Mélodie au crépuscule

Note: 3.65/5
(3.65/5 pour 17 avis)

"Cette histoire est une sorte d'hommage que je voulais rendre à Django Reinhardt à ma manière, c'est-à-dire en prenant un côté volontairement "conte", m'attachant davantage sur certains aspects du personnage (incarné ici en "Tchavolo Naguine") atypique, rêveur, curieux, un brin illuminé, à la fois en-dehors du temps, mais avec un langage universel."


Académie des Beaux-Arts de Tournai Animalier Musique Paquet Renaud Dillies Roms, Gitans, Tziganes et autres Bohémiens

"C'est l'histoire d'une rencontre avec Scipion Nisimov (narrateur et personnage principal) qui, par son intermédiaire et ses incertitudes, nous fait découvrir un monsieur extraordinaire de simplicité et de génie. Il nous dévoile un nouveau monde, une culture différente, avec ses incompréhensions mais surtout ses richesses… Bref, je souhaite juste faire un clin d'œil à l'un des plus grands musiciens de tous les temps. Parler un peu de sa musique si pétillante de vie, comme le rire d'un enfant ..."

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mélodie au crépuscule © Paquet 2006
Les notes
Note: 3.65/5
(3.65/5 pour 17 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

21/09/2006 | ArzaK
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

On retrouve dans cet album toutes les qualités du travail de Renaud Dillies. Déjà un dessin moderne, assez épuré, très aéré (comme la mise en page d’ailleurs), et très chouette. Avec des couleurs elles-aussi agréables. Et une histoire elle aussi simple, légère, mais intéressante. On suit avec plaisir ce canard qui broie du noir et son chagrin d’amour, après avoir découvert l’infidélité de sa copine. Accompagné de quelques personnages (dont un sympathique gitan), il traverse le monde et son malheur dans un univers qui mêle fantastique, rêveries (quelques aspects surréalistes dans plusieurs cases) et aventures plus classiques. Tout ce qui relève de la poésie, des rêveries m’a vraiment plu. La pagination est relativement importante, mais l’album se lit rapidement, et avec plaisir.

30/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Si vous ouvrez un ouvrage de Renaud Dillies, soyez prêt(e) à quitter votre univers normé du quotidien pour voyager dans un monde de poésie mélancolique qui transforme votre perception plus ou moins étroite des choses. Comme une pièce de puzzle supplémentaire " Mélodie au crépuscule" nous entraîne en roulotte ou à dos de poisson pilote vers un horizon lunaire si difficile à atteindre. Ce but n'est pas le bonheur sinon il devient inaccessible comme tous ces amours trahis par Daphné, Betty, Epilie et les autres. Non le bonheur est le chemin que Scipion parcourt auprès de son nouvel ami au rythme envoûtant de la musique libre, la musique d'oreille. On retrouve tous les thèmes chers à Dillies, la liberté qui ne se réalise pleinement que grâce à l'amitié, la solitude mortelle et la musique garante de l'universalité et de la diversité des hommes. Comme pour ses autres albums, Dillies nous plonge dans un monde onirique à fort pouvoir symbolique. Le récit est admirablement traduit en images grâce aux traits si singulier de l'auteur. Son trait si flexible nous renvoie à ce monde tourmenté où les chemins les plus épanouissants ne sont pas forcément des lignes droites. Car ces lignes droites, si elles garantissent l'efficacité imposée par le chef Vlatopuk, sont bien souvent mortifères car elles nous rendent aveugles. Alors il faut prendre le temps de contempler chaque planche avec ces innombrables petits détails dans une construction qui nous impose à la fois le fragmenté et l'unitaire. Je donne un coup de chapeau à Christophe Bouchard qui a su trouver la mise en couleur optimale pour valoriser encore plus ce petit bijou. Je ne me lasse jamais de découvrir ou redécouvrir les oeuvres de Dillies qui me procurent des moments de lectures poétiques hors du temps.

26/02/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

C'est la quatrième BD que je lis de Renaud Dillies (même si je mets Frère Joyeux dans un autre genre que son registre habituel ... Quoique ...) et je constate qu'en reprenant les mêmes thématiques, il arrive à sortir encore une fois quelque chose de foncièrement différent. Et en même temps semblable sur le ton employé, la narration et les personnages. Il y a une douceur chez Dillies, qui se dégage de son dessin et de ses histoires poétiques. C'est l'histoire peut-être classique et banale de celui qui change de vie et refuse le monde aseptisé dans lequel il vit pour l'aventure musicale sur les routes, mais Dillies le fait d'une belle manière. En n'oubliant pas non plus que si le conte est beau, la chute peut être fatale tout de même. Et l'on sent l'amour qui ressort pour la musique libre, comme les personnages, vagabonde ... Le tout est servi par son dessin qui se permet ici quelques petites envolées poétiques, avec le ruban de musique qui entraine un personnage dans toute une planche, ou le poisson monture qui entraine le narrateur au gré des voyages. C'est des petites trouvailles visuelles qui font mouche dans le ton du récit et rajoutent une dimension presque onirique à cette ballade. Cela dit, je suis un peu plus circonspect sur la relecture de cet album par rapport à Abélard ou Betty Blues, qui m'ont semblé plus intéressantes dans la relecture. Peut-être que je suis un peu moins sensible à ce que développe l'auteur au fur et à mesure de mes lectures, ou tout simplement que le propos m'a semblé un peu moins important. En tout cas, cela reste un excellent album, très agréable à lire et très beau. Une bonne BD de l'auteur, mais pas celle que je conseillerais pour le découvrir néanmoins.

