Le Dessin
Cher Emile, Rien n'est plus vrai: l'art ne sert qu'à rendre la vie encore plus intéressante que l'art. Là où je serai quand tu me liras, force est de constater que j'aurai du mal à t'en persuader. Le dessin nous a séparés. Aussi vais-je te laisser un souvenir. En l'observant, tu verras qu'il te sera utile, et si tu réfléchis bien, ce souvenir te révélera que l'être cher qui semblait éloigné à jamais t'est toujours aussi proche. Inutile d'en dire plus, la clé te donnera accès à la suite. Oublie l'esthétique, et quand tu devras choisir parmi ces vieilleries, ne prends que celle qui te plaira: ton choix sera aussi le mien. Ton ami, Edouard...
Marc-Antoine Mathieu Peinture et tableaux en bande dessinée
Émile ressent intensément le vide laissé par la mort de son meilleur ami, Édouard, un grand amateur d’art. Dans sa dernière lettre, et pour dernière preuve d’amitié, Édouard l’invite à choisir un des trésors de sa prestigieuse collection. Émile s’arrête curieusement devant une petite et simple gravure. Elle représente l’appartement de son ami défunt. Une idée s'empare alors de lui : ce dessin recèle une énigme, un sens caché. L’explorant avec minutie, il en découvre les détails, multipliés à l’infini.. Un univers tout entier contenu dans une image !
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Date de parution | 16 Novembre 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Connaissant un peu MAM et son talent pour l'utilisation très poussée de la narration par et avec le dessin. Avant de me plonger dans la série des Julius Corentin Acquefacques je me suis décidé à lire quelques uns de ses albums et "Le dessin" paraissait idéal : pas trop long et visiblement plus accessible. Et franchement, je commence à apprécier MAM ! Son style est reconnaissable de loin, surtout avec ses fameuses têtes qui me semblent toujours très carrées, ou encore son trait noir épais, jouant sur les ombres. En commençant le récit, je pensais naïvement qu'il avait abandonnée ses prétentions de dessins tarabiscotés en tout sens pour en extraire une signification nouvelle et surprendre le lecteur. J'avais l'impression de seulement voir un hommage à l'art et l'inspiration, le lien entre deux personnes et une allégorie de la profondeur de celui-ci. Puis la fin est arrivé, et là j'ai retrouvé le MAM que je connais. Ce qui est fort, c'est à quel point l'auteur peut jouer narrativement sur le dessin. Et la fin est à la fois belle dans la narration et formidable dans la préparation. Un petit tour de magie que je n'avais largement pas vu venir mais qui fait franchement plaisir. D'autant que le récit se conclue à nouveau sur ce rappel à l'amitié et la passion de l'art que se sont partagés les deux amis. Une belle BD, un peu trop vite lue avec ces grandes cases qui sont rapidement parcourue, mais quel plaisir visuel et narratif. MAM est un auteur qui se joue des codes narratifs de BD pour en extraire une nouvelle façon de raconter, toujours surprenante. Je n'ai pas adhéré à toute ses BD mais il a un savoir-faire que je ne peux qu'admirer.
On retrouve dans cet album une bonne partie du travail habituel de Marc-Antoine Mathieu (dont je suis fan). Une sorte d’exercice de style, explorant les possibilités du dessin – et celles de notre imagination, mais avec un côté ludique. L’exploration du dessin en question ressemble à certains côtés de « 3 secondes », et les jeux de mots, la dérive dans le tableau renvoient aussi à certains aspects des « Julius ». Menée un peu comme une enquête policière, cette histoire vite lue (peu de texte, généralement hors case, en voix off) – mais il faut prendre le temps de regarder les détails du tableau au fur et à mesure qu’ils sont « grossis », éclairés –, est vraiment bien fichue, pour peu que l’on soit réceptif à l’univers de l’auteur, et que l’on n’attende pas forcément de l’action pétaradante. Comme d’habitude, MAM utilise un Noir et Blanc tranché, très froid, jouant sur la géométrie, les lignes. Un Noir et Blanc parfois impersonnel (la couleur fait, exceptionnellement une courte apparition en fin de volume) qui accentue une certaine étrangeté. Un album – et un univers à découvrir.
Petit à petit je découvre l’œuvre de Marc Antoine Mathieu, sur ce coup là je dois dire que chapeau bas. La toile dans la toile, l’œuvre qui se démultiplie à l'infini, non seulement il fallait oser mais surtout maitriser la chose ; c'est chose faite et de fort belle manière. Le procédé est sensiblement similaire à celui utilisé dans un précédent livre : "3" ". J'aime beaucoup chez cet auteur sa capacité à vouloir et à faire perdre pied aux lecteurs en l'emmenant vers un abime qui semble sans fond. Encore une fois le noir et blanc sied à merveille et le dessin d'un abord froid et "carré" recèle énormément de poésie. Cette lecture m'incite oh combien à continuer ma découverte de cet auteur.
