Chroniques Barbares
Bartholomée, petit frère Bénedictin, nous livre les Chroniques pour témoigner de la fureur viking, et révéler au monde le flot barbare afin de mieux le détourner.
476 - 986 : Moyen-Âge, Francs, Mérovingiens, Carolingiens... La BD au féminin Pays scandinaves Vikings
910. Les Vikings de Trondheim déferlent sur l'estuaire de la Seine. Les foules du pays de Caux fuient vers Rouen, laissant la seule Abbaye de Saint-Joseph du Havre livrée aux féroces appétits des diables géants et cornus ! Ce soir-là, poussé vers quelque retraite bien naturelle dans les latrines du couvent, le jeune novice bénédictin Bartholomée échappe à la tuerie et réussit à rejoindre la cité assiégée. Mais le destin le ratrappe sous la forme d'un sosie qui n'est autre que le jeune prince Viking Leif Eriksonn ! A la faveur d'un providentiel malentendu et pour sauver sa vie, Bartholomée parvient à s'affubler du masque sacré et de l'identité du prince tandis que ce dernier sera confondu avec le jeune novice. Pris par son nouveau rôle, Bartholomée assume la destinée du prince Leif jusqu'à aimer sa promise , traiter la paix à Saint-Clair sur Epte avec le Roi de France Charles III et offrir le trône de Trondheim à son frère cadet Erik. En un ultime éclair de lucidité, Bartholomée l'usurpateur entraîne alors à sa suite et pour la perdre à jamais, toute la flotte viking au-delà de la grande mer, vers un continent inconnu que l'on appellera bien plus tard l'Amérique.
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Date de parution | Juin 1994 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
Les deux premiers tiers du premier album ne sont qu’une vague de violence sur laquelle surfe un semblant de scénario. Le début m’a rappelé celui de la série télé « Vikings », avec cette attaque d’un monastère, dont ne réchappe qu’un moinillon – ici Bartholomé, héros de la série, dont on apprend qu’il rédige ensuite cette histoire, vue comme un flash-back. Echappant par miracle au massacre, Bartholomé est ensuite emporté par le flot des envahisseurs, ballotté par les évènements. S’ensuivent massacres, pillages, viols, le tout se concluant dans une scène orgiaque à Saint-Clair-sur-Epte, où nous assistons à une version haute en couleur et très improbable de la signature du traité éponyme, entre un Rollon présenté comme une sorte de bête hirsute et un Charles III efféminé et grotesque. Ce passage, aussi improbable soit-il, est le seul qui nous ancre dans la réalité : nous sommes donc en 911, entre terres vikings et Neustrie. Pour le reste, Mitton s’écarte très souvent de toute vraisemblance. D’abord Bartholomé. Suite à un quiproquo, il est pris pour le roi viking (personne ne le distingue, lui frêle moine, du guerrier dont il usurpe l’identité ! alors que seul un masque cache sa tête), et « apprend » ultra rapidement leur langue pour donner le change. Ensuite, dans les trois premiers albums (les seuls que j’ai lus, et qui peuvent constituer un cycle), Bartholomé s’emploie à détourner la fureur des Vikings de la Francie, et mène les guerriers plein ouest, se retrouvant finalement en Amérique. Là aussi, quelques incohérences, les Amérindiens visibles ressemblant davantage à des Sioux du XIXème siècle qu’à des Algonquins du Xème ! Bref, cela se laisse lire, mais en faisant abstraction d’un scénario crédible. Mitton a clairement privilégié l’action, quitte à caricaturer les Vikings en sauvages orgiaques. De plus, les scènes de sexe s’enchaînent, sans que ce soit toujours justifié. Le dessin de Mitton, très daté je trouve, est globalement bon, même si son trait un peu gras et la colorisation ne rendent pas toujours les cases très lisibles. Au final, je dois dire que, quitte à prendre des libertés avec la réalité et une certaine vraisemblance, j’aurais préféré que Mitton développe une histoire d’aventures médiévales autour des Vikings, des luttes internes, ce qui n’est pas le cas. Une lecture divertissante, mais sans plus. Note réelle 2,5/5.