08/11/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Renaud Dillies nous ressort la même recette que pour son très bon « Betty Blues » et nous sert une excellente « Mélodie au Crépuscule ». J’ai grandement apprécié le rythme narratif, qui offre énormément de respirations (ne vous attendez pas à un récit haletant avec cet auteur) et même si le thème est archi-connu et souvent exploité, cette quête du sens de la vie par un personnage brisé suite à une rupture amoureuse m’a touché par sa justesse de ton. Les personnages animaliers de l’artiste sont très réussis. Leur anthropomorphisme me permet de m’y identifier, et leur animalité me permet de lire ce récit comme je le ferais d’un conte (en fait, c’est la technique utilisée depuis la nuit des temps par plus d’un conte de fées). Plus encore que dans Betty Blues, j’ai aimé ce trait qui me semble devenir de plus en plus dépouillé au fil des albums de l’artiste. Le découpage, lui, demeure excellent. Attention toutefois à la répétition, tant dans les thèmes que dans les effets de style. Je crains en effet qu’à force de m’offrir toujours la même chose, l’artiste finisse par me lasser. Peu importe dans le cas présent, c’était franchement bien !

20/04/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Voilà une belle et magnifique mélodie Scipion Nisimov, volatile en sursis Il se promène souvent dans la nature En quête de nouvelles aventures. Il croisa la roulotte d'un gitan Tchavolo Naguine, voyageur bien vivant Il vient de l'Inde et va à la rivière Tantôt pêcheur, tantôt musicien fier. Infidèle Daphnée qui préfère le taureau au poisson Coup de massue et déprime sur la raison Rien de mieux que de se mettre au violon Refaire surface et être au diapason. Souhaite-t-il jouer de cette musique ? Il lui faudra beaucoup de pratique Le camping n'est pas le terrain idéal Reprendre la route et être en cavale. Du ramoneur sur un toit brûlant A la quête d'un ami passionnant Mais au final, cela fera bien des émules Que cette mélodie au crépuscule.

17/10/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Mélodie au Crépuscule fait partie de mes bds préférées de Dillies, elle m'a fait penser à d'autres que j'ai beaucoup aimées, comme Horologiom dans l'attitude des personnages ou à du Sfar pour le style graphique qui dans certaines cases sont très proches. Comme je l'ai déjà dit pour Betty Blues j'aime la façon dont Dillies organise son dessin en le répartissant dans de simples planches de six cases, dont le rendu est toujours percutant et d'une grande justesse. Les couleurs sont variées, la couverture très attirante, le format parfaitement adapté pour mettre en valeur tout le travail graphique, un bel objet à posséder. Le scénario n'est pas en reste, onirique il joue parfaitement avec les mondes de la musique, du rêve et du voyage, éléments qui permettent de s'évader facilement et d'être immédiatement embarqués dans un autre univers. Ici point d'histoire d'amour rébarbative qui viendrait tout gâcher, il y en a une certes mais elle est très secondaire, disons même qu'elle permet juste de démarrer l'histoire. Celle-ci s'axe principalement sur la musique, celle des gitans et des voyages en roulottes dans un monde libre et plein de gaieté. C'est ensuite et par opposition, une réflexion sur notre société et le travail qui peut nous enchaîner à un métier fastidieux plutôt qu'à celui qui nous donnera du plaisir. J'aurais plus vu cette œuvre classé dans le genre conte, comme le précise l'auteur, car ce n'est pas une histoire traitée de façon réelle dans la pure lignée du roman graphique. C'est merveilleusement conté et superbement mis en images, à lire et à relire.

07/09/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

Inutile de préciser que j’apprécie les œuvres de Dillies mais je trouve "Mélodie au crépuscule" un cran en dessous de Betty Blues ou encore de Sumato. Je suis toujours autant sous le charme de ses planches mêlant harmonieusement dessins et musique. On se laisse facilement emporter par ces quelques notes qui rythment un récit finalement assez mélancolique. Entre rêve et réalité, Dillies nous propose un voyage dans les méandres de l’esprit tourmenté de Scipion. Le dessin reste d’une qualité comparable aux albums précités. J’ai d’ailleurs rarement vu une telle complémentarité entre le découpage et la narration. Un album sans réelles fausses notes si ce n’est que l’effet de surprise est inopérant pour celui qui a lu Betty Blues ou Sumato.

16/04/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Etrange BD, ça se laisse lire, certaines pages jouent joliment avec les cases. Les couleurs sont chatoyantes et le trait fin, mais l'ensemble est très (trop ?) épuré. Le contenu est lyrique, poétique mais semble sans finalité. Je n'ai pas eu le petit déclic à la lecture qui m'aurait permit de rentrer dans l'histoire. Globalement, cette BD n'est pas à mon goût mais je lui reconnais des qualités qui convaincront un grand nombre de lecteurs (d'où le 3/5).

06/01/2008 (modifier)
L'avatar du posteur Guillaume.M

Cet album est bon. L'auteur nous propose de grimper sur une note de musique tzigane et de nous laisser flotter. Une chose est sure, Dillies a la faculté étonnante de faire écouter de la musique par le dessin. Quel talent ! A chaque page on entend les sons de violon... surprenant ! J'ai été une nouvelle fois conquis par son dessin au trait fin servi par de biens belles couleurs. Le dessin est même meilleur que dans Betty Blues à mon goût. Là où le bât blesse comme on dit c'est que la qualité de l'histoire est nettement inférieure à Betty Blues. Je sais qu'il s’agit ici de noter Mélodie au crépuscule et non une autre BD mais je ne peux pas faire autrement que de comparer ces 2 tomes tant ils sont similaires dans la narration et le type d'histoire racontée. Ici l'histoire m'a beaucoup moins parlé. Betty Blues est culte (selon moi), Mélodie au crépuscule est "seulement" bien.

11/04/2007 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant. Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère. J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal. Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.

19/02/2007 (modifier)