La Sirène des pompiers

Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 27 avis)

Paris, fin du XIXe siècle. Le peintre Gustave Gélinet, un barbouilleur qui a "moins d'imagination qu'un tabouret" (d'après Fulmel, critique d'art auto-proclamé arbitre des élégances), se met subitement à en avoir. Découvrant avec stupéfaction sa dernière oeuvre au Salon - une très jolie sirène -, Fulmel soupçonne une supercherie, mène son enquête et découvre qu'en effet, Gélinet n'a rien imaginé : il héberge dans son atelier une authentique sirène - une sirène bretonne "défectueuse", qui chante mal et n'a jamais pris aucun plaisir à noyer les marins.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Hubert Les prix lecteurs BDTheque 2006 Milieux artistiques Peinture et tableaux en bande dessinée Poisson Pilote Sirènes

Pourtant, après avoir connu la gloire, Gélinet, qui deviendra un odieux personnage, pompeux, borné et toujours dénué d'imagination, finira noyé. Dans un parfum de scandale pictural fin de siècle, alors que les Pompiers tiennent le haut du pavé en pleine période impressionniste, ce one-shot (enrichi d'un cahier de huit pages présentant les toiles du "maître") nous embarque pour une aventure (délicatement) fantastique où l'on voit une curieuse sirène, bien vivante et très attachante, rêver de Paris, arriver jusqu'à la Seine et patauger dans les égoûts, se faire inviter dans les salons les mieux fréquentés, danser en fauteuil roulant et s'intéresser à la peinture des couchers de soleil sur les récifs bretons (ça lui parle..) avant de partir nager dans toutes les mers du monde. Privilégiant le récit tout en donnant au dessin une force poétique remarquable, Zanzim et Hubert (considérés par l'Américian Franck Mignola comme les deux meilleurs auteurs français) nous font le merveilleux cadeau d'une histoire palpitante, pleine de charme et de beauté.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Sirène des pompiers © Dargaud 2006
Les notes
Note: 3.63/5
(3.63/5 pour 27 avis)
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04/09/2006 | alban
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L'avatar du posteur Noirdésir

Plus qu’une réflexion sur l’art (les pompiers en question sont les nouveaux ringards de l’art du dernier quart du XIXème siècle, balayés par les mouvements modernes comme l’impressionnisme), cette histoire est avant tout centrée autour de cette sirène, et peut n'être lue que comme une énième histoire de provinciale « montée à Paris » pleine de rêves et d’illusions, et qui les perd les uns après les autres, plus ou moins brutalement. La narration est fluide, agréable, parsemée de quelques traits d’humour et de personnages trainant avec eux quelques lourds défauts (peintre raté donc, critique hautain, etc.). Quant au dessin, très moderne, il est aussi pour beaucoup dans la réussite de cette histoire, dont la lecture est très agréable, même si j’en attendais sans doute un peu plus, du fait des avis glanés ici ou là. Mais c’est une bonne lecture détente. Note réelle 3,5/5.

27/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

J'avais lu cet album à sa sortie, et j'en étais sorti (eh oui, moi aussi !) peu enthousiasmé. Après une relecture 15 ans plus tard, je dois lui reconnaître un certain nombre de qualités. Le thème de la muse, incarnation de l'inspiration, est assez intéressant, et on pourra par exemple le rapprocher de Barbara. De même, la créativité et l'ego, les aspirations profondes (les besoins, même) ont ici leur place, et sont assez joliment représentés, le tout sans aucune lourdeur. Je dois par contre avouer un manque d'appétence assez fort pour le milieu de l'art représenté ici, et les nombreuses petites touches à ce sujet - par exemple concernant l'impressionnisme - me laissent indifférent. De plus, les personnages sont pour la majorité antipathiques, imbus d'eux-mêmes à différents degrés, et seules notre pauvre sirène, Soizic sa servante, et sa mère (que des personnages féminins, donc), feront preuve d'empathie. Au final cette lecture n'a pas été désagréable, mais ne m'a vraiment pas touché. Et pour information, c'est l'art académique - un courant artistique du 19ème siècle - que l'on nomme (péjorativement) art pompier, d'où le jeu de mots du titre. Note réelle : 2,5 / 5.

11/05/2021 (modifier)
Par claudine
Note: 5/5

C'est délicieux ! Comme toujours chez ce tandem (dont j'avais adoré L'île aux femmes) : c'est fin, tout en subtilité, et le dessin est en parfaite harmonie avec l'histoire.

18/04/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ahlala, que de bons souvenirs avec cette BD-ci. Un mélange des cours d'histoire de l'art et des expositions impressionnistes que j'allais dévorer dans les musées de la région. Cette BD arrive à mêler de façon très subtile le merveilleux et l'histoire contemporaine, autour de l'art et des artistes (parfois sans talent). J'ai beaucoup aimé la façon dont ils représentent l'art officiel de l'époque par rapport à celui que nous avons retenu au fil de l'histoire. Et les deux ne sont pas toujours liés. J'ai beaucoup aimé le dessin qui m'a d'ailleurs rappelé Miss Pas Touche, du même scénariste d'ailleurs. Il retranscrit bien l'atmosphère d'un Paris capitale de l'art Pompier et nouveau. C'est également agréable d'avoir ce faux dossier en fin de BD, offrant une petite vision de l'implacable cours de l'histoire sur l'artiste (qui l'a d'ailleurs mérité et pas seulement parce qu'il est mauvais). Une BD pleine d'idées amusantes et que j'ai bien apprécié. Une belle découverte !

