Canetor
Pris en tenaille entre une petite amie un brin «gnan-gnan» dont il fuit maladivement les témoignages d’affection et une sœur acariâtre obsédée par les proverbes et autres aphorismes, Canetor est très loin de vivre une existence aussi palpitante que son lointain cousin Donald Duck...
Les canards Les petits éditeurs indépendants Parodies et pastiches Requins marteaux
Pris en tenaille entre une petite amie un brin «gnan-gnan» dont il fuit maladivement les témoignages d’affection et une sœur acariâtre obsédée par les proverbes et autres aphorismes, Canetor est très loin de vivre une existence aussi palpitante que son lointain cousin Donald Duck... Pour tromper l’ennui de sa modeste condition, il se déguise en veau, en gendarme ou en éléphant, fait des achats au Supermarché Ferraille, remet de l’ordre dans ses outils... et tente vainement de se réfugier dans un sommeil où, persécuté par son inconscient, ses rêves finissent presque invariablement par tourner au cauchemar ! En partie pré-publiées dans le Ferraille Illustré, ces 40 histoires courtes, comme autant de tableaux magnifiquement ambiancés servis par l’imagination débordante d’humour et de poésie du regretté Schlingo, explorent à merveille l’envers du décor des cartoons des années 40-50. Les deux auteurs prennent un plaisir manifeste à détourner et parodier les codes graphiques de cet âge d’or de l’entertainment américain et à reconstituer pour l’occasion, avec un fantastique soucis du détail, une sorte de Mickeyville des laissés-pour-compte... peuplé d’un charmant bestiaire gentiment dégénéré !!! (Texte Les Requins Marteaux)
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Date de parution | Septembre 2006 |
Statut histoire | Strips - gags 2 tomes parus |
Les avis
J'avais lu les quelques gags parus dans Coin-Coin durant ma jeunesse et j'avais trouvé cela sympathique. Maintenant, est-ce que c'est toujours aussi sympathique dans un album ? Je dirais que c'est à lire avec petite dose. Je ne connais pas l'oeuvre de Schlingo en dehors de sa production dans Coin-Coin et plusieurs le considère comme un génie. Pour l'instant, je trouve son humour volontairement con sympa, mais cela ne me fait pas rire aux éclats ou me semble être un immanquable. J'ai bien aimé lire cet album, mais l'humour ne m'a fait que sourire. J'ai plus aimé comment ses gags pris ensemble peuvent raconter une ou plusieurs histoires. J'ai bien aimé aussi la galerie de personnages qu’ajoutent les auteurs au fil de l'album ce qui permet de renouveler un peu et d'éviter trop de répétition. Je pense que le meilleur personnage est la sœur qui parle souvent en proverbe. Le dessin est sympathique.
Qu’est-ce qu’une parodie ? Pour beaucoup d’entre nous c’est un exercice facile pour les auteurs et souvent décevant pour les lecteurs. Rien de plus facile en effet que de reprendre des codes visuels ou de détourner des noms (« Naguère les étoiles », « Baston Labaffe», « Speederman » ou toutes les œuvres de Enrique Vegas) afin d’y mettre soit un hommage soit d’en pasticher le contenu jouant sur la mémoire de son lecteur qui, riche de l’œuvre originale, en trouvera ou pas son compte. Mais une parodie en termes de bd c’est surtout souvent décevant car la plupart des auteurs se servent des gimmicks propres de la série d’origine pour en ressortir des gags souvent éculés ou même pas drôles… L’exercice est donc possible mais fait rarement louche et au final on se souvient plus facilement de l’œuvre pastichée que de sa copie détournée… Ici c’est différent car même si on cite souvent le monde de Disney et plus particulièrement de Donald Duck et Daisy sa fiancée, Pirus et Schlingo ont eu le bon gout de n’en reprendre aucun code visuel et de définir le tout dans des traits bien propres et rigides qui leur sont propres…. Car le contenu est tout sauf propre et rigide.. Effectivement ces strips sur 2 pages sont invariablement les mêmes mais le coté sérieux de l’affaire ainsi que ses dialogues affreusement datés donne à sourire et à rire et c’est finalement magnifique d’autant plus que l’ouvrage est merveilleusement édité. Je n’avais plus ressenti un tel plaisir à manipuler un bouquin depuis Pinocchio de Winshluss