J'écris cette chroniques après avoir terminé la lecture du Tome 3. Je ne vais pas passer par quatre chemins, mais cette saga est l'une des pires qu'il m'ait été donné de lire. La lecture de ces 3 tomes est une épreuve pénible qui m'a vraiment mis les nerfs à rude épreuve. Je ne connaissais pas Mitton avant, et je partais sans aucun a priori sur son travail. Son dessin est classique, point. Là n'est pas le problème. L'idée de chroniquer les invasions vikings n'est pas mauvaise, et je suis assez fan de la culture de ces pirates barbus. Mais ici c'est vraiment le côté sanguinaire qui est mis en avant. Tellement qu'on a l'impression que l'auteur n'a fait aucune recherche historique et culturelle. Pillards ? Certes, oubliez les navigateurs, commerçants et explorateurs. Amis scaldes rangez vos instruments, ici point de poésie ni de finesse. Cette série est vraiment bas de front, bête et méchante. Aucun cliché n'est évité. Je suis conscient que de chroniquer des invasions et des pillages ne se fait pas sans combats, ni sans morts et blessés, mais ici c'est vraiment la surenchère. On patauge allègrement dans la tripaille de A à Z, tant et si bien que même graphiquement cela porte préjudice. Pas une page sans son lot de têtes coupées, éviscération (bon appétit !), torture, viol. Flûte, j'avais promis de ne pas révéler le scénario. Tout est pourtant basé là dessus... Je ne sais pas, quitte à prendre quelques libertés avec l'histoire, l'auteur aurait pu apporter plus de finesse, en renforçant le côté intrigues, lutte entre chefs Vikings par exemple. Certains passages sont risibles, comme les Vikings massacrant la basse-cour ou ceux qui se jettent de la montagne pour accueillir leur chef. Le héros est une vrai buse doublée d'un obsédé sexuel et réussit quand même à prendre la place du Roi des Vikings, sans parler un mot de Norrois. J'en profite pour souligner la chose la plus PÉNIBLE de cette série, une grosse maladresse de l'auteur : les dialogues en vieux Norrois, langue germanique des Vikings, sont composés d'un quart d'Allemand approximatif et de trois quart de FrAllemand. Comprenez qu'a chaque fois qu'un Viking parle ça donne ça (je cite mais c'est vraiment trop) : "La loi Fiking feut que tout akte prinzier zoit ratifé par le zakrifice du zang têtié aux tieux". Les trois premières pages c'est marrant, après on maudit l'auteur. Quand on ne massacre pas à tout vent, ça se passe sous la ceinture, avec autant de finesse. Un peu de porn... euh d'amour dans un monde de brute, me direz vous. La princesse viking a un physique de star du X et ce tocard de héros besogne tout ce qui se présente à lui, tandis qu'un Viking en**** un moine dans un coin. Désolé, mais je grossis à peine les traits. Non, vraiment j'ai beau chercher, cette série est un ratage dans les grandes largeurs. Je ne l'offrirais pas à mon pire ennemi et je vous la déconseille vivement ! Une véritable malédiction viking ! Je me pose également des questions sur la santé mentale du géniteur de cette série, que je salue. Je pensais m'attaquer à la série Vae Victis avant la lecture des Chroniques Barbares, mais là... A réserver aux masochistes et aux bouchers-tripiers qui aiment le travail bien fait ! Zalut, à la Brochaine!
Malgré 2 séries en cours (Vae Victis et Les survivants de l'Atlantique), Mitton en entame une troisième en 1994. Il s'agit de la destinée d'un jeune moine qui se retrouve mêlé malgré lui aux hordes vikings qui envahissent le royaume Franc aux IXème et Xème siècles. A travers lui, le lecteur découvre les pillages, exactions et autres atrocités commises par ces peuples du Nord. Conscient d'avoir trouvé un sujet au potentiel intéressant où il peut se déchaîner en dessins crus, Mitton montre aussi d'une façon savoureuse le fameux traité de Saint-Clair-sur-Epte qui eut lieu en 911, où le roi Charles le Simple cédait la vallée de l'Eure (l'embryon de la future Normandie) au chef Rollon. Mais ces aventures farouches lui permettent surtout de laisser libre cours à sa fantaisie sexuelle habituelle et aussi à son goût du sang, avec des femmes superbes, souvent nues bien-sûr, et des scènes de combat féroces; les corps sont musculeux, les armes impressionnantes, les dessins plus puissants que dans ses autres créations, bref du grand Mitton même s'il sombre souvent dans la surenchère et l'outrance, sans compter l'ignorance, car on sait que les Viking était un peuple qui ne faisait pas dans la dentelle, c'est certain, mais certaines images crades ne sont pas véritablement avérées. D'autre part, la fin de son récit est décevante, il aurait dû s'en tenir à 3 tomes, ce qui aurait conforté l'aspect dynamique montré dans les 3 premiers albums. Ma note reste donc mitigée pour cette raison.
