Le Peuple des endormis

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

Les aventures de Jean, un adolescent, au XVIIIème siècle.


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Adaptations de romans en BD Afrique Noire Aire Libre Hubert

Didier Tronchet a choisi comme vaisseau un roman de Frédéric Richaud pour aller explorer de nouveaux rivages. Jean, le héros, sortant à peine de l'adolescence, cherche encore sa voie entre l'ombre des caves de Paris et le soleil du Sénégal. Son père, quant à lui, poursuit une étrange quête personnelle : trouver le mystère du parfait empaillage. Ce récit épicé nous invite à suivre le rocambolesque Marquis de Dunan, qui embarque Jean dans son périple insensé

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire Série terminée (Réédité en 1 tome) 2 tomes parus

Couverture de la série Le Peuple des endormis © Futuropolis 2006
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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03/12/2006 | iannick
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L'avatar du posteur Noirdésir

Au début de ma lecture, j’étais un peu circonspect, ne sachant pas trop où allait me mener cette histoire, racontée sans trop de passion par Jean, adolescent balloté au cœur des rêves du Grand siècle. Le côté jeune homme étouffé par sa mère et son précepteur commençait un peu à me lasser, malgré les éclaircies – bien sombres pourtant – apportées par son père, orfèvre en taxidermie. Et puis, je me suis laissé embarquer – comme Jean d’ailleurs ! – dans cette aventure presque épique, picaresque et parfois tragi-comique. On se retrouve parfois dans un univers proche de certaines parties de l’excellente série Les Passagers du vent, avec un dessin (et un dessein ?) certes moins réalistes, mais surtout avec un humour bien plus incisif. Il faut dire que ce qui fait le sel de ce diptyque, qui nous mène par le bout du nez jusqu’au dénouement cruel et ironique (où l’on peut reconnaître la patte de Tronchet), c’est le personnage haut en couleur du marquis de Dunan, souvent irrésistible en hâbleur fanfaronnant, cherchant à tout maîtriser alors qu’il ne fait qu’être balloté par son destin tragique. En ce sens les traductions de Moïse – et les rires qu’elles entraînent immanquablement (alors que Dunan n’arrive pas à savoir ce que Moïse dit réellement) ont quelque chose de pathétique, et d’humiliant. Le dessin de Tronchet (caricaturant le sourire de Dunan ou peaufinant la noirceur de l’intrigue) est vraiment très chouette. Dunan, qui se voit et se clame comme un grand séducteur, perd tout crédit – et quasiment la vie, à cause d’une de ses dernières « aventures » adultérines (et perd d'ailleurs aussi de sa superbe en en discutant avec Moïse). De même, ses rêves de reconnaissance auprès du Roi soleil finissent dans le même ridicule. C’est ce matamore et ses échecs, plus que les voyages (intérieurs et/ou au grand large) de Jean, qui sont le vrai cœur de ces deux albums, dont je vous recommande très chaudement la lecture.

01/09/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Décidément, j'aime ce que fait Tronchet ! Cette adaptation est absolument géniale quoique je ne connais pas le roman original. La force de l'œuvre est sans nul doute le Marquis de Dunan qui est l'un des personnages les plus charismatiques que je connaisse. J'adore son caractère et surtout sa folie. Il éclipse facilement le pauvre Jean qui n'est finalement qu'un spectateur dans une histoire qui le dépasse. Le dessin est merveilleux et retranscrit bien l'atmosphère étrange qui plane dans le récit. Les deux tomes sont captivants du début jusqu'à la fin.

23/11/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'étais intrigué par le résumé de cette BD, présentant un personnage de Marquis assez atypique et un périple en Afrique à l'époque du Roi Soleil, c'est ce qui m'a amené à la lire. Au final, j'ai eu ce à quoi je m'attendais mais je ne suis pas tombé sous le charme. Il y a beaucoup du séjour africain de la série Les Passagers du vent dans cette histoire. On y retrouve de nombreux points communs tant dans le déroulement que dans les décors. Si ce n'est qu'au lieu d'esclaves, ce sont des animaux sauvages que l'équipage français y vient chercher. Cela me rappelle aussi A la recherche de la Licorne, d'ailleurs, sur le même sujet mais deux siècles plus tôt. Mais il faut croire qu'à l'époque, tous les périples africains tournaient au désastre. A l'image du dessin et des couleurs, le récit est sombre. Les personnages sont tous plus ou moins illuminés et dangereux. Pourtant le personnage de Dunan m'a assez plu, il est plutôt amusant et humain avec ses faiblesses et sa fierté souvent tournée en dérision. Mais je ne sais pas si les blancs de l'époque étaient aussi pourris vis-à-vis des noirs mais c'en est assez désespérant. Et même entre blancs : on les sent si personnels, si imbus d'eux-mêmes et insouciants du bonheur ou de la simple vie des autres. Ce récit reflète une noirceur qui me déplait assez. Et du coup, cela manque de réalisme à mon goût car je n'aime pas ces caricatures des défauts de l'âme humaine. J'ai lu malgré tout ce récit avec un certain intérêt mais sans être jamais vraiment sous le charme. Et je ne le relirai pas.

22/06/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Tronchet, depuis longtemps, cultive l'art d'allier humour et cruauté. Il oeuvre ici sur base d'un roman de Richaud. Le postulat imaginé et ses développements sont assez excessifs -je pense- mais ça n'empêche que j'ai pris plaisir à suivre les pérégrinations de cet empailleur. Une histoire "sincère" qui m'a fait passer du rire à la réflexion. Petit bémol -mais personnel- : j'accroche pas trop au style graphique de cet auteur ; un style haché, déchiré mais qui mais néanmoins met bien en valeur le textuel. Mais peut-être suis-je un peu trop "ancienne école" ?...

