Thyl Ulenspiegel

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

L'histoire de Thyl, qui est à la Belgique ce que Jeanne d'Arc est à la France...


Best of 1950-1959 Hello Bédé Journal Tintin La Flandre belge - Vlaanderen Ligne Claire

Thyl Ulenspiegel est le symbole de la lutte contre l'oppresseur espagnol. Il a pour compagnons Nele et Lamme. Ce trio va vivre plusieurs péripéties avant de prendre le commandement des gueux (ainsi nommés les paysans flamands du 16ème siècle). On les retrouvera ensuite dans une colonie hollandaise établie en Amérique où ils auront fort à faire pour combattre les Indiens.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1954
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Thyl Ulenspiegel © Le Lombard 1954
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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29/09/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur bamiléké

C'est souvent un vrai plaisir de se replonger dans les anciennes séries oubliées. J'aurais été bien incapable de resituer les aventures de Thyl l'espiègle car le film de 1956 avec Gérard Philipe s'est effacé de ma mémoire. Dans la série Thyl joue le rôle d'un résistant contre l'occupant Espagnol en 1562. Comme Thyl est un personnage farceur, drôle et gentil il ne combat pas avec des armes de guerres. Ses armes sont la ruse, la finesse, l'improvisation et la loyauté. Cela donne un récit plein de rebondissements. Le scénario est fouillé avec des combats à l'issue incertaine et des adversaires espagnols évidemment avec le mauvais rôle mais qui ne se départissent pas d'une certaine bravoure et noblesse. Ce côté équilibré du récit est agréable et Thyl est vraiment un personnage attachant. Le graphisme est très daté travaillant dans un mode réalisme précis sur les expressions et soft sur la violence des combats. C'est donc à destination d'un très large public. La mise en couleur (pour mon édition) est presqu'une bichromie travaillant sur les noirs/gris en opposition avec les oranges de Guillaume II. Une lecture intéressante.

14/10/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'avais déjà vu ça et là le nom de Thyl Ulenspiegel, Thyl l'espiègle, mais je ne l'ai découvert pour de bon qu'avec cette série. Visiblement, à la base il s'agissait d'un personnage de fiction de la culture allemande connu pour ses farces. Willy Vandersteen en adapte dans cette BD une version belge plus récente qui a fait de ce personnage un héros de la guerre d'indépendance de la Flandres contre l'occupant Espagnol au XVIe siècle. Le premier tome de cette série est totalement centré sur cette guerre où se sont affrontées l'armée Espagnole du roi Philippe II et celle des Gueux flamands menée par Guillaume d'Orange. Thyll, jeune fils de charbonnier attaché à la cause des Gueux va se retrouver protecteur de l'or destiné à payer les mercenaires au service des Gueux et va devoir l'apporter à Guillaume d'Orange. Puis une fois cela fait, il continuera le combat, notamment en allant prévenir la flotte Flamande à quoi en Angleterre pour lui permettre de venir en aide à l'armée des Gueux. Le second tome se détache de cette guerre pour mener cette fois Thyll et son ami Lamme en Amérique où ils vont découvrir les conditions de vie dans la colonie hollandaise de Nouvelle-Amsterdam et comment étaient traités les indigènes par les colons. A nouveau, il s'agira pour le jeune héros de se ranger aux côtés des opressés contre les opresseurs. Je ne connaissais pas le style réaliste de Willy Vandersteen, forcément bien plus connu pour sa série Bob et Bobette. Sa ligne claire y convient très bien, offrant des planches précises et très compréhensibles. Aussi désuet que soit ce style, je l'apprécie et lui trouve une belle esthétique. Toutefois, le récit parait lui aussi désuet. C'est de l'aventure à l'ancienne, une longue suite de péripéties, de courses poursuites et autres fourberies de traitres à la solde de l'ennemi. J'ai apprécié d'y découvrir le contexte de la guerre d'indépendance Flamande que je ne connaissais pas du tout. L'auteur y mélange une part d'authentique Histoire et une part de légende, qui donne parfois un mélange surprenant quand le réalisme et la dureté de certains passages, notamment la mort de nombreux protagonistes dont celle des parents du héros, côtoient la naïveté et la facilité d'autres moments, par exemple quand Thyll exerce ses blagues à l'encontre de ceux qui veulent lui mettre des bâtons dans les roues. En outre, autant j'ai été accroché en début de récit par la découverte du contexte et de ce personnage légendaire, autant le contenu de ces BD est très dense, il s'y passe beaucoup de choses, au point d'en devenir longuet, à la limite de l'ennui, ce qui, ajouté au côté désuet et naïf du ton du récit, m'a fait sortir quelques fois de ma lecture. Je ne suis probablement pas le public le plus approprié, cette série s'adressant sans doute davantage au public Belge et Néerlandais nostalgique de BD à l'ancienne. Pour ma part, j'y vois un intéressant ouvrage d'une autre époque et d'autres lieux, au style graphique maîtrisé et au contexte historique pittoresque, mais pas un indispensable.

