Henri Désiré Landru
2006 : Grand prix RTL de la bande dessinée. En 1920 la France sort tout juste de la grande guerre, Henri Désiré Landru est un homme qui va défrayer la chronique et donner à la France un des faits divers des plus morbide et spectaculaire de son histoire.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Chabouté Grand prix RTL de la bande dessinée Les grandes affaires criminelles Procès Serial killers
En 1921 a eu lieu le jugement en cour d'assise de Landru, un des tueurs en série les plus célèbres de France. Cet homme est à la fois un monstre homicide et le père d'une famille de quatre enfants. On a énoncé les noms de ses victimes, Landru n'a rien dit. On l'a traité de monstre, il est resté de marbre. Quand le verdict de la cour est tombé, la peine de mort, le juge lui a demandé si il avait des observations à présenter, Landru a dit: Je n'ai qu'un mot à dire... Le tribunal s'est trompé! Je n'ai jamais tué personne! C'est ma dernière contestation! Henri Désiré Landru est et restera une énigme... Cet homme chétif, peu avenant et à l'apparence fourbe a réussi à séduire et entrainer chez lui pas moins de dix femmes et un jeune garçon pour les assassiner. Comment s'y prenait-il? Quel était son but? Pourquoi Landru n' a jamais fait le moindre aveu? Pourquoi n'a-t'il rien dit durant le procés? Des questions qui resteront sans réponses. Chabouté nous donne une vision nouvelle, sous forme d'hypothèse ingénieuse, de ce fait divers sans précédent.
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Date de parution | 06 Septembre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'ai pas été convaincu par cette hypothétique version de Chabouté sur Landru. Je rejoins la remarque d'ArzaK sur la chose jugée que l'on peut tournicoter à son aise. Landru innocente victime est un point de vue audacieux et original mais la plupart des situations proposées m'ont agacé. Dès le départ j'ai tiqué. En effet Chabouté se la joue précision historique avec minutes d'un procès qui est resté dans les annales de la justice. En face Chabouté utilise une licence artistique qui multiplie les facilités et le convenu : lettre incendiaire qui passe à travers la censure grâce à une combine, blessé grave qui garde la force et la lucidité pour franchir les lignes grouillantes de troupes et peut faire plusieurs dizaines de km en moins de deux jours, médecin miraculeux qui le rétablit immédiatement etc etc. Cette accumulation de facilités plus une répétition des scènes d'attrape naïves m'a vite lassé. Un final qui vire à la théorie du complot a complété mon scepticisme. Bien sûr c'est construit avec maîtrise et l'ambiance glauque est très réussie. Bien sûr le N&B de Chabouté reste un exemple. Toutefois quand on connait l'œuvre de l'auteur on retrouve toujours le même visage et les mêmes expressions. In fine je me suis perdu sur la thématique première proposée par Chabouté : réquisitoire contre la guerre ? contre la peine de mort ? dénonciation d'une justice manipulée ? Simple exercice de style artistique ? Je ne sais pas mais ce Chabouté ne m'a pas accroché.
Lorsque j’ai commencé cet album, je me suis dit – comme d’habitude ! – que Chabouté avait un sacré coup de crayon, et que son utilisation tranchée du Noir et Blanc donnait un résultat très lisible et agréable. Je me suis aussi dit que ça partait dans quelque chose de très classique, reprenant la trame connue, autour du procès de Landru. Et là il y avait une légère déception qui pointait. Et puis, petit à petit, le scénario de Chabouté a déroulé une intrigue originale. Plausible en théorie, amusante (en restant dans le glauque !) et maligne, qui prend à contre-pied ce que nous savons de Landru, de ses actes et de sa personnalité. Et si le monstre n’était qu’un faible naïf et imbécile, un vulgaire margoulin tombé sur plus noir que lui ? Car Chabouté garde la noirceur de l’histoire réelle. Il y ajoute juste une variante qui donne du piment au récit. La noirceur n’est pas présente que dans les nombreux assassinats de femmes, mais aussi dans la vision très expressionniste de la Première guerre mondiale et des tranchées, dans une vision qui se rapproche de celle de Tardi. Une lecture très recommandable, une nouvelle fois Chabouté – toujours dans la simplicité – réussit à captiver, sur un canevas pourtant connu de tous.
