Vampyre (Warau Kyûketsuki)

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Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Vampyre, The Laughing Vampire 2000, première partie, raconte la transformation d'une femme en vampire dans le Japon dévasté de l'immédiat après-guerre puis, la contamination d'un adolescent, sous forme de chronique sociale, dans le Japon contemporain.


Akita Shoten Ero-Guro Hentai Les petits éditeurs indépendants Seinen Trash Vampires

On retrouve les figures et les postures favorites du maître de l'éroguro organisées comme dans un opéra. Lorsque Maruo ne sublime pas l'abjection, il la rend grotesque. Ce talentueux cryptage ne doit pas nous faire oublier l'incroyable acuité du Gekiga-ka à lire notre monde et ce qu'il en révèle devrait nous effrayer bien plus que la nouvelle mythologie qu'il dessine. Le titre français fait volontairement référence au film de Dreyer.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 2006
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Vampyre © Le Lezard Noir 2006
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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24/09/2006 | Quentin
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai retrouvé dans cet album tout ce qui m’avait intrigué et séduit lorsque j’avais découvert l’auteur avec La Chenille (chez le même éditeur). En effet, Maruo développe ici sur deux épais volumes ses obsessions, et tout son talent. Il revisite le mythe du vampire en lui donnant une coloration très très noire, parfois grotesque et absurde. Et toujours violente, gore. Eros et Thanatos sont convoqués, dans des orgies où la sensualité se nourrit de la souffrance. Maruo est ici dans la lignée de Sade, et d’auteurs comme Bataille. Il y a aussi – mais c’est aussi le cas chez Sade (il faut relire le long passage « Français encore un effort » dans « La philosophie dans le boudoir » !) – une violence tournée explicitement contre la société et certains de ses « vampires ». La cruauté omniprésente ici est parfois gratuite, mais elle se paye de quelques volontés de détruire un monde abject fait de faux-semblants et d’un conformisme désespérant. Comme souvent chez Maruo, l’influence du surréalisme est visible. Si le premier tome reste un chouia « réaliste », le second bascule rapidement et définitivement vers quelque chose de plus fantastique et d’irréel, la construction est plus saccadée, moins linéaire. C’est aussi beaucoup plus noir et sadique. Pour habiter ces cauchemars et ces fantasmes érotiques Maruo use de son trait habituel. Un dessin ciselé, très fin, avec des personnages aux visages de poupée. J’aime toujours autant ce dessin très précis, quasi méticuleux. A noter que, à l’instar de La Chenille, ce diptyque est vraiment à réserver à des adultes, qui plus est « avertis ». Car de nombreuses scènes de torture, de viol, quelques scènes de sexe ponctuent cette histoire !

18/06/2024 (modifier)
Par Quentin
Note: 4/5

Le vampire, tueur de vierges, d’enfants, de pureté et d’innocence, cristallise toutes les peurs et tous les fantasmes de la société. Sous la plume de Maruo, les enfants souillés se transforment à leur tour en bourreaux et vampirisent leur entourage. Mais lorsque deux adolescents acquièrent l’immortalité des vrais vampires et un continuel besoin de sang frais, ils tournent leur violence contre celle des faux vampires sociaux et les éliminent les uns après les autres. Comme dans les précédents albums de Maruo, toute l’histoire tourne autour de la transgression des conventions sociales et traite de l’innocence et de sa corruption, l’innocence étant rarement là où on l’attend (chez les enfants). Un mélange d’horreur, de violence, de perversité et de transgression où rien n’est gratuit (à part la violence de certains) et où tout sent le soufre, servi par des dessins de cauchemars difficilement oubliables. Pour public averti, comme ils disent sur la couverture.

24/09/2006 (modifier)