Red Ryder
Une série western d'Avant-Guerre de très grande qualité
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle King Features Syndicate Navajos, Hopis et Zunis [USA] - Les déserts Nord-Américains
L'histoire débute en 1890, aux environs de Rimrock, une bourgade du Colorado... Red Ryder exploite un ranch en compagnie de sa tante. Mais il préfère passer son temps en compagnie de Newt, le shérif. C'est en sa compagnie, ainsi que celle de Petit-Castor -un petit orphelin Navajo pour lequel il s'est pris d'amitié- que Red va vivre de multiples aventures. Il va parcourir en tous sens des contrées encore sauvages, affronter voleurs de chevaux, de bétail, tueurs et tricheurs professionnels...
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Date de parution | 1948 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
J’ai lu les histoires regroupées dans la collection Copyright des Humanos. Qui, comme à l’accoutumée, ont fait du beau travail, avec un chouette dossier en introduction pour replacer – documents à l’appui – la série dans son contexte. Et il faut en effet tenir compte de ce contexte. C’est une série publiée aux États-Unis il y a maintenant plus de 80 ans. Et elle fait bien son âge ! En effet, le récit, les péripéties, tout est très naïf. De la même manière, les personnages, Red Ryder et son compagnon indien Petit castor en tête, sont pétris de belles valeurs, mises en avant là aussi de façon manichéenne et naïve, sans que leur personnalité ne soit réellement développée ou trop complexe. On est très loin ici de Blueberry - pour comparer avec ce qui se fait de mieux dans le genre western (série il est vrai publiée bien plus tard !). Quant aux Indiens, qu’ils soient « gentils » ou « méchant », ils ne sont ici que des faire-valoir, leur réhabilitation – à Hollywood en particulier, qui vampirisait le genre au détriment des comics, qui se spécialiseront davantage aux États-Unis dans le super-héros – n’arrivera que plus tard. Je suis plutôt amateur de westerns, et je savais à quoi m’attendre en empruntant cet album. Mais je voulais quand même lire ce qui est une des séries pionnières du genre, qui a peut-être un peu inspiré Jijé sur Jerry Spring ? Clairement les histoires peinent à captiver un lecteur actuel, même si certains passages se laissent lire. Mais intrigues et dialogues ne sont pas folichons. Quant au dessin, je l’ai trouvé un peu statique, mais je dois dire que Fred Harman a quand même fait du bon boulot. En effet, son dessin n’a pas à rougir de la comparaison avec beaucoup de ses contemporains, c’est clairement l’aspect qui passe le mieux. Son trait classique et réaliste, son Noir et Blanc, sont très lisibles – même si, comme souvent à l’époque et surtout pour des strips, les décors sont évacués, les personnages occupant l’essentiel des cases. A emprunter à l’occasion.
Le western est un genre spécifiquement américain, c'est un point avéré que personne ne conteste, c'est leur histoire, ils en ont pas beaucoup les pauvres. Le genre va naître au cinéma dès 1903 avec Le Vol du Rapide, puis c'est la télévision qui prend le relais avec la mode des sérials comme Lone Ranger, Hopalong Cassidy, Zorro, Roy Rogers etc... La bande dessinée western n'était pas prophète en son propre pays, puisqu'elle n'intéresse pas les journaux américains avant le début des années 30 ; en 1934, le genre démarre vraiment avec Bronc Peeler de Fred Harman, qui exploite le cliché du cavalier solitaire rendu populaire par les sérials du cinéma muet. L'année suivante, c'est "King of the Royal Mounted" (King de la Police Montée). Mais le western dessiné n'est pas vraiment pris au sérieux aux Etats-Unis, un comble, le genre est déja usé par la télé et les sérials; l'Amérique préfère se tourner vers les héros capés, masqués et en collants qui sauvent le monde plutôt que vers ses gunmen d'antan. Mais en Europe, Batman et ses petits camarades volent mal, on préfère les cowboys, et c'est en France, en Italie et en Belgique que le genre va atteindre ses lettres de noblesse et produire des séries mythiques comme Blueberry ou Durango. Aujourd'hui, les Américains le reconnaissent. Il faut attendre 1938 au pays de l'Oncle Sam pour qu'un souci d'authenticité