Un Chabouté de temps en temps, à lire ou à relire, c’est la garantie de passer un très bon moment. Ambiance bien noire, dès les premières pages le ton est donné. Dans un grand flash-back, Christophe Chabouté reprend le déroulement de la vie de Landru « tueur en série », détaillant la mécanique des crimes dont il est accusé. C’est glaçant. Peu bavard, l’album laisse la part belle au dessin fort et incisif. Totalement muettes, les premières pages sont sublimes et donnent le ton de l’histoire qui va suivre… Chabouté sait parfaitement manier les silences et laisser le dessin s’exprimer sans en rajouter, sans alourdir. Ça, c’est un premier point fort de cet album. Autre point fort, c’est l’interprétation du personnage de Landru par Chabouté qui laisse planer le doute sur son degré de culpabilité étant donné qu’il est déclaré qu’il est « quasiment » certain qu’il a commis ces meurtres. Eh oui, « quasiment » !! Il est vrai qu’il n’a jamais avoué les 11 meurtres dont il est accusé ! Côté dessin, c’est du grand art. Comme dans ses autres albums, Chabouté joue sur les ambiances, sur les regards des personnages, sur les failles de la nature humaine, sur les non-dits. Un très bon Chabouté.
J'avais besoin d'une nouvelle dose de Chabouté. Cet auteur crée de grandes histoires. Et Henri Désiré Landru ne manque pas à la règle. Encore et toujours, je pénètre dans l'ambiance dès le départ. Ces 3 premières planches sont vraiment incroyables, ce muet nous permet déjà de capter l'endroit, le moment de la journée, l'ambiance, la temporalité de l'évènement, la Mort qui s'envole en faisant "bzzzzzz"... Hallucinant, quelle superbe introduction. Poussé par la curiosité, j'ai regardé l'histoire officielle de cet homme, Henri Désiré Landru, condamné à mort pour avoir tué 11 femmes. Si les faits sont accablants et ne laissant quasiment aucun doute, Chabouté s'amuse à jouer avec le "quasiment" pour remodeler l'histoire. D'un serial killer méticuleux et machiavélique, le voici présenté ici comme un vulgaire escroc miséreux ne sachant pas sortir des griffes de ce couple maître-chanteur, qui le force à attirer des femmes seules, isolées et bourgeoises dans sa Villa de campagne. Le scénario, macabre et très réaliste, donne un résultat très cohérent. L'intelligence de l'auteur est d'avoir exploité son récit à partir d'éléments issus de la véritable enquête : l'organisation de Henri Désiré, ses objets, les indices qui ont permis d'élucider l'affaire, l'usage des véritables noms des victimes, etc. Et puis, ce dessin... Vraiment parmi les plus beaux noir et blanc de l'histoire de la BD. Pour qui a lu plusieurs Chabouté (je commence à entrer dans ce club mine de rien), peut-être ne suis-je pas le seul à regretter le physique de ses personnages, qui se ressemblent trop souvent. Entre cette BD (publication en 2006) et Yellow Cab (2021), j'aimerais voir davantage d'évolution en tant que lecteur. Pour cette histoire, le personnage principal est tout de même différent par rapport aux autres, fidèle à la réalité, et c'est le principal. Nous ne sommes pas vraiment surpris par l'intrigue, même si des zones d'ombre traînent jusqu'à la fin. Je pense que Chabouté souhaite surtout porter notre regard sur la psychose des individus, pouvant vriller à cause d'un environnement effrayant et dévastateur (ici Première Guerre Mondiale). L'épilogue semble l'expliquer assez concrètement. J'aimerais voir davantage les BD de Chabouté garnirent les rayons de nos librairies. Ce sont de très belles histoires, sombres et angoissantes, que je trouve très souvent bouleversantes. Très singulier, ça mérite la lecture, la relecture, et je ne peux donc que conseiller l'achat.
