Krazy Kat
Angoulême 2013 : Prix du patrimoine La souris, le chat, le chien... un trio gagnant pour une série des plus folles aux USA...
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Ignatz Mouse, c'est la souris. Krazy Kat, c'est le chat. La souris méprise le chat. Et pour le lui prouver, elle lui balance à chaque fois une brique. Mais le chat interprète ce geste comme un aveu d'amour. Mais il y a aussi l'Officer Pupp, un bulldog policier. Pupp est secrètement amoureux de Krazy Kat. Il survient à chaque fois et jette la souris en prison.
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Date de parution | Janvier 1981 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
On m'a offert cette BD à Noël, et je ne l'ai pourtant lue que très récemment, bien planquée qu'elle était sous la fameuse "pile à lire" en perpétuelle expansion sur ma table de nuit. Mais c'est aussi parce que j'avais été rebuté d'entrée de jeu par le texte parlant de "la meilleure bande-dessinée au monde", ce qui a tendance à me dresser rapidement contre une BD et ne pas trop avoir envie de m'y attarder. Mais cédant finalement, je me suis lu le premier tome de la réédition couleur -qui en compte 7-, finissant avec un vague sentiment de "bof". Parce que, contrairement à ce que je craignais, la BD n'est pas mauvaise. Étrange, clairement décalée et ne me touchant pas, mais pas mauvaise. Je dirais plutôt qu'il s'agit d'une BD qui a vieilli. Pas forcément bien, pas vraiment mal non plus. C'est un peu à chacun d'estimer ce qu'il en pensera, mais je ne dirais pas que la BD est horrible. Juste pas faite pour moi. C'est curieux, mais l'effet "vieille BD" ne rend absolument pas celle-ci plus intéressante à mes yeux (et le fait qu'elle soit américaine me semble plus correspondre à cette idée de "c'était mieux avant" avec la profusion de comics super-héros qui a mangé une bonne partie du marché), et en la lisant j'ai eu la sensation de lire des gags déjà vu plusieurs fois mais avec un traitement très original. Un peu barré, décalé et étrange, dans un monde où les paysages changent d'une case à l'autre, limite expérimental par certains moments, cette BD est assurément pleine de surprises. Mais de bonnes surprises ? Pas vraiment en ce qui me concerne. L'un des gros soucis que l'on remarque à la lecture, c'est le texte : on sent que la traduction n'a pas rendu l'effet original, il y a là quelque chose de très intraduisible depuis l'américain, j'en suis sûr (entre l'argot, le littéraire et les emprunts hispaniques). Et ce texte parfois (souvent) trop lourd complique inutilement les choses pour des gags pas toujours très drôles et souvent absurdes. Un genre d'humour qui est difficile à manier et qui ne m'a pas souvent faire rire ici. D'autant plus que le triangle amoureux est prétexte à beaucoup de gags potaches et assez banals. C'est vraiment le décor et l'ambiance qui font l'originalité de l’œuvre. En fait, je crois que cette BD est plus destinée, aujourd'hui, aux amateurs d'arts qui aiment analyser, décortiquer, comprendre, qu'à ceux qui veulent juste l'apprécier pour ce qu'il est sans rien de plus. N'aimant pas trop ce premier aspect, je reste sur le côté "lire une BD" sans aller trop au-delà, et à ce niveau, "Krazy Kat" m'est un peu passé au-dessus de la tête. Pas mon genre !
Il est probable que je vais en étonner beaucoup, mais moi, ce trio chien-chat-souris m'a toujours paru stupide et sans intérêt. A partir d'une intrigue simple, Herriman a peut-être installé un univers nosensique et un décor lunaire dépouillé, mais voir un chat recevoir des briques à la tête et interprétant ce geste comme un acte amoureux, ça ne m'a jamais fait rire. En règle générale, j'aime bien l'absurde à condition que ça soit intéressant, mais là c'est creux, bête à pleurer ; je déteste tout ce qui est surréaliste, et là c'est beaucoup trop poussé, même dans les dialogues. Ce monde irrationnel, les méditations des personnages font de cette bande une oeuvre purement intellectuelle, qui ne fut jamais trop appréciée en France, du fait aussi de sa traduction difficile. Je lis dans un avis précédent que l'humour y est hermétique, c'est le moins qu'on puisse dire...en tout cas, ça me sort par les trous de nez, et en plus, la laideur du dessin s'ajoute à mon boycot total de cette bande.
