Norbert et Kari
Les aventures comiques d'un petit Polynésien et de son copain adulte Européen.
Christian Godard Gomme ! L'Océan pacifique La France d'Outre-Mer La Polynésie française Les BDs à papa Pilote
Archipel des Taitouamotus, île de Taratatah. Norbert, un européen "civilisé" a décidé de rompre avec sa vie citadine. Etabli sur une petite île de l'archipel polynésien, il a décidé d'y vivre en compagnie de Kari, un petit bonhomme "de là-bas", malicieux et plein de ressources. Nos deux (anti)héros vont vivre quelques aventures comiques où le tempérament explosif de Norbert sera heureusement tempéré par celui de Kari. Norbert ?... il croit tout savoir... sauf qu'il ne sait pas grand chose.
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Date de parution | Juin 1974 |
Statut histoire | Une histoire par tome 9 tomes parus |
Les avis
S'étant épanoui à l'école Goscinny, Christian Godard a certainement bénéficié de la meilleure formation dont un auteur de BD puisse rêvé. Et cela se sent. Ses collaborations avec Goscinny (Jacquot le Mousse, "Trombon et Bottaclou", Pipsi) sont souvent savoureuses et dénotent un talent graphique très certain. Scénaristiquement, Godard a également hérité des tendances "goscinnyennes", avec un certain penchant vers le délire "gregien" (qu'on me pardonne les néologismes bizarres) : des personnages hauts en couleurs, souvent réduits à leur principal trait de caractère, des jeux de mots à tout-va, et tant pis si la moitié d'entre eux s'avère bas-de-gamme, le tout, c'est justement de les assumer comme tels, et des histoires loufoques d'où tout bon sens s'est échappé. Mais évidemment, Godard n'a pas le génie de son mentor, et au fur et à mesure de sa carrière, son talent narratif va s'effilocher progressivement. "Norbert et Kari" est l'illustre bénéficiaire de cette évolution autant qu'elle en est victime. Etant apparu en 1963 dans les pages de Pilote, "Norbert et Kari" nous immisce dans l'univers d'un auteur qui a tout compris à la recette de l'âge d'or qu'il vit : deux personnages complémentaires, le métropolitain désabusé d'un côté, l'autochtone vif, malin et malicieux de l'autre, un trait ultra-dynamique, un verbe affûté et des histoires où la fantaisie n'est pas encore délire. Une vraie réussite qui fleurit au gré d'albums tous plus sympathiques que les autres : Le Gugusse et les petits mutins, L'Election, Au Royaume d'Astap, mes trois albums préférés (même si je n'ai pas encore tout lu) en sont les témoins. Et soyons honnête : la majeure partie de la saga profitera du talent d'équilibriste de Godard, qui parvient à raconter des histoires loufoques avec un ton léger et universel qui fait merveille. Si Norbert et Kari n'a jamais été une grande saga, elle m'a en tous cas procuré d'excellents moments de lecture, grâce à ses personnages secondaires hilarants et à l'ambiance de village déjanté qui fleurit au gré des albums. Hélas, Godard va petit-à-petit s'épuiser, et la série va prendre une tournure de plus en plus délirante dans les années 80, avec notamment Un Empire sur pilotis et La Maison du Kloune qui, remplis d'idées intéressantes, commencent à devenir trop abscons pour être aussi accessibles que les débuts de la saga. Il faut dire que les défauts de Godard commencent à s'y affirmer à leur tour : l'invasion des cases par le texte, qui rend le récit bavard et laborieux, et l'introduction d'éléments fantastiques qui tournent à vide, faute de leur donner un vrai sens. Même le dessin a évolué, et commence à devenir moins bon, l'hybridation du style "gros nez" et d'un réalisme certes très relatif ne collant plus trop aux récits. On sent que Godard ne sait plus trop sur quel pied danser. Il n'empêche que Norbert et Kari reste une saga qui fonctionne bien, et qu'on lit avec plaisir. L'humour sait y céder la place à la poésie et à la noirceur (le prodigieux final du Royaume d'Astap, brillant) pour créer des récits pas toujours parfaits, mais souvent rigoureux et agréables à lire. Et si Godard a commencé à tirer du mauvais côté vers la fin, il a su s'arrêter à temps pour ne jamais pervertir cette belle saga, ce qui a peut-être bien permis à Norbert et Kari de ne pas être repris par des auteurs qui n'y auraient rien compris. Toutes les sagas de BD ne peuvent malheureusement pas en dire autant... 3,5/5
Ca faisait un moment que j'attendais de lire cette série. J'attendais de l'avoir complète, même si les albums peuvent se lire indépendamment. Nous avons donc Norbert, Français bon teint (un râleur, quoi) qui a fui la Métropole, essentiellement à cause du bruit et se retrouve donc en Polynésie, en compagnie de Kari, un adolescent (ou un jeune adulte, on ne saura jamais) un peu plus futé que la moyenne locale. Car il faut bien le dire, les habitants de l'atoll où vit Kari ne brillent pas par leur intelligence. C'en est même agaçant, à la longue, de se retrouver dans ce village d'Astérix des antipodes... Bien sûr, on est presque en permanence dans l'outrance, la caricature, mais parfois, c'est trop, Godard en fait parfois des tonnes. Il y a quand même quelques moments drôles, enfin si on aime l'humour pince-sans-rire. On apprend quelques petites choses, tout de même, sur la culture polynésienne, ou encore sur des faits insolites, comme la République de Minerve. Le dessin de Godard est vif, typique du "gros nez" franco-belge, et cela lui permet de dessiner à peu près n'importe quoi. On y retrouve toute la verve et le cynisme de l'auteur de Martin Milan, même si je l'y trouve moins mordant.