1921. Le 7 novembre, se présente à la barre de la cour d’assises de Seine et Oise, le tristement célèbre Henri Désiré Landru. Après un procès fleuve avec des témoignages accablants et un faisceau de présomptions convaincantes, les jurés le déclareront coupable de onze meurtres et le condamneront à la peine de mort le 30 novembre. Et si Landru n’était pas le monstre de Gambais que tout le monde pointe du doigt ? Et s’il n’avait pas commis tous ces crimes abominables ? Et si c’était un autre individu qui l’avait manipulé pour qu’il endosse les crimes commis ? D’ailleurs à aucun moment Landru n’a avoué être l’auteur des monstruosités dont il est accusé. Voilà le parti pris de Chabouté pour ce one shot. Et cette version est une réussite car réaliste. Ok ok ok pas trop de suspens, on connait la fin mais franchement cette BD se dévore d’une seule traite. Chabouté a conservé dans son récit des données reprises durant le procès pour mieux égarer le lecteur. C’est parfait. Le côté noir et blanc de l’album accentue les contours sombres et oppressants de l’histoire. Graphiquement c’est juste magnifique. Quel talent pour nous replonger dans ce procès qui a chamboulé la France entière tout juste sortie de la première guerre mondiale. L’idée de revisiter l’histoire horrible de Landru est à découvrir sans modération même si dans cette version il passe pour un gentil escroc manipulé par de vrais assassins.
Le postulat de départ est très bon. Landru qui fut guillotiné, n'a jamais avoué le meurtre des onze victimes pour lesquelles il était accusé. A partir de là Chabouté imagine notre tueur en série comme un pauvre bougre plus séducteur qu'autre chose qui tombe dans les filets d'un couple machiavélique qui utilise ses dons pour "rabattre" des femmes afin de les dépouiller de leur argent. C'est malin! Le trait, le caractère des personnages est parfaitement rendu. La bêtise de Landru, le couple , dont l'homme est une gueule cassée, sombre à souhait, et les victimes pas franchement malignes. Une vraie bonne BD dont la lecture est rapide mais que l'on prend plaisir à reprendre. Achat plus que conseillé.
J'apprécie beaucoup les oeuvres de Christophe Chabouté et celle-ci ne déroge pas à la règle, même si je pense qu'elle n'est pas la meilleure BD de ce spécialiste de bande dessinée en noir et blanc. Traiter d'Henri Désiré Landru était une très bonne idée car qui ne connaît pas l'un des plus célèbres tueurs en série français. De plus Chabouté nous propose une version très particulière de l'histoire de celui qui fut surnommé" le Barbe-Bleue de Gambais". En effet il nous fait apparaître Landru comme la victime d'une odieuse et complexe machination. Je n'en dis pas plus mais il fallait oser imaginer que ce machiavélique personnage puisse avoir été manipulé par une ou plusieurs personnes . Vous me direz pourquoi pas? Il faut tout de même rappeler que Landru n'a jamais avoué les onze meurtres dont il fut accusé. Mais même si j'ai trouvé cette histoire originale et fort sympathique j'aurais préféré que l'auteur se rapproche un peu plus de la " véritable histoire" en tout cas celle qui est restée dans la mémoire collective et dans les documents officiels bien sûr. Le dessin de Christophe Chabouté est toujours aussi réussi. Je ne peux qu'apprécier son travail remarquable car à mon avis cet auteur fait parti des plus talentueux dessinateurs français. Sa maîtrise du noir et blanc est toujours aussi parfaite dans ce one shot que dans ses autres oeuvres. Je conseille donc la lecture de ce récit original, même si à mon avis ce n'est pas l'oeuvre la plus réussie de Christophe Chabouté.
