La Chair des pommes
De l'enfance, Freddy Nadolny Poustochkine, a choisi d'extraire ce que la mémoire garde habituellement comme un grain de honte, un pépin de gêne.
Enfance(s) Les petits éditeurs indépendants
Chacune des cinq histoires, qui met en scène l'amitié entre garçons, les relations fraternelles, est une pièce du puzzle, celui de la quête de l'identité. Avec une économie de mots et une aisance graphique impressionnante, l'auteur transmet là, un ressenti d'une infinie précision sur l'ambiguité de cet âge, les frétillements sensuels qui agitent les garçonnets querelleurs et la peur délicieuse de l'inconnu. On les voit enfourcher leur vélo, fumer leurs premières cigarettes, goûter à l'ennui, palper la solitude, éprouver l'attente. Cette attente chargée de tension et d'électricité, celle d'avant l'orage, celle que l'on rompt en croquant la pomme. Une puissance sourde et sensuelle traverse cette première bande dessinée et y diffuse un charme discret d'une magie toute vénéneuse.
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Dessin | |
Editeur
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Genre
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Date de parution | 30 Septembre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'avoue avoir bien aimé cette lecture sur la quête de l'identité car cela défile assez vite et avec un dessin qui m'a tout de suite séduit (ce qui n'est généralement pas le cas dans la plupart des oeuvres que je lis). Là, on peut réellement parler de finesse et de poésie dans les formes. Cependant, c'est au niveau de la compréhension et dans l'enchaînement de ces histoires que j'ai eu plus de mal. En effet, je n'arrive pas à savoir si ces récits ont un lien. Les personnages se ressemblent et on arrive facilement à faire des confusions. Le thème sera celui de ces petits moments d'enfance et d'adolescence avec ses joies, son insouciance, ses doutes et quelquefois sa solitude. Il y avait vraiment quelque chose qu'on ressent à travers ces images de scènes pourtant si anodines. Et puis, je dirai que c'est de la douceur que de lire une bd qui n'est point bavarde. C'est peut-être aussi cela que le talent de faire parler les images muettes.
La chair des pommes est une chronique de la jeunesse, de cet âge où le jeune garçon entre dans la puberté. Structuré en cinq chapitres comme autant d'histoires courtes, il représente avec une vraie justesse et sans fard ce qui compose les souvenirs de jeunesse. Ce sont à chaque fois des enfants laissés seuls entre eux ou en solitaire, sans adultes, dans ces moments où ils sont vraiment eux-mêmes et où leur individu se forge. On y redécouvre les relations avec les amis, relations parfois étranges ou troublantes, ou encore le sentiment d'impuissance, de haine et de frustration face à un grand frère détestable. Justesse est le maître mot de ce récit à mes yeux. Car j'ai su me retrouver dans ce récit assez touchant, parfois un peu triste ou assez écoeurant à d'autres moments. Ce sont des choses de l'enfance qu'on n'aime pas toujours à se rappeler et surtout pas à raconter, des moments doux-amers, sans jamais de drame mais juste... troublants du fait des sentiments contradictoires qu'ils impliquent dans l'esprit de l'adulte que nous sommes devenus. Ce n'est pas vraiment le genre de BD que j'affectionne mais je reconnais sincèrement ses qualités, et son prix assez élevé est bien compensé par sa densité et son nombre de page.
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