Harry sauve la planète

Note: 4.5/5
(4.5/5 pour 2 avis)

Harry est employé dans les usines Lux à Protopolis, il fabrique à longueur de journée des petites caméras qui finiront dans les mains des riches habitants de Néo-Protopolis.


Dieselpunk Les petits éditeurs indépendants Robots

Mais un jour la femme qu'il aime, la belle Clémentine, est emportée loin, dans le sombre pays d'Urkanika, Harry décide d'aller la chercher, car soudain apparaissent les Proto-robots qui menacent le monde, ces machines qui sont comme de bien entendu fabriquées à Urkanika...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1995
Statut histoire Série terminée (Cycles de 2 tomes) 4 tomes parus

Couverture de la série Harry sauve la planète © Claude Lefrancq Editeur/Several pictures 1995
Les notes
Note: 4.5/5
(4.5/5 pour 2 avis)
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15/09/2006 | Ro
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Par alban
Note: 5/5

Avis portant sur le troisième tome : 4 ans déjà que le dernier tome des aventures de Harry est sorti, j'ai profité d'un peu de temps libre pour le redéguster... Quand on parle des oeuvres d'Alec Séverin, il faut en premier lieu traiter de la forme de l'objet. En s'auto-éditant, Alec Séverin a apporté une nouvelle pierre à la construction de l'univers de son héros phare (pour ceux qui l'ignorent, la série s'enrichit également de superbes portfolios). 2 versions existent du dernier album : la version « populaire » avec son tirage extraordinaire de 950 exemplaires, sa couverture brochée reliée à la ficelle, ses pages cartonnées (et oui je n'ai jamais vu un papier aussi épais pour une BD à un prix aussi bas) et la version luxe à 20 exemplaires façon fac-similés toilée avec un tissu vert. Alec Séverin a édité lui même ces deux versions et réalisé une bonne partie des reliures à la main. Comme d'habitude avec lui c'est un travail d'orfèvre comme il n'en existe plus dans la bande dessinée franco-belge actuelle. Tant pour l'originalité des tirages que pour le travail qu'ils représentent ces deux objets valent une note de 5/5. A noter que le tarif d'origine à 8 euros pour la version populaire était tout ce qu'il y a de plus raisonnable. L'album est en noir et blanc et révèle comme d'habitude le dynamisme du trait d'Alec Séverin et son style et toujours aussi unique et rétro. Alec Séverin a du talent et son travail sans documentation se ressent dans la fluidité des traits. Le scénario plonge Harry, héros incompris et trop célèbre pour le pouvoir en place, dans un abîme de pauvreté mais dont il semble tout à fait se satisfaire. A l'image de son auteur, Harry est un éternel optimiste que nul tourment ne semble pouvoir atteindre. Le pouvoir veut l'exclure pour que le peuple ne puisse espérer en cette icône qui pourra lui apporter son salut. Alec Séverin poursuit magnifiquement dans cet album la suite des aventures de son héros en ouvrant un nouveau cycle qui propulse de nouveau Harry comme futur sauveur du monde. Si vous avez la chance de croiser l'un des albums de ce maître de la BD, je ne serais trop vous conseiller de l'acquérir, Alec Séverin est inversement connu par rapport à la qualité de ce qu'il réalise.

11/10/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

C'est avec les yeux écarquillés que j'ai découvert cette BD dont je n'ai hélas pu lire que le premier tome. C'est ma première rencontre avec Al Séverin et je suis littéralement estomaqué par son talent mais surtout par le fait qu'il soit passé aussi inaperçu à mes yeux dans le monde de la BD. Pour exemple, cette série, Harry, a vu son premier tome publié initialement chez Claude Lefrancq Editeurs. Manque de succès, raisons diverses, que sais-je, quoiqu'il en soit, elle s'est arrêtée sur un "à suivre..." très prometteur. Le second tome, fin de l'histoire, ne fut publié en tirage limité que 5 ans plus tard chez Several pictures, maison d'édition créée directement par Al Séverin. Un troisième tome, lançant une nouvelle aventure, fut ensuite publié en 2002, une fois de plus en tirage limité. Autrement dit, cette série est une rareté, et ça parait incroyable quand on voit la qualité de l'oeuvre. Le dessin d'Al Séverin est proprement excellent. Il s'inspire et fait directement référence aux illustrations et bandes-dessinées de la première moitié du 20e siècle. A mes yeux, je vois du Jijé dans son trait, le Jijé des débuts de Spirou. Je reconnais un peu aussi du Edgar Rice Burroughs, voire même du Winsor McCay pour certaines mises en page. Et je suppose que les experts reconnaîtront beaucoup d'autres influences. Mais ces influences, Al Séverin les transcende pour offrir son propre trait très maîtrisé. Les planches imitent sciemment un style rétro. Cela va du dessin jusqu'aux couleurs, et cela se retrouve aussi dans le style du récit. Mais cet aspect rétro est comme adapté à la bande-dessinée moderne, en gagnant ainsi énormément en fluidité et en plaisir de lecture tout autant qu'en plaisir visuel. Je ne ferais que deux reproches à ce choix graphique. Le premier tient dans la colorisation : oui, ces couleurs font rétro, mais je dois admettre que les palettes chromatiques rétro, c'est assez moche, ça en gâche presque ce superbe dessin. Le second reproche concerne le lettrage : le dessin d'ensemble est visiblement privilégié par Al Séverin au dépends des bulles, souvent trop étroites, et du lettrage, bien fait mais trop petit à mes yeux. C'est dommage car les dialogues sont bons et bien écrits, mais ils sont parfois si petits ou si à l'étroit dans leurs bulles que ça rend la lecture un tout petit peu pénible. Tout comme le graphisme, le récit est lui aussi excellent. Dans un monde légèrement steampunk, Harry, grand et bel homme au physique à mi-chemin entre Clarck Kent et Tarzan, est un pauvre ouvrier dans une usine où il se fait exploiter. Héros à l'esprit droit et sans aucun défaut, il partira à l'aventure pour sauver son tendre amour, jusqu'aux confins de pays exotiques où il combattra sauvages indigènes et dangereux robots. La narration est plaisante. Le récit ne manque pas d'humour. L'intrigue est bien montée et intéressante. Et les nombreuses références implicites aux ouvrages d'aventure des années 30/40 passent parfaitement, aussi bien que si on lisait une BD au scénario très moderne. Un superbe hommage tout en étant une oeuvre à part entière, qui se suffit à elle-même grâce à son très bon scénario et son superbe dessin. Je ne connaissais pas Al Séverin, mais maintenant je sais que je vais chercher activement à lire sa bibliographie complète.

15/09/2006 (modifier)