Très racoleuse, en effet, peut-être pas autant qu’une production de Froideval mais presque ; du sang et du sexe. Avec le trait réaliste de l’auteur, c’est peut-être encore plus choquant. Le premier cycle est pas mal et mériterait 3 étoiles. On découvre les coutumes et le monde des vikings en suivant les pas d’un jeune moinillon se faisant passer pour le prince Lief. Pas charismatique pour un sou, le héros est surtout un peu con-con, aime bien le côté sexe bestiale des vikings mais pas leur côté sanguinaire et n’est surtout pas du tout crédible pour donner le change. Le second est sûrement beaucoup plus ridicule et vaut 1 toute petite étoile avec son prince à la limite de la trisomie et sa valkyrie lubrique qui ne jure que par son marteau de Thor. Et j’allais oublier le truc vraiment gonflant et qui baisse considérablement la note : "l’accent nordique écrit" que donne l’auteur à la plupart des personnages. Autrement dit, un mot sur deux n’est pas correctement orthographié est c’est super lourd. Quand au dessin, il est très classique et bon, les couleurs m’ont paru ternes par rapport à ce que j’ai déjà pu voir de l’auteur.
La scène d'ouverture de cette série, autant vulgaire que provocatrice, laissent augurer le pire, et pourtant il faut reconnaitre que dès l'entrée en scène des vikings, Mitton finit par livrer une oeuvre assez haletante. Elle se découpe en deux sortes de cycles de trois albums. Dans le premier, le rythme excessivement rapide compromet le réalisme de cette série historique dont on finit par ne plus y croire, mais cette débauche de d'action, de violence, de sexe, correctement construite et bien menée se laisse lire, et même séduit par le caractère des personnages souvent épouvantables mais tout de même attachants. Certaines scènes sont également étranges et fortes, très originales, et s'approchent sans doute finalement de la réalité. Le seul reproche que l'on pourrait faire à Mitton serait donc certains excès et un manque d'épaisseur au niveau de l'intrigue dû au choix du rythme, et on aurait une oeuvre qui mériterait d'être bien notée, seulement l'auteur l'a allongé d'un second cycle de trois albums. Le personnage central change, pour un double au caractère mal défini, le lecteur y perd ses repères en même temps qu'il n'y apprend pas grand chose de plus que dans les trois tomes précédents. On pourrait même dire que cela tourne à la caricature de style, d'autant que Mitton tente de lorgner vers le fantastique pour un épilogue ahurissant. Le dessinateur ne manque pas de savoir-faire, mais à trop privilégier l'efficacité, ses personnages manquent parfois de caractère comme ses décors paraissent simplifiés, ce qui ne l'empêche pas d'offrir un graphisme agréable et d'une grande lisibilité. Bref, une série qui offre un premier cycle plutôt pas mal, mais qui déçoit terriblement au second cycle. Sous le couvert d'utiliser un ton moderne, Mitton fait parfois preuve de racolage, mais les premiers titres prouvent sa capacité de construire des scénarios intéressants même s'ils sont invraisemblables, dommage qu'il cherche par la suite à mélanger les genres pour un résultat peu convainquant.
