’est un peu tard pour écrire un avis, mais il fallait absolument que je livre mes sensations intactes. Je ne connaissais pas Mazan. Son œuvre m’a subjugué. Plus étonnant, c’est essentiellement par le graphisme qu’elle m’a ensorcelé. Pour moi, qui accorde généralement beaucoup plus d’importance au scénario, c’est un fait assez nouveau. Je ne m’étendrai donc pas trop sur l’histoire, pourtant de grande qualité et très captivante. On y découvre la « peinture » d’un monde, finalement pas très éloigné du nôtre. Son passé, ses villes, ses gens, ses mœurs s’y révèlent au gré des aventures de quelques personnages dont les destins se croisent et se heurtent au fil des trois tomes. Quelques sujets majeurs y sont évoqués. Liberté, futilité de la guerre, racisme… Cependant, à peine explorés, ils fournissent juste le relief nécessaire au récit en évitant des lourdeurs inutiles. Mais revenons à la forme, car, excusez-moi si je me répète, c’est pour moi le facteur prépondérant. Je vais tenter un rapprochement très osé. Dans la série, le retour systématique à la plage de Charençons les pins en fin de tomes, m’a souvent ramené à celle de Combray dans A la recherche du temps perdu. Le rapport peut paraître nébuleux et je me demandais ce qui pouvait provoquer cette impression. En fait, j’ai retrouvé dans cet album, la même perception, le même « transport » que déclenchaient les longues phrases « mélodiques » de Proust. Ici, ce sont la narration et le dessin qui jouent ce rôle. Je passe sur le premier opus où l’excès d’ombres et le relatif manque de teintes donnaient un ensemble sensiblement terne (quoique plaisant). Mais alors la suite ! Un trait fouillé, « bavard », d’une très grande finesse. On admire la clarté dans laquelle baignent certaines cases malgré une savoureuse abondance de détails puis on se délecte de la quiétude angélique qui se dégage d’autres. Un tout magnifié de couleurs harmonieuses, très « ambiancées » et efficacement soutenu par un découpage fluide qui déclenche et cadence une agréable petite musique intérieure. Immergé dans un océan de multiples tonalités on se laisse dériver au gré des courants « visuels » du récit. Il m’est vraiment difficile de bien retranscrire mon ressenti avec des mots. Disons simplement que c’était très enivrant. À lire sans retenue ! Un énorme « quatre étoiles » venu tout droit du cœur (et des yeux).

30/06/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Une série difficile à cerner au premier abord mais qui révèle son charme et sa force au fil des 3 tomes qui la composent. Elle est difficile à cerner pour différentes raisons. Quand on la découvre, on a en effet l'impression que le premier tome n'a rien à voir avec le suivant : l'ambiance, les personnages, le dessin, les couleurs, tout change. Et déjà, le premier tome à lui seul était difficilement cernable car nous y suivons 2 personnages dans ce qui ressemble à trois histoires courtes différentes, difficiles à situer les unes par rapport aux autres. Ce n'est qu'au bout de la fin du 2e tome que les choses se mettent en place. C'est alors qu'on découvre que nous suivons, dans chaque tome, une intrigue et des personnages différents qui ont pour rapport de vivre dans le même monde, une sorte d'Europe imaginaire du début du 20e siècle, et qui se retrouveront tous en fin d'albums dans la même petite ville côtière. Le premier tome est bien dessiné, même si j'apprécie moyennement sa colorisation qui manque de contraste et de chaleur. Dans cet album, nous suivons deux prisonniers dans une plateforme pénitentiaire puis leur évasion, leur participation ensuite à un étrange chantier minier puis leur retour vers la ville côtière qui a accueilli leur évasion. C'est l'album le plus difficile à cerner car les trois tranches de son récit manquent un peu de liant et la narration n'y est pas des plus réussies. En outre, cet album lance des pistes mystérieuses, comme la maladie du Grand Mal, les algues rousses, les Aériens, autant de sujets qui seront quasiment inexistants par la suite, comme si l'auteur avait changé d'idée de scénario entre le premier tome et les suivants. Le dessin du deuxième tome devient très bon, et les couleurs aussi s'améliorent grandement. Nous quittons ici le décor des prisons et chantiers miniers pour un décor beaucoup plus proche de la France de la première guerre mondiale. Car c'est la guerre qui est le thème de cet album, la stupidité d'une guerre entre deux nations qui, hormis sur le champ de bataille, s'entendent très bien dans la vie civile, le conflit entre les pacifistes et les réactionnaires belliqueux, l'utilisation de la guerre comme outil de propagande, etc. Les héros sont les trois membres d'une famille de province, un père veuf, sa fille amoureuse d'un cinéaste célèbre et son frère à l'esprit rebelle. Cet album est bien plus facile à lire que le premier tome même si la narration n'y est pas toujours des plus évidentes. Le récit est en tout cas plus prenant à mes yeux. Le troisième tome est également excellent au niveau du dessin et des couleurs, avec un style plus proche des albums récents de Mazan. Le décor est cette fois l'une des villes visitées dans le tome 2, permettant au lecteur de s'y retrouver plus rapidement. Les héros sont un champion automobile et une jolie fille noire. Le thème est celui du racisme et de la ségrégation entre riches et pauvres. Et c'est aussi le thème de l'amour. Un récit plus linéaire et plus facile à suivre que les précédents, un récit agréable à lire et bon. Et toujours la fin de ces histoires a lieu dans la même petite ville côtière, permettant ainsi, dans la version intégrale, l'ajout d'un épilogue de quelques pages faisant le lien entre L'Hiver d'un Monde et Les aventures de Philibert. Cet épiloque permet au passage de cristalliser un peu l'ensemble de la série, donnant une vraie consistance globale aux 3 tomes pour former un bon ressenti de la série aux yeux du lecteur que je suis.

20/08/2006 (modifier)