S.

Autobiographie de Gipi qui évoque le souvenir de son père : le dénommé S.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Auteurs italiens Autobiographie Mon père, cet inconnu [Seconde Guerre mondiale] Guerre italo-grecque et bataille de Grèce
Cette autobiographie propose de découvrir le personnage de S., père de l'auteur, à plusieurs époques. Une partie de l'histoire se concentre sur son passé pendant la guerre. Une autre évoque les souvenirs de l'enfant et du père. Tout se mélange comme dans un gigantesque puzzle, dont il n'est pas toujours facile de trouver la cohérence.
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Date de parution | Octobre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


J’ai pris du temps à comprendre S., et je ne suis toujours pas sûr d’avoir tout compris mais ce dont je suis certain c’est que Gipi est toujours un génie à mes yeux ! S. est une multi-œuvre : une œuvre sur la guerre, ses destructions, ses peurs, ses abus, sa violence ; une œuvre sur la famille et les générations qui passent, les souvenirs qui se mélangent et parfois se contredisent ; une œuvre sur la figure du père qui inspire, dirige, frustre, radote, protège ; enfin une œuvre sur le contraste entre le passé et le présent avec la banalisation de la violence, la réappropriation des symboles, et sur la mort qui finit par prendre forme un jour où l’autre ; dans S., Gipi rend hommage à son père Sergio en racontant ses différents souvenirs qu’il lui a transmit, et ce en utilisant différentes fresque temporelles qui se mélangent (et qui se trouve être finalement très mélangeant pour le lecteur !) ; malgré S. est une très œuvre dans le fond et dans la forme ; fidèle à lui même, l’aquarelle et les coups de crayon de Gipi sont magnifiques ; un auteur à ne pas manquer !


Gipi, c'est le genre d'auteur qu'on reconnait au premier coup d’œil : une aquarelle très expressive posée sur un dessin d'une rare simplicité mais qui va à l'essentiel. Avec cet album, Gipi ne déroge pas à ses bonnes habitudes. Il aborde ici le tragique sujet de la guerre, de la mémoire et de sa transmission. C'est merveilleusement construit, entre le présent de l'auteur, sa jeunesse,celle de son père et la guerre 39-45. Si tout semble un peu nébuleux au départ et qu'on peut avoir un peu de mal à garder ses repères, on finit par prendre ses marques et démêler l'écheveau de la grande et des petites histoires qui composent cette fresque autobiographique autour des conflits que sa famille a traversé. Et la guerre n'épargne personne. Car trop souvent tant qu'elle ne vous est pas "tombée dessus" la guerre reste quelque chose de flou qui ne vous concerne pas. Mais le jour où pour la énième fois les sirènes d'alerte retentissent et que les bombes vous tombent vraiment dessus, on bascule dans une autre réalité... A travers l'histoire de "S.", son père, Gipi nous réveille d'une bonne torgnole qu'on ne voit pas venir pour nous rappeler que la paix n'est pas quelque chose d'éternel mais un bien précieux qu'il faut avoir entretenir. Et que de nos jours, en ces moments un peu troublés sur le plan mondial, c'est ce genre de message qui demanderait à être mis un peu plus en avant, surtout quand c'est réalisé de si bonne manière, sans tomber dans la dramatisation outrancière. Un album fort de par ses personnages et son message.


Après Notes pour une histoire de guerre, bd de Gipi primée lors du festival d’Angoulême 2006, j’avais à cœur de découvrir un autre album de cet auteur, ce fut "S."… "S." est un album assez bizarre par sa mise en place car j'ai eu beaucoup de mal à comprendre où l'auteur voulait en venir... jusqu'au moins la moitié de l'histoire où, réflexion après réflexion je me suis aperçu du génie de Gipi dans cette capacité à nous imprégner du quotidien de ses personnages. "S." met en scène l’enfance de l’auteur et sa relation avec son père dont le lecteur découvre également des moments de la vie qui ont marqué ce dernier. "S.", c’est aussi une démonstration de l’absurdité de la guerre, thème apparemment cher à Gipi pour lequel on mesure à quel point ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie l’a touché à tout jamais. Graphiquement, ce n’est pas le genre de dessin que j’affectionne particulièrement. Cependant, j’aime beaucoup le découpage et la mise en couleurs en aquarelle de Gipi. Hommage à sa famille et notamment à son père, "S." à travers le témoignage de l’auteur nous emmène dans l’absurdité de la guerre et nous interroge sur les relations entre fils et père. La lecture de "S." est assez difficile car il faut vraiment entrer « dedans », elle pourrait rebuter de nombreux lecteurs impatients de connaître le dénouement et qui cherchent une bd divertissante. Pour ma part, je garde un souvenir impérissable de cette lecture. Un album touchant et intelligent finalement...


Très bon titre de Gipi, meilleur à mon sens que Notes pour une histoire de guerre, primé à Angoulême 2006. L'auteur parle ici de son père et d'une partie de son enfance, à travers le personnage de S. On n'apprend qui se cache derrière ce S qu'en lisant la page de remerciements en fin d'ouvrage et on comprend également le côté autobiographique de l'oeuvre. S. raconte des histoires aux enfants, toute l'histoire est empreinte des images de la guerre et de différentes anecdotes qui ne sont pas toujours contées de la même façon selon les personnes. Parfois on a l'impression que l'auteur se répète, et la chronologie du récit peut dérouter mais c'est pour amener quelque chose en plus et en tout cas cela me semble très bien construit comme narration. Très touchant. Toujours ce dessin, pas mal du tout, couleurs très pastel assez pâlichonnes. Si vous avez aimé les précédents titres parus de l'auteur, celui-ci ne vous surprendra pas.


Gipi a été la révélation de l’année 2005, puisque pas moins de 4 ouvrages de cet auteur ont été édités au cours de l’année. Il confirme ici tout le bien que l’on pouvait penser de lui avec ce très bel ouvrage. Ce S énigmatique symbolise le père de Gipi, car c’est bien à une autobiographie que l’on a affaire. C’est à la mode en cette fin d’année, après le très troublant Fun Home d’Alison Bechdel. D’ailleurs, les points communs entre les deux oeuvres sont assez nombreux : dans les deux cas, on cherche à comprendre un père qui peut sembler parfois lointain en utilisant une construction narrative très fragmentée. La chronologie n’est pas respectée : on passe des années 40, à une période plus récente où Gipi enterre son père ; on revient à une partie de bateau où Gipi est enfant et qui s’est déroulée à côté d’un camp militaire. La mémoire semble se faire imprécise, un peu comme dans les romans de Faulkner, où le narrateur saute d’une idée à une autre sans chercher de liens clairement évidents. Gipi essaye de reconstruire le passé d’un père disparu, en mettant en doute par moment les souvenirs qui lui reviennent en mémoire. Le récit n’est pas toujours aisé à suivre et nécessite une bonne relecture. On retrouve les thèmes cher à Gipi : les relations familiales, la guerre (ici celle de 39-45), l’adolescence et ses dérives. Ces personnages ont des « gueules magnifiques » pleines de vie qui font de cet auteur un dessinateur au style tout à fait singulier.
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