Norbert, citadin grincheux qui se retrouve sur l'atoll de Taratatah, rencontre Kari, jeune polynésien paisible et tolérant, son parfait contraire. Le concept s'appuie sur la complémentarité des personnages principaux, comme Astérix et Obélix ou Tintin et Haddock, il n'était pas encore trop rebattu en 1963, date de la création de cette bande dans Pilote, sous le crayon de Christian Godard, qui se fera mieux connaître un peu plus tard avec Martin Milan. Cette création au ton joyeux et insouciant, connut son petit succès à l'époque, non seulement en jouant sur l'opposition de caractère entre les deux héros, mais aussi grâce aux nombreux personnages secondaires qui cohabitent sur l'atoll, parmi lesquels on trouve Gradubah le chef du village, Rahmou le vieux sorcier, Hanipepe Anna la belle polynésienne, et surtout le Chinois, boutiquier farfelu au bazar hétéroclite. Cette bande très sous-estimée dont l'épisode "L'Election" permet à Godard de brosser une satire fort drôle d'un système politique et social, quitte en 1969 Pilote qui change de formule; on la retrouve en 1982 dans Gomme, mensuel des éditions Glénat, avec un dessin plus affûté. Elle mérite d'être redécouverte.
Mais à qui est destinée cette série ? J’aurais envie d’arrêter là l’avis… Certes le dessin énergique pourrait sauver l’ensemble. Le trait clair et dynamique ressort dans le bon cru de la ligne claire de l’époque de parution. Les décors suffisamment riches pour ne pas qu’on s’en préoccupe mais pas trop pour ne pas manger le sujet et l’action centrée sur deux personnages, rappellent des ilots paradisiaques au climat généreux et à l’eau bleue. Sobre, simple et efficace. Pilote nous propose ici une aventure sur la juxtaposition de deux personnages aux caractères bien différents, l’européen exilé pour être tranquille mais fort volontaire et le jeune habitant des îles trublion. Au gré des tomes nous aurons nombre de situations parfois fantastiques, ou disons représentatives de la croyance envers le progrès et la science rendant capable des merveilles. Les dialogues se remplissent de tentatives de jeu de mot, clairement je ne suis pas le bon public pour ces tentatives. L’histoire avance mais je n’ai jamais pu accrocher au moindre personnage, tout me parait artificiel, surfait et grotesque. L’avis porte sur les tomes 2 à 5, peut-être en est il autrement ailleurs mais franchement je n’irai pas vérifier. Parmi ces 4 tomes, le 2 nous raconte le parcours d’un malfrat malchanceux, le 3 nous fait de l’écologie de l’époque, le 4 nous parle du clonage et de la science et le 5 d’une élection dans une île perdue où les gens ne savent forcément pas ce qu’est la démocratie. A chaque fois le scénario tombe à l’eau (haha pas mal pour un truc qui se passe sur une île… pffff) Au final il ne suffit pas d’être un vieux nanar sympathique pour être une bonne série, j’ai détesté, il va me falloir maintenant trouver quelqu’un d’intéressé par mes 4 tomes EO.
