Murena
Diagonale 2014 : prix de la meilleure série. Lutte pour le pouvoir dans la Rome antique.
Au temps de Rome et de l'Empire Romain Best of 1990-1999 Dargaud Jean Dufaux Prix Diagonale/Victor-Rossel Rome
Mai 54, Rome, midi. Il fait une chaleur torride sur l'arène et les quelques gladiateurs survivants qui essaient encore de s'entretuer n'amusent plus personne, sauf l'empereur Claude, affalé dans les gradins déserts, avide d'entendre le dernier râle du dernier combattant. En dehors de l'arène, la vie est aussi féroce. Tout le monde veut le pouvoir, tout le monde est prêt à tuer pour l'obtenir. Agrippine, par exemple, seconde femme de Claude et mère de Néron, est en train de faire fabriquer un poison pour son cher époux : maintenant qu'il a reconnu son fils, il peut disparaître et lui laisser le trône. D'ailleurs, il faut faire vite : Claude parle de la répudier et d'épouser la femme qu'il aime, Lolia Paulina, mère de Lucius Murena. Evidemment, dans le colimateur d'Agrippine, la pauvre Lolia n'a aucune chance. Quant à Claude, il mourra empoisonné et son fils Britannicus sera écarté du pouvoir au profit de Néron.
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Date de parution | Novembre 1997 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (4 cycles de 4 tomes, dont 3 terminés) 12 tomes parus |
Les avis
C'est avec un grand plaisir que j'ai relu les onze tomes de la série afin de l'aviser. Cette série possède tellement de qualités que la faiblesse incontestable du tome10 ne me fait pas modifier ma notation maximale. Dufaux et Delaby ont effectué un travail d'excellence dans tous les domaines. Je n'oublie pas Jérémy Petiqueux dont la mise en couleur a renforcé cette merveilleuse impression de crédibilité dans le réalisme de la série. La réhabilitation de l'image de Néron à travers les tribulations d'un de ses proches est une trouvaille qui nécessite beaucoup de doigté. Dufaux et Delaby ont réussi le dosage quasi parfait entre les scènes historiques et les scènes fictives. Cela rend le scénario aussi intelligent qu'émotionnel. Les premiers épisodes m'ont immédiatement placé dans une ambiance digne des pièces de Jean Racine. La personnalité des personnages (Claude, Agrippine ou Néron) est si justement dépeinte, leurs discours d'un tel niveau, les citations des auteurs de l'antiquité si bien placées que la construction du récit ressemble à s'y méprendre à un travail d'horlogerie (suisse). Une autre idée géniale est de placer le centre des deux premiers cycles autour de femmes historiques. Cette idée est vraiment dans l'esprit de la Rome antique pour preuve un discours de Caton l'Ancien : "Vous les connaissez, les femmes : faites-en vos égales, tout de suite elles vous monteront sur le dos pour vous commander. Nous finirons par voir ceci : les hommes du monde entier qui gouvernent les femmes, gouvernés par les seuls hommes qui se fassent gouverner par les femmes : les Romains." Peut-il y avoir meilleure illustration du discours (macho et rétrograde) de Caton que la série de Dufaux et Delaby ? Evidemment Lemuria n'est pas de taille pour porter un troisième cycle et la disparition du personnage de Pierre laisse un grand vide. Peut-on faire mieux que Delaby dans son dessin réaliste ? Je ne suis pas sûr. Pourtant l'artiste n'a pas choisi la facilité en multipliant les cases où la plèbe grouille dans les rues, les tavernes ou au cirque. Le moindre visage de l'arrière-plan est travaillé tel le tableau des peintres italiens de la Renaissance. Le personnage le plus insignifiant de chaque case possède son expression affirmée et sa gestuelle propre. Si la BD est devenue un art, un artiste comme Delaby y a grandement contribué. On peut trouver ici et là quelques facilités scénaristiques (en dehors du t10) comme la quasi résurrection de Massam mais c'est tellement rare que je tire mon chapeau aux artistes et à tous leurs collaborateurs pour cette série hors du commun.
