Les Capahuchos

Vraiment bizarre cette série. Que j’aurais davantage placée en inclassable plutôt qu’en western. En effet, si une bonne partie en relève, il y a quand même certains détails (les uniformes et les véhicules des tenants du régime totalitaire par exemple) qui sont franchement deuxième moitié du XXème siècle ! Ce mélange des genres n’est pas désagréable en soi, et l’on peut voir dans la révolte des Capahuchos une défense des valeurs présumées de l’ouest sauvage face à l’utilitarisme totalitaire et moderniste. Mais j’ai eu du mal à toujours accepter les partis pris de Marcelé. Tout m’est apparu outré, les réactions, le jeu des personnages. Et surtout, alors que j’ai à plusieurs reprises sur d'autres série pu aimer son dessin, qui donnait une certaine poésie aux récits qu’il accompagnait, j’ai été déçu ici. Là aussi c’est plus caricatural, brouillon et pas toujours très lisible. La colorisation est aussi parfois baveuse. Une série originale (récit et dessin), mais – affaire de goût sans doute – je n’y ai pas trouvé mon compte.

09/09/2023 (modifier)

Gérer mes listes

Mais que je n'aime pas ce dessin! Je le trouve même particulièrement laid, il est dans un certain style de l'époque donnant aux personnages des attitudes bizarres, un peu guindé. Cela m'a fait penser à cette population nonchalante, nihiliste que l'on aurait pu croiser à Carnaby Street à la fin des années 70, après le départ de hippies. J'ajouterais que les proportions sont également très approximatives. Sur le fond, le propos n'est pas mauvais quand il décrit un groupe de révolutionnaires cherchant à abattre le totalitarisme et l'injustice, cependant les choses sont faites de manière si outrée, surfaites que l'ensemble ne passe pas. C'est trop glauque pour que le message puisse faire son office. Ma lecture s'est faite grâce au prêt d'un ami, je vais lui rendre avec grand plaisir!

20/02/2015 (modifier)

Gérer mes listes

Ce récit au ton vraiment étonnant et dramatique est un tableau réaliste et âpre des régimes totalitaires, qui tient à la fois du western moderne et de la politique-fiction, à la limite de l'anticipation. Derrière l'aventure et le récit au premier degré, il y a une volonté de dénoncer l'injustice et le pouvoir aveugle. C'est une série étrange, au climat parfois lourd et pesant, aux situations outrées, à la narration expressionniste, et baignant dans un certain manichéisme, dont les résistants dépeints ici en tant que héros, ne sont pas exempts non plus de fautes. Marcelé joue sur les ressorts psychologiques des personnages, mais aucun d'entre eux n'est vraiment sympathique ou attachant, on est bien dans un récit à la gravité inquiétante, servie par un dessin tourmenté, peu attractif et aux couleurs sombres. Quand j'ai vu ça en 1982 dans Circus, ça a fait bizarre, les gueules des personnages faisaient peur, il n'y avait rien pour m'attirer là-dedans ; trop déprimant...

20/12/2013 (modifier)

Gérer mes listes

Cette "sombre équipe" fait ses débuts dans l'hebdo Circus n° 51 de Juillet 1982. Assez surprenant : un Western qui -à vrai dire- n'en est pas un ! La trame générale de l'histoire paraît assez classique, mais l'auteur "joue" ici -et avec un sacré talent- sur la psychologie de ses personnages. J'ai pris un certain plaisir à lire cette aventure de "rébellion contre l'ordre établi" qui, à la fois, pourrait être un pamphlet contre toute sorte de régime totalitaire. Je m'y suis attaché grâce au dessin. Un dessin surprenant d'ailleurs : haché, torturé, comme les personnages (aux visages parfois -un peu- trop oblongs). Un dessin qui me fait penser au style "de la Fuente". Marcelé adopte ici un ton fort dramatique, qui fait encore mieux ressortir le côté sombre de ses scénarios. La texture graphique fait aussi qu'il faut bien s'impliquer visuellement dans la "lecture" des cases, lesquelles sont souvent bien fournies en détails. Ce "premier cycle" se termine en 1988 après la parution du 5ème volume. Je n'ai jamais vu une quelconque suite...

04/10/2006 (modifier)

Gérer mes listes