Ticonderoga
Les luttes franco-anglaises dans l'Amérique du 18ème siècle.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs argentins Auteurs italiens Fumetti Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. Indiens d'Amérique du nord Nouveau Monde Pratt
Cette fresque historique nous plonge dans le 18ème siècle. En ce temps-là, la lutte faisait rage entre les Anglais et les Français. Chaque nation voulait en effet s'approprier un maximum de territoires et de comptoirs commerciaux établis en Amérique. Pour se faire, chaque "clan" se faisait aider par des tribus indiennes. L'Amérique septentrionale est ainsi devenue un immense champs de bataille dont le seul but était le profit maximal que chacune des nations pouvait en tirer. L'histoire nous est contée par Caleb Lee, un vieillard qui se souvient de ses jeunes années... A l'époque, il parcourait ces territoires encore sauvages en compagnie de Ticonderoga, un "coureur des bois"...
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Date de parution | 1982 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'étais très curieux de découvrir cet album, que je recherchais depuis pas mal de temps. Déniché il y a quelques années, il m'a laissé une impression positive. C'est le même thème que Pratt développera plus tard dans Fort Wheeling, dont il est presque une ébauche - même si l'histoire est différente. Même si Pratt a plusieurs fois traité cette période de l'histoire de l'Amérique du Nord-Est, il est un des rares (avec L'Homme de la Nouvelle Angleterre de Battaglia, ou plus récemment les albums de Prugne dont Frenchman), ce qui est bien dommage. Il y a là une bonne réserve d'intrigues, et les paysages boisés peuvent donner à de bons dessinateurs l'occasion de "se lâcher". Le dessin de Pratt est d'ailleurs assez bon ici. J'ai aimé cet album mais, le comparant à Wheeling, je l'ai trouvé un peu en deça, ce qui me pousse à tempérer mon avis. il faut dire que Wheeling développe une histoire plus longue, peut-être plus adaptée à l'inspiration de Pratt que ce Ticonderoga. J'en recommande la lecture, et aussi l'achat, si toutefois vous arrivez à croiser sa route...
‘Ticonderoga’ prouve, une fois de plus, l’immense talent d’Hugo Pratt. L’intrigue se déroule en Amérique et a pour contexte les guerres franco-anglaises du XVIIIe siècle. Le récit est divisé en deux parties. La première (qui compte une centaine de pages) a pour principal protagoniste le jeune Caleb Lee, qui profite du passage du général Braddock en Virginie pour s’enrôler dans les troupes anglaises. Après son instruction militaire, Caleb fait rapidement l’expérience de la guerre de forêt et voit ainsi un grand nombre de ses camarades tomber, lors de la bataille de Monongahela. Parfaitement disciplinées, les colonnes britanniques sont tout bonnement décimées par les tireurs hurons embusqués. Impuissant face à ces adversaires parfaitement invisibles, Caleb est sauvé de justesse par Ticonderoga, un guide de l’armée. Les deux jeunes hommes deviennent alors quasiment inséparables. Caleb est véritablement fasciné par son ami coureur des bois. Comme d’habitude avec Pratt, le récit est parfaitement documenté et ne manque assurément pas de crédibilité. L’auteur s’arrange, comme bien souvent (voy. not. Les scorpions du désert ou Fort Wheeling), pour que les ennemis se rencontrent et met ainsi en valeur l’absurdité de la guerre, qui n’oppose jamais les « bons » aux « mauvais », et dont aucun des deux camps en présence ne sort jamais complètement vainqueur. Dans la seconde partie (qui totalise, quant à elle, une cinquantaine de pages), Caleb et Ticonderoga suivent un de leurs compagnons indiens dans un voyage à travers l’Amérique. Personnellement, je trouve que la première partie est de bien