Construite comme une grande saga se déroulant à l’époque de l’empereur Néron, Murena est un exemple du genre. Le nombre de tomes de la série permettent à ses auteurs de développer la prise du pouvoir puis le règne de l’empereur en évitant les raccourcis et les simplifications habituelles. Le mélange fiction/histoire est réussi, on s’y retrouve très bien et les notes en fin d’album apportent des précisions intéressantes. Les dialogues sont bons et les citations enrichissent le texte. Je me méfie toujours un peu de Dufaux et de son lyrisme un peu lourd en général mais là, j’avoue, qu’il fait dans la sobriété. Bref, c’est une très bonne série historique et dramatique, classique mais réussie. Du côté du dessin, c’est très bon aussi. Le graphisme évolue au fil des albums, il s’affine et nous régale des détails des lieux de pouvoir comme des lieux du quotidien Romains : la cloaca maxima, les latrines publiques, les quartiers et leurs échoppes, etc… qui font toute la richesse de ces albums. Les couleurs douces sont vraiment agréables à l’œil qui glisse tranquillement d’une page à l’autre tant l’ensemble est fluide. Le héros, Lucius Murena continue de développer son personnage dans le second cycle en contrepoint de Néron qui sombre dans la paranoïa et la folie alors que, dans le premier, les auteurs lui avaient laissé une part d’humanité… enfin, une humanité replacée dans le contexte de l’époque.
Murena est produit par un scénariste très talentueux à savoir Dufaux et un dessinateur hors-paire: Delaby. Murena est un somptueux péplum riche en rebondissement tragiques. L'une de ses grandes forces est de coller scrupuleusement à la réalité historique et de la rendre palpable et émouvante. Le premier cycle "celui de la mère" raconte l'histoire de la jeunesse de l’empereur Néron dans la Rome antique. L'empereur Claude est tombé amoureux d'une jeune femme, délaissant ainsi la terrible Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Agrippine n'aura de cesse que de faire reconnaître son fils comme unique héritier de l'empire et s'opposer à Brittannicus. Elle sera prête à tout même à tuer ceux qui barrent la route au chemin du trône. Néron est un jeune homme écrasé par le poids de sa mère, il se soumet à tout ce qu'elle prévoit pour lui, jusqu'à être complice du plus terrible des actes. Devenu empereur, ce dernier prend conscience des véritables motivations de sa mère au point d'ordonner son assassinat. Mais avant de disparaître, Agrippine élabore une dernière machination: placer Néron entre les griffes de l'inquiétante Poppée. Le second cycle "celui de l'épouse" explore les années où Néron est enfin parvenu à se soustraire de l'emprise de sa mère et où il règne sans partage sur l'Empire mais où il a succombé aux charmes vénéneux d'une femme encore pire que sa défunte mère. Son meilleur ami Murena apprendra à ses dépens qu'il n'est pas bon de rester près du pouvoir. Néron va sombrer petit à petit dans la folie que lui connaissons attisée par son épouse Popée. Pour autant, l'auteur ne le considère pas comme un personnage tout noir. Il y a comme une espèce de réhabilitation à un moindre degré que l'on ressent par exemple dans le tome 7 où l'on découvre qu'il a véritablement de la peine après la mort de sa fille unique. On voit également qu'il n'a pas allumer le feu dans Rome ce que je croyais véritablement d'après ce qui en avait été dit jusqu'à présent. Oui, le récit de sa vie réserve quelques surprises de taille ! Le troisième cycle est "celui de la mort" et commence véritablement avec le tome 9 à savoir les épines qui sera le dernier dessiné par le regretté Philippe Delaby. On le regrettera beaucoup car il a porté cette série sur des sommets historiques. Autant dire que le tome 10 était particulièrement attendu 4 ans après le dernier. Il fallait prendre la relève de l'excellent dessinateur Philippe Delaby. Pas facile vu le niveau graphique de ce dernier qui frisait avec la perfection. Je n'ai pas été déçu par Théo qui a repris le flambeau avec honneur. C'est la série qui en dépendait véritablement. Il apporte une autre touche tout aussi intéressante. Son dessin est certes un peu plus anguleux et sans doute un peu moins perfectionniste. Cependant, il y a une parfaite maîtrise des corps et des décors tout en assurant un cadrage digne de ce nom à cette production. Une bonne idée que cette tête de cochon pour un banquet assez prometteur. Le récit est relancé par la perte de mémoire de