2.5 J'ai lu 4 albums de la série et je suis un peu déçu. Je m'attendais à mieux de la part de Christian Godard. Habituellement, ses histoires m'auraient bien plu et j'aurais passé un agréable moment, mais ce ne fut agréable qu'à moitié. En effet, alors que l'aspect aventure des scénarii remplit ses promesses, l'aspect humoristique rend la lecture lourde. Ce n'est pas souvent drôle et je n'ai eu qu'un éclat de rire pendant ma lecture. C'est rempli de jeux de mots à deux balles qui ne m'auraient même pas fait rire étant gamin et ça ralentit inutilement le rythme des récits.
Une jolie série d'un grand monsieur de la bande dessinée, Christian Godard, ici en auteur complet, qui fait passer un très bon moment d'humour et d'aventure. Il faut dire que la série ne se limite pas à de simples situations d'aventures exotiques, mais aborde souvent des thèmes fantastiques qui lui donnent un ton parfois surprenant. Sinon, le scénariste connaît son métier, et ménage son lot de rebondissements et d'action, toujours avec humour et bonne humeur, avec parfois des moments franchement sombres qui détonnent (cf. "Le royaume d'Astap"). Le reproche que l'on pourrait faire à Godard, ce sont ses dialogues plutôt bavards, qui se veulent ironiques par leur longueur, mais peuvent devenir laborieux ou redondants, ce qui a tendance à plomber les récits. Sinon, niveau personnages, le paresseux mais sanguin Norbert est très sympathique, et Kari est un Polynésien un peu pâlot, mais le tandem fonctionne bien au milieu d'une population tranquille qui regroupe plusieurs des archétypes de l'être humain, et Godard est très perspicace dans les études des relations humaines ("l'élection"). Bref, des histoires bien menées, malgré des baisses de tensions, avec des situations parfois insolites. Niveau dessin, c'est un trait humoristique franco-belge très classique et efficace, plein de rondeurs et de mouvements qui se révèle séduisant et efficace pour reconstituer la Polynésie. Godard signe ici une oeuvre intéressante sans être totalement originale, attachante et drôle qui mérite la (re)découverte.
Moi j'ai un souvenir plus positif de la série (que j'ai aussi au chaud dans ma bibliothèque). Un humour sympa et frais, des histoires rigolotes qui ne se prennent pas la tête, dans une Polynésie pas si souvent racontée. Une bonne série, de bons albums que je relis à l'occasion avec plaisir. J'aime beaucoup le dessin, ce qui ne gâte rien. :)
Norbert et Kari font leur apparition dans l'hebdo Pilote n° 195 du 18 Juillet 1963. Ils s'en vont (sur une autre île ?...) du dit hebdo au n° 525 du 27 Novembre 1969. Norbert et Kari ?... Une bonne petite BD d'aventures qui se lit sans trop se prendre la tête. Le postulat de départ est pourtant excellent : le contraste entre le bouillant et souvent explosif caractère d'un Européen qui vire son mal de vivre en s'établissant sur une petite île et celui -tempéré, plein de malice- d'un petit gars avec qui il co-habite. Cette confrontation donne parfois lieu à des scènes hautement explosives dues au trait énergique de leur auteur. Pourtant -et je ne sais pourquoi réellement- je n'ai jamais accroché à cette série. Il m'arrivait même de la paginer à l'achat de "mon" hebdo Pilote. Je possède les albums. Ils sont rangés. Point. Pourtant cette série présente des attraits humoristiques, oniriques, fantastiques même. Mais rien n'y a fait à l'époque... Il est à noter qu'en cette fin 1969, Pilote a changé de formule ; délaissant une grande partie de ses histoires à suivre. Norbert et Kari ont fait partie du lot. En 1981, on pouvait les retrouver dans le mensuel "Gomme" ; lequel a vécu le temps de 26 numéros. De 1974 à 1989, 9 albums seront tirés de cette série ; Les 4 premiers chez Hachette Les 4 suivants chez Glénat Le 9ème et ultime (qui date de 1991) aux Editions du Vaisseau d'Aregent. Voilà, c'était Norbert et Kari. D'autres personnes vous en parleront peut-être mieux, s'y sont peut-être attachés à l'époque... Tant mieux pour elles si c'est le cas. L'auteur : Christian GODARD, dessinateur-scénariste français, est né à Paris le 24 Mars 1932. Outre cette série, est surtout connu pour Martin Milan, ce dans une production vraiment importante.
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