La Marie en plastique
Angoulême 2008 : album essentiel. Avec cette savoureuse histoire en deux parties, La Marie en plastique, Pascal Rabaté et David Prudhomme nous emmènent en excursion, chez les Garnier. Une famille française ordinaire où le rôle de chacun est bien distribué, les conflits bien rodés, où tout le monde est bien à l'abri d'une quelconque surprise.
Angoulême : récapitulatif des séries primées École européenne supérieure de l'image
Il y a Edouard, le grand-père communiste. Il y a Emilie, la grand-mère catholique pratiquante. Il y a Françoise, la mère (leur fille), mère au foyer et aux fourneaux (spécialiste des plats en sauce). Il y a Paul le père, ouvrier méritant et gentil mari (qui jamais ne se mêle des engueulades rituelles de ses beaux parents, surtout à l'heure de l'apéro). Il y a enfin leurs deux enfants, Tom et Lisa (qui préfèrent les frites). Et surtout, il y a Marie. C'est Emilie qui a ramené de Lourdes l'inepte truc en plastique tout empli d'eau bénite, qui maintenant trône fièrement sur la télé.. Elle va foutre un drôle de bordel dans cette petite vie bien réglée, la Marie ! Doux Jésus, Sainte Vierge ! On est vraiment peu de chose.. Complices, Rabaté et Prudhomme partagent le même goût pour la chronique familiale. Ils savourent à plaisir le petit détail épatant, le lever de coude anisé, le rhumatisme noueux, les rituels minuscules, les petits secrets qu'on dit pas. Avec les Garnier, ils excellent dans la truculence, la poésie du quotidien, le pittoresque imprévu, la puissance du dérisoire. Un récit délectable, aussi succulent que les bouchées à la reine de Françoise !
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Date de parution | Septembre 2006 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
J’ai lu il y a peu Vive la marée ! du même duo, et je retrouve dans ce diptyque la même volonté d’explorer et de mettre à nu la vie ordinaire de gens simples (même s’il n’y a pas ici la petite méchanceté qui pointait parfois dans « Vive la marée ! »). La lecture des deux albums est fluide, relativement rapide (peu de texte en fait) et agréable. Par contre, j’ai clairement préféré le premier tome, dans lequel les deux grands parents s’insultaient, criaient leur haine mutuelle (au point qu’on se dit qu’ils sont désunis par les liens du mariage, et qu’on se demande surtout pourquoi ils ne divorcent pas !). Au milieu des générations plus jeunes chez qui ils habitent, ces engueulades et autres coups fourrés (la vieille est bigote et revient de Lourdes avec une vierge en plastique – qui semble miraculeuse, tandis que le vieux est communiste et anticlérical) sont parfois assez jubilatoires. Sur ce seul tome, j'aurais sans doute mis une étoile supplémentaire. Par contre, dans le second tome, tout ceci est trop dilué, il y a moins de rythme et d’intérêt. La vierge occupe tout l’espace, et l’histoire devient moins intéressante. Un seul tome, peut-être plus étoffé, aurait sans doute suffi.
Voici une série bien représentative de l’univers de Pascal Rabaté qui aime à explorer les tréfonds des relations humaines dans toute leur complexité. Il cède les crayons à David Prudhomme que je découvre. J’apprécie toujours autant sa manière de décortiquer la nature humaine dans ses contradictions. Toutefois, ce n’est pas son œuvre que je préfère. Je trouve que l’arrivée de la "Marie en plastique" n’apporte rien de fondamental à l’histoire. Que du contraire, elle me laisse sur ma faim. J’aurais préféré un seul volume centré sur ce vieux couple que tout oppose. Il y avait suffisamment de "matière à". Côté dessin, Prudhomme a un trait déconcertant. Il semble maladroit par moment et sonne particulièrement bien juste à d’autres (notamment l’expressivité des visages). Pas une lecture désagréable mais rien de marquant.