Murena qui va se retrouver mêler à un complot visant à tuer l'empereur. Je considère cette série comme un réel chef d’œuvre tant par le dessin qui frise la perfection que par la psychologie de ses personnages. Les luttes intestines sont montrées dans toute leur dureté. Tous les coups sont permis pour des personnages dévorés par la passion du pouvoir, ce dernier les poussant à accumuler trahisons et crimes! Une BD « culte » même si le personnage du héros portant le nom de la série pourrait être plus étoffé. Il est vrai que c'est le seul personnage principal de la série à être fictif. Murena est tout à tour témoin et acteur de l'existence mouvementée de Néron. C’est du grand art! De loin, une des meilleurs BD historique avec un souci du réalisme qui imprègne chaque case des albums jusque dans ses moindres détails. Bref, Murena restitue dans toute sa splendeur, sa violence et son horreur le règne de Néron. Une captivante et prodigieuse leçon d'histoire! :) :: Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5
Au passage des 500 avis il me fallait trouver quelque chose de grandiose, voilà qui est fait avec Murena. Quelle série!, Quelle histoire! En même temps Mrs Dufaux et Delaby avaient de quoi se mettre sous la plume, la Rome antique et la vie des Césars permettaient d'offrir aux lecteurs une geste, une saga, une tragédie à la hauteur de leurs ambitions. Dans l'inconscient collectif, Rome c'est Jules César, quelques noms d'empereurs, Claude, Néron, Caligula, Hadrien ou des noms bizarres comme Sévère ou Commode. C'est aussi les romains qui ont conquis le Gaule et fait prisonnier le célèbre Vercingétorix, une icône nationale. Plus près de nous ce peuple fut utilisé pour faire rire au travers des aventures d'Astérix le Gaulois. Ici les auteurs nous entraine au cœur même de l'empire de l'accession au pouvoir de Néron jusqu'au célèbre incendie de Rome. C'est Dufaux qui signe le scénario et le moins que l'on puisse dire est que celui ci est millimétré. Rigueur historique autant que faire se peut, documentation plus que sérieuse et d'une grande précision sur la vie à Rome à cette époque, les us et coutumes de ce temps sont assimilées et retranscrites de belle manière. Cela permet aux lecteurs, non seulement de suivre une histoire complexe, mais en même temps d'apprendre une foultitude de choses sur le vie de l'empire romain. Tout est fait sans didactisme, sans préciosité, sans ce côté professoral qui aurait pu être un écueil et rebuter le lecteur. L'ensemble est conçut comme ce que j'oserais appelé un véritable thriller antique. L'on sait bien d'ailleurs que nous n'avons rien inventé, tout était déjà là dans le théâtre grec et la mythologie. Nous sommes donc au delà du simple péplum. Et puis cette lecture permet d'aller au delà de ce qui nous est conté, comme un de mes prédécesseurs, je suis retourné voir ici ou là afin de regarder les évènements antérieurs ou postérieurs à cette histoire. Si le scénario est ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler une claque quand à sa maitrise que dire du dessin! Delaby dans un style réaliste propose du grand art. En dessinant notamment les bâtiments, temples et palais de Rome on aurait pu craindre une certaine raideur, mais rien de tout cela, la qualité du dessin et la colorisation assez exceptionnelle nous donnent l'impression d'être au cœur des choses. Et puis que dire des costumes, des coiffures, des intérieurs et puis, et puis, et puis, tout est magnifiquement en place. Détail d'importance, les visages sont expressifs et les expressions bien maîtrisées renforcent s'il en était besoin le charisme, la forte personnalité de tout ce beau monde. Cette série, et c'est tout à son honneur, ne s'interdit rien. Pas de concession à un quelconque politiquement correct. Tout nous est montré, l'or et la pourpre mais aussi la misère crasse dans laquelle une partie de la population vivait, les coups politiques tous plus tordus les uns que les autres, la bassesse, la compromission des uns ou des autres. De même les "plaisirs " de l'époque: jeux du cirque, orgies, viols, etc... C'était il y a 2000 ans! Que de progrès depuis , n'est ce pas!!! Voilà donc une série incontournable qui bruit de fureur et de passion et ne doit pas être réserver aux seuls amoureux de l'histoire car elle possède de nombreux éléments qui encore aujourd'hui font échos. C'est donc une réussite totale tant au plan scénaristique que graphique. A lire et à faire découvrir.
