Le Chariot de Thespis
Pendant la Guerre de Sécession, les aventures errantes d'un jeune déserteur sudiste, d'un comédien ambulant et d'un esclave noir.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Circus Gomme ! La Guerre de Sécession
La Guerre de Sécession fait rage... Un jeune sudiste, Drustan, fils d'un riche planteur, refuse de combattre ceux qu'ils considère comme ses frères. Il s'enfuit en compagnie d'un esclave noir. Dans ses pérégrinations, il fait la rencontre d'Hermès, un comédien ambulant ; lequel recherche l'assassin de sa femme. Ce curieux trio, au travers de ses itinéraires communs, va vivre diverses aventures... qui les dépassent un peu.
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Date de parution | Janvier 1982 |
Statut histoire | Une histoire par tome 4 tomes parus |
Les avis
J'ai vraiment été déçu par la lecture de cette série des années 80's. Pourtant j'aime bien ce que j'ai lu de Christian Rossi mais ici, je trouve beaucoup trop de défauts. J'ai lu les trois premiers tomes dans leur version originale ce qui me permet d'avoir un graphisme non déformé par le format. En premier lieu j'ai trouvé la mise en couleur très laide avec ces visages jaunes par moments ou ces planches au rouge délavé. Le parti pris de positionner une grande partie des actions sous la pluie permet l'utilisation abusive des gris ou marrons vraiment fades. Le graphisme de Rossi est trop chargé à mon goût. Même s’il renvoie à une imitation de Blueberry, il n'y a pas la maîtrise nécessaire pour supporter la comparaison. J'ai trouvé le lettrage vieillot et pénible à lire. Certaines cases sont littéralement envahies par un texte parfois assez indigeste. Il y a même une énorme coquille sur la mort du président Lincoln ce qui décrédibilise le sérieux des "cases historiques". Enfin je cherche encore la cohérence du scénario. J'ai eu l'impression d'un saupoudrage des thèmes de misères des USA en 1865. Le racisme du Sud et du Nord contre les Afro-Américains, le racisme et les massacres des guerres indiennes, le massacre des bisons, les hordes sauvages issues de la guerre ou les sectes et la condition de la femme. De théâtre il n'en est pratiquement pas question sauf à l'introduction, me semble-t-il, de quelques tirades de "Lady Macbeth du district de Mtensk" (1865) qui feraient un pont avec la folie de Hermes. Mais tout cela est brouillon et trop superficiel à mon goût pour faire un récit cohérent. On retrouve ainsi le pauvre Matt, en quelques mois de guerre, fantassin de choc, puis fossoyeur de champs de bataille puis cavalier pour finir déserteur recueilli par les Indiens. No comment. Une très pauvre lecture. Heureusement j'ai lu des oeuvres bien meilleures de cet auteur.