Une mamie, grenouille de bénitier, mariée à un indécrottable communiste amoureux de Lénine. Ces deux là vivent chez leurs enfants, Madame est coincée dans son rôle de femme au foyer sans grand espoir d'en sortir un jour et Monsieur est un brave gars qui ne veut surtout pas d'ennui dans sa petite vie pépère. Forcément ça coince un peu aux entournures et entre les noms d'oiseaux que les uns et les autres se jettent à la face, l'ambiance n'est pas toujours au beau fixe. Ce qui pourrait être une banale histoire de famille prend toutefois une dimension assez jouissive tant les dialogues rendent bien compte d'une bêtise crasse. Voilà une famille à laquelle l'on ne souhaiterait pas forcément appartenir mais au bout du compte les auteurs arrivent à nous la faire apprécier tant les situations et les dialogues sont jubilatoires. Alors oui il ne se passe pas grand chose, juste des petits riens qui font tout le sel d'une vie banale (un événement extraordinaire vient tout de même dérégler la belle mécanique ). Pas une BD inoubliable mais un vrai bon moment qui tel un miroir peut renvoyer chez le lecteur quelques vérités de son propre vécu.
Comment ça" Bof" ? Mais c'est tordant de bout en bout : certes c'est un peu fondé sur un imaginaire désuet, celui de mes parents, des soixante-huitards qui ont du supporter le catéchisme, et les diverses bondieuseries et en sont sortis anticléricaux à mort. Je comprends que les plus jeunes que moi soient passés à coté du truc : il faut avoir les références qui vont avec, sinon on ne peut pas croire à cette famille grotesque. Il faut connaître la beauferie de province de près, la côtoyer, et même avoir une certaine tendresse pour elle. La panoplie du beauf de Cabu, ancienne formule, est ici revigorée à son plus haut point. Bref, une histoire vraiment bien ficelée et des dialogues désopilants. Pour le dessin, j'avoue qu'il me plait bien: des couleurs acides, dissonantes, mais fraîches en même temps. Un coté maladroit dans le trait mais jamais on ne confond les personnages, ce n'est donc pas de la maladresse, c'est une sorte de débraillé en concordance avec les deux maîtres beaufs de l'affaire. A conseiller aux plus de 40 ans, et à ceux qui ont un compte à régler avec l'église catholique (athées farouches, musulmans et surtout protestants, je le leur conseille tout particulièrement).
Et bien moi, je l’ai vraiment bien aimée, cette série. Une chose est cependant claire : le dessin n’est pas du tout à mon goût. Raide, maladroit, avec des perspectives bancales, il dispose juste de ce qu’il faut d’expressivité pour quand même satisfaire au minimum vital… mais vraiment, c’est, à mes yeux, très laid. Par contre, que dire de l’histoire ? En fait, je crois bien qu’il faut remonter à très longtemps pour retrouver une série qui m’ait aussi spontanément fait rire (sans doute le premier tome du Jo Bar Team, même si ces deux séries n’ont rien en commun) ! Déjà, il y a ce couple de vieux têtus insupportables et lourds. Mais les autres protagonistes ne sont pas en reste (à l’exception du gendre, témoin privilégié et diplomate de service). Tous sont tellement lourds que c’en devient jouissif ! Et puis, il y a la situation dans laquelle se retrouve tout ce beau monde. Absurde mais si proche de ces faits divers que l’on découvre parfois avec consternation au coin d’un journal. A nouveau, c’est jubilatoire. Et quand ces deux mondes se rencontrent, cela donne des passages dans lesquels les acteurs se révèlent tellement mesquins, tellement bêtes, tellement pitoyables… que j’ai adoré. Donc, voilà , sans doute la série la plus mal dessinée à mes yeux mais méritant quand même un « franchement bien » enthousiaste pour la qualité de l’humour distillé.
Je fais partie de ceux qui n'ont pas accroché à 'La Marie en plastique'. Jusqu'à présent j'avais bien aimé ce que j'avais lu de Rabaté, mais là je n'ai pas du tout accroché. Je n'ai pas aimé le dessin. Les personnages sont tellement moches que ça ne me donne pas envie de lire l'histoire. On dirait une version hideuse du dessin de Rabaté. Le scénario n'est pas intéressant. Il ne se passe rien la plupart du temps. C'est la vie quotidienne d'une famille et il se passe des trucs parfois. Ce genre de scénario ne me déplait pas si c'est un one-shot et que les personnages sont assez charismatiques pour que j'aie envie de suivre leur quotidien, mais ici les personnages sont sans intérêt et il y a deux tomes. Un tome de trop à mon avis.