Vae Victis, du même auteur, après 14 tomes de pérégrinations interminables, de combats, de sang, de sexe, m'avait laissé épuisé mais ravi. Après un nécessaire temps de latence, c'est avec courage, détermination et ardeur que je me lance dans "Chroniques barbares". Rien qu'avec le titre, quel programme Bref, "on prend les mêmes (ou presque) et on recommence". Mais n'anticipons pas. Nous sommes au Xème siècle, et les terribles Vikings, ces hommes du Nord dont la postérité nous a laissé un portrait peu reluisant de guerriers sanguinaires et impitoyables, ont commencé leurs raids à travers l'Europe depuis bientôt cent ans. La France n'est pas épargnée. Plusieurs cités fluviales seront mises à sac, mais ici Mitton revient dès le premier tome sur un des plus terribles épisodes de l'histoire du Bassin parisien, à savoir l'un des raids que les Vikings ont mené sur la Seine, dévastant tout sur leur passage, jusqu'à Paris. Le personnage principal ? Un petit moinillon d'une abbaye à l'embouchure de la Seine. Autant dire qu'il sera aux premières loges pour assister à la déferlante viking. C'est sa ressemblance avec le chef de cette armée qui va servir de fil directeur à l'histoire tout au long de 6 tomes. Car n'en doutez pas, Mitton va user de toutes les ficelles possibles que les situations de sosies permettent. Bien sûr, le petit moinillon va être considéré comme le chef des Vikings, et s'en suivra quantité de péripéties qu'il serait rébarbatif et inutile de vous conter ici ; tel n'est pas mon propos. Sachez en tout cas que l'on revivra des moments "forts" tels que la signature du traité de St-Clair sur Epte, qui verra l'installation des Vikings dans le duché de Normandie, la découverte de l'Amérique, etc. Ce qui est sûr, c'est que si vous avez aimé Vae Victis, alors vous aimerez "Chroniques barbares". Le rythme est toujours soutenu : les histoires ne se lisent pas, elles se dévorent, même involontairement. Pas de temps mort, pas de pause contemplative, tout ici n'est qu'action -que dis je ?-, tout ici n'est que précipitation. De même, vous trouverez toujours autant -sinon plus !- de sexe, de violence, de sang ! Il n'est pas question de savoir si c'est du racolage ou non, ce serait un faux débat puisqu'en fait ces caractères sont consubstantiels à la sève du récit, c'est même en partie l'intérêt de la série, car on n'a jamais vu en BD un tel mélange de sexe et de violence (mais ce n'est pas "trash", il faut le souligner), autant assumé ! Mauvais goût, diront certains ? Peut-être, mais il n'empêche que cela en reste jouissif. D'ailleurs, le tome 1, où l'on voit les Vikings dévaster l'embouchure de la Seine jusqu'au sac de Rouen, où l'on voit la population et le petit moinillon fuir dans un instinct désespéré de survie, est significatif à cet égard. J'ai rarement vu quelque chose d'aussi jouissif en bande dessinée. Je dirais même plus : c'est un CHEF-D'OEUVRE ! A ce tome 1, je lui mets "culte" sans hésiter. Par la suite, le rythme reste soutenu, mais tend à s'étioler progressivement, en particulier dans les tomes 3 à 6. De plus, l'histoire devient tarasbiscotée et assez difficile à suivre. C'est vraiment là que le bât blesse dans cette série : elle perd progressivement le souffle que l'auteur avait si prodigieusement insufflé dans le tome 1. Et vraiment, je ne sais que penser de la fin, qui me laisse plus dubitatif qu'autre chose. Les Vikings étaient-ils vraiment les brutes épaisses et sauvages que Mitton nous présente ? Je ne le crois pas. L'ère des Vikings prendra fin avec leur christianisation progressive au contact des peuples qu'ils ont pillés, et je ne peux que remercier l'auteur de nous l'avoir montré. Il n'empêche que cette BD m'a bien diverti, et au fond, qu'est-ce qu'on lui demande de plus ?
Tout d'abord, en arrivant, je ne pensais pas que cette BD serait si mal notée. Et j'ai un peu de mal à comprendre. Pour ma part, c'est une de mes BD préférées. J'ai lu pour la première fois les premiers tomes quand j'avais 12 ans ; et j'avoue qu'ils sont restés gravés dans mon esprit en partie pour leurs scènes érotiques, ou plutôt une scène particulière (" Je n'étais qu'un moineau crotté et tu m'as métamorphosé en aigle "). Cette scène (que je ne vais pas raconter) m'a marqué à l'époque. Au delà de l'anecdote, j'ai redécouvert la série complète il y a peu, et je l'ai tout autant appréciée : - Bon scénario pour les 3 premiers tomes - Bons graphismes, avec une ambiance et des lumières très bien restituées par les couleurs - Quelques répliques piquantes - Description de l'univers viking intéressante, les pillages, l'organisation du clan, vraiment immersif - Les scènes érotiques ne sont pas un moins pour moi. Et ce n'est pas du tout du racolage. Dans les pillages vikings il y a des meurtres et des viols, c'est tout à fait dans le contexte. Pour le reste, c'est l'initiation du jeune héros, et sa maturation personnelle s'accompagne de maturation sexuelle. D'ailleurs il y a autant de nudité et de sexe dans l'excellente série Murena (sur l'empire romain), et personne ne semble faire le même procès à cette BD. Je conseillerais donc les premiers tomes (les 3 autres n'ayant pas un grand scénario), pour tout ado/adulte voulant une bonne BD d'aventure d'inspiration historique et non censurée en-dessous de la ceinture.
