Comme un vol de flamants
"Moi, j'suis un vieux fou..."
Adaptations de romans en BD Les petits éditeurs indépendants
''Moi, j'suis un vieux fou. Pour eux, tous les vieux sont un peu marteaux, alors ils ne me prennent pas au sérieux. N'empêche que quand le douanier me demande ''rien à déclarer ?'' je la boucle et j'me camoufle en passager clandestin. Tu te rends compte, si je lui disais tout ce que j'ai dans le crâne, de quoi faire sauter le système entier, les flics auraient vite fait de m'enchrister''. Julien
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Date de parution | Mars 2000 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Le dessin de Franck Dumouilla est plutôt surprenant et original, avec des personnages brinquebalants, presqu’aussi filiformes que les flamants roses. Mais voilà, cela dit, ce dessin ne m’a pas trop plu, je l’ai trouvé moyen, hésitant. Et la colorisation n’est pas top non plus, l’ensemble est inégal et poussif. Le diptyque est une adaptation d’un roman de Ramon Finster, que je n’ai pas lu (Dumouilla en explique la genèse, et présente leur rencontre, dans un petit dossier en fin de premier tome). L’histoire est assez spéciale, et somme toute linéaire. Nous suivons, dans une sorte de road movie, un vieux bonhomme, Julien, qui vivotait et qui renaît après avoir retrouvé l’amour avec une jeune femme, Louise (qui part assez brutalement). Reboosté, Julien, accompagné d’un jeune ami (qui est aussi le narrateur de cette histoire), va se lancer à la recherche/poursuite de Louise. Et, rapidement, cette équipée plus ou moins sauvage va transformer Julien en un Don Quichotte moderne, pourfendant ceux qu’il appelle les « prémédités », tous ceux qui brident, emprisonnent, chassent, exploitent, etc. C’est ainsi qu’il se rallie à de nombreuses causes plus ou moins perdues, libérant des fous d’un asile, agissant pour défendre un petit village (ce qui se finit très mal pour lui dans le second tome), s’exaltant au contact des flamants rose migrateurs et libres de leurs mouvements… J’ai eu un peu de mal avec le dessin (même s’il est un peu proche de celui de Gippi), mais l’histoire, assez loufoque, mais aussi pleine de vie, d’une saine folie, se laisse lire plutôt agréablement.
Si l'intention des personnages et des auteurs est louable, cette BD m'a régulièrement agacé au cours de sa lecture. Pour commencer, j'ai eu du mal avec son dessin. Je le trouve trop amateur. Et ce sont surtout les faciés des personnages que j'ai trouvés laids, plus particulièrement celui du vieux héros, ce Julien aux yeux si globuleux sensés plus profonds, plus charismatiques ou je ne sais quoi. Puis ensuite, il y a le message qui est assené trop lourdement, trop artificiellement. Les héros sont des champions de la vie, de l'anarchie, de la lutte des classes ou du combat des gentils contre les méchants. Car c'est vraiment ce dernier point manichéen qui m'a paru définir le mieux définir le récit. Julien le rebelle se trouve des ennemis partout :"ils" sont contre lui, contre le peuple, contre la vie. "Ils", ce sont tous les technocrates, hommes de pouvoir, personnes installées, médecins et autres empêcheurs de vagabonder en rond. Vive la liberté, et tant pis si pour ça on doit voler l'argent d'innocentes tenancières de pressing pour jouer ensuite les sauveurs dans un village menacé par "ces salauds de types en costume-cravate". Si seulement, les auteurs avaient su rendre leurs protagonistes attachants mais ce n'est pas le cas. Le jeune dont j'ai déjà oublié le nom a vraiment une fonction de faire-valoir tandis que le vieux Julien est pénible dans son exhubérance, son assurance absolue dans ses idées implacables et le soutien sans faille des scénaristes qui lui permettent d'accomplir tous ses caprices. Naïf et manichéen, le message, même s'il est juste sur le fond, est amené lourdement et de manière bancale. Tout m'a paru artificiel. Les personnages se définissent aussitôt du côté des gentils, libres, souriants, solidaires, heureux de vivre et insouciants du lendemain, ou du côté des méchants, aigris, profiteurs et dirigistes. Et les péripéties s'enchainent, comme une suite de bonnes oeuvres auxquelles les gentils héros vont pouvoir participer, de coups d'éclat pour assener encore et encore leur message, mais le tout sans suivi et surtout sans aucune crédibilité. Et bien sûr, les méchants policiers vont mettre fin au beau rêve.
Etrange diptyque, cette histoire d'un vieux rebelle échoué dans la retraite, qui retrouve une nouvelle jeunesse grâce à l'amour d'une fille de 18 ans, et qui part du jour au lendemain pour aller la retrouver... "Comme un vol de flamants" s'affranchit de toute vraisemblance, de tout matérialisme, pour aller vagabonder sur les chemins de la quête à la Don Quichotte, avec pour seule motivation l'amour de la vie. C'est l'adaptation d'un roman de Ramon Finster, auteur épisodique, mais qui n'aura pas vu l'adaptation en BD de son histoire. Le trait de Frank Dumouilla, à la fois naïf et immature, s'accorde assez avec cette espèce de conte initiatique, cette quête sans espoir sauf celui d'aider la vie. Le propos eût pu être intéressant, si ce n'avait été le gros bordel. Ca part un peu dans tous les sens, et Julien est un peu à baffer par moments. Une série qui est passée totalement inaperçue.
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