Ne connaissant de Landru que sa légende, je ne sais pas sur quoi s’est appuyé Chabouté pour construire son récit. Le moins que je puisse dire, c’est qu’il m’a surpris… et agréablement ! Je me plais à imaginer que l’artiste s’est appuyé sur les déclarations faites par le personnage lors de son procès pour se disculper. Nous n’avons donc pas droit à la version habituelle des faits mais à une œuvre de fiction plausible qui disculpe en partie le sinistre personnage. L’ambiance est sombre à souhait, glauque, et le trait de Chabouté fait une fois de plus merveille dans ce genre de décors. Son noir est blanc est incisif comme une lame bien aiguisée… ce qui est de circonstance. La narration est fluide et peu présente, comme à l’habitude chez l’auteur, le livre se lit donc relativement vite. Les personnages sont bien typés. Landru apparaît comme un pauvre type et un lâche, ses complices ont l’âme aussi noire que le trait de l’artiste, ses victimes sont des gourdasses trop facilement manipulables. Le caractère répétitif de certaines séquences nous replace face à cette évidence : un tueur en série se répète... S'installe alors un sentiment de routine qui déshumanise l'acte. C'est, je trouve, très bien vu. Le contexte historique joue un grand rôle dans ce récit et, là encore, ce fût une agréable surprise pour moi, n’ayant jamais trop fait attention à l’époque à laquelle Landru avait commis ses méfaits. Surpris par la façon dont le parcours du personnage est abordé mais pas par la technique, tant narrative que graphique, maîtrisée par l’auteur, je suis une fois de plus conquis par un album de Chabouté. Lecture et achat recommandés. Franchement bien !
Décidément : je ne suis pas déçu par cet auteur qui fait des prodiges ! Quand c'est bon, c'est réellement bien ! Chabouté ne déçoit pas ! Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas connu cette joie de découvrir un véritable chef d'oeuvre. Je m'attendais à une évocation de la vie de ce célèbre sérial killer surtout au vu du chapitre introductif qui commence par son procès devant le tribunal en 1921. Et puis, on va de surprise en surprise en remontant le temps à l'époque où la première guerre mondiale a débuté dans le chaos que l'on connaît. Il faut dire que nous avons là l'un des plus célèbres criminels du début du XX ème siècle. L'idée est en soi très intéressante : il s'agit pour l'auteur de lancer une autre thèse totalement inattendue concernant Landru. Sans rien révéler, je peux dire que tout semble se tenir dans cette histoire machiavélique. Du coup, pour ceux qui ne connaissent pas la version officielle historique, il pourrait y avoir confusion. Cela me semble une démarche un peu à l'identique de celle adoptée par From Hell, un autre classique revisitant l'histoire de Jack l'éventreur. Le dessin en noir et blanc sert merveilleusement bien ce polar sombre. C'est une magistrale claque : le meilleur du roman noir, assurément ! Et surtout un récit historique rondement bien mené ! Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
Du bon petit Chabouté. Quelle habile façon de nous compter l’histoire d’Henri Désiré Landru ! Habile car la thèse proposée dans cette BD est tout à fait concevable, même si elle ne reflète pas la réalité (mais, finalement…qui sait … ? ) Le tour de force réside dans le fait de nous narrer une histoire connue en changeant et en modifiant certains aspects pour ressortir une histoire neuve. Une peinture crédible de l'époque, accompagnée d’un contexte historique connu, aide à rendre plausible cette histoire. Elle aurait pu être inventée avec un autre personnage fictif, mais le fait de prendre ce nom de Landru nous plonge d'ores et déjà dans un cadre connu. Rudement malin. D’autant plus que cette histoire est vraiment bien menée. Il ne vaut mieux ne pas trop en dire pour conserver ce récit, mais, cette histoire est bonne, et c’est une bonne surprise ! Le scénario a un point de vue intéressant et bien travaillé. Des vrais gueules comme d’habitude avec cet auteur. Une tres bonnes atmosphère, , on est bien dedans. (13/20)
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