De même que pour Vae Victis, en pire. Racolage à gogo à base surtout de sexe, une histoire qui commence proche de l'histoire et finit de façon fantastique et peu intéressante. Et le dessin de Mitton toujours pas assez travaillé ne rattrape pas l'ensemble. A éviter absolument.
Premier cycle (tomes 1 à 3) : Deuxième cycle (tomes 4 à 6) : Pas facile pour moi de noter cette série car j'en ai un sentiment vraiment mitigé mais globalement tiré vers le bas. Les bons points de la série à mes yeux sont son dessin et sa lisibilité. Jean-Yves Mitton a un style de dessin qui fait un tout petit peu vieillot et pas très original, mais il est efficace et souvent assez joli. Et à la clarté de son dessin s'ajoute une narration et une mise en page qui permet de lire la série avec facilité et assez de plaisir. Le scénario ensuite m'a relativement plu sur les deux premiers tomes. Le côté "barbare" est frappant au départ et on peut facilement être choqué par la violence, la crudité et la bestialité des vikings mais aussi des autres personnages et de l'histoire. C'en est presque trop par moment : les femmes se font soit violer soit trancher la tête, les hommes se font soit sodomiser soit massacrer, les vikings puent, rotent, chient, gerbent, massacrent, gueulent, boivent, massacrent, et gueulent encore. Mais les "Francs" ne sont pas mieux de leur côté. De voir tous ces personnages et situations dégoûtantes, violentes et bestialement terre à terre, ça a de quoi faire se sentir mal à l'aise ou être dégoûté. Mais d'un autre côté, cela accentue le côté réaliste et fidèle à l'histoire des Chrétiens et Vikings tels qu'ils l'étaient vraiment à l'époque, sans les fards et l'hypocrisie de la vision Hollywoodienne du genre. L'ennui, c'est que j'ai quand même l'impression que l'auteur en fait trop : trop de violence, trop de cul, trop de soumission, aucun sentiment franc, que de la bestialité ; ça lasse vite ! De même, la vision des femmes (dominatrices perfides ou salopes soumises) est assez agaçante. Quant à l'aspect historique, l'auteur a également pris quelques libertés notamment concernant la signature du traité de Saint-Clair sur Epte : par pur hasard, j'étais au Havre le lendemain de ma lecture de cette série et je m'y suis renseigné sur l'invasion Viking de l'époque ; les Francs y étaient nettement moins couards et couillons que la façon dont ils sont représentés dans la BD. Néanmoins, ce premier cycle, malgré sa violence écoeurante, m'a intéressé et son dessin ajouté à la facilité avec laquelle ça se lit m'a fait passer une lecture pas désagréable. Maintenant, je trouve que le second cycle était tout à fait dispensable. Ca sent la reprise purement artificielle d'une série qui aurait pu s'arrêter là : on récupère le prince Leif Eriksonn, on lui crée une histoire qui semble une nouvelle version de celle de Bartholomé dans le premier cycle. S'ajoutent à cela quelques invraisemblances, des facilités scénaristiques et une histoire qui ne tient pas vraiment la route, et surtout un final assez mauvais où se mêle un peu de mysticisme : bref, j'ai trouvé ces 3 derniers tomes plus mauvais qu'autre chose.
Une invasion vicking, ça n'est pas de la poésie, on est d'accord. D'où un premier tome très réussi bien que très violent. Mais passé cet exercice de style, il aurait fallu que la série embraye sur un scénario un peu plus aérien, laissant un peu de côté le sexe et la violence déjà (bien) exposés pour poser le décor. Au lieu de ça, on s'enlise dans un scénario à rebondissements improbables, à tel point qu'on finit par se demander si Mitton lui même s'y retrouve. Décevant.
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