Fikrie

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Tomber amoureux des mirages de l'Afrique...


Afrique Noire Ethiopie et Erythrée La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Mer Rouge et Corne de l'Afrique

Arthur Rimbaud a été celui qui, sans cesse, s’est trouvé en instance de partir. Le 13 décembre 1880, il débarque à Harrar en Abyssinie. Un siècle plus tard, c’est Tom qui arrive en Afrique de l’Est. Besoin irrépressible de voyages et d’ailleurs, il laisse derrière lui sa compagne pour se plonger, à travers une longue mission culturelle, dans la magie envoûtante de cette partie de l’Afrique. Avec les écrits du poête pour tout guide de voyage. Il rencontre alors Fikrie, une jeune éthiopienne qui lui sert de femme de ménage et dont il tombe immédiatement amoureux. Entre eux se tisse une amitié sensuelle et passionnelle. Mais Fikrie a un lourd passé et elle est mariée : l’enfant qu’elle attend de Tom les replongera tous les deux dans la dure réalité d’une aventure sans lendemain, dont les enjeux pour Fikrie étaient bien plus qu’une simple histoire d’amour. (texte : La Boïte à Bulles)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Novembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fikrie © La Boîte à Bulles 2006
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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27/10/2006 | Spooky
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L'avatar du posteur bamiléké

Joël Alessandra est un amoureux de l’Afrique et des Africains. Nous avons ce point en commun. J'avais beaucoup aimé sa participation pour les couleurs de Séjour en Afrique, oeuvre assez difficile. Dans Fikrie Alessandra est seul aux commandes mais on retrouve un peu le même esprit onirique, un graphisme similaire et toujours ces très belles couleurs. La poésie est de mise avec l'introduction d'extraits d'oeuvres de Rimbaud qui avait trouvé l'inspiration sur les bords de la Mer Rouge loin des vals natals de ses Ardennes. Alessandra rend hommage au poète mais livre aussi son histoire, anecdote à caractère d'autofiction de la rencontre bien réaliste de Tom avec la belle Fikrie. L'auteur n'est pas tendre, ni avec son héros ni avec ses collègues même si, à leur corps défendant ils finiront à faire le bien. L'ambiance décrite n'est pas loin d'un néo colonialisme présentable avec ses beaux habits culturels. Mais la naïveté de Tom est vite rattrapée par le cynisme ambiant, volontaire ou imposé, des uns et des autres. Je n'éprouve pas trop d'empathie pour Tom qui se conduit comme un ado pas encore très responsable. J'éprouve beaucoup plus d'empathie pour la belle Erythréenne qui, comme des millions de femmes, ne peuvent survivre que grâce à leur pouvoir de séduction. En quelques cases très dignes, Alessandra nous rappelle le gouffre qui existe entre les préoccupations d'un Tom et celles d'une Fikrie. La leçon d'humanité qui permet de grandir ne proviendra pas du plus instruit et Rimbaud n'est pas forcément d'une grande aide sur le moment. Une lecture rapide mais bien intéressante.

11/06/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Ce sont les dessin à l'aquarelle, ses couleurs chaudes et ses représentations d'un Djibouti attirant et exotique qui m'ont attiré vers cette BD. Car le dessin est très agréable, et il offre aussi de très jolies femmes, une en particulier, qui donne son titre à l'album. J'ai eu un peu plus de mal avec les regards en coin souvent trop insistants des protagonistes, mais ce n'est pas grave. En fait, je pense que c'est tout de même ce qui m'a empêché d'apprécier pleinement cette BD : la personnalité des protagonistes, en particulier le héros auquel je ne me suis pas attaché du tout. Je vois en lui en rêveur hypocrite et égoïste, le gars qui part dans un pays exotique juste pour le dépaysement et le romantisme poétique, sans trop savoir en quoi consiste le job qu'il a accepté et surtout en mentant effrontément à sa petite copine dont il semble se moquer car seul son intérêt à lui passe avant tout. Face à lui, il y a la très belle Fikrie mais elle aussi m'a un peu agacé avec ses regards séducteurs ultra appuyés, même si ce comportement finit par s'expliquer. Si j'avais ressenti davantage d’empathie pour ces personnages, j'aurais nettement préféré ma lecture. Mais en l'état, j'ai tout de même apprécié ce dépaysement, cette découverte un peu superficielle d'une belle région d'Afrique, magnifiée par les jolies aquarelles de l'auteur. Ça donne assez envie. Quant à l'intrigue en elle-même, elle est plutôt crédible et pas inintéressante, mais je trouve qu'elle manque de développement, d'épaisseur et d'une vraie émotion.

