Foligatto
Durant sa lente agonie, Colkhaze, compositeur Eccenihiliste mort d'un cancer du rire, créa l'opéra qui va suivre. Les montagnes rustres qui bordent Eccenihilo l'ont inspiré, "Leurs sommets vous attirent vers le vide", aimait-il à dire
Bruxelles - Brussels École européenne supérieure de l'image
Monsieur le responsable de la loi et de l'ordre d'Eccenihilo doit divertir ses concitotens pour que l'ordre règne. On le convainc d'organiser un gigantesque carnaval dans toute la ville. Foligatto, le castrat, sera élu roi du carnaval... Mais tout ne se passe pas comme prévu
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Date de parution | Septembre 1991 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nicolas de Crécy participe souvent à des projets foutraques – quand il n’est pas seul à développer ce genre de choses. Ici au dessin, il nous présente une ville, des personnages et en fait un univers très particulier, avec une foule de détails dans lesquels on reconnait sa patte. Parfois cela ressemble à des collages, parfois à du Klimt, une palette très sombre, où les rouges, la rouille dominent. C’est – mais comme très souvent avec de Crécy – très chouette ! Je suis un peu moins convaincu par l’histoire concoctée par Alexio Tjoyas. C’est rempli de jeux de mots – pas toujours humoristiques, cela peut n’être que poétique ou loufoque. Mais l’intrigue elle-même, assez squelettique quand même, n’est pas extraordinaire. L’intérêt réside uniquement dans l’ambiance d’ensemble, loufoque au possible, comme les dessins de de Crécy. Pas inintéressant donc, mais le visuel intrigant ne suffit pas complètement à compenser le manque de profondeur de l’histoire.
L’attrait visuel est évident. L’attrait pour le récit l’est beaucoup moins . . . Nicolas de Crécy offre des planches superbes. Son travail impressionne. Quelle richesse dans ses personnages et les décors qui fourmillent de détails ! Mais l’atmosphère de l’histoire est si particulière que je n’ai pas eu l’accroche espérée. C’est sans doute un peu trop théâtral pour moi. Même si je n’ai pas eu de soucis avec la trame principale (du moins, je le pense), j’ai eu beaucoup de mal avec la fin . . . trop abrupte et un brin hermétique. A noter que je préfère la couverture de la 1ere édition (beaucoup plus riche et représentative du contenu). 3 étoiles (pour le dessin) et pas de conseil à l’achat (à cause du scénario).
Culte ! Oui môssieur, culte ! Mais avant de faire place à une dialectique bancale, je débuterai par un pruneau tiré dans les arpions : mon avis ne vaut rien. Car dès les premières cases je fus perfidement dupé. Marabouté par le pinceau chamanique de Saint Nicolas De Crecy et son esthétisme vertigineux, absolu. Le regard halluciné, nimbant ma volonté d’un népotisme irréversible, j’édictai qu’il émanerait une théorie, une portée à toute élucubration du scénario, et que chacune serait éblouissante. En néo gold-member du club de la mauvaise foi et la partialité réunies, j’ose clamer : cet album est un chef-d’œuvre… et tout s’y défend. Ouvrez grands les yeux, laissez s’évaporer la logique. C’est l’œuvre qui vous le crie, dès la scène d’ouverture. Une église délabrée, et déjà l’on dénie Dieu. Une foule de corps mutilés, de trognes pustulées et souffreteuses s’étripant autour d’un combat de coqs, les prémices d’un théâtre violent et cruel où s’agiteront des marionnettes marginales et puantes. Et quand, au milieu du tohu-bohu, un zozo fraîchement décapité vide les lieux, l’air de rien, la clope au bec de sa caboche tenue en bandoulière, les balises s’exhibent soudainement sans équivoque : ici se joue l’absurde. Un opéra bizarre, qui méprise mes attentes, mes aspirations profondes à la clarté. Mais une étrange sensation me murmure que ce non-sens n’est qu’un apparat. En témoignent le ludisme et la richesse des facéties langagières de son bavardage, bien plus cohérent que ce qu’il laisse entrevoir. Un idiome déstructuré, symbolisme d’une communication qui s’effondre. Dans l’exposition de cette société nécrosée et iconoclaste, au cœur de ses mœurs décadentes insanes, dans l’exutoire féroce de son carnaval bigarré, je discerne tant de signes, de manières d’être et d’agir, indices qui me ramènent inexorablement à ma condition d’homme. Chercherait-on à m’enfoncer le pif dans mon caca ? Dans le miroir que tu tends, qu’essaies-tu de montrer Foligatto ? Voici le fou, l’assassin. Voici celui capable de beauté et de barbarie, de passion ou d’horreur. Voici une bête malade, voici l’être humain ? Un manifeste qui ne passerait pas sans la démesure géniale du graphisme. Chef d’orchestre de la narration, le trait kaléidoscopique interprète une symphonie visuelle baroque qui m’a avalé tout cru. Caméléon du style et de la couleur, son expressionnisme flamboyant et nauséeux s’exprime sans concession dans une outrance caricaturale, dans des représentations disgracieuses et l’exhibition de mimiques et de tares se dégustant comme autant de bourlingues en territoire Groszien. La prolifération de détails, dans des cases vomissant les objets, exprime l’étouffement, l’attachement matériel et son vide spirituel. Chaque tableau initie une allégorie picturale puissante et contraste avec la mise en scène cohérente d’une mégapole aux architectures précises et réalistes. Un retour sur terre, une identification qui s’affirme dans l’éloquence de certaines figurations du sentiment. L’inexorable tristesse qui émane du faciès figé et lunaire de Foligatto ou la confidence muette de ses souvenirs enfantins délivrent des instants particulièrement poignants et humains. Conte pernicieux irrationnel, sauvagerie lyrique ou encore poème horrifique, cette longue métaphore existentialiste en technicolor mérite qu’on lui dédie quelques acharnements. Au moins pour la simple gourmandise des mirettes, sinon pour le bonheur d’y dénicher un chemin, son chemin (attention à la hernie cérébrale). À force de relectures, je peux à présent me délecter de ses évidences, et, si quelques scènes ou répliques pataugent encore dans le brouillard, dans un acquiescement complice et faux-cul je mime la compréhension, emporté, abandonné aux émotions viscérales libérées par le dessin. Culte ! Oui môssieur, culte ! … mais vous n’êtes pas obligé de me croire.