05/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot sympathique et qui avait les moyens d'être formidable à mes yeux, mais cela ne fut pas le cas. Le problème, c'est que j'étais surtout passionné lorsqu'il y avait la sirène car franchement le milieu de la peinture n'est pas un sujet qui me passionne vraiment. Mon intérêt pour ce récit variait donc selon les scènes. Heureusement, le scénariste a assez de talent pour ne pas m'ennuyer, c'est juste que les scènes moins intéressantes à mes yeux n'étaient pas très passionnantes. Le dessin de Hubert est excellent comme d'habitude.

12/02/2015 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

Un vrai bonheur, cette BD ! Moi qui suis un fan de cette période tourmentée, mais au combien créatrice qu'est la fin du XIXe, j'ai adoré. Hubert, que j'avais découvert avec Miss Pas Touche, nous compose une histoire assez surprenante où le fantastique vient rejoindre l'histoire de l'art. Gelinet, jeune peintre pompier peu inspiré fait soudain sensation avec une nouvelle série de tableaux représentant une sirène... Heureusement, la suite du scénario est de meilleur facture que ce jeu de mots sirène/pompiers, grâce notamment à une brochette de personnages profonds, ancrés dans une période riche, avec à la clé quelques rebondissements inattendus... Le dessin de Zanzim colle parfaitement à cette histoire et rentre à merveille dans la collection "Poisson Pilote". Ca m'a un peu rappelé Isaac le pirate de Blain par moment. Il joue des tons et des couleurs pour créer des ambiances qui cadrent à merveille avec le contexte. Bref, un album assez magique et original : j'adore !

05/03/2011 (modifier)
Par jurin
Note: 4/5

Cette BD au scénario audacieux est une véritable réussite, Hubert et Zanzim réalisent un récit plein de charme et de fraîcheur. A travers Gélinet, peintre quelconque mais ambitieux, ils dressent un portrait peu flatteur du milieu artistique de l’époque. Gélinet rencontre la muse sous forme d’une femme poisson, il connaît rapidement le succès mais est très vite dépassé par les événements. Un récit sympathique et limpide, servi par un dessin clair et beau, ambiance 1900 assurée. Le livre au prix modique offre en fin d’album de très beaux croquis préparatoires.

02/11/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Dès que je vois une bd sur les sirènes, je ne résiste pas. Je me presse de la lire. Je suis comme envouté par le charme des sirènes ou du moins leur chant d'amour. C'est quand même étrange cette fascination ! La sirène des pompiers m'a également fait cet effet. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu du voyage ! J'avoue ne pas savoir pourquoi cela s'intitule la sirène des pompiers quand je ne vois pas de soldats du feu, ni même le moindre incendie à éteindre sauf à considérer que la sirène fait brûler le feu de la passion. Par contre, il est question d'art avec un grand "A", de galerie, d'exposition, de critiques et de tableaux. Une sirène est devenue le sujet d'étude d'un peintre avide qui se servira d'elle. Or, bien mal acquis ne profite jamais comme chacun sait. Et surtout pas avec les sirènes ! J'ai beaucoup aimé l'originalité de cette histoire et même la tournure inattendue qu'elle prend. Les auteurs se sont risqués à un exercice plutôt périlleux et je trouve qu'ils ont réussi leur pari. En attendant, mon rêve serait également de rencontrer une sirène afin de nager éternellement. Si seulement c'était possible ! ;)

02/11/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

J’ai été moi aussi charmé par l’appel de cette sirène. Le récit est, dans son ensemble, une belle réussite. Cette relation entre un peintre et une sirène donne un point de départ intéressant et dont le développement titille notre curiosité. La narration est assez vivante et les dialogues percutants et incisifs. Les dessins ne sont pas en reste. Le style est proche de Sfar ou de Tanquerelle mais en plus épuré. Ca donne un petit côté suranné qui colle parfaitement avec l’époque du récit. Un bémol toutefois : j’ai trouvé que le final tranche avec le reste. Loin d’être mauvais, je lui reproche juste d’être fort conventionnel par rapport au corps du récit qui l’était vraiment moins. En conséquence, j’ai du mal à lui mettre plus de 3 étoiles, ce qui est déjà pas mal ! ;-)

17/10/2008 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Un bon 3/5 pour ce one shot. Le scénario est original, le cadre également. Les personnages ont de fortes personnalités et cela se ressent dans les relations. Graphiquement, c'est dans la droite ligne de l'école "Poisson Pilote", je continue à m'y faire et pour cette BD, j'ai globalement apprécié le trait très fin et la personnalité du graphisme. Je ne mets que 3 car il manque un petit quelque chose pour passer au dessus. Peut-être une sous utilisation de la sirène ou autre, c'est assez indéfinissable mais l'ensemble est tout de même de qualité.

22/09/2008 (modifier)