08/11/2007 (modifier)
Par godzy022
Note: 4/5

J'attendais le deuxième et dernier tome pour poster un avis définitif. Avec une certaine impatience, avouons le, d'autant qu'il était annoncé que la sortie des 2 serait relativement rapprochée (moins de 6 mois au final!). Et bien, ce deuxième tome a confirmé la bonne tenue du premier! Comme dans l'avis précédent, je trouve à cette BD un vague air de Isaac le pirate, sans doute à cause de l'époque (à la louche, bien sur), et de l'ambiance un peu farfelue qui s'en dégage. J'ai trouvé l'histoire fort plaisante, intéressante, et les personnages hauts en couleur. De plus, et c'est je pense la première force de cette oeuvre, la narration est bien menée, avec un ton léger, oscillant entre humour et dérision, mais qui se fait parfois plus grave, donnant plus de profondeur et de caractère au tout. En somme, nous avons là un bon scénario, bien mis en scène. Là où certains auront peut-être du mal, c'est avec les dessins de Tronchet, fidèle à son style habituel. Je trouve pour ma part qu'ils collent parfaitement à l'ambiance truculente du récit, et participent bien à illustrer les caractères des personnages, et l'absurde de certaines situations (d'ailleurs, évitez de vous fier à la Galerie pour vous faire une idée, elle ne rend pas vraiment justice à la BD). Pour moi, « Le peuple des endormis » trouve tout naturellement sa place dans la collection Aire Libre, et c'est peut-être le meilleur hommage que je puisse lui rendre...

02/03/2007 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Eh bien, je trouve iannick bien sévère sur cet album ! Et c'est moi qui ne le comprends pas quand il dit qu'il ne comprend pas ce qui motive les personnages dans leurs actions... Pour ma part, je n'attendais pas grand chose de génial en commençant ma lecture : autant je suis fan de Jean-Claude Tergal, Raymond Calbuth et autre Sacré Jésus, autant les récentes incursions de Tronchet hors du domaine de la BD d'humour pure et dure comme Là-bas ou Ma Vie en l'air ne m'avaient que moyennement convaincu (pour ne pas dire carrément déçu). Mais j'ai été très agréablement surpris par cette histoire qui, un peu à la manière d'une série comme De Cape et de Crocs (ou des aventures d'Isaac le pirate avant qu'elles ne deviennent chiantes), mêle aventures historiques et humour (en moins fantaisiste et débridé que la BD d'Ayroles et Masbou, certes). Une virée en mer et une plongée dans les profondeurs, encore mystérieuses à l'époque, de l'Afrique noire, voilà qui ne se refuse pas en ces temps mornes. Le livre doit beaucoup au personnage du Marquis de Dunan (que Tronchet a affublé d'une tronche impayable, sorte de version sympa d'Iznogoud, qui est pour beaucoup dans le charme du personnage), baratineur génial et pitoyable, coureur de jupons mythomane constamment entraîné dans une fuite en avant par ses bobards et ses frasques. Il porte le bouquin sur ses épaules, séduit et entraîne à l'aventure le lecteur comme il le fait avec Jean, le jeune héros du Peuple des endormis. Alors évidemment, si Dunan ne vous amuse ou fascine pas, il y a de fortes chances que vous n'accrochiez pas du tout à l'intrigue, dont il est le moteur (Jean lui-même, bien qu'étant le narrateur et le "héros", se contente de suivre docilement), et qui suit ses caprices. Ce qui serait dommage, car vous passeriez à côté de ce qui s'annonce comme un excellent diptyque.

16/12/2006 (modifier)
Par iannick
Note: 2/5
L'avatar du posteur iannick

Avis pour le tome 1 « Aire libre » est une de mes collections préférées, elle regroupe des albums aux thématiques très variées et au contenu très intéressant. C’est donc avec un certain empressement que je me suis mis à lire cet album d’autant plus que Tronchet est un des auteurs que je ne connais pas vraiment. « Le peuple des endormis » est une adaptation d’un roman de Richaud. L’histoire se passe au XVIIIe siècle, elle a pour héros principal, Jean, un adolescent tiraillé entre sa mère qui veut parfaire son éducation par les études et son désir d’évasion. Il trouvera son salut dans les bras d’un père bizarre qui a pour seul objectif dans sa vie de vouloir trouver l’alchimie du parfait empaillage pour le compte du Marquis de Dunan. Le récit de Richaud m’est apparu très farfelu… je me demande encore où il a été cherché ce scénario ! Personnellement, je n’ai pas été emballé par cette histoire. Je l’ai trouvé assez ennuyeuse, le récit peine vraiment à démarrer et j’ai refermé l’album avec un sentiment d’incompréhension. Le lecteur est invité à suivre les aventures de Jean sans connaître les raisons qui poussent les différents protagonistes à faire telle ou telle action. Jean est un personnage assez attachant qui semble se laisser faire comme si sa vie était désormais entre les mains du destin. Les personnages du Marquis de Dunan et du père de Jean sont très pittoresques et apparaissent complètement en dehors de la réalité quotidienne. J’apprécie peu le style de Tronchet, son trait est gras et un peu trop relâché à mon goût. Néanmoins, son dessin sombre et baroque m’est apparu bien adapté à ce scénario étrange. J’ai refermé le premier tome du « peuple des endormis » avec un sentiment mitigé : autant les personnages principaux de cette histoire farfelue me sont apparus attachants, autant l’histoire peine à démarrer et m’a semblé incohérente dans ses enchaînements. Finalement, je suis ressorti un peu déçu de cette lecture. Note finale : 2/5

03/12/2006 (modifier)