Voilà une série western finalement très classique, et qui du coup peine à se démarquer des grands ancêtres. Comme pour Blueberry, le héros est un jeune homme du « Sud », qu’il doit fuir pour le « Nord » au cours de la guerre de Sécession (le début me faisait craindre une overdose de mièvrerie : c’est faible, improbable pour les changements des rapports père/fils, et inutile, puisque la belle à qui Drustan contait fleurette est aussi vite oubliée par lui que par les scénaristes). Le clin d’œil à Blueberry est clairement accentué par un improbable sosie de Jim Mac Clure apparaissant dans une case du premier tome (il avait déjà fait une apparition dans un Buddy Longway de Derib) ! Rossi entretiendra ensuite la filiation en reprenant Jim Cutlass, lui aussi sorte de fils spirituel de Blueberry. Pour le reste, l’intrigue est bien construite, avec comme originalité de s’axer sur les rapports entre un homme de théâtre roublard et torturé et le jeune héros, Drustan, avec quelques « side men » plus ou moins réussis (le Noir Matt n’étant pas assez creusé à mon goût). Le personnage le plus original de la série est clairement Hermès, improbable condensé de tous les côtés folkloriques du western (trafiquant d’alcool, directeur de théâtre ambulant, poète au milieu des bouseux, à la fois homme fort et efféminé) : sa personnalité est la plus développée par les auteurs. Si j’ai lu d’une traite les quatre albums (hélas dans une intégrale petit format qui ne rend pas forcément justice au dessin de Rossi), quelques petits détails m’ont quand même un peu chiffonné. D’abord, si le dessin s’est amélioré au fil des tomes, je trouve que l’intrigue s’est au contraire singulièrement obscurcie. Surtout à partir du troisième tome. Je n’ai pas trop compris pourquoi Joe traque Muerte Kid (alors que jusqu’ici cela ne semblait pas être sa priorité). Et j’ai aussi été surpris par le comportement de plus en plus déséquilibré d’Hermès (sans que ses sentiments pour Drustan ne s’éclaircissent trop) : ce troisième tome – aux couleurs pourtant nettement moins sombres – et réussies d’ailleurs – qu’auparavant, est aussi celui que j’ai trouvé le plus embrouillé. Même si Rossi nous y montre ses talents pour dessiner les jolies femmes… Il y a en tout cas à partir de cet album une rupture de ton, si ce n’est d’intrigue. Rupture accentuée par le dernier tome. Parce qu’il intègre beaucoup – trop ? – de flash-back. Mais aussi parce que seul le personnage de Joe apparaît. Comme si les deux premiers albums – et l’intrigue qui s’y trouvait développée – avaient été oubliés ? Intéressant, certes, mais pas inoubliable.
Le titre de cette bande évoque une expression employée pour désigner les acteurs nomades et leur vie itinérante, allusion à Thespis, poète grec du VIème siècle avant J.C. dont la tradition veut qu'il ait parcouru les campagnes avec ses acteurs sur un char qui leur servait de scéne. Autant dire qu'avec cette série, C. Rossi donnait en 1981 un visage bien inhabituel au western en BD. Celui-ci avait subi tant de liftings (comme à l'écran), qu'il fallait un sujet vraiment pas ordinaire. La bande a démarré dans le mensuel Gomme des éditions Glénat, mais elle a vite glissé dans Circus, car Gomme était plutôt destiné à un lectorat jeune, donc peu adapté à ce western qui n'épousait pas les conventions du genre. Il raconte dans un premier temps le destin de Drustan, un jeune sudiste en fuite après le meurtre d'un officier, qui rencontre Hermès, joueur de poker et ancien comédien ambulant, auxquels s'adjoint Mathusalem, esclave noir engagé dans l'armée nordiste. Les premiers récits suivent cet étrange trio en pleine guerre de Sécession, puis dérivent dans une autre direction. Première série en solo de Rossi, même s'il sera ensuite aidé au scénario par Bonifay, elle va permettre d'attirer l'attention sur sa virtuosité graphique, ses plans et ses cadrages inspirés au départ de Giraud, qu'il va ensuite étoffer. Mais juste au moment où la série gagnait en puissance, les auteurs l' interrompent après 4 albums. Rossi reprend alors Jim Cutlass , série qui va lui permettre une ascension fulgurante. En attendant, cette courte série avortée peut être appréciee pour ses qualités.
