Blondin et Cirage
Deux jeunes amis, un Blanc et un Noir, entraînés dans de palpitantes aventures...
Albums jeunesse : 10 à 13 ans Jijé Les Pionniers de la BD
Blondin est un jeune garçon aux chevreux très clairs. Cirage, son ami, est Noir. Blondin semble être "celui qui sait", mais c'est surtout Cirage qui tire les ficelles. Ensemble, ces deux copains vont être entraînés dans de drôles d'aventures qui vont leur faire vivre mille et une péripéties. Mais le sens de la réflexion de l'un et la débrouillardise de l'autre -mises en commun- les feront se dépêtrer, avec humour, de tous ces sacs d'embrouilles.
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Date de parution | Janvier 1952 |
Statut histoire | Une histoire par tome 9 tomes parus |
Les avis
Blondin et Cirage est une bande dessinée née en 1939 (année chargée historiquement), et bien de son époque par certains aspects. Elle met en scène deux jeunes enfants, Blondin, un garçon blond, et cirage, un garçon d'origine africaine. Les deux sont placés sur un pied d'égalité, ce qui était franchement osé pour l'époque, pour mémoire Tintin au Congo fut publié seulement 9 ans auparavant. On peut penser que ce duo préfigure Bibi Fricotin et Razibu Zouzou, pourtant rien n'est plus faux. Si Cirage et Razibu sont tous les deux les plus emportés du lot, tandis que Blondin et Bibi sont plutôt la voix de la raison, Razibu sert de faire-valoir (et est parfois couard), alors que Cirage est finalement le personnage le plus sympathique car le plus humain des deux. Blondin est certes malin, mais incroyablement lisse, (trop) propre sur lui et un peu trop sûr de lui, ce qui ressemble un peu à de l'arrogance. Cirage a des défauts, dans lesquels chacun peut se retrouver, tout en ne manquant ni de courage, ni d'initiative, sauvant bien souvent la situation quand Blondin reste prisonnier de ses convenances. On sent clairement à quel personnage Jijé accordait sa préférence. Blondin et Cirage vont vivre des aventures policières, parfois flirtant avec la science-fiction. Les scénarios sont souvent originaux, même si pour certains tomes on sent que l'histoire a été changée en cours de route. C'est particulièrement vrai dans le dernier tome ; Blondin et cirage découvrent les soucoupes volantes, qui commence par une chasse au marsupilami, puis au yeti, et nous amène aux Ovni... Et pourtant cela se tient. Alors pourquoi ai-je dit qu'elle est de son époque ? Déjà, les dessins un peu caricaturaux, notamment cirage qui est affublé d'une belle grosse lèvre. Ensuite, on a deux enfants qui font un peu tout, mais sans que des figures parentales soient vraiment présentes (quand elle apparaissent, ce sont souvent des victimes de machinations à sauver par leurs enfants). Et parfois on a de bon gros clichés, notamment dans le fameux "le Nègre blanc" cité par Josq. Cela dit jamais de racisme ou autre, le seul moment un peu douteux est justement à la fin du Nègre blanc, où un sorcier, "B'akelit", voit sa croyance en un "grand okapi" tournée en dérision et présentée à un missionnaire (sous-entendu : représentant du seul Dieu qui existe) qui compte en faire un de ses plus fidèles disciples... Pourtant, dans le tome suivants, Jijé nous fait oublier cette fausse note en prenant un malin plaisir à nous montrer un B'akelit toujours imbu du grand okapi, et sauveur de la situation, face à une police ouvertement raciste, semblant indiquer que la fin du Nègre blanc n'était pas volontaire et que Jijé souhaitait mettre les choses au point (à noter aussi le stoïcisme de B'akelit traité de "chèvre sénégalaise"). En fait, Jijé est plus moderne qu'il n'y parait, puisqu'il détourne volontiers certains codes et clichés : 1) Si Blondin et Cirage sont des boy-scouts, cela n'est évoqué qu'une fois, et