Emprunté ce one-shot de Marc Antoine Mathieu. J'ai adoré. De cet auteur je ne connaissais que Julius Corentin Acquefacques que je vénère comme beaucoup. Là c'est un récit différent, plus simple (tout de même très tordu !) mais dans la droite lignée de son univers surréaliste et graphique assez froid et Kafkaïen. J'ai adoré le concept, le côté code secret à déchiffrer. Et le fait qu'un artiste se perde dans la minutie de son dessin qui est en quelque sorte un univers de l'infiniment petit, à l'intérieur d'une page blanche. Les dessinateurs ayant tendance à surcharger sans fin leurs cases, se "perdant" en quelque sorte dans les méandres des recoins de leurs architectures à la ligne claire (c'est mon cas dans certains dessins). Ce héros essayant de déchiffrer un code secret laissé par son ami à travers ce dessin, analysant chaque recoins et découvrant toujours plus de détails formant ce code qu'il décèle après plusieurs années. C'est une idée géniale ! Bref ce récit m'a vraiment enthousiasmé et énormément parlé. Certains pourront être déçus par le "secret" de ce code mais moi je trouve qu'il est parfait. Simple et beau. Et le côté assez froid de cet univers (très beaux dessins en noir et blanc, très austères et cliniques) correspond merveilleusement bien à ce récit. Très bonne découverte.
Comment qualifier cette singulière BD ? Sur la forme, une nouvelle composée de trois chapitres pour des planches à deux cases qui laissent au lecteur le loisir de les contempler. Le noir et blanc colle parfaitement au mystère entourant cette histoire, L’ambiance rappelle beaucoup l’univers énigmatique de Peeters et Schuiten, avec des décors grandioses, presque menaçants, renforçant la solitude des protagonistes, tels des souris dans un labyrinthe. Le graphisme est impeccable et au cordeau, le scénario original et prenant, avec quasiment pas de dialogues et peu de texte. Il s’agit d’un objet poétique qui ne peut s’apprécier que dans le calme et le silence, une parenthèse enchantée face à la fuite du temps… C’est avec cet album que j’ai découvert Marc-Antoine Mathieu, un auteur que j’avais envie de connaître depuis un moment. J’ai bien apprécié cette histoire dont on regrette presque la brièveté (43 pages), un petit conte évanescent et étrange, tel un rêve…. Il s’agit également d’un bel hommage à l’Art sous toutes ses formes et à l’Amitié avec un grand A. En somme, un petit chef d’œuvre hélas trop vite lu…
Depuis que j’ai découvert Julius Corentin Acquefacques, je ne peux m’empêcher d’avoir un faible pour les œuvres de Marc-Antoine Mathieu. Voyant cette BD dans les rayonnages de ma Bibliothèque, je n’ai pu me retenir. J’en ressors plutôt mitigé. Alors, j’adore toujours autant le dessin de Mathieu. Son style, sa capacité avec uniquement du noir et du blanc de nous réaliser des dessins tranchés, nets, précis, complet, complexes, détaillés est extraordinaire. Son travail sur la lumière avec uniquement du Noir et blanc m’impressionne. L’histoire pour sa part m’a laissé un peu sur ma faim. Elle se lit vraiment trop rapidement. Plus qu’une histoire, il s’agirait plutôt d’un essai. Plus court, mais tout aussi intense. ET le point de départ de cette histoire m’a laissé quelque peu dubitatif. Quel hasard, quelle force supérieure a pu pousser le héros à trouver le bon dessin dans le capharnaüm laissé par son ami ? Un tout petit tableau perdu au milieu de tant d’objets tous plus imposants et jolis les uns que les autres. Pour la suite, pareil, le fait que le dessin puisse avoir une telle précision m’a là encore laissé perplexe. Si l’histoire se voulait comme dans la série des Julius Corentin Acquefacques fantastique, irréelle, absurde, surréaliste, j’aurai pu l’admettre. Mais ici, ce n’est pas le premier état d’esprit que j’ai ressenti. Cette histoire si elle se veut mystérieuse, ne tombe pas facilement dans le surréaliste comme elle l’est pourtant. Le ton utilisé se veut plus crédible, plus réel, plus sombre, plus psychologique. De ce fait, pour moi, un décalage se creuse entre l’histoire et son traitement. Pour autant, une fois passé la barrière psychologique de ces impossibilités dans ce monde qui se veut réel, le scénario est une fois encore très bon. La quasi folie dans laquelle est entrainée le héros, son obsession, l’emprise de l’œuvre et la découverte finale sont impressionnantes. Une fois encore cela montre la maitrise du dessin par Marc-Antoine Mathieu. C’est un véritable artiste disposant d’un graphisme et d’un univers vraiment personnel. Si pour moi, cet album n’est pas le meilleur, il reste malgré très bon.
