Conan le Barbare - Les Clous rouges (Conan Red Nails)
Sache ô prince, qu'entre les années où les océans engloutirent Atlantis et ses palais mordorés et celles où surgirent les fils d'Aryas, il y eût un Age de Rêve. Alors, tels le brillant manteau des étoiles, de fulgurants royaumes couvrirent le monde. Les femmes aux cheveux soyeux de Zamora n'avaient pas d'égales, non plus que ses tours arachnéennes aux mystères hantés. Zangara donna à ces temps sa chevalerie. Koth déborda sur les campagnes paisibles de Shem, et la Stygie aux tombes maudites fut la proie des cavaliers Hyrkaniens qui recherchaient son acier, sa soie et son or. Mais le plus fier de tous fut l'Aquilonie, dont la suprématie sur l'Orient n'eut jamais d'égale. Vint Conan, le Cimmérien à la chevelure sombre, aux yeux clairs, un glaive à la main. Un voleur, un assassin, un mécréant, rêvant de gigantesques empires, prêt à souiller les trônes constellés de pierreries sous ses pieds poudreux... D'aprés les chroniques Némédiennes.
Adaptations de romans en BD Auteurs britanniques Best of 1970-1979 Conan le Barbare Marvel
Conan et Valeria se rencontrent en un lieu désert, le hasard n'y est pour rien, le barbare convoite la belle, il s'est arrangé pour la suivre de loin. Une discussion orageuse s'engage, brusquement interrompue par l'attaque brutale d'un gigantesque dinosaure qui massacre leurs montures. Ayant terrassé le monstre, les deux guerrier se dirigent vers une cité perdue dans le désert. La cité batie en pierre de précieuse Jade semble abandonnée, mais très vite Conan et Valeria sont attaqués par un homme squelette. Conan et Valéria découvrent qu'ils ne sont pas seuls dans la cité, ils rencontrent le Prince Olmec qui leur explique que deux factions issues d'un même peuple s'affrontent depuis 500 ans. Le Prince Olmec et sa compagne, la perfide Tascela promettent fortunes et pierres à Conan et Valeria si ceux-ci acceptent de tuer leurs ennemis, les Xotalancas... Mais il reste à résoudre le mystère des Clous Rouges. Une histoire originale de Robert E. Howard, Adaptée par Roy Thomas et Barry Smith.
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Date de parution | Octobre 1976 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Pour moi, le meilleur Conan juste devant "Le Colosse Noir" de Roy Thomas et John Buscema. Ce comics est une adaptation d'une nouvelle de Robert E. Howard. Les aventures de Conan ont été publié dans le pulp Weird Tales de 1932 à 1935. En 1970, la maison des idées sous l'impulsion de Roy Thomas au scénario et Barry Windsor-Smith au dessin sort les premieres aventures de Conan le barbare. Le succès est au rendez-vous. Un succès qui incombe aux deux artistes. Ce comics reprend les trois chapitres publiés dans les numéros 2 et 3 de Savage Tales en 1973 et 1974. Un récit violent, mais peut-il en être autrement avec Conan, non dénué d'intérêts. Effectivement, une intrigue qui sous un récit simpliste à première vue, pointe du doigt la futilité de la civilisation, de sa décadence qui ne peut que la mener à une destruction inexorable. A méditer. Conan sera accompagné par la jolie Valéria, et cela va occasionner dans le premier chapitre à quelques répliques cinglantes dans la bouche de notre barbare, dont le "hâte toi ! Une femme à la course ressemble toujours à une chamelle pleine !". Un duo détonnant et complémentaire. Un récit bien construit, captivant, avec son lot de rebondissements. Roy Thomas a su cerner l'essence même des récits d'Howard, il marquera de son empreinte le personnage jusqu'à nos jours. Un succès qui doit aussi beaucoup à Barry Windsor-Smith (Monstres), un style reconnaissable au premier coup d'œil. Un trait fin et dynamique mêlant sauvagerie et sensualité. Le gros plus de cet album c'est que BWS encre ses esquisses et ça, ça fait une sacrée différence. Sublime. Le Conan de BWS est différent de celui que l'on connaît aujourd'hui, le sien était moins mastoc, plus félin. Un changement dut à la reprise du personnage par John Buscema. Il existe des éditions en couleur, mais je vous conseille la version en noir et blanc pour apprécier à sa juste valeur l'immense talent de BWS. Toujours autant de plaisir après ma relecture. Un indispensable pour les aficionados du cimmérien. Barry Windsor-Smith est une mine d'or et ce comics une de ses plus belles pépites.