Avis n°500, il faut donc une Bd exceptionnelle, je l'ai trouvée. Après le Moyen Age, l'Antiquité grecque et romaine est ma seconde période historique préférée, autant dire que je suis très attentif à la démonstration de Dufaux et Delaby. D'abord, il y a le magnifique travail de Delaby sur les couvertures d'albums, qui par leur aspect choc et superbe, interpellent le quidam. Dufaux, c'est un scénariste inconstant qui peut produire du mauvais comme Conquistador (Glénat) et du très bon comme ici. Une fois qu'on a mis le nez dans cette Bd, on a vraiment du mal à la lâcher, tant c'est prenant. Cette somptueuse série atteint des sommets dès ses débuts dans le traitement, le dialogue, et surtout le dessin de Delaby ; quels progrès depuis ses premières séries Bran et L'Etoile Polaire. Son trait à la fois puissant et raffiné, précis et travaillé, renforce la vision très crue de la Rome antique vue par Dufaux. Une vision sans complaisance et très noire sur les luttes de pouvoir, qui selon l'historien Michael Green, "fera connaître l'Antiquité romaine plus vite et sans doute mieux que tous les livres d'Histoire". D'ailleurs, en la lisant, et malgré les bonnes connaissances que j'ai de cette période romaine, je ne pouvais m'empêcher de compulser mes encyclopédies pour approfondir tel fait évoqué ou éclairer tel personnage. Car c'est bien là le but des auteurs : montrer les intrigues de palais, les assassinats, empoisonnements, trahisons, compromissions qui déchirent la famille impériale ; on pénètre dans les arcanes de la politique où se jouent les complots sordides, l'avidité du pouvoir et l'ambition effrénée des principaux acteurs, en tête Agrippine qui empoisonne son époux, l'empereur Claude, pour placer sur le trône son fils Néron dont elle veut faire un pantin derrière lequel elle régnera. Mais Néron, malgré ses 17 ans, se dresse contre la cupidité démesurée de sa mère et entame un début de règne placé sous le sceau du sang, car on apprend aussi en lisant cette saga romaine, que la vie humaine n'avait à cette époque que bien peu de prix. Si tout ceci était narré d'une façon encyclopédique, ça ne tiendrait pas, et la réussite des auteurs réside dans la façon habile de présenter ces faits et ces personnages en fournissant en même temps un excellent divertissement, il faut que le lecteur soit passionné par une intrigue qui tient le coup et une ambiance attractive ; ce but est atteint. Il n'y a pas de vrai héros au sens propre du terme dans la série, plutôt des anti-héros dont chacun a sa part de noirceur, que ce soit Britannicus, Acté, Pétrone, Sénèque, Poppée, Tigellin, Othon, Galba, Locuste... tous authentiques, au contraire du personnage-titre Lucius Murena, ami de Néron qui ne joue finalement qu'un rôle assez secondaire, tout au moins dans le 1er cycle ; par la suite, il sera moins falot et s'étoffera, et c'est Néron qui porte tout le récit. Les autres personnages fictifs sont des esclaves ou des gladiateurs comme Draxius, Balba le Nubien ou le féroce Massam....qui dans certaines scènes violentes, pimentent une action basée sur la réalité historique, mais ponctuée de nombreux trous que les auteurs comblent habilement par une imagination plausible. La rythmique du récit se ressent parfois d'un léger aspect didactique, car les auteurs s'appuient sur des ouvrages sérieux qu'ils citent en fin d'album, suivis d'un glossaire pour éclairer le lecteur ; cet aspect est cependant indispensable si le néophyte veut bien comprendre le fonctionnement de cette Rome impériale, où les séquences de palais alternent avec des scènes de combat de gladiateurs, ou d'autres franchement érotiques mais jamais gratuites, car servant l'intrigue. Malgré l'aspect documenté, les auteurs ont commis quelques erreurs au début qu'ils ont vite réparées. Depuis 15 ans, "Murena" s'est imposée comme l'une des meilleures séries de bande dessinée réaliste, et a redonné ses lettres de noblesse au péplum tout comme Gladiator l'a fait au cinéma. Elle véhicule un tourbillon de mort, de sang et de passions réellement fascinant auquel il est difficile de résister. A lire absolument.
