Pourquoi j'ai tué Pierre
Angoulême 2007 : album essentiel. L'abus sexuel d'un enfant raconté à la première personne.
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Olivier est un garçon sans histoires. Élevé dans une ambiance baba-cool au sein d’un milieu libertaire et permissif, c’est un enfant peu farouche qui a l’habitude de la nudité des adultes. À 12 ans, il part en colonie de vacances. Là, Pierre, un curé avec qui il s’est lié d’amitié, lui demandera de toucher son corps. Olivier ne sera ni violé ni abusé, mais cet évenement marquera son existence à jamais… Texte : Delcourt
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Date de parution | 13 Septembre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Avis dur à écrire pour un album tout aussi dur à lire. C’est la seconde fois que je lis cet album, il faut dire que sa sortie avait été remarqué et avait fait un grand « BOUM ! » dans le milieu de la BD (pour preuve, il a été primé au festival de la BD d’Angoulême). La couverture marque. Elle est simple, et je ne l’ai pas tout de suite comprise : au début je ne voyais que la silhouette du barbu (Pierre) ! Je ne l’ai compris que plus tard, en la regardant plus attentivement, j’ai vu Olivier Ka. Je trouve le dessin d’Alfred très sophistiqué. Plutôt épuré mais loin d’être simpliste. Je me rappelle que la première fois que j’ai vu des planches de l’album, j’étais étonné par ce style plutôt contemporain. Je m’attendais à un sujet grave, et je pensais tomber sur un dessin réaliste. Mais je suis tombé sous le charme des bonshommes, aux airs gentils d’Alfred. L’alternance entre les pages avec des cases dépouillées avec un traits simples et d’autres plus chaotiques (limite brouillons) saturées de trait avec un encrage gras qui tâche, bave et fait de gros traits. Les couleurs aussi, souvent des aplats sont très jolies. Donc, oui le dessin très esthétique sert le récit à la perfection. Le récit est très dur et très fort. Trop fort... L’émotion nous remplit lors de notre lecture. Ce livre fait parti des BDs qui m’ont le plus touché (Quartier lointain en premier lieu). Il est vrai que le deuxième lecture est moins bouleversante que la découverte de l’album mais elle rempli quand même son rôle : c’est poignant. Je conseille la lecture de ce livre à tous ceux qui serait intéressé, c’est une très belle œuvre. Bien, très bien !!
Putain, ça calme ce genre d’album ! J’ai d’ailleurs assez difficile à rédiger un avis sur cette BD… Étant confronté aux faits de mœurs de par ma profession, il me tardait de découvrir cet essentiel d’Angoulême traitant, pour le moins, d’un sujet délicat. Je dirais que j’ai été charmé par la simplicité, la sincérité et l’intelligence du récit. Malgré la démarche d’exutoire recherchée par l’auteur, que nul ne peut d’ailleurs juger, ce dernier ne fait pas l’erreur de tomber dans le blâme facile et inintéressant. Si le sujet a été rapidement trouvé, je pense qu’il n’en a pas été de même de la conception de l’album. Pendant que j’écris ces quelques lignes, je songe encore aux vingt dernières pages… J’avais également été conquis par l’album Je mourrai pas gibier d’Alfred et je retrouve ici le même trait. Un trait qui peut paraître simple, voire brouillon, mais se révèle être finalement très dynamique et expressif. Le dessin, les couleurs et la mise en page étayent à merveille tous les états d’esprit par lesquels passe la lecture. Le ton peut passer du léger au dramatique, tout comme dans l’autre série citée, et le lecteur s’en retrouve encore plus retourné. Je conseille donc vivement cet album. Le sujet abordé n’est pas là pour créer un mélodrame commercial débile, mais sans doute pour permettre à l’auteur de raconter l’irracontable, et peut-être, en tout cas je lui souhaite, tenter d’évacuer quelques vieux démons… Une grosse claque dans la gueule, je n’ai rien à dire de plus !
A mon avis, incontournable. On referme le livre avec une drôle de sensation, c'est un récit très fort, le tout amené avec une grande finesse et un dessin (bon, d'accord, je suis fan d'Alfred) de grande qualité. Un cri, un sujet dur et surtout casse-gueule, les deux s'en sortent avec brio. Comment passer à côté de cet ouvrage... c'est tout simplement impossible.