tourné en dérision, par l'énumération des règles du scoutisme par Cirage, qui explique notamment que le scout doit toujours faire une blague pour être de bonne humeur 2) Dans le Nègre blanc, le roi "Trombona-koulis" est présenté au départ comme un roi africain traditionnel (avec costume qui va avec) et superstitieux. Tandis que le premier ministre s'habille et vit à l'occidentale. Et pourtant, c'est bien le roi qui demande à B'akelit de "ficher la paix au grand Okapi", ou bien qui comprend le premier qu'un singe porte simplement les chaussures de Blondin quand le premier ministre est persuadé qu'il s'est changé en animal. Mon tome préféré reste "Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, car il met en scène un cousin du Marsupilami, le Marsupilami africanus, un marsupilami sans queue, pas très malin, relativement large, et qui ne pense qu'à manger, criant de "bahou" à longueur de temps. Il s'agit de la seule parodie autorisée du Marsupilami, un geste sympathique de Franquin vis-à-vis de son ancien mentor, poussant le beau geste jusqu'à dessiner quelques cases mettant en scène Spirou et le "vrai" Marsupilami. Inutile de dire que chaque intervention du Marsupilami africanus provoque de sacrés éclats de rire, la bestiole ayant un fort (mauvais) caractère et une vraie personnalité. Au final, une série assez originale, à mi-chemin entre tradition et innovation, un peu infantile, mais ayant du cœur.
Quand on est habitué au Jijé réaliste (Jerry Spring, Don Bosco, Tanguy et Laverdure, Blanc Casque), Blondin et Cirage détonne, même si, finalement, quand on se rappelle que Jijé, c'est aussi Spirou et Fantasio, on s'y retrouve vite. Toujours est-il qu'il nous a tout de même assez peu habitué au ton comique et plutôt délirant des récits de Blondin et Cirage. Dans le plus pur style "Tintin", Jijé s'amuse à faire vivre à ses deux personnages des aventures hautes en couleurs à travers le globe (Mexique, Afrique noire, Tibet...). On y retrouve un graphisme très typé années 40, dont on pourra trouver qu'il a un peu vieilli, mais qui fonctionne bien néanmoins. Ce qui est intéressant, c'est surtout l'originalité des scénarios. Si l'humour n'est pas toujours incroyable, les intrigues imaginées par Jijé sont toutefois souvent inattendues et très rythmées, multipliant les rebondissements originaux. Il faut lire notamment Les Soucoupes volantes, où l'auteur se moque allègrement, mais sans méchanceté, du Marsupilami (Franquin lui dessine d'ailleurs un génial caméo de 3 cases de Spirou, Champignac et du vrai Marsupilami) pour embrayer ensuite sur une histoire d'homme des neiges et de civilisation cachée au fin fond de l'Himalaya pour s'en persuader. Pour autant, ma préférence va sans doute au Nègre Blanc, où les relations entre les deux personnages principaux sont les mieux définies, et où le scénario nous emmène cette fois en Afrique noire, avec son lot de stéréotypes, pourtant dénué de tout racisme. Et de fait, l'autre génie de Blondin et Cirage, c'est d'avoir réussi à éviter l'écueil de l'humour facile sur les autres nationalités. Oui, on trouve évidemment certains clichés qui sont moqués ici ou là, mais jamais Jijé ne les reprend à son compte. D'ailleurs, le fait d'avoir placé sur un pied d'égalité un personnage noir et un personnage blanc au centre de ses récits montre assez que Jijé n'est jamais dans la moquerie bête et méchante. Après, Blondin et Cirage est loin d'être un monument. C'est de la bande dessinée classique, avec ses forces et ses faiblesses, donc ça a quand même pas mal vieilli, mais ce qui est sûr, c'est que Jijé y fait encore une fois preuve de tout son talent de scénariste, et que ceux qui aiment la bande dessinée à l'ancienne se régaleront ou passeront tout au moins un bon moment.