13/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

A l'instar de Robin des Bois pour les Anglais ou de Guillaume Tell pour les Suisses, Thyl l'Espiègle est le symbole de la résistance du petit peuple flamand contre le pouvoir espagnol qui gouvernait alors le Saint Empire Romain Germanique (dont faisaient partie les actuels Pays-Bas et la Belgique). Ce personnage qui lutte avec ses compagnons avec courage et facétie, a inspiré plusieurs versions dessinées dont on peut retenir celle de 1956 par E.T. Coelho pour le journal Vaillant, puis celle de 1976 par Dino Battaglia pour Il Giornalino. Il y eut même un film en 1956, réalisé et interprété par Gérard Philipe (les Aventures de Till l'Espiègle). Mais seul un Flamand pouvait en donner une version aussi brillante (pour l'édition belge du journal Tintin, et sa version hollandaise, Kuifje) : en 1951, Willy Vandersteen signe cette version en 2 volumes ; à son époque, c'est un chef-d'oeuvre, aujourd'hui, c'est vieillot et peu adapté au goût du jeune lectorat actuel. Bien-sûr, il faut se remettre dans le contexte, mais j'ai franchement trouvé ça laborieux, long à lire car le texte est très verbeux, et on est dans l'emploi de petites cases tel que c'était à l'époque ; même pour moi, c'est pénible, je n'y suis plus trop habitué. Côté dessin, c'est différent de Bob et Bobette, moins appliqué, mais pas désagréable. De plus, je trouve que le 2ème épisode "Fort Amsterdam" qui emmène les héros au Nouveau Monde, n'a aucun sens, Thyl étant un personnage typiquement flamand qui doit évoluer chez lui, et non ailleurs ; c'est comme si pour nous Français, on envoyait Jeanne d'Arc en Amérique... Bref, cette aventure aurait pu me plaire sans doute dans les années 70, mais lue maintenant, même si le fond est bon, je la trouve démodée dans sa forme. Attention, malgré une note basse qui ne reflète que mon goût propre, je conseille cependant l'achat aux nostalgiques.

22/01/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je déteste Bob et Bobette, mais l'avis de Mac Arthur m'a mis l'eau à la bouche et j'ai donc lu les deux albums malgré le fait que Mac Arthur disait que la narration était désuète pour les jeunes d'aujourd'hui. C'est effectivement le cas : l'aventure n'est qu'une suite de péripéties, la narration et le dessin manquent de dynamisme et le héros est peu charismatique. Malgré tout, j'ai apprécié ma lecture. Les péripéties sont captivantes même si certaines parties sont un peu ennuyeuses (ceux en mer notamment). J'ai bien aimé en apprendre sur l'histoire de la Belgique et le dessin est pas mal. On est loin de Bob et Bobette ! Enfin, c'est ce que je pense pour le premier tome parce que je trouve que le second est très dispensable. Le début est pas mal, mais ça devient chiant dès que Thyl et ses copains s'embarquent pour le nouveau monde. Je ne connais pas ce personnage, mais j'avais l'impression que, éloigné de sa Belgique, les aventures du héros étaient sans intérêt.