31/07/2020 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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On a envie de l'aimer, Fikrie... Les charmes de l'Orient, le poète Arthur Rimbaud les a chantés maintes fois. Des poèmes qui ont présidé, visiblement, à l'écriture et à la peinture de cet album. Un one shot tout en aquarelles, une ode à l'Orient rêvé, fantasmé, une contrée accueillante, nonchalante et sensuelle. Le côté sensuel est surtout assuré par Fikrie, cette bonne d'origine éthiopienne qui s'exprime dans un franglais délicieux et craquant. Dommage que Joël Alessandra n'ait pas pu consacrer plus de temps et d'énergie à son premier album. Car celui-ci est avant tout empreint de maladresse. Maladresse dans les postures, les proportions des personnages, même si Fikrie est particulièrement soignée. Maladresse dans la narration, qui manque de fluidité. La tension sexuelle entre Tom et Fikrie manque d'un peu d'épaisseur, et cette passion bascule vite, un peu trop vite dans la consommation, au détriment des regards, des situations troubles. Les décors, par contre, sont plutôt jolis, même s'ils manquent eux aussi d'un peu de rigueur. Et malgré le soin tout particulier apporté à la maquette, on a envie de l'aimer, Fikrie...

27/10/2006 (MAJ le 31/10/2007) (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5

Une BD agréable et dépaysante qui se dévore en vingt minutes. Quand on connaît un peu l'Afrique et le monde un peu rance des coopérants professionnels, c'est effectivement très bien rendu. Le dessin à l'aquarelle fait penser à du Sfar en plus sage et les poèmes de Baudelaire accompagnent très agréablement le texte. L'histoire est toute simple mais sonne juste parce que, comme le confesse Alessandra, elle est en partie autobiographique. A part ça, Alessandra est un gars super sympa, qui fait de belles dédicaces en vous racontant que le ministère des Affaires étrangères le paye pour aller faire des carnets de voyage dans la corne de l'Afrique. Heureux homme...

04/04/2007 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
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J'ai découvert ce livre lors du dernier festival de la bande dessinée au Palais de la Conciergerie à Paris. Un sentiment de trop peu domine à la lecture de ce livre. Trop court, trop prévisible, et le caractère du personnage principal n'est pas assez exploité par l'auteur. Reste la beauté des dessins à l'aquarelle, reste la moiteur et les mystères d'une Afrique, pure chimère et héritière de celle d'un Arthur Rimbaud, aventurier d'un autre siècle, véritable fil rouge de cette passion amoureuse. Les personnages secondaires sont réussis (comment, en apercevant l'attaché culturel et le directeur du centre, ne pas songer au film de Tavernier Coup de torchon !). Car toute l'Afrique est là, entre vestige d'un passé colonial et ses traditions, sans oublier le sens de la combine (voir par exemple l'épisode des visas pour faire sortir Fikrie de son pays). Un témoignage réussi mais qui, par le côté naïf du héros, ne convainc guère. Je ne sais si "Fikrie" effleure le récit autobiographique, mais à côté de récits comme La Tentation , cette bande dessinée est à un degré au dessous. Un bon livre qui se lit un peu trop vite, mais reste un peu trop prévisible. Mais le dessin de Joël Allessandra est fort beau. A découvrir.

13/12/2006 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
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Une bien belle histoire, dépaysante au possible, parlant d’évasion… D’évasion géographique, mais aussi de liberté au sens plus large… Le genre d’histoire qui, pendant un instant, vous donne envie d’en faire autant, de tout plaquer, et d’aller vivre l’aventure, faire le tour du monde… La fin de la BD, elle, nous fait revenir sur terre, et nous rappelle que ce genre de rêve un peu puéril résulte sans doute de toutes ces images d’Epinal que nous, Européens, avons de ces contrées éloignées. Alors certes la narration n’est pas parfaite et manque un peu de fluidité. On a un peu l’impression que tout s’enchaîne trop vite, et que certains passages auraient pu être plus développés… Mais ces petits soubresauts ne m’ont pas empêché de passer un superbe moment de lecture…

19/11/2006 (modifier)