apparaisse vraiment dans une Bd western avec "Red Ryder", encore de Fred Harman. La bande paraît en strip quotidien puis en comic book. C'est un héros plus mûr et plus rude que son prédécesseur Bronc Peeler, qui connaîtra un certain succès mais limité chez lui. En France, on l'a vu dans des journaux comme l'Aventureux, Spirou ou Coq Hardi. Pour ma part, je l'ai découvert dans quelques numéros du mensuel Bonanza édité par Sagédition à la fin des années 60 ; ça ne m'emballait pas des masses, et j'ai eu l'occasion d'en lire des épisodes dans la réédition de Futuropolis en 1982. Ce n'est pas du tout comme les westerns européens, ma culture BD en western s'est faite avec Blueberry et Comanche et tous les héros de pockets comme Tex Willer, Buck John, Kit Carson ou Tex Tone, et pour moi, Red Ryder me paraissait bien terne à côté. C'est un western archi conventionnel, une histoire typique de cowboy à la tignasse rousse, flanqué de Little Beaver, un garçonnet indien facétieux qui se lancent dans des aventures assez périlleuses, à la poursuite de voleurs de chevaux ou de bandits. C'est une succession de chevauchées et d'activités de ranch sans grande profondeur qui relues maintenant confirment mon désintérêt de cette bande au demeurant sympathique et il faut le reconnaître, plutôt bien dessinée. Aussi, attention , si vous croyez trouver des scénarios travaillés et des personnages riches ou complexes comme dans les westerns franco-belges, ce n'est pas le cas ; c'est une bande pionnière qu'il faut certes respecter pour son grand âge, mais qui véhicule des valeurs de son époque avec une imagerie naïve. A découvrir en bibliothèque pour avoir une idée.
Aaaah.... ce "bon vieux" Red Ryder... Bien avant Jerry Spring, et par la suite Blueberry, existait ce cow-boy... "Red Ryder" : un nom qui sonne encore aux oreilles de nombreux lecteurs... Cette série nous vient des Etats-Unis. Imaginée et dessinée par Fred Harman, elle va paraître sous forme d'une planche dominicale, dès le 6 Novembre 1938, dans le Newspaper Enterprise Association. A partir du 27 Mars 1939, cette planche deviendra quotidienne. Jusqu'en 1960, Harman va animer la série. Au fil du temps, il sera assisté par Jim Gary, Edmond Good, John Wade Hampton... des illustrateurs qui ne seront pas mentionnés. Il passe alors "la main" à Bob McLeod qui continuera la saga jusqu'au 27 Décembre 1964 (dernière publication dans le King Feature Syndicate). Et en Europe ?... Red débarque dans l'hebdo Spirou dès 1939. Il la poursuivra jusqu'en 1952. Pour le détail de ses autres parutions : voir "SERIES". J'aime beaucoup. Vraiment. J'ai découvert Red Ryder, au début des années soixante, en relisant les vieux Spirou collectionnés par mon père. Avec Red -et Petit-Castor- je m'imaginais et rêvais des grands espaces, me plaisait à jouer au cow-boy, faisais revivre des scènes de ses histoires avec mes "petits soldats" de plastique. Bien plus tard, j'ai eu l'occasion de "tomber" sur les éditions originales brochées de chez Dupuis... de biens bons albums qui fleurent encore l'encre d'imprimerie, aux pages épaisses du mauvais papier d'après-guerre. Il m'arrive encore d'en relire, toujours agréablement surpris par les solides scénarios de Harman ainsi que par son graphisme nerveux et hachuré. Red Ryder ?... Une très belle série western importée "de là-bas", qui aura grandement plu à une génération de lecteurs... et qui ne demande qu'à être (re)découverte par d'autres. Encore faut-il trouver les albums, de plus en plus rares... Un coup de coeur, un grand... comme les formats de ces opus d'époque. Les albums : 7 albums brochés seront édités de 1948 à 1955 chez Dupuis. En 1982, Futuropolis (collection Copyright) éditera un album cartonné "à l'italienne" reprennant la période 1942-1943. L'auteur : Fred HARMAN, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Saint Joseph (Missouri) le 9 Février 1902 et décédé à Phoenix (Arizona) le2 Janvier 1982. Un véritable spécialiste des scènes de western. Harman influencera de nombreux artistes dont -dans le genre- Jijé (Jerry Spring) qui d'ailleurs réalisera plusieurs planches de "raccord" pour l'édition Spirou en 1942.
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