Cette série est étrange. Elle répond à la fois aux canons du western, et s'en échappe dès que possible. On pourrait même distinguer deux cycles en son sein... le premier, dont le seul Rossi est crédité comme auteur dans les albums d'origine, est une sorte de road-movie/buddy-movie en western dessiné, avec trois personnages aux caractères bien tranchés. C'est vraiment agréable, le récit est linéaire, et le dessin de Rossi est encore un peu balbutiant, même si son trait semble très inspiré par celui du Giraud de Blueberry. Le second cycle marque une césure assez importante. Graphiquement Rossi a fait un petit bond, son trait est plus relâché, l'influence de Giraud est toujours là, mais il y a une épuration qui n'est pas sans rappeler... Moebius. Les couleurs, par contre, sont fades d'un bout à l'autre de la série, ce qui est un peu dommage. Mais c'est sur le plan du scénario que la rupture est la plus franche ; le récit oscille entre deux, voire trois ou quatre époques, et j'avoue que je me suis demandé pendant un album et demi pourquoi Joe souhaitait poursuivre -brusquement, d'ailleurs- Muerte Kid... Bien sûr, il a une vraie et bonne raison, qui ne sera révélée qu'à la fin du tome 4. Mais c'est tellement mal amené que n'eût été le chouette dessin de Rossi, j'aurais laissé tomber. Et puis le personnage d'Hermès change presque du tout au tout, c'est un peu dommage... Autre regret, la lecture de l'intégrale, en demi-format, ne permet pas de l'admirer et le jauger dans les meilleures conditions. Il s'agit cependant d'un bon western, avec gunfights (mais pas trop), vengeances, jolies femmes, fous à lier...
Après la lecture de l'intégrale des 4 tomes. Cette série n'est pas linéaire, on suit trois protagonistes que tout sépare mais qui, par la force des choses, vont vivre une aventure commune. Par la suite, on les suit individuellement. Ils ont chacun des vécus et des objectifs différents, la continuité est pourtant assurée dans le scénario. Il y a beaucoup d'originalité dans cette histoire de far-west, la construction du récit est propre. Graphiquement, Rossi fait le job, son trait réaliste ultra fin fait merveille. Je regrette les couleurs fades et peu différenciées. Je retiens surtout un contexte complexe avec des individus rudes à la vie difficile. Ce far-west est très réaliste et a le mérite de ne pas se limiter à des duels. Les personnalités sont développées et bien utilisées dans ce scénario dense.
J'ai eu très peur en commençant cette lecture car la première scène semble être tiré du film Autant en emporte le vent. Nous enchaînons alors sur quelque chose d'hautement improbable du style un père qui avait jusqu'ici protégé son fils de 16 ans de partir à la guerre (celle de Sécession) et qui subitement avec l'arrivée d'un groupe de soldats change d'avis. Il traite son fils de lâche comme s'il n'avait aucun amour pour ce dernier. Nous sommes en 1864 et le Sud va perdre la guerre. Rien de vraiment crédible ! Heureusement, la suite sera de meilleur acabit. Signalons encore une erreur grossière de datation concernant la mort de Lincoln située d'après les auteurs en 1864 au lieu de 1865 !!! Nous suivons alors le parcours chaotique de ce gamin qui fuit vers l'Ouest. Il croisera la route d'un vieux comédien ambulant et déséquilibré qui souhaitera le transformer en femme pour les besoins du spectacle et celle d'un baroudeur en quête de vengeance personnelle. Je n'ai pas aimé la toute dernière partie où l'histoire ne se concentre plus que sur un des personnages de ce trio. J'ai profité de la dernière intégrale paru par Glénat en forma mini pour découvrir cette oeuvre méconnue. On y voit les premiers pas de Bonifay et Rossi dans la bande dessinée. Un western assez curieux ...