J’avais été enthousiasmé par « Julius Corentin Acquefacques » du même auteur, j’étais donc curieux de découvrir une autre œuvre de MAM. Deux amis amateurs d’art, se retrouvent séparés par la mort de l’un deux. Le disparu, Edouard, a pourtant laissé derrière lui un dessin énigme, qui va obnubiler pendant des années Emile. « Le dessin » s’avère être une lecture agréable et on reconnait bien l’univers particulier de l’auteur. Toutefois, je ne suis pas complètement convaincu par le final, certes surprenant, mais qui ne me semble pas vraiment plausible. Difficile d’en dire plus sans trop en révéler pour les futurs lecteurs potentiels. Autre petit bémol, cette histoire se lit très rapidement, la faute sûrement à un découpage de deux cases par planche. En conclusion, une lecture très prenante sur les trois quart de l’album, on prend un grand plaisir à suivre le cheminement menant à la résolution de l’énigme, mais une fin un peu trop tirée par les cheveux à mon goût.
Le dessin est une œuvre magnifique dans tous les sens du terme : c’est un véritable enthousiasme littéraire qui m’a parcouru ! Il est tout d’abord intéressant de se pencher sur la construction du scénario et de voir comment le récit a été pensé. On ne peut qu’être admiratif de ce travail effectué avec brio. C’est comme si un mécanisme avait été parfaitement huilé pour donner la solution miracle à une énigme mystérieuse par essence à travers un dessin. L’histoire est d’abord celle d’une amitié, puis d’un drame et de l’enfermement dans une bulle protectrice. Ce noir et blanc d’une belle élégance va donner le ton et apporter une cohérence à l’ensemble. Rarement une bd parvient à un tel mariage harmonieux pourtant essentiel. On ne peut que penser aux multiples implications et aux sens de chacune des choses dans une décortication avec une acuité exceptionnelle. Une simplicité des choses qui en fait cache une grande complexité. On est loin de toute scène purement contemplative. De cette lecture, je retiendrais une véritable ode à l’amitié qui touche d’abord l’âme du lecteur. Je comprends pourquoi l’auteur est un véritable Mozart de la bd : il nous a livré une partition sans fausse note ! Les mots me manquent pour exprimer le fond de ma pensée. Je dirai tout simplement en conclusion que c’est étonnant, riche et poignant à la fois ! Une vraie réussite qui comblera les amateurs de bande dessinée !
Marc Antoine Mathieu met en page l'"ultime énigme"... Ou comment, outre tombe, Edouard laisse à Emile de quoi remplir et construire sa vie... M.A.M. réussit à nous embarquer dans cette quête de façon magistrale. En partant d'un banal dessin, la vie d'Emile va se plier petit à petit à cette recherche qui va tourner à l'obsession et emplir son existence. Destin, chance, fatalité ou prédestination ? Emile aurait-il pu faire autre chose de sa vie que de trouver LA réponse ? A vous d'en juger... Car si certains auront trouvé des raccourcis un peu faciles concernant cette quête, je pense qu'il n'aurait pas pu en être autrement. Même si Emile avait choisi d'autres options, le résultat final n'aurait à mon sens pu être différent... Tout n'est que prédestination et fatalité dans cette œuvre. L'écriture de M.A.M. est toujours d'aussi bonne qualité et renforce l'intérêt de cette énigme. Sans être trop bavarde ni trop envahissante (comme dans Dieu en personne par exemple), là, le texte est fluide et se cale à merveille avec le dessin pour poser une narration limpide. Côté dessin on retrouve le trait si marqué et particulier de M.A.M. qui fait sa marque de fabrique. Et celui-ci est toujours autant en adéquation avec le scénario. L'adéquation dessin, scenarii, écriture coule de source, voire même un peu trop... Car si cette BD est un régal, il est vrai que la fin arrive (trop ?) vite. Le découpage n'est pas innocent à cette impression : 2 cases par planche, forcément, ça se lit vite... Mais bon, en même temps ce découpage en grande case pose le dessin de M.A.M. et le valorise, alors, ne nous privons pas de ce bonheur ! Une très bonne BD à lire et relire pour en apprécier toutes les subtilités à force de lecture !
Formellement très fort, Mathieu arrive à captiver son lecteur avec une énigme posthume d'un ami amateur d'art qui lègue une des œuvres de sa collection au libre choix du héros narrateur. Celui-ci tombe sur un dessin qui l'intrigue parmi une multitude de vieilleries amassées au fil d'une vie et va chercher à en percer le mystère. Reflection, quel est le sens de ce titre ? Flotte un léger brin de fantastique, cela m'a fait penser à la série Les Cités obscures, on recherche par tout moyen l'image dans l'image avec une mise en abyme du héros lui-même dans ce dessin fou qui va le hanter et diriger sa vie. Le dessin noir et blanc est très maîtrisé comme à l'habitude, l'auteur y glisse de petits clins d'œil à Tintin ou encore Frédéric Boilet. Le dessin participe d'ailleurs directement à l'intrigue et le dénouement final. Un album réussi avec une idée de base simple et un développement de l'histoire qui peut se résumer en quelques lignes si bien qu'on peut être un peu déçu par une relative brièveté de l'exercice.
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