Blanche Epiphanie
Une pauvre, mais sculturale orpheline, livrée en pâture à un destin cruel...
Ecole Duperré Les années Métal Hurlant Les Arts Appliqués de Paris Les petits éditeurs indépendants
Blanche Epiphanie est orpheline. Et, qui plus est, pauvre. Son atout ?... ses atouts, plutôt : des formes plus que généreuses. N'ayant pas cédé aux avances de son employeur, le banquier Adolphus, elle est mise à la porte. Ses courbes et sa naïveté attirent bien des convoitises. Heureusement, elle va bénéficier de l'aide de Défendar, un justicier un peu maladroit mais brave garçon. Balancée dans le monde, notre hérpïne va alors vivre de multiples aventures... à son corps défendant.
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Date de parution | Novembre 1972 |
Statut histoire | Une histoire par tome (une 6e histoire est parue en intégrale seulement) 5 tomes parus |
Les avis
Lob est un auteur assez prolifique et très éclectique. Bourré de talent en tout cas et à l’imagination très fertile. Avec son compère Pichard, il développe là une histoire assez foutraque, autour d’une orpheline, héroïne aussi naïve que peu farouche (en tout cas très peu frileuse – tout comme d’autres héroïnes dessinées par Pichard, comme Paulette !). C’est de l’aventure improbable, très influencée par les feuilletons qui paraissaient au début du XXème siècle, avec ici une bonne dose de loufoque originale, et aussi une touche d’érotisme autour du corps nu de Blanche. Le texte (surtout les commentaires off) surjoue les montées de tension, accentuant le côté « pas sérieux » de l’ensemble. Le dessin de Pichard est sans doute un peu moins outrancier et érotique qu’ailleurs (même si on reste dans de l’aventure vaguement parodique). A emprunter à l’occasion, sujet et narration sont atypiques et pas forcément du goût de tous.
3.5 Enfin lu cette série de Jacques Lob que je considère comme un génie. Ses scénarios sont souvent originaux et c'est le cas ici avec cette histoire qui me semble être un peu une parodie des vieux romans-feuilletons (en tout cas c'est l'impression que j'ai lorsque je vois un personnage comme le justicier) et c'est bien fait. La pauvre Blanche est une orpheline qui passe sa vie à se faire exploiter et elle lui arrive pleines de péripéties. Non seulement je trouve le scénario prenant, mais j'adore l'atmosphère qui se dégage du style de Pichard. Le seul souci que j'ai c'est que je ne trouve pas son trait sexy donc lorsque, par exemple, je voyais les seins de l'héroïne, cela ne m'existait pas. Je trouve d'ailleurs que Blanche est un peu le personnage le moins intéressant de la série. Elle est souvent un peu trop effacée, mais ce n'est pas trop grave car j'aime bien la galerie de personnages imaginé par les auteurs. C'est une très bonne série et c'est dommage qu'elle ne soit pas plus connue.
Inspirée des héroïnes de romans populaires du début du 20ème siècle, cette attirante orpheline blonde et pulpeuse fait son apparition en 1967 dans V Magazine, qui avait déjà accueilli Barbarella et Scarlett Dream, 2 héroïnes libérées. ici, Lob et Pichard qui venaient de créer Ténébrax et Submerman, se lancent dans une Bd gentiment érotique, loin des audaces qu'adoptera Pichard dans ses oeuvres ultérieures comme "Marie-Gabrielle". Leur héroïne est une belle jeune fille très naïve (que ça en devient bête parfois), livrée aux convoitises libidineuses des hommes salivant à la vue d'un corps si désirable. La pauvre Blanche rencontre Défendar un étrange justicier masqué en collant noir, secrètement amoureux d'elle, qui la protège maladroitement contre des hommes qui se servent d'elle. Pichard et Lob utilisent avec brio et humour les recettes qui ont fait le succès des feuilletons, et en profitent pour décrire un monde phallocratique aux vils comportements masculins stéréotypés, surtout envers de jolies nunuches comme l'incarne si joliment leur héroïne, très nue la plupart du temps, à une époque où la nudité et l'érotisme en BD étaient encore mal vus. C'est pourquoi le dessin de Pichard se fait plus soft, du moins au début, car au fil des années de parution dans Métal Hurlant ou Circus, Blanche en montrera un peu plus, tout en étant moins torride que d'autres héroïnes du dessinateur, et aussi moins ronde, gardant toujours une minceur élégante ; son trait est aussi et surtout très sensuel ici, associé à des cadrages Art Nouveau évoquant la Belle Epoque. Les hommes quant à eux sont représentés laids et malfaisants, caractéristiques que l'on retrouvera dans ses autres créations. La bande étant un peu démodée aujourd'hui, je ne peux la recommander à l'achat à des lecteurs s'intéressant à l'érotisme, de même que les sujets développés peuvent sembler naïfs ; aussi, c'est bien d'en connaître l'existence en choisissant de l'emprunter car elle a marqué une époque et même dans son genre, l'histoire de la BD.
