La Jungle (The Jungle)
Peu connue en France, La Jungle, roman d’Upton Sinclair, est un classique de la littérature américaine. L’œuvre de Sinclair est très proche de celle d'Émile Zola, tant par le sujet que par le style. En 1906, la parution de La Jungle a provoqué un scandale sans précédent en dévoilant simultanément la misère ouvrière et l'absence de contrôle sanitaire dans les abattoirs détenus par les trusts de la viande. Il ne faut pas s’étonner que Peter Kuper, auteur toujours très sensible aux thématiques politiques et sociales, ait choisi d’adapter ce classique.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Adaptations de romans en BD Luttes des classes & conflits sociaux [USA] - Middle West
Jurgis Rudkus et sa famille ont quitté la Lituanie pour s’établir aux Etats-Unis. Suivant l’exemple d’un ami de Jurgis, qui avait fait fortune dans les bestiaux, ils s’installent à Chicago. Tous sont embauchés dans les gigantesques abattoirs de la ville, qui fournissent de la viande à toute l’Amérique et au reste du monde. Les conditions de travail sont terribles mais l’optimisme de Jurgis et des siens les aide à tout supporter. Ils veulent s’en sortir, avoir une maison, une vie digne de ce nom et ils y parviendront ! Même en menant une existence très dure, le fait d’avoir un travail et la conscience d’être des bons ouvriers, les rassurent et les poussent à acheter une maison pour en finir avec la vie dans une pension et avoir un vrai foyer. Peu importe que le prix à payer soit exorbitant, qu’ils doivent assumer une dette énorme. Ils sont en Amérique, le bonheur est à la portée de tous.Dégoûté par les excès et le manque de scrupules des patrons des boucheries, Jurgis se rapproche du syndicat, participe aux réunions, apprend l’anglais.
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Date de parution | 11 Septembre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voilà qui m’embête un peu, j’aurais adoré aimer. Je m’explique : le sujet me parle, toute dénonciation des horreurs du capitalisme est bonne à prendre. Et des horreurs, les pauvres familles d’immigrés au pays de l’Oncle Sam en ont vécues. Les illusions du début font place rapidement à la triste réalité des conditions de travail des ouvriers face aux riches qui possèdent la ville. On suit donc Jurgis et sa famille dans leur descente aux enfers, malgré même son engagement syndical. Et on peut dire que le sort s’acharne mais ce ne devait pas être loin de cette réalité du travail. En prime d’ailleurs une dénonciation des conditions d’hygiène et de sécurité dans les abattoirs, ça fait froid dans le dos. Histoire tirée d’un roman d’un auteur engagé et militant. Alors pourquoi ça ne m’a pas autant parlé que ça ? Je ne sais pas trop, peut-être la narration que j’ai trouvée trop hachée, les tranches de vies passées de façon un peu expéditive. Je n’ai pas lu le roman original mais j’ai l’impression qu’une adaptation en si peu de planches ne permet pas de développement et d’évolution des situations, c’est dommage. Et puis le dessin aussi, que j’ai trouvé vraiment sombre, même si je lui reconnais une esthétique qui sied bien à cette histoire de machineries d’usines et de sous-prolétariat urbain. Mais je suis assez tentée de lire l’oeuvre originale. Entre 2 et 3 étoiles.
C'est l'histoire d'un émigrant lituanien qui découvre l'Amérique industrielle autour de Chicago. Il s'installe avec sa famille mais il va la perdre petit à petit car rongé par la condition sociale. Il faut dire que les ouvriers n'avaient guère la vie facile. Il y a un peu trop de malheurs pour une si petite épaule et cela en est presque exagéré. C'est un véritable cri du coeur de l'ouvrier démuni contre le riche patron. C'est tiré d'un roman de 1905 et remis au goût du jour sous forme de bd. Un roman graphique que n'aurait pas renié un certain Karl Marx et qui sert bien une certaine forme de propagande politique. On regrettera l'absence de subtilité même si on sait bien qu'au fond cela décrit une dure réalité. La misère a toujours existé et ne fera malheureusement que s'accroître à l'avenir.
La publication de La Jungle a donné beaucoup d’écho aux discours socialistes dans cet Est des Etats-Unis où les « barons voleurs » ont imposé leur système à des millions d’exploités. En cela le roman d’Upton Sinclair est assez proche du message que fera passer peu de temps après et à l’autre bout du pays Charlie Chaplin dans ses films. Upton Sinclair a été l’un des premiers muckrakers, et sa dénonciation de la corruption, des conditions de travail des ouvriers et des conditions désastreuses de production a connu un vif écho dans la presse, le public – sans aller, hélas, jusqu’à toucher outre mesure le législateur… Le propos du livre de Sinclair est ici bien rendu (on y trouve un peu des « Misérables », un peu d’enquête hygiéniste), même si c’est en raccourci par rapport au livre (format oblige). On ne peut que concevoir de l’empathie pour ces descendants d’immigrés et leurs efforts pour survivre au cœur des abattoirs de Chicago. Et comprendre leurs cris de haine ou de désespoir face aux patrons et aux hommes politiques corrompus qui vivent sur leur dos. Mais, si le dessin n’est pas forcément mauvais, je n’ai pas vraiment accroché au style de Peter Kuper. L’ensemble est intéressant, certes, mais pas autant que je m’y attendais.
Cette BD est l'adaptation d'un classique de la littérature Américaine d'Upton Sinclair mettant en scène la dure vie des ouvriers immigrés au tout début du 20e siècle dans les faubourgs de Chicago. Peter Kuper nous offre des planches au graphisme assez original. Il me semble que la technique qu'il utilise est à base de pochoirs et de couleurs assez typées. Le résultat est assez esthétique. Il réussit surtout à instaurer une ambiance sombre et presque malsaine par moment, ce qui colle parfaitement avec le récit. Le scénario, quant à lui, est intéressant sur le plan historique, montrant de belle manière les difficultés puis l'horreur de la vie des familles ouvrières dans le contexte atroce des faubourgs de Chicago où les pauvres sont exploités jusqu'à la mort. C'est aussi une oeuvre montrant l'apparition des syndicats et l'indispensable découverte du socialisme. Par contre, j'ai trouvé que l'intrigue accumulait trop les malheurs qui s'abattent sur le héros : c'est une vraie hécatombe dans sa famille, les gens vont de mal en pis, et quand il redresse la tête, c'est pour mieux s'avilir et sombrer ensuite. C'est le véritable scénario du roman, mais je trouve que c'est trop d'accumulation dans le glauque. Et même s'il s'avère que c'est la réalité historique de l'époque, je trouve la démonstration presque exagérée. Et dans les faits, je n'ai pris qu'un plaisir très moindre à la lecture de cette BD dont la noirceur m'a lassé assez rapidement. C'est donc un album que je trouve pas mal et intéressant mais dont je ne conseille pas vraiment l'achat.
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