A lire d'urgence, cette bd est une pure merveille. Je ne suis pas fan de ce type de dessin qui me paraissait à première vue un peu trop enfantin, mais très vite je me suis fait emporter par cette histoire magnifique et les dessins correspondent et collent parfaitement à cet univers. Une fois qu'on commence la lecture on ne peut plus s'arrêter, l'histoire est bien ficelée par les différentes étapes, on s'attache aux personnages tous très sympathiques et à la fin on en ressort tout bouleversé. Pour moi, cette bd est à promouvoir dans les écoles. Culte, à posséder de toute urgence.
Je viens juste de finir cette bd et j’en suis toute retournée. On m’avait prévenu sur le sujet quelque peu spécial de cette histoire mais je ne pensais pas que j’allais la « vivre » de cette façon. Au contraire, je me suis dis que ce sujet justement allait « aveugler » certaines personnes et que certains avis ne sont donc pas objectifs… Mais ce n’est pas le cas. D’après moi, les auteurs n’auraient certainement pas pu la raconter différemment. On se sent de suite avec le petit Olivier, on vit et grandit avec lui. Riant avec lui, tremblant pour lui et on aimerait pouvoir entrer dans la bd pour pouvoir casser la gueule du gros Pierre… Dès le début, il m’avait l’air louche celui-là… Trop gentil pour être gentil. La claque à la fin ! J’imagine très bien les réactions de nos deux amis Alfred et Olivier. On a envie de les accompagner dans ce lieu plein de souvenirs pour apporter notre soutien et d’une certaine façon, nous le faisons en lisant leur bd et en en parlant autour de nous. Voilà un sujet, malheureusement pas le seul, que nous ne devons pas garder sous silence. La preuve avec cette histoire. Le fait de se taire a bouffé Olivier à l’intérieur et se confier lui a enfin permis de se libérer. Graphiquement aussi c’est le choc. Habituée aux dessins d’Alfred, je me suis laissée bercer par ceux-ci lors des premières pages. Le sujet assez fort exposé par la douceur d’Alfred nous permet de parcourir cette bd sans peine. Grâce aux dessins, aux traits nets, flous, aux couleurs, aux cases irrégulières, on se sent parmi eux. Apporter en plus des images réelles nous permet de sentir qu’Olivier et Alfred veulent vraiment partager ce récit avec nous. La fin laisse visuellement sans voix. Un gros 4.5 pour une bd qui m’a scotchée et me donne envie de continuer à en lire. Merci Messieurs :)
Voici une bande dessinée qui, pour une raison encore mystérieuse, faisait partie de ma pile "bd en attente". Peut-être que devant le flot d'éloges inondant ce récit (certains le voient comme prix possible au prochain festival d'Angoulême), j'avais peur, soit d'être déçu, soit frustré de n'avoir pas su dénicher plus tôt cette fabuleuse pépite. Ayant eu pourtant connaissance de la trame du livre, j'ai été littéralement bluffé par la maîtrise du sujet. Une approche calme, méthodique presque chirurgicale de la pédophilie. Il est des livres qui nous prennent à la gorge, "pourquoi, j'ai tué Pierre" en fait évidemment partie. Le récit d'Olivier Ka est poignant, et encore plus que l'acte lui même, répugnant, ce sont les dernières pages du récit qui m'ont bouleversé (en fait les 30 dernières pages). A l'image d'Alfred, dans le récit, on reste sans voix. Cette voix off, tout au long de ces dernières superbes pages de paysage, raisonne encore dans ma tête tant le drame y est à la fois présent et pesant. Dans le film "Adèle H." de François Truffault, la dernière phrase était (si ma mémoire est bonne) : "je n'ai plus de haine, non, j'ai dépassé la haine". Je pense que l'on peut appliquer cette phrase à la conclusion de ce bouleversant livre. L'illustration d'Alfred est à la hauteur du récit, et je ne peux que saluer cette association d'auteurs. Un livre à mettre à la portée de tous et qui, j'espère, trouvera sa juste place dans les bibliothèques.
Incroyable BD, tant de choses ressortent de sa lecture. La complémentarité texte et dessin est parfaite. Comme tout le monde, j'ai été touché par ce récit. Il en ressort une sincérité et une vérité difficile à avouer. Le sujet, généralement tabou, est bien retranscrit dans un contexte plus général. Les différentes phases chronologiques sont bien pensées et permettent une compréhension optimale de cette histoire autobiographique. L'objectivité est de mise, Olivier Ka relate simplement les faits sans en rajouter, avec une certaine pudeur toute relative. Je tiens à féliciter également Alfred, pour la dimension qu'apportent ses dessins au scénario. Nous sommes en présence d'une oeuvre intemporelle. Sa lecture ne peut laisser de marbre !!! La BD culte par excellence. Bravo Messieurs.