Tombé pendant les vacances sur trois albums de la série (« Blondin et Cirage au Mexique » ; « Le nègre blanc » ; et « Les soucoupes volantes » »), j’ai voulu voir à quoi ressemblait cette série d’un grand bonhomme de la BD franco-belge. Mais je n’ai sans doute pas lu cette série au bon âge, ni à la bonne époque. En effet, c’est une série jeunesse, très datée. Avec un duo mêlant un jeune homme blondinet et son copain Cirage (un peu plus « aventureux » que lui) : un pendant du duo Spirou et Fantasio. Pour le reste, les deux garçons, sont scouts – thème récurrent des bandes dessinées belges d’avant-guerre (voir les débuts d’Hergé), mais un peu éculé depuis. Et c’est un peu toute la série qui paraît souffrir de « retenue ». Le dessin et les histoires sont datés, un peu engoncés dans un rythme et des thématiques sans doute accrocheuses lors de leur création, mais aujourd’hui pas des plus dynamiques ou modernes. La représentation des personnages « exotiques » est empreinte des clichés de l’époque (lèvres surdéveloppées et d’un rouge pétant pour les Noirs – Cirage en tête – mais aussi parfois pour certains Mexicains !). Je veux bien par contre reconnaître courage et relative originalité à Jijé, qui a donné l’un des deux rôles titres à un personnage noir – ce qui, pour le coup, était loin d’être évident à l’époque – et c’est la seule note de modernité que j’ai pu repérer (même si c’est clairement Blondin qui fait preuve de davantage de sagesse, de réflexion, Cirage ayant quelques accointances avec le tirailleur sénégalais Banania). Car pour le reste, c’est plus une lecture « sociologique » (pour qui est curieux de connaître les goûts d’une époque révolue), de curiosité, mais hélas ce n’est pas le genre de série que je me vois relire, voire même conseiller à la lecture : les jeunes « d’aujourd’hui » auront du mal à s’y intéresser.
Ces 2 amis inséparables, Blondin le blond effacé et réfléchi, et Cirage le Noir vif et malicieux, sont crées en 1939 dans l'hebdo catholique Petits Belges par Jijé . En 1947, les 2 copains se retrouvent dans le journal Spirou sous le crayon de Victor Hubinon avant de réapparaître à nouveau sous celui de Jijé de 1951 à 1955. Avec ce genre de bande, c'est toujours pareil, on est encore dans de la Bd typée années 50 avec des aventures dans la tradition du roman populaire, rythmées par des péripéties à travers le monde, empreintes de drôlerie, souvent sans grande vraisemblance, mais dont la naïveté fait aujourd'hui le charme des bandes de cette époque, un peu comme Quick et Flupke. Sorte de démarquage d'un autre duo d'aventures exotiques (Spirou et Fantasio), "Blondin et Cirage" ont fait la joie de nombreux lecteurs d'après-guerre, et d'ailleurs, les originaux de leurs albums, assez rares à trouver, atteignent des prix élevés. Mais cet esprit très boy-scout et ce type d'humour, je n'en suis pas friand, ça n'est plus passionnant aujourd'hui comme ça pouvait l'être à l'époque, même pour un gars de ma génération, aussi je doute qu'un jeune actuel puisse en lire sans ennui ; d'autant plus que le dessin au début, était comme chez Hergé, plutôt minimaliste et peu joli, puis au fil des récits, il a gagné en maturité. Ceci dit, je reconnais que ça fait partie du patrimoine BD.
J'avais envie de lire du 'Blondin et Cirage' depuis longtemps et c'est finalement chose faite grâce à la collection 'Tout Jijé' qui m'a permis de lire les albums parus chez Dupuis. Cette série devait être audacieuse pour l'époque car il met en scène un noir qui est l'égal d'un blanc. D'ailleurs, je dois dire que Cirage est mon personnage préféré dans la série. J'aime bien son comportement et il me semble faire parfois preuve de cynisme, mais peut-être que je vois ça parce que je lis ses histoires avec un regard d'adulte. Le dessin de Jijé est sans faute et je crois que je préfère son style humoristique à son style réaliste. Il est plus dynamique et me donne envie de lire l'histoire. Les récits sont un peu naïfs et parfois il y a visiblement de l'improvisation dans le scénario (notamment dans l'histoire des soucoupes volantes). Malgré tout, j'ai bien aimé ma lecture car Jijé fait preuve de beaucoup d'imagination et il n'y a pas de temps mort. À lire si on aime les bonnes vieilles séries.