Cette série méconnue cache quatre tomes bien différents, cela ressemble assez à des ébauches, des études de personnages de situations et d’univers pour simuler dans un environnement donné des réactions de protagonistes. Car si cela ressemble à du western, on est loin des conventions requises pour ce genre. Si les deux premiers tomes restent dans la même veine et doivent être lus ensemble, les tomes 3 et 4 se lisent de façon indépendante. Nous suivrons dans les premiers tomes la constitution d’une drôle de troupe au milieu du conflit identitaire créateur des Etats Unis. Tout commence par la rébellion d’un jeune fils de notable du sud refusant de rentrer dans l’armée sudiste. Avec l’aide d’un nègre serviteur se rebellant contre le mépris marqué des dominateurs du sud, notre jeune garçon qui contait fleurette en début de tome (épisode qui restera sans suite) va se retrouver à traverser les lignes pour aller chez les bleus maintenant qu’il est grillé chez les blancs. Sauf qu’arrivé en face évidemment il sera fait prisonnier, la crainte d’espions est plus forte et l’herbe n’est pas forcément plus verte chez le voisin. C’est là qu’il rencontrera cet étrange personnage mi brigand mi trafiquant, joueur tricheur, caractériel mais adroit politiquement pour son profit. Ils embarqueront en essayant de fuir cette folie meurtrière d’une inhumanité qu’ils ne veulent pas partager. Une troupe de théâtre naitra donc permettant d’éviter les embrigadements de force et autres joyeusetés. Sauf que pour notre jeune homme il faudra se travestir. Le quotidien des villages n’étant pas rose, nos compagnons se retrouveront à participer à des guerres civiles et un nouveau membre viendra enrichir la troupe. Etrange troupe de déchus, d’anges brisés et de truands pas taillés pour le costume. Petit à petit apparaitra la relation homosexuelle espérée qui ne sera pas partagée et entrainera dans le désespoir notre manipulateur desséché. (sujet à part entière du tome 3 avec cette poursuite de chimère inutile). En ajoutant un peu de libération des esclaves noirs, un chouillat de tripot et bien sur un peu de quiproquo indien avec un racisme d’un autre type vous obtiendrez un ensemble multiple en problématiques. Le tome 3 verra la déchéance d’un amoureux sur le déclin, personnage pathétique, à mon sens il s’agit du tome le plus abouti. Le tome 4 traitera du membre bourru qui avait été le dernier à suivre ce groupe hétérogène dans sa vengeance finale. Ce tome 4 riche en flash back (un peu trop à mon gout) sera le moins expérimental au sens où il parait conforme aux standards habituels, à tel point qu’on peu imaginer le lire en premier car il n’y a que peu de lien avec les 3 premiers tomes. Graphiquement Rossi tient la route. Le trait se cherche parfois pour donner le ton juste à des scènes sombres, ce qui donne des ambiances lourdes, riches en traits. La pesanteur des personnages se décline sur l’image, la lourdeur et la confusion des sentiments me parait amplement réussie. En revanche les graphismes semblent eux aussi sortis d’une palette à tests, tantôt le clair, le sombre, la scène émouvante, celle brutale, le désert, tout y passe sans que la fluidité soit au rendez vous. Au final cette série mérite d’être connue pour la diversité curieuse qui s’en dégage, intéressante, le lecteur prendra certainement plaisir à la lecture. Toutefois des défauts de fluidité et l’homogénéité des tomes l’empêcheront d’être une très bonne BD. L’achat me parait intéressant pour les collectioneurs
La série débute dans le mensuel "Gomme" n° 2 de décembre 1981. Elle se termine dans "Circus" n° 115 de Novembre 1987. Malgré le fil conducteur qui est la Guerre de Sécession, la série "Les Chariots de Thespis" n'est pas -comme on pourrait le croire- un western conventionnel. L'action est principalement centrée sur un trio formé de deux hommes en fuite et d'un troisième -un acteur- qui recherche le meurtrier de son épouse. Réunis... surtout pour le pire, ils devront faire face à des situations qui les dépassent, allant même jusqu'à rencontrer les milieux ultraréactionnaires des groupes religieux américains de la fin du 19ème siècle. Rossi nous offre ici un graphisme de très belle tenue, où l'on sent encore l'influence de Jean Giraud (Blueberry). Néanmoins, son trait va vite s'épurer ; l'occasion nous étant ainsi donnée de découvrir un talentueux dessinateur réaliste. La série, pourtant, n'attirera pas une grande frange du lectorat. Un peu trop "littéraire" pour ce style de Bd ?... Les auteurs réaliseront quatre grandes aventures -dans autant d'albums cartonnés édités chez Glénat dès 1982-, puis décideront d'interrompre la série. A noter : Philippe Bonifay, le scénariste, n'est crédité que des aventures 3 et 4. Il est néanmoins le cocréateur -avec Rossi- de la série.
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