"Pourquoi j'ai tué Pierre", c'est tout simplement la BD de l'année. Rien de moins. Olivier Ka relate ici une histoire très humaine, faisant place respectivement au bonheur, à la joie mais aussi à la peur et la détresse. On vit avec force l'histoire d'Olivier, par le biais d'une narration impeccable qui nous emmène dans les méandres de la vie d'un homme à qui l'on a volé une partie de son enfance, et dont le traumatisme ne ressurgira que bien plus tard pour être plus dur et inacceptable encore. Le sujet (la pédophilie, donc) est traité sans sentimentalisme forcé ni sans tomber dans le pathos larmoyant. "Pourquoi j'ai tué Pierre" est un témoignage bouleversant par sa justesse et son recul, par la maturité de cet enfant qui va bien trop tôt et malgré lui grandir pour faire face à un monde adulte qui sait être sombre et injuste. Le dessin d'Alfred est superbe. Nous retrouvons son style si personnel (et donc si parfait pour illustrer la lourde histoire d'Olivier), allié à une mise en couleur réalisée à base d'aplats et dont le rendu est très fort. Les teintes du coloriste ont d'ailleurs un grand rôle dans cette narration si particulière et si belle... Il est très difficile d'écrire un avis objectif sur cette perle, tant le sujet, personnel, saura toucher à différents degrés son lectorat. Ne retenez qu'une chose : cet album est indispensable, au même titre qu'un Pilules bleues ou qu'un Maus. Il est des albums dont on ne peut se défaire, et qui resteront sur notre table de chevet à jamais : "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie. Olivier Ka, Alfred, je vous remercie.
Alfred est, depuis longtemps, l’un de mes auteurs préférés. Il a sorti de chouettes albums avec son ami Olivier Ka. Mais ça restait du divertissement, souvent très sympa. "Pourquoi j’ai tué Pierre" leur permet, à tous les deux, d’assumer enfin leur statut d’auteur pour adultes. Et pour Olivier Ka, c’est aussi une forme de thérapie. Parce que la BD parle d’une tache noire dans son passé, et qu’il se livre sans retenue dans ce magnifique album. Cette noirceur, il l’a gardée au fond de lui pendant très longtemps. Son livre est donc un témoignage sur la pédophilie, un témoignage tout en retenue, avec une voix off qui raconte tout, de façon très naturelle, comme si l’on était vraiment à la place d’Olivier. Il est à noter que le lettrage de l’album est au diapason, puisqu’il change où moment où les choses se « gâtent »… Alfred, tout en gardant son style propre, le fait encore évoluer dans cet album, dans un sens plus net, plus épuré parfois. Mais également plus torturé, brouillé, un peu à la manière du Larcenet version « les Rêveurs ». On sent qu’il s’est impliqué émotionnellement pendant la réalisation de cet ouvrage particulièrement éprouvant. "Pourquoi j’ai tué Pierre" est une BD formidable, poignante. Peut-être la BD de l’année.
"Pourquoi j’ai tué Pierre" est un livre autobiographique magistral, traitant d’un sujet sensible (l’abus sexuel d’un enfant) à la première personne avec un talent rare. Une fois l’ouvrage commencé, on ne le lâche plus, fasciné et effrayé par ce qui nous est conté. J’entends déjà certains posteurs s’égosiller à dire que ce n’est pas parce qu’une bd aborde un sujet difficile que c’est pour autant un chef d’oeuvre. Certes, non… mais un livre qui me décrit avec cette minutie et cette pudeur le vécu d’un individu abusé dans son enfance, sans jamais tomber dans l’esprit revanchard ou la vengeance, sans crier un gros « Pédophile au bûcher !», quand en plus, ce livre n’est pas seulement un récit fort par son contenu mais est aussi une admirable bande dessinée, magnifiquement dessinée et découpée, parsemée de trouvailles formelles abouties, et bien moi, j’appelle ça un chef-d’oeuvre… Il serait étonnant que "Pourquoi j’ai tué Pierre" n’obtienne pas le prix du meilleur album à Angoulême. La bd de l’année (pour l’instant), et un des plus beaux albums qu'il m’ait été donné de lire. Courez l’acheter…
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