Ice Haven

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Daniel Clowes est né à Chicago où, un jour de 1924, deux étudiants assassinèrent par ennui leur jeune voisin, et le souvenir de Leopold et Loeb hante les pages de ICE HAVEN. Cet album raconte comment la disparition d'un petit garçon bouleverse la routine d'une bourgade du Midwest, repliée sur elle-même, et met à jour la solitude et la frustration de ses habitants.


Comix Cornélius El Vibora Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants [USA] - Middle West

L'auteur de DAVID BORING marche ici sur les traces d'Edward Hopper ou de Charles Schultz et cartographie la terrible mélancolie du quotidien. Derrière l'ironie transparaît une empathie profonde pour les prisonniers de Ice Haven, qui ne cessent de se heurter aux barreaux de leur cage en cherchant aveuglément une issue à leurs rêves. Une vingtaine de personnages, enfants, adolescents et adultes, se croisent, entre violence et dérision, dans un ballet désespéré. Pour chroniquer ces vies sans amour, Daniel Clowes reprend le format et le graphisme des « comics strips », tels qu'ils paraissaient dans les journaux du dimanche, et parvient, par le dépouillement du dessin et l'éclat des couleurs, à évoquer toute la désolation de ce havre de glace où les âmes s'engourdissent et les coeurs se brisent.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ice Haven © Cornélius 2006
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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24/09/2006 | Quentin
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Par Thomas B
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Dans la lignée de Chris Ware et de son Jimmy Corrigan (autre lecture excellente à lire de toute urgence), Clowes nous narre la vie de plusieurs protagonistes dans une petite ville américaine des USA somme toute assez tranquille. Ici, point de violence, de drogues, ou d'armes à feu, et pourtant, sous l'apparente tranquillité du dessin et des destins des personnages se cachent une violence et une rage de vivre (plutôt de non vivre) qui bouillonnent de plus en plus fort et farouchement au fil des pages sans finalement ne jamais éclaté à la surface. C'est tout simple, j'ai franchement aimé. Vraiment, grand et beau moment de lecture que je recommande à toutes et à tous.

26/06/2008 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Daniel Clowes est vraiment un très grand auteur de bande dessinée. Le thème de son livre pourrait être la solitude ou la frustration. Tous les personnages de ce roman graphique sont des loosers : le poète raté, le critique de comics prétentieux, des jeunes filles déboussolées qui cherchent amour ou reconnaissance, un jeune garçon philosophe et incompris (qui ressemble à Charlie Brown)… Il règne dans cette histoire une profonde mélancolie. Les destins de ces personnes semblent se croiser, se rencontrer et souvent se distendre, un peu comme dans le film de Robert Altman « Short Cuts ». Clowes est obsédé, depuis son enfance par le meurtre de Bobby Franks 14 ans, tué en 1924, par deux membres de l’élite intellectuelle locale : Leopold et Loeb. Dans son ouvrage, la disparition du jeune David Goldberg fait clairement référence à cette histoire. Au dessin, le format à l’italienne colle très bien à cette succession de petites saynètes. Clowes adapte son dessin aux personnages, aux ambiances, aux situations. Ainsi, l’histoire de Leopold et Loeb est dessiné dans un style très comics années 30. Les récitatifs peuvent se faire abondants ou réduits au minimum. Tout concourt à faire de cette œuvre un vrai tableau de l’Amérique actuelle, une description bien sombre, désespérée, un vrai « havre de glace ».

26/01/2007 (modifier)
Par Quentin
Note: 4/5

Poètes ratés, adolescents pseudo-intellos déchirés par les divorces, angoissés par la médiocrité de leurs parents et dérangés par leurs premiers émois ou expériences sexuelles, voisins tellement normaux et bizarres à la fois, Daniel Clowes dresse un portrait mordant et sans concession d'une petite ville de province Américaine. On retrouve le même regard décalé et auto-critique (critiquant l'artiste qui se prend au sérieux) que dans Caricature, mais avec un style et une intrigue très différents. Un petit album à l'Italienne qui ne paye pas de mine mais qui confirme l'immense talent de l'auteur.

24/09/2006 (modifier)