des Requins Marteaux également…. Et le contenu ? Ben Canetor est un affreux petit canard à Cosquette (inverser les voyelles :) ) égoïste et souvent moqueur qui n’aspire qu’à une éthique de vie : qu’on lui foute la paix justement à fleurir ses roses sans qu’on vienne lui chier dans les bottes ! Et des emmerdeurs il y en a, Canetorette sa fiancée aussi dévouée et gentille qu’elle est naïve et manipulée et Canetorine sa sœur, un vrai boulet qui a le bon gout de garnir chaque phrase d’un proverbe à la sauvette ! A partir de là il n’y a rien à raconter de plus si ce n’est qu’on y retrouve l’humour noir et pas si méchant de Pirus pour une fois au dessin et le regretté mais peu reconnu Schlingo au scénario et dont c’était la dernière œuvre. Contrairement à Donald, Canetor ne survivra pas à la disparition de son papa mais nous montre qu’avec un rien on peut s’en amuser tant les situations banales au possible deviennent absurdes ! Et il faut rendre justice aux dessins et à leur colorisation en tous points remarquables et qui rendent beaucoup plus sous les yeux que leurs reproductions sur votre écran. Comme toujours ces bds en strips se lisent vite mais je pense qu’on aura du mal à ne pas y revenir… En gros si vous aimez l’humour décalé à la Trondheim, le ton décalé d’un canard de pacotille mais pas en toc dans un univers factice et les beaux bouquins, mais, alors n’hésitez pas d’acquérir Canetor qui vous mettra de bonne humeur après une journée harassante (testé et approuvé hier soir me concernant :) ) et ne ressemble à rien de connu sur la planète bd ou si peu !
Cet album rassemble des petites histoires de 2 pages dans lesquelles on trouve un humour léger voire naïf qui est en décalage avec les productions actuelles. Le style graphique ressemble à celui que l’on pouvait trouver dans les années 50 avec des personnages figés donnant aux histoires un petit côté charmant. Je déconseille toutefois de lire cet album d’une traite mais plutôt à petites doses. Etant donné que la niche potentielle d’acheteurs de ce type d’œuvre particulière est assez réduite, je n’en conseille pas l’achat car en regard du prix assez élevé, cet album pourra décevoir. Mais bon, l'album en lui même est très beau et utilise des matériaux de grande qualité (ce qui justifie le prix).
Ouaaaah, cette BD était parue en pièce détachée dans Picsou Magazine il fut un temps... Les histoires sont totalement grotesques et déjantées. Le dessin très peu expressif donne un espèce de coté "pince sans rire" qui renforce le comique. Le tout étant assez original... et le fan de Disney que je suis a aimé, de plus, que l'action se déroule dans une Donaldville de parodie. Bref, un bon 4/5 pour ce recueil de Canetor.
Canetor, c'est avant tout un bel album qui attire l'oeil. Grand et solide, il offre une couverture simple qui attise la curiosité. Les planches sont très agréables et bénéficient d'un dessin clair et épuré, aux formes géométriques et à l'encrage nets. Canetor, c'est ensuite un hommage parodique à de nombreuses oeuvres de l'univers des anciens comics. Le rapprochement est évident avec Donald pour ce qui concerne Canetor et surtout sa fiancée Canetorette très proche de Daisy. D'autres hommages sont également rendus, notamment à Little Nemo par l'intermédiaire des rêves agités de Canetor. Et cela continue avec un univers à la Disney et des petites histoires naïves et comiques semblables à celles de la première moitié du 20e siècle à la différence près qu'elles sont traitées ici avec dérision et une acidité "pince-sans-rire". Acidité, en effet, car tout ce joli petit monde n'est pas si rose : Canetorette est idiote et sert de souffre-douleur, Canetor est égocentrique voire limite cruel, sa soeur Canetorine est une emmerdeuse tant verbalement que dans la vie, etc. Humour décalé, satire discrètement masquée sous une belle apparence graphique, propre et nette, c'est un album qui se lit ou se feuillette agréablement. Les gags tiennent sur deux pages et peuvent se lire à petites doses. C'est même peut-être préférable car la quarantaine de gags se révèle légèrement répétitive et pourrait lasser le lecteur lambda.
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