Quand on est un féru de fantastique et d'horreur comme moi, on est toujours un peu frileux de se lancer dans des séries historiques et très terre à terre. Sauf que voilà, le papa noël m'a apporté les deux intégrales regroupant les huit tomes et que, à la vue des dessins sublimes et de l'histoire tout de même palpitante sur la vie de Néron je me suis lancé à corps perdu dans ce récit. Et là, j'ai vraiment été bluffé, autant pas la qualité visuelle que narrative, par l'importance des personnages secondaires et surtout par un dynamisme constant qui rend le récit nullement ennuyeux. Attaquons un peu plus en profondeur cette magnifique série. On va commencer par le scénario, qui présente la vie de l'empereur Néron, avec un premier cycle montrant son ascension jusqu'à son arrivée sur le trône, puis un deuxième cycle montrant son déclin et l'incendie de Rome. Alors pourquoi ce titre Murena ? Et bien parce que l'on va aussi s'intéresser à la vie de Lucius Murena, héros abîmé par le temps et les épreuves et dont l'ascension de son ami Néron va lui couter très cher. Evidemment, dit comme cela, on se demande comment le récit puisse être palpitant, à tel point que je lui mets un note maximale. Et bien parce que dans Murena, tous les personnages, même secondaires sont d'une grande importance et que les révélations, les manipulations, les mises à mort, les révoltes, tout cela est très rythmé, et on va de rebondissements en rebondissements. L'évolution des héros est elle aussi aux petits oignons. En effet, on peut voir Néron approcher la folie, Murena devenir un héros empli de haine, Massam devenir un monstre encore plus sanguinaire, Balba l'esclave en justicier libre. Bref, tous les personnages sont travaillés. Mais encore, si ce n'était que cela. L'histoire est très riche, les coups bas pleuvent, les langues de vipère se multiplient, les vengeances sont légion, en aucun cas on ne sent un relâchement ou un moment d'ennui dans ce récit historique. Et quand on y pense, à l'école, c'est chiant l'histoire, mais vu de ce point, cela devient vite palpitant. Il faut dire aussi qu'il y a tout dans cette série. Du sang, certes, avec des combats de gladiateurs, des meurtres sanguinaires, mais aussi du sexe, de l'amour et aucune concession ne nous sera faite. Les personnages attachants et sympathiques pourront très bien mourir alors que les salauds seront toujours vivants. On notera aussi la décadence de la grande Rome au travers d'histoires de prostitutions, de jeunes filles volées ou encore de vestales violées, côtoyant étroitement des ruelles vétustes et des personnages saouls décuvant leur vin sur le bord des trottoirs. Evidemment, tout cela ne serait rien sans le travail remarquable et remarqué de monsieur Delaby, qui offre des personnages étonnants de réalité et de charisme. Néron est tout simplement parfait, Lucius Murena est excellent au début et sa "mutation", tant mentale que physique est une réelle réussite graphique. Tous les personnages ont leur propre caractéristique et leur réalisme est vraiment une très belle chose. Mais le dessinateur ne s'arrête pas là. Il dépeint aussi une Rome grandiloquente, magnifique et si fragile, avec des plans donnant le vertige et des décors somptueux. Mais il est aussi très malin, dessinant plutôt des scènes de personnages et des drames dans Rome lors du grand incendie plutôt que de se risquer au grand format de la ville, loupant ainsi le coche du drame, et il faut dire que cela fonctionne à merveille. Les couleurs sont utilisées à bon escient pour donner un aspect encore plus réaliste à Rome et aux personnages. Au final, Murena est une série fort recommandable, où l'histoire ne devient pas ennuyeuse et poussiéreuse, bien au contraire, les intrigues fusent, les complots se dessinent, les aventures se multiplient et les changements de mentalité s'opèrent. Une vraie réussite tant scénaristique que graphique, Murena vaut plus qu'un coup d’œil et fait partie de ces séries qui restent longtemps dans l'esprit et dans le cœur. Je conseille plus que fortement !