C'est par l'intermédiaire des Chroniques de Conan que j'ai pu enfin lire cette histoire que je convoitais à force de lire des avis dithyrambiques à son sujet par les fans de Conan. Hormis le film que j'aime beaucoup, je ne connaissais pas du tout les comics de ce personnage. Et je dois admettre que cette histoire là est vraiment bonne. Ce qui est bon avant tout, c'est le dessin de Barry Windsor-Smith. Certes il est un peu vieillot et théatral, certes ses personnages prennent souvent la pause, muscles saillants. Mais que c'est esthétique ! Vraiment un régal pour les yeux ! Chaque planche est soigneusement travaillée chaque case intelligemment composée. C'est beau comme des illustrations tout en étant fluide et efficace comme une bonne BD. L'histoire se compose de trois chapitres. Le premier, à l'extérieur, met quasi uniquement en scène Conan et la belle et farouche Valéria. Cette introduction permet de mettre brillamment les personnages et les décors en scène. J'étais surpris de la modernité de la narration malgré l'âge avancé de ce comics. Bon, ok, les dialogues de ce macho barbare de Conan m'ont parfois fait rire (mais ma femme a moins ri) notamment avec des répliques telles que "assez de palabres, femme, je te veux !" et autres "une femme à la course ressemble toujours à une chamelle pleine". Le second chapitre a été celui qui m'a envoûté, avec cet excellent décor que représente cette cité antique, toute en salles et couloirs, aux catacombes insondables cachant dans le noir des mystères indicibles. Il y a une légère atmosphère à la Lovecraft dans ces lieux. J'ai par contre moins aimé le dernier chapitre et le charme s'est rompu lors du grand combat final : j'ai trouvé qu'il manquait singulièrement de charme et qu'il tombait un peu comme un cheveu sur la soupe comparé à l'ambiance réussie des passages précédents. Heureusement, cela ne gâche pas ma bonne opinion sur le reste. Pour le moment, la plus belle et la meilleure aventure de Conan le Barbare que j'ai lue.
Je vais peut être contrevenir à la charte BDthèque en faisant, pour une fois, très court et sans développer d'argumentaire : je pense exactement mot pour mot la même chose que JJJ. Je ne mets que 4 étoiles (en ayant conscience de chipoter), à cause de la colorisation qui n'existait pas à l'origine de la toute première publication dans Savage Tales 2 & 3 (même si l'histoire et les dessins en valent effectivement largement 5). Mais ce n'est pas forcément un reproche à faire aux humanos, puisqu'il me semble qu'ils se sont servi d'une réédition "Marvel Treasure" de cette histoire, en format géant et probablement recolorisé par Marvel. A noter que cette histoire vient d'être rééditée en France dans le premier volume de Les Chroniques de Conan, mais la qualité n'est pas encore parfaite et la traduction à nouveau différente des précédentes (et là, je préfère attendre l'avis de JJJ sur la question car il a bien mieux travaillé la question que moi).
Curieuse vie, que celle de Conan... Imaginé par Robert E. Howard, il paraît aux Etats-Unis dans un magazine consacré aux histoires fantastiques : "Weird Tales", ce en 1932. Et ce n'est qu'après le décès de son céateur, en 1936, qu'il connaîtra la notoriété. Des "Weird Tales" ?.. j'en possède. Des fascicules d'une trentaine de pages, format quasi A4, qui éditaient des nouvelles d'auteurs divers. Curieux d'ailleurs de constater que le Conan imaginé à l'époque ne correspond en rien au plus que musculeux guerrier que l'on découvrira plus tard dans les "Marvel". Ici (dans quelques images pleine page qui accompagnent le texte) Conan est plutôt une sorte de chevalier style "Prince Valliant", vêtu d'une longue cotte de mailles, et à la chevelure coupée "au carré". Conan ?... C'est un Barbare originaire de Cimmérie. Il parcourt un monde sauvage, cruel et sans pitié aucune, à une époque indéterminée. Sa vie se passe surtout à affronter sorciers, mages, monstres maléfiques, dragons, voleurs et autres immondes crapules de l'époque. Et il y en a !... Mais Conan est puissant, courageux, féroce et -aussi- intelligent ; et il se tirera toujours d'affaire des sombres traquenards dans lesquels il va se trouver mêlé. Ce n'est pourtant qu'en 1970 que le groupe Marvel va en acquérir les droits. Roy Thomas va adapter les textes originaux. Barry Smith -un britannique- va s'occuper du graphisme. Le "nouveau" Conan débute alors dans le n° 4 du magazine "Chamber of Darkness" d'Avril 1970. Gros succès immédiat. Rapidement, Conan va avoir son propre fascicule, paraître dans d'autres, fera l'objet d'adaptations cinématographiques. Au point de vue graphisme, ce musculeux guerrier va bénéficier -dès 1973 (Smith a délaissé la série)- de la patte d'autres excellents illustrateurs tels Gil Kane, John Buscema, Neal Adams et autres "pointures". Conan ?... Je l'aime vraiment bien, surtout lorsque les planches sont en noir et blanc. Je l'ai découvert dans des albums brochés de chez LUG dès 1976, puis des Artima, des Marvel... Je n'ai jamais été déçu par la qualité des scénarios, sauf parfois par l'un ou l'autre style graphique de quelques-uns des derniers auteurs. Nonobstant ce fait, c'est pour moi une excellente série ; celle d'un "super-héros" des temps anciens (ou futurs ?) qui ne doit sa (sur)vie que grâce à sa force, sa lucidité et son courage. Parti de rien, il deviendra roi... mais retournera vite à ce qu'il préfère le plus : les emmerdes !...