meilleure qualité et que le récit aurait pu s’achever à la fin de celle-ci. Le second segment de l’histoire tient davantage de l’aventure pour l’aventure. Les escarmouches contre différentes factions indiennes se suivent et se ressemblent, jusqu’à la chute qui m’a semblé un peu trop brutale. De manière générale, Caleb Lee, de par son âge, a un regard relativement naïf sur les événements, à l’instar de Criss Kenton dans Fort Wheeling et d’Ann et Dan dans Ann de la jungle. Ce type de point de vue contraste remarquablement avec celui, plus désabusé, de baroudeurs endurcis, tels Corto Maltese et Koïnsky (Les scorpions du désert). Concernant le graphisme, le résultat est correct, malgré le trait parfois trop gras et quelques flous qui viennent gâcher la lecture. À mon avis, ces défauts sont au moins partiellement imputables à l’éditeur… Pour ceux qui ont lu Fort Wheeling, sachez que ‘Ticonderoga’ m’a fait une bien meilleure impression. Par contre, si cet album vous intéresse, je vous souhaite bien du plaisir pour le dénicher ;) Remarque : Oesthereld (dont le nom n’est même pas crédité sur l’album que j’ai eu entre les mains) n’étant vraisemblablement que coscénariste de ‘Ticonderoga’, je ne suis pas parvenu à déterminer – et, partant, à critiquer – son investissement dans le projet. Quoi qu’il en soit, le résultat de cette bd m’a finalement semblé très « prattien »…
C'est fou ce qu'on peut trouver dans une bibliothèque. Des trucs oubliés comme ce "Ticonderoga" par exemple. Personnellement, je m'attendais à une bonne histoire d'aventure du même genre que Fort Wheeling, mais ce ne fut pas le cas. Je me suis ennuyé du début jusqu'à la fin et je ne suis jamais rentré dans l'histoire. L'action m'a parue lente et totalement inintéressante. J'ai dû me forcer pour finir l'album. Il faut dire que les dessins n'aident pas car, comme d'habitude chez Hugo Pratt, je trouve le dessin totalement moche et je me demande pourquoi il y a autant de gens qui trouvent ça génial. Ça ne doit pas être mon genre de style. Au fait, il y a une erreur historique, mais je pense que c'est la faute du traducteur. À un moment, quelqu'un dit 'au Québec' dans une phrase. Or, il devrait plutôt dire 'à Québec' car si la ville existait à cette époque, ce ne fut pas le cas de la province. Le territoire de l'époque s'appelait la Nouvelle-France. Il faudra attendre la conquête pour que le territoire s'appelle, pour la première fois, "Province of Québec".
Cette -ancienne- histoire débute dans "Frontera" n° 1 d'Avril 1957. "Frontera" ?... un mensuel argentin dirigé par Hector German Oesterheld qui co-scénarise cette aventure avec Pratt. Au dessin, Hugo Pratt m'a fait ressentir le graphisme qui le fera ultérieurement connaître. En noir et blanc, et en quelques traits, il a déjà l'art de décortiquer une situation, un fait d'armes, de styliser un mouvement. J'ai apprécié ce qui est déjà une sorte d'envolée lyrique qui préfigure -avec 5 ans d'avance- sa série Fort Wheeling. Histoire bien documentée, crédible, pour laquelle Pratt se fera assister par Gisela Dester pour quelques planches. Par la suite, Dester poursuivra cette série en Argentine, puis la "lèguera" à d'autres graphistes. Pourtant, dès son arrivée en Angleterre en 1958, Pratt va abandonner son "héros". Traduite, la série paraîtra dans "Kwaï" sous le titre "Les aventures d'Alain Blanville". Heureusement sortie de l'oubli, l'histoire originelle sera éditée, sous forme brochée, en 1982. En résumé : une bien bonne série d'aventures, aux déjà excellents effets graphiques dus à la technique du noir et blanc chère à Hugo Pratt, et qui décrit une période peu "utilisée" en BD. Du beau travail qui, déjà, date d'une cinquantaine d'années...
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