Lob et Pichard prennent beaucoup de plaisir à malmener leur héroïne. La pauvre Blanche est une victime idéale, elle est si désespérée, si pleurnicharde, si cruche, si blonde et si pure que l'on est presque content de la voir rudement traitée. Dés que Blanche se sort d'un danger, c'est pour se précipiter aussitôt dans un autre plus grand encore. Blanche est une éternelle victime, un personnage auquel on ne s'attache pas. Et son entourage n'est pas là pour l'aider cette pauvre Blanche! Les méchants sont vraiment très très pourris, vicieux, fourbes... les gentils sont souvent des méchants déguisés... Seul un héros est là pour protéger BLanche, pour préserver la vertu de la belle qu'il aime en secret. Il s'agit de Défendar, un pantin idiot costumé de noir, un personnage à l'aspect rappelant vaguement Diabolik, un personnage aussi volontaire qu'inefficace. L'érotisme est constant dans cette série que je qualifierai d'humoristique. Blanche est souvent nue. Une des particularités de cette série est son style narratif, très ironique le ton est endimanché au possible, c'est très volontairement sensationnel et dramatique, comme dans un mauvais feuilleton, c'est trop parfois, ça en devient pesant. Dans cet état d'esprit, les aventures de Blanches se suivent et se ressemblent. Si les lieux changent, les histoires se répètent. Les dessins sont corrects, d'aspect vieillots ils collent au ton de la série. Blanche Epiphanie n'est pas une mauvaise BD mais elle accuse horriblement mal son age, tout cela parait bien daté aujourd'hui. JJJ
C'est en 1967 que cette plantureuse colombe fait son apparition dans "V magazine". Je ne l'ai découverte qu'à la fin des années 70 dans Métal Hurlant. "Blanche Epiphanie" ?... C'est la transcrition en BD de la pure tradition des romans dits "populaires" qui paraissaient à la fin du 19ème siècle. Quel drame que cette pauvre petite, à qui la vie ne fait aucun cadeau, et qui -malheureusement pour elle- dispose de formes qui feraient pâlir de jalousie Pamela Anderson ! Aux commandes : deux "spécialistes" qui feront les belles heures de l'hebdo Pilote : Lob et Pichard. Si les scénarios du premier tiennent la route, il n'en est pas de même du graphisme du second : je n'aime pas ! Désolé. Je reconnais que le dessin évoque bien l'ambiance d'époque, que l'héroïne est charmante; que les personnages sont bien typés mais.. je n'encaisse pas. Pourtant, le noir et blanc (du début) sied bien à cette série, laquelle me plonge "au bon vieux temps" que mes arrière-grands parents ont connu. Parfois aussi, ces pérégrinations tragi-comico-érotiques (bon enfant) me font l'effet d'un grand vaudeville inachevé. Un trait trop lourd ?... Peut-être. Blanche Epiphanie aura beaucoup de succès à l'époque. Un sein par ci, une jambe dénudée de l'autre, dépoitraillée de temps en temps... mais on en a vu d'autres depuis. In fine : voici quelques années, j'aurais posté cette série dans le genre "érotique". Mais quand je vois parfois ce qui est donné à lire actuellement, je la codifie "aventure". In fine : Blanche Epiphanie fait l'objet de 5 albums en E.O. (sans compter les rééditions). N° 1. Edition SERG. Broché de 1972. N° 2. Ed. du Fromage. Broché de 1976. N° 3. Humanoïdes. Broché de 1977 N° 4. Humanoïdes. Cartonné de 1980. N° 5. Ed. Leroy. Cartonné de 1986. Le décès de Lob, le 30 Juin 1990, sonne le glas de ces aventures.
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