J'ai emprunté par curiosité cette bd sans savoir où je mettais les pieds. J'ai entendu tellement de louanges à propos d'un prodige du dessin à savoir Nicolas de Crécy. Nous avons là 60 planches en couleurs directes qui composent Foligatto. Encore de l'absurde où il faut disséquer tant bien que mal un message. Les personnages sont volontairement laids: franchement, ce n'est pas un plaisir pour les yeux. Bref, il n'y a pas matière à s'extasier !
Nicolas de Crécy a un univers bien à lui... auquel je suis totalement hermétique. Impossible de rentrer dans l'histoire, le dessin me met mal à l'aise et les personnages me sont tous antipathiques.
La ville n'est plus qu'une cour de règlements de comptes et se morfond dans la morosité. Le chef responsable de la sécurité décide de créer un carnaval dont la vedette serait Foligatto, chanteur d'opéra renommé, originaire de la ville. Tout irait bien si chaque personnage n'était pas plus déjanté que le précédent. Surtout lorsque Foligatto perd sa voix et que celle ci se met à errer de bouche en bouche... Ben, au final je n'ai pas aimé. Cette BD est trop bizarre pour moi. Que ce soit le scénario complètement déjanté ou les dessins tout autant surprenant, je n'ai pas accroché à la folie ambiante. Mon opinion à chaud serait bizarre très bizarre, surprenant, très surprenant... Je ne peux pas dire cependant qu'il ne faut pas la lire, je suis persuadé que d'autres que moi y trouveront leur compte. L'ensemble est cohérent, les dessins soignés et originaux. C'est une BD à ouvrir à essayer, mais un vrai conseil, faites cela avant de l'acheter.
Note approximative : 2.5/5 L'essentiel de cette BD tient dans son superbe dessin, pas du tout dans son scénario. J'apprécie de plus en plus le dessin de De Crécy, un dessin assez spécial s'il en est. Les décors, la composition des planches et la mise en page de cette BD sont superbes. Et par dessus tout, j'adore les couleurs (bon, évidemment, rouge foncé est ma couleur préféré, ça aide). Certaines planches, dont notamment les 2 dernières, sont de vraies oeuvres d'art. J'ai par contre beaucoup plus de mal avec les personnages même de De Crécy que je trouve volontairement laids et repoussants (j'ai ressenti cela dans la quasi-totalité des BDs de De Crécy que j'ai lues). Ils sont glauques et cela s'ajoute au glauque de l'histoire. Cependant, hormis ce dessin exceptionnel et artistique, je dois avouer ne pas aimer du tout le scénario de cette BD. Il se veut baroque, un peu fou, abstrait par moment. Franchement, je me serais damné pour voir un tel dessin accompagner une vraie histoire profonde et belle, mais là, il n'y a qu'une sorte de récit glauque, un peu étrange, un peu poétique mais surtout largement vide à mon goût. Pas moyen de s'attacher aux personnages que je trouve pour la plupart simplement repoussants. Et pas moyen de s'attacher du tout au récit qui est ennuyeux et abscon. Quel dommage... Achat conseillé à ceux qui savent se contenter de beaux dessins sans se soucier de savoir si l'histoire qui l'accompagne en vaut la peine.
Une atmosphère glauquissime, un dessin de virtuose, férocement baroque, des encrages sublimes et un scénario ... euh ... étrange. Le dessin tout d'abord : les murs de la ville, ses trottoirs, ses drôles de véhicules, ses personnages improbables aux dents pourries, tout suinte le glauque et pourtant le résultat est d'un baroque somptueux. Simplement, il faut aimer le style De Crécy. L'histoire se met lentement en place et il faut bien avouer qu'aucun des protagonistes ne suscite la sympathie. On a donc une sombre histoire de secret de famille, irradiée par un dessin flamboyant et génial. A n'acheter que si vous craquez littéralement sur les illustrations. D'où ma note, car un dessin, si beau soit-il, ne saurait compenser la faiblesse du scénario qu'il accompagne.
En lisant cette BD on entre dans un univers à part, à la fois proche et éloigné du nôtre. On est dans un monde décalé, dans une atmosphère difficile à décrire comme ça avec des mots. D'ailleurs c'est ce qu'on pourrait dire de l'histoire, c'est indescriptible ou alors on passe à côté de pas mal de choses. Du coup, il est possible de ne pas accrocher du tout. Le tout est très bien servi par les dessins de De Crécy qui renforcent cette impression d'étrangeté qui se dégage de cette BD. Je ne sais pas si l'auteur fait ou a fait des albums pour les enfants, mais je trouve que certaines planches ou cases illustreraient très bien ce genre d'ouvrages. Quand on voit la qualité des illustrations de certains albums de jeunesse, c'est un gage de qualité.
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