Les Clous Rouges est l'une des rares aventures de Conan ayant eu droit à une vraie publication en librairie. Un album très important car Les Clous Rouges est l'un des tout meilleurs Conan en BD, et, certainement le meilleur paru en France. Cette histoire est l'adaptation d'une nouvelle originale de Robert E.Howard. Howard est l'un des fondateurs de la Fantaisie Héroïque, il est autant important pour ce genre que peut l'être Tolkien. Le scénario est concocté par Roy Thomas, le plus célèbre scénariste ayant officié sur Conan. C'est une réussite absolue. Une intrigue qui semble simple mais multiplie très vite ses pistes avec génie. Il est vrai que le matériau de base de Howard est de grande qualité, Valeria est présente dans l'aventure, le thème de la cité mystérieuse bien amené, et le principe des clous rouges est une bonne trouvaille. N'empêche qu'un terreau, si bon soit-il doit être cultivé avec talent pour réussir à transformer la littérature en BD. C'est le cas ici. Les Clous Rouge est l'une des aventures fondatrices de Conan, une référence qui contient les ferments de pas mal d'histoires qui vont suivre. Un Etalon, un Classique du genre. Valeria et Conan y connaissent une nuit riche en aventures, menant mille combats, ayant des pièges à éviter, des traîtrises à déjouer, des énigmes à résoudre et de nombreuses forces obscures à affronter. Dans cette mise en scène riche en évènement et en émotions, les scènes fortes ne manquent pas, comme ce passage marquant, où Valeria n'hésite pas à torturer Tascela, une séquence qui frôle le saphisme... Conan est un pur anti-héros, un mercenaire, à la fois voleur et assassin sans pitié. Roy Thomas le façonne de manière extraordinaire. Valeria est magnifique, à la barbarie Cimmérienne et brutale de Conan, elle oppose son air altier, sa fière noblesse. Elle aussi est capable de commettre les pires atrocités. Roy Thomas sait donner à ses personnages des attitudes de circonstances, Conan ne parait jamais aussi royal que quand il s'exprime par la voix que lui offre Thomas. Les dialogues sont excellents, on est bien dans l'univers d'Howard sans que Conan soit obligé de répéter "Crom!" ou "Dents de Crom!" à chaque phrase. Tout est dans la justesse de ton et la subtilité. Quant aux dessins de Barry Smith, il n'y a rien à en redire, sinon qu'ils sont magnifiques. L'artiste sait représenter sans problème un univers fantaisiste. C'est beau, très imaginatif et éclatant. La scène d'ouverture, de part sa virtuosité et le cadrage qu'elle offre, vaut à elle seule la lecture de l'album. La cité est vaste, brillante, les pièces du palais offrent une grande diversité de décors tous homogènes. Le Conan de Barry Smith est élégant, presque fluet si on le compare aux versions qu'en donnent la plupart des autres dessinateurs, il n'en est pourtant pas moins barbare. Pour la petite histoire l'influence de Smith se fait sentir jusque dans le film de John Milius (une bombe!), si le Conan du film peut faire songer a celui de Buscema par exemple, il est pourtant paré des bijoux que Smith a créé. De même pour les décors du films, composés de vastes espaces, de pyramides gigantesques, de tours alambiquées, de pièces de cérémonie à l'aspect orgiaque... et j'en passe... On est dans l'univers baroque de Barry Smith là! Loin des sombres ruelles vaguement orientales de Shadizar que nous dessinent trop souvent Buscema et consorts... A mes yeux Smith est un maître en illustration de Fantaisie Héroïque. Datant de 1976, cet album est malheureusement assez difficile à trouver aujourd'hui. Arédit l'a réédité en kiosque en 1981 ou 1982, mais je vous conseille fortement d'éviter cette version imprimée sur du papier journal: La traduction a été complètement reprise, le résultat est complètement niais et perd beaucoup de sens. Les effets sanglants ont étés amoindris, parfois carrément supprimés. Le très grand format n'a pas été conservé, il a carrément été divisé en deux, ce qui nuit à la lisibilité du dessin. Le pire étant la nouvelle colorisation bien trop vive, qui bave et massacre complètement le travail d'encrage de Barry Smith. Pour l'édition originale en revanche c'est un album culte. Culte sans hésiter. JJJ
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