Nos deux amis font leur première apparition dans l'hebdo "Petit Belges" n° 29 du 16 Juillet 1939. Ils termineront leur carrière dans l'hebdo Spirou n° 1339 du 12 Décembre 1963. Blondin et Cirage ?... Un duo -que tout oppose- imaginé par le grand Jijé. Blondin a les cheveux très clairs, ondulés. Une sorte de boy-scout qui représente le "petit garçon sage et malin" comme on souhaitait en avoir en cette toute fin des années 30. Cirage ?... C'est le "petit Noir comique", débrouillard, un peu "déconnant" pour l'époque, qui contrebalance le personnage "petit-garçon-bien-élevé-catholique" de Blondin. En cette année 1939, le magazine catholique "Petits Belges" -comme beaucoup d'autres d'ailleurs- publie de la BD. Oh !... pas n'importe quelle BD ! Ce seront des héros bien sages, bien "comme il faut", qui vivront des aventures où sang, bagarres, sexe, grossièreté, jurons, anti-catholicisme éventuel seront directement bannis. Sollicité, Jijé (Joseph Gillain) se met au travail. Mais en 1942, la série disparaît déjà de ce magazine édité sous la responsabilité de religieuses. Ces dernières estiment que les dessins "dissipent les enfants". En 1947, nos deux compères réapparaissent dans l'hebdo Spirou. Leur graphisme est repris par Victor Hubinon (pour l'album n° 4). Jijé se trouve alors aux Etats-Unis et ne reprendra cette série qu'en 1951. Ils repartent -en 1951- pour des aventures hebdomadaires ponctuées par une série de cinq albums, tous réalisés sous la houlette de Jijé. Blondin et Cirage vont ainsi vivre des aventures rondement menées où se mêlent exotisme, milieu du cinéma, science-fiction même... Accaparé par d'autres séries, surtout absorbé par Jerry Spring Jijé va abandonner ses héros -définitivement- en 1963, ce malgré plusieurs sollicitations de l'éditeur. Blondin et Cirage ?.... A y faire bien attention, on pourrait les comparer -un peu- à Tintin et Haddock, ou au Schtroumph à Lunettes et au Schtroumph Gaffeur. L'un n'est pas grand chose sans l'autre... A noter : - Les albums 1, 2 et 3 sont parus (originellement) chez l'éditeur Averbode. Il s'agit de grands formats, brochés, de type "à l'italienne". - Les éditions originales des albums 4 à 9, parues chez Dupuis entre 1951 et 1956, sont également brochées. Blondin et Cirage auront l'honneur de rééditions ; ces dernières sous forme d'albums cartonnés. Les "petits +" - Un récit mettant en scène Trinet et Trinette, deux autres personnages créés par Jijé, et parus dans Spirou en 1941, a vu sa parution s'arrêter après une dizaine de planches. Plus tard, Jijé en a réutilisé le scénario pour l'album 5 de Blondin et Cirage ("Kamiliola", paru en 1954). - A l'époque, les planches dessinées (en noir et blanc) étaient photographiées. Les photos, prises bout à bout, formaient ainsi un "film" de l'album. Les films de l'opus n° 4 ont été détruits dans un incendie chez Dupuis. Vu l'impossibilité de le rééditer, l'Edition Originalle est devenue une sacrée rareté. Et sa valeur actuelle, qui ne fera qu'augmenter au fil des années, est assez importante. In fine : "Blondin et Cirage" ?... Un sacré duo, reflet d'une certaine idée de la BD "bien pensante" des années 40. Mais c'est tout bon quand même !... L'auteur : Joseph Gillain -dit Jijé-, dessinateur-scénariste belge, est né à Gedinne le 13 Janvier 1914. Il décède en France, à Versailles, le 20 Juin 1980. Une des plus grands pointures de la BD d'après-guerre. Je vous en parlerai dans "Jerry Spring ".
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