L'Oeil privé
Tard dans la nuit, le "drooo-drooo" retentissant d’un téléphone tire brutalement un privé anonyme des affres d’un sommeil agité et peuplé de rêves dangereusement prémonitoires... Lago Van Güllick, puissant magnat de l’industrie rongé par le cancer, le charge alors d’une enquête à priori fort anodine : retrouver la trace d’une mystérieuse laborantine soupçonnée d’espionnage industriel..
Détectives privés École européenne supérieure de l'image Les petits éditeurs indépendants Requins marteaux
Tard dans la nuit, le "drooo-drooo" retentissant d’un téléphone tire brutalement un privé anonyme des affres d’un sommeil agité et peuplé de rêves dangereusement prémonitoires... Lago Van Güllick, puissant magnat de l’industrie rongé par le cancer, le charge alors d’une enquête à priori fort anodine : retrouver la trace d’une mystérieuse laborantine soupçonnée d’espionnage industriel.. Mais les indices sont ténus et les minces pistes qui s’offrent au détective sont comme autant de cul-de-sac qui ont le don de titiller encore un peu plus sa légendaire pugnacité de privé de seconde classe. Un feutre négligemment vissé au sommet de son crâne, il promène sa dégaine à la Humphrey Bogart dans le lacis inextricable de cette enquête décidemment bien étrange. A la manière d’un vieux tabloïd parcheminé au graphisme délicieusement rétro, Blexbolex passe en revue, avec une jubilation évidente, tous les codes graphiques et narratifs du polar hollywoodien des années 40-50 ! Outre l’ombre poisseuse d’un Vernom Sullivan des meilleurs jours, on y croise, pêle-mêle, tous ces personnages salement cabossés qui font le sel de la littérature et du cinéma policier : privé flegmatique, flics ripoux, gangster dur à cuire ou autre vamp vénéneuse dont la beauté incendiaire ne suffit plus à dissimuler les effroyables secrets dont elle est détentrice.. Savant mélange de polar et de science-fiction, "L'oeil privé" clame haut et fort l'immense talent de cet auteur dont les nombreuses parutions, chez Cornélius, au Dernier Cri ou encore Le 9ème Monde, sont demeurées jusqu'à lors bien trop confidentielles..
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Date de parution | Octobre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voici un titre atypique qui ne m’aurait surement jamais interpellé sans les récentes publications des éditions Cornelius et du design de leur site par Blexbolex et son graphisme étrange qui rappelle le fauvisme de Matisse dont il se veut un héritier direct. Mais pour l’heure il s’agit d’un livre publié il y a quelques années déjà par les Requins Marteaux et le bouquin interpelle dès que j’ai eu le malheur d’y mettre les mains dessus… Cartonné, pages jaunies, vraiment une belle réalisation avec des dessins et une couverture rappelant fortement les dépliants publicitaires des années 50, ce bel objet attire et attise directement les regards… Pourtant l’histoire de ce privé dont on ne saura jamais véritablement le nom embauché pour retrouver une employée disparue mystérieusement pour le compte d’un industriel milliardaire est d’une affligeante banalité. Ce qui l’est moins c’est le découpage en chapitres de 4 pages dont une faisant office de couverture avec légende en bas de page et le graphisme atypique de Blexbolex qui n’hésite pas à déformer et découper des graphismes ronds et allongés de 4 couleurs maximum. Sans jamais perdre le lecteur, ce sont les réflexions absurdes de ce privé décidément pas très doué et au fort relent d’un looser désorganisé qui subit les évènements plus qu’il ne les contrôle. Ce qui laisse entrevoir quelques gags de bon aléa dans cet univers dont on ne saisit pas toutes les clés mais dont le décalage des dialogues procure quelques moments de pure grâce… Après je veux bien croire que le graphisme soit plus proche d’illustrations arty que d’une véritable bande dessinée mais le résultat est imparable : la bichromie ou trichromie a du charme et on peut y trouver beaucoup de plaisir. Il est difficile d’analyser ce bouquin tant il peut attirer ou au contraire révulser le lecteur qui sera soit amusé soit hagard mais le style si atypique de Blexbolex a le mérite d’être unique et me donne envie de prolonger l’expérience au-delà de la fin de ce bouquin OVNI. Le découpage en chapitres sérialesques ne fait qu’accroitre le plaisir mais l’échange de conversations en langage fleuri des protagonistes vaut son pesant d’or également. Un petit bouquin à redécouvrir pour ceux qui aiment se promener en terre inconnue.
Plus que le dessin très particulier, c'est la platitude de l'histoire qui m'amène à mettre une note négative à cet album. Car en effet j'ai eu bien du mal à me sentir réellement intéressé par cette enquête policière qui semble n'avoir ni queue ni tête. De situations rocambolesques en réflexions ineptes au possible, la lecture ne fut pas des plus passionnante. Quant au graphisme, ce n'est pas trop ma tasse de thé... Bref, bof...
Effectivement ce qui saute aux yeux quand on feuillette cette BD, c’est son style graphique franchement original. Moi je n’ai rien contre l’originalité, au contraire si ça apporte un plus à la BD, si ça lui donne une dimension particulière et que ça en fait une œuvre à part. Mais faire de l’original juste pour se démarquer, c’est risqué. Ici, les personnages ont des proportions bizarres, ils sont limite difformes et pas toujours évidents à reconnaître. Lorsque l’auteur choisit de se passer des cases conventionnelles, le sens de lecture n’est pas toujours évident. Et surtout le choix des couleurs (environ 6 différentes) fait qu’on a l’impression de tenir en main un journal imprimé en 1950. Vous l’avez compris, je n’ai pas été emballé par le côté original de cet album. Reste l’histoire de ce détective privé que j’ai quand même trouvé pas mal. L’enquête qu’il mène ne révolutionnera pas le polar, mais elle est suffisamment intéressante pour me convaincre de la lire jusqu’au bout, et ce malgré le graphisme qui m’a pourtant refroidi. Et effectivement la fin de l’histoire nous emmène sur un terrain un peu inattendu et surprenant. Ca valait donc quand même le coup de lire cette curiosité jusqu’au bout.
Suite à un conseil avisé, je me suis décidé à acheter cette petite perle. Graphiquement, Blexbolex déstructure ses cases, son découpage et ses personnages pour nous livrer un album hors normes et absolument indispensable. Au niveau des couleurs, le mélange est rétro et parfaitement adapté à la situation. L'auteur joue avec ses lecteurs, qui y prennent un plaisir immense. Autour d'un polar traditionnel (enfin pas si traditionnel), Blexbolex nous entraîne dans une histoire un peu invraisemblable mais où il tire les ficelles classiques pour nous livrer un récit prenant. En lisant cet album, je n'étais pas loin de penser à Bob Fish de Chaland qui en son temps avait également remis à plat le genre polar/détectives. Une réussite !
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