Après la lecture de l'intégrale Vol 1 - 1935-1936. Je ne suis pas un nostalgique mais on retrouve dans Krazy Kat des recettes maintes fois reprises depuis. Les strips d'une page ont un univers et des codes bien précis. Pourtant il n'y a pas de phénomène de redondance. L'auteur arrive à se diversifier sans faire appel à trop de personnages secondaires. Certes l'ensemble a pris un coup de vieux, après plus de 80 ans, c'est une évidence. Le dessin est minimaliste mais bien en avance sur son temps. Les couleurs étaient également réussies pour l'époque. De nos jours elles peuvent prêter à sourire mais il faut se rappeler l'époque de sa sortie. Aucun d'entre nous n'était né !!! Un chat débile, une souris espiègle et un chien policier balourd servent de base aux mini récits. Certains strips ont un goût de déjà vu mais ils ont tout simplement été copiés... "Krazy Kat" n'a plus rien à voir avec les BD actuelles mais il a clairement participer au développement du 9ème art. Il est à noter que l'édition Futuropolis de 1991 est superbe. Elle coutait quand même la coquette somme de 168 francs, ce qui n'était pas négligeable à l'époque.
Fou comme histoire, non ?... Et pourtant, sur cette trame simplissime, Herriman va bâtir -pendant plus de 30 ans (!)- une des séries les plus dingues de l'histoire de la BD. Krazy Kat ?... Bientôt 100 ANS d'existence ! Et c'est encore tout bon !... Nous sommes au début de 1910. Herriman dessine des strips dans le "New York Journal". De temps en temps, il ajoute un chat et un chien dans ses "vignettes". Début Août, il intègre également une souris dans cet univers. Le 17 Août 1910, la souris interpelle son ennemi et le traite de "Krazy Kat". Ainsi débute la série. Elle se terminera le 25 Juin 1944. Son créateur, lui, était "parti là-haut" deux mois plus tôt. Un véritable trio infernal ! Chaque strip, chaque gag sera en effet différent. Herriman n'est jamais tombé dans une sorte de routine et joue d'une mise en scène fluctuante, ainsi que ses décors. Krazy Kat ?... c'est le non-sens à l'état pur ; bien avant les célèbres Peanuts. Car, en effet, cette BD est considérée comme "intellectuelle" et sera fort incomprise d'une grande part du lectorat qui la juge "hermétique" et "peu compréhensible". Les "histoires" ?... toutes simples : la souris balance une brique sur le chat, lequel est sauvé par le chien. Le ton ?... Un condensé des Monty Pythons, de Benny Hill, de Charlot, ou des grands burlesques américains. Un vrai délire où j'ai trouvé des expressions classiques, de l'argot, une phraséologie novatrice et parfois inventée. Le dessin ?... Un trait simple, expressif où chaque intervenant est bien mis en valeur, possède sa propre "vie". J'avoue que je n'ai découvert cette série qu'au début des années 70, dans "Charlie Mensuel". Je n'avais pas trop apprécié ; un peu comme le "Génie des Alpages". Mais au fil des années, après certaines relectures, j'ai été happé par le ton, la (fausse) connerie de ces 3 compères. Krazy Kat ?... C'est fou, tout simplement. Un "tout vieux machin" à déguster à petites doses quand même. Il faudra attendre 1981 pour l'édition en langue française d'un premier album. Au total, trois tomes seront édités, formant une sorte d'intégrale. Et c'est tant mieux.
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