J’avoue avoir eu une grosse appréhension avant de débuter la lecture de Murena, celle de me trouver face à un récit trop scolaire qui en deviendrait rébarbatif. Cette crainte s’est vite estompée avec l’entame du premier cycle. Cette série réussit à conjuguer fidélité historique et plaisir de lecture. En effet, Dufaux a l’intelligence d’aborder l’histoire de Neron sous le regard d’un personnage fictif. Murena est le témoin privilégié de son époque, et, quelque part, aussi le troisième œil du lecteur. En vivant l’histoire, on est davantage qu’un simple spectateur. C’est là à mon sens que repose la finesse narrative de Dufaux. Je n’ai pas eu de déclic particulier avec le dessin de Delaby. Du moins au début. Le dessin du premier opus est bon mais n’a pas éveillé en moi d’intérêt particulier. Il sert bien l’histoire, voilà. Avec les tomes suivants, je trouve que le trait devient plus typé, plus personnel et avec une maitrise sans pareil. Le choix des couleurs apporte beaucoup à la réussite visuelle de l’ensemble. Une série à lire, impérativement.
(Après lecture du tome 1 à sa sortie, relecture du tome 1 et lecture du tome 2 à la sortie de celui-ci, relecture des tomes 1 et 2 et lecture du tome 3, etc., bref, lecture des 8 premiers tomes) C'est extrêmement bien documenté, le scénario est rondement mené, j'ai été happé par quelque chose que je ne peux appeler autrement que suspense, ce qui est un tour de force pour une série relatant des événements historiques bien connus ! Les dialogues sont très fluides : ça parle pas mal mais on dévore les pages sans s'en rendre compte ! Quelques répliques renferment des pointes d'humour noir ou de cynisme assez bien senti. Venant de Dufaux, on n'est guère surpris par toutes ces qualités mais le bougre est ici au sommet de son art. Malgré l'excellence du dessin, dans le plus pur style classique réaliste, j'ai mis un petit moment à m'y faire car je le trouvais un peu "froid" au départ... Mais là, je crois que j'étais plus royaliste que le roi (pour ne pas dire carrément casse-c...). En tout cas, je suis rentré dedans de plus en plus et il me semble que Delaby prend de plus en plus possession de son univers, du cadrage, des personnages. J'ai eu la sensation que ce qui, au départ, n'était "que" l'un des meilleurs dessins réalistes actuels (excusez du peu !) devient peu à peu "magique", "habité" ! Il faut dire également que si les couleurs du premier cycle sont très belles, celles du second cycle, par Petiqueux, sont franchement exceptionnelles ! Cas rare dans le monde de la BD, il est impossible de parler de Murena sans évoquer sa mise en couleur... Sur les trois aspects, les tomes 7 et 8 sont une véritable apothéose. Quand certaines séries vendent du vent et s'essoufflent vite ainsi, dans Murena, au contraire, on a l'impression qu'au fil des tomes, une parfaite symbiose se met en place pour notre plus grand bonheur ! Seul tout petit bémol, les mises en scène autour du personnage d'Evix, en me rappelant Les 7 vies de l'épervier et Masquerouge, ont fait un peu bugger mes systèmes de navigation spatio-temporelle, mais bon. Vite, le troisième cycle !
Cycle premier. Rien de nouveau sous le soleil au niveau de la notation ! Cette BD est tout simplement sublime. J'ai dévoré les 4 premiers tomes ! Passionné d'Histoire en général, j'ai été vraiment conquis par l'ensemble de cet ouvrage : dessins, histoire, intrigue, format, tout est bon. Et franchement, on a l'impression, pour une fois, d'"en avoir pour son argent" (même si ce n'est pas l'expression appropriée) : disons que ce n'est pas une BD que vous lirez en 25 minutes et que vous oublierez de suite, comme trop souvent. La lecture demande de la concentration mais c'est tellement riche qu'on est happé par l'histoire. Les personnages, multiples au début, sont très charismatiques et on s'attache rapidement à ces complots et ces intrigues. Les détails historiques sont passionnants. Une BD superbe à lire absolument si l'on aime un peu l'Histoire.
J'adore. C'est beau, les dessins sont magnifiques, le scénario prend bien. Et en plus, on apprend un tas de choses historiquement parlant. Il y a eu plusieurs coloristes, je préfère nettement le travail de Jérémy Petiqueux. Du grand travail. Je fais partie de ceux qui, à chaque fois que j'achète une nouveau tome, relis tout depuis le début et j'ai toujours un immense plaisir à me replonger dans cette grande histoire et de retrouver tous ces personnages ! L'une des meilleures BD de ces derniers temps ! Et je trouve qu'elle marque de son empreinte la culture BD, d'où la note 5/5. Fan.
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