Étrange, cette série. On est transporté dans une famille de Français moyens de la campagne (pour ne pas dire "beaufs" pour certains) où Papy et Mamie, avec leur égo et leurs caprices ne peuvent plus se blairer. Tous les deux bornés mais croyant en une cause que l'autre ne cherche même plus à comprendre (lui c'est le communisme, elle le catholicisme), ils pourrissent quand même bien la vie de leur descendance et progéniture. Mais une suite d'évènements va chambouler la vie quotidienne de tous ces protagonistes. L'histoire m'a intéressé, j'apprécie plutôt les dialogues (même si je n'ai pas toujours compris le sens de certaines phrases), il y a quelques situations drôles, mais j'ai trop de mal à apprécier les personnages pour être entièrement séduit par la série. Est-ce dû au dessin ? Je trouve que David Prudhomme a un dessin vraiment, vraiment très proche de celui de Rabaté (alors pourquoi ce dernier n'a-t-il pas dessiné la série ?) donc normalement je devrais aimer ce style (assez épuré pas toujours super précis avec des couleurs pastel). Ça va, je l'apprécie même si je n'aime pas du tout le look qu'il fait aux hommes de la famille qui sont vraiment laids (est-ce voulu ?) Je ne conseille pas cette série à tout le monde, car je pense que certains peuvent détester, personnellement, j'ai bien aimé, sans être fan.
J'ai découvert Rabaté avec sa savoureuse bd intitulée Les Petits Ruisseaux. Même s'il n'est pas au dessin, Pascal Rabaté exploite de nouveau le thème de la vieillesse, entre-autre. En effet, sous l'apparence d'une chronique familiale, parfois drôle mais aussi très grinçante, Rabate nous propose une tranche de vie d'un couple âgé. C'est certes assez décapant mais manque un peu d'originalité à mon goût (la grenouille de bénitier mariée à un pilier du PCF, pff...ça fait un peu du déjà vu dans le genre Peponne et Don Camillo, un "fameux couple" aussi.). Et puis si le "miracle" de la vierge s'avère assez judicieux au début, il finit par lasser et finalement est vite expédié vers la fin. Sinon, reste quelques bons gags : le portrait de Lénine et la statue de la vierge, la cabane du fond du jardin, les couverts etc. Un diptyque divertissant mais le dessin, un peu trop épuré, de Prudhomme, ne m'a guère convaincu. A emprunter en bibliothèque si vous en avez l'occasion.
"Ma Doué benniget !" aurait lancé ma gran' tante Lisette si elle lisait des BD... Bondieuseries et prises de bec dans une famille de la France profonde... Quelle aventure... Ou pas... Bon on n’est pas en Bretagne, mais cela aurait bien pu... Le décor est bien campé, Rabaté sait y faire, mais voilà, ensuite pas de miracle pour ce qui me concerne. Deux tomes pour une histoire ou finalement il ne se passe pas grand chose, c'est à mon avis un de trop... Car si les personnages sont épiques, je pense que tout ce la aurait pu tenir dans un one shot. Pour ce qui est du dessin, là aussi c'est pas vraiment ma tasse d'eau bénite, et du coup l'accroche a été plus dure. On se fait à ce trait succin et évasif, mais du coup, est-il judicieux pour renforcer ce récit de famille ? Je ne sais pas... Au final, une petite déception, surtout venant de chez Futuropolis, qui pour l'instant ne m'avait réservé que des bonnes surprises.
Un diptyque sympathique, sans plus. Certes le sujet est original, il est traité avec beaucoup d'humour (j'ai vraiment éclaté de rire à plusieurs reprises), mais hélas il ne me laissera pas un souvenir impérissable, du moins en ce qui me concerne. D'ailleurs j'aurais aimé avoir d'autres moments drôles, notamment au moment de la visite des envoyés du Vatican. J'ai trouvé ça plaisant, mais c'est tout. Le dessin de David Prudhomme ne me plaît pas des masses, je le trouve un peu trop brouillon, et les personnages ne sont pas très expressifs.
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