16/03/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Il m’est impossible de parler de cet album sans évoquer la genèse de son héros. Thyl Ulenspiegel est né de l’imagination féconde de Charles De Coster, un écrivain belge né en Allemagne d’un père wallon et d’une mère flamande. Celui-ci, reprenant un personnage récurent de la littérature populaire allemande (une sorte de Guignol ou de Robin des Bois, qui se moquait des nobles et des bourgeois, et qui volait aux riches ce qu’il donnait aux pauvres) en fait un héros belge mythique. En greffant les aventures de ce personnage espiègle, frondeur, moqueur, issu du milieu populaire et dont le père fut injustement exécuté à un contexte historique précis, et en lui permettant de prendre part à des faits historiques majeurs de l’histoire des Pays-Bas espagnols, Charles De Coster crée un véritable et légendaire héros belge. De plus, la rédaction de Thyl Ulenspiegel se fait à une époque (1867) durant laquelle la Belgique traverse une très profonde crise sociale. La famine pousse des familles entières à l’émigration, les milieux ouvriers sont alors scandaleusement exploités par les nantis. Des enfants de 6 ans sont envoyés dans les mines en qualité de houilleurs (leur petite taille leur permettait de se faufiler au plus profond de galeries mal étançonnées). Il est donc inutile de s’interroger sur le succès populaire d’un personnage qui parvenait par son courage et sa malice à se moquer des nobles et des nantis. Mais si l’engouement populaire est au rendez-vous, le livre ne connaîtra qu’un médiocre succès. En effet, le manque d’éducation des classes ouvrières (où l’illettrisme est encore la norme) favorise la diffusion des aventures de Thyl Ulenspiegel sous la forme orale tandis que les milieux lettrés rejettent ce personnage, bien trop frondeur et révolutionnaire à leur goût. Et Charles De Coster mourra dans la misère, après avoir créé un des personnages les plus populaires de la Belgique en général, et de la Flandres en particulier. Dans l’immédiat après-guerre, Willy Vandersteen décide d’illustrer les histoires de Thyl Ulenspiegel sous la forme d’une bande dessinée très respectueuse de l’œuvre originale. Son style est très semblable aux premiers Bessy, un style certes vieillot mais d’une qualité graphique indiscutable. La narration est elle aussi typique de l’époque, et me parait inadaptée aux jeunes lecteurs actuels. Si, aujourd’hui, l’ensemble a très mal vieilli (narration lourde et poussive, structure raide, mise en page "d’époque", péripéties très naïves), il n’en garde pas moins une valeur historique d’importance pour tout bédéphile belge qui se respecte. C’est la raison pour laquelle, et malgré le vieillissement de cet album, je ne peux que qualifier de culte ce monument de la bande dessinée consacré à un des rares véritables héros légendaires belges, une cote totalement subjective qui, je le crains, ne sera partagée que par un nombre très restreint de lecteurs (les autres risquent bien de trouver cet album horriblement ringard). Culte, sans que je puisse objectivement en recommander l'achat. Paradoxal, non ?

15/06/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Thyl fait son apparition dans l'hebdo Tintin n° 39, 6ème année, du 26 Septembre 1951. Il y tire sa révérence dans le n° 49, 8ème année, du 9 Décembre 1953. L'histoire, ici scénarisée par Willy Vandersteen, est tirée du roman "La Légende et les Aventures d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak" de Charles de Coster, en 1867. Je possède les deux éditions originales. C'est simplement : magnifique. Willy Vandersteen en a conçu une des plus belles versions EDITEES (François Craenhals et Dino Battaglia s'y étaient également "essayés"). Cette histoire en deux tomes m'a plongé, alors jeune adolescent, en plein dans le 16ème siècle où ce qui allait devenir -beaucoup plus tard- la Belgique faisait partie des Pays-Bas espagnols. Et ça m'a plu ; comme ça a marqué l'esprit du lectorat de l'époque. Je n'y voyais que l'histoire d'un redresseur de torts ; une sorte de "Zorro" se battant contre l'oppresseur qui avait envahi son pays. Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai compris "l'autre sens" et du roman, et -surtout- de la BD : créée dans l'après-guerre, l'histoire de Thyl symbolisait la Belgique se dressant contre l'envahisseur allemand. Je pense que c'est surtout pour cela qu'elle a marqué l'esprit des lecteurs du tout début des années 50, malgré qu'elle n'ait duré que le temps de deux albums. Thyl ?.. C'est bondissant, haletant, aux rebondissements nombreux, comique aussi... et qui me fait penser aux bons vieux films de cape et d'épée de ces années-là. Je possède toujours ces 2 éditions originales. Elles ont une place à part dans mes collections. Je les considère comme un des plus beaux exemples de la BD belge d'après-guerre. Il faut dire qu'avec des dos toilés rouge et le 4ème plat en "peau d'ours" bleu, ça vous a une de ces gueules !... Ca fait plus de 50 ans que cette série a été éditée. Devenue très rare, elle est oubliée des jeunes générations. HEUREUSEMENT : en 1991 le même éditeur (Le Lombard) a eu l'heureuse initiative de "ressortir" les deux albums. Thyl ?... Un vrai petit chef-d'oeuvre, signé Willy Vandersteen, et illustré en partie pour le second opus par Karel Verschuere (dessinateur de la grande série belge "Bessy"). Du très beau travail d'